Journal en français facile 27/09/2021 20h00 GMT
Merci d'écouter RFI, 22 heures à Paris, deux heures de moins temps universel.
Clémentine Pawlotsky : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir avec Sylvie Berruet, bonsoir.
Sylvie Berruet : Bonsoir Clémentine, bonsoir à tous.
CP : À la Une, l'incertitude politique en Allemagne. Les résultats provisoires des élections fédérales de dimanche sont serrés. Le parti de la chancelière sortante, Angela Merkel, enregistre un score historiquement bas.
SB : Le Premier ministre israélien s'attaque au programme nucléaire de l'Iran. Naftali Bennett accuse Téhéran d'avoir franchi « toutes les lignes rouges ». Il s'est exprimé aujourd'hui à l'Assemblée générale de l'ONU. Nous l'entendrons.
CP : Ce journal nous emmènera également au Royaume-Uni, où les stations essences sont prises d'assaut par les automobilistes. Le pays manque actuellement de carburant. Notre correspondante à Londres nous expliquera pourquoi.
SB : Et puis, à Cuba, le régime communiste reprend ses expulsions de dissidents. Un coupe d'artiste a dû s'exiler en Pologne, ce week-end.
-----
SB : L'Allemagne entre dans une période d'incertitude après les législatives.
CP : Les résultats provisoires du scrutin de dimanche s'annoncent serrés. Le centre-gauche SPD remporte l'élection avec une courte avance : 25,7% des voix. Il est suivi par les conservateurs de la CDU, le parti d'Angela Merkel, qui recueille 24,1% des suffrages. Un score historiquement bas. Alors, que va-t-il se passer ensuite ? Eh bien, les chefs de ces deux partis vont chercher à obtenir une majorité au Bundestag, le Parlement allemand. Et cette majorité désignera ensuite le successeur d'Angela Merkel au poste de chancelier. Tout se jouera donc entre Olaf Scholz du centre-gauche SPD et Armin Laschet de la CDU. Leur portrait est signé Carlotta Morteo.
Avant l'été, nul n'aurait parié sur lui. Olaf Scholz, candidat social-démocrate, ministre des Finances depuis 2018, est souvent qualifié d'ennuyeux : ses réponses courtes dépourvues d'émotion, tel un automate, lui valent même le sobriquet de « Scholzomat ». L'ancien maire de Hambourg est un libéral, architecte de l'agenda 2010 du chancelier Schröder, ces réformes qui ont dérégulé le marché du travail allemand. Conscient que la base de son parti est plus à gauche et pour répondre à la crise liée à l'épidémie, il a débloqué 1 100 milliards d'euros d'aides et promet maintenant une hausse du salaire minimum, et une baisse d'impôt pour les plus modestes. Face à des rivaux sans stature fédérale, Olaf Scholz doit aussi sa victoire à la faiblesse de son adversaire, Armin Laschet. Arrivé tard dans la campagne, le candidat de l'Union chrétienne-démocrate, était mal parti : boudé des militants qui avaient clairement désigné pour l'investiture le patron de la Bavière, bien plus à droite. Jovial mais maladroit, Armin Laschet a commis des erreurs pendant la campagne, notamment un fou rire lors de l'hommage aux victimes des inondations en Rhénanie du Nord, région dont il est le président. Contre l'impôt sur la fortune, pour une baisse d'impôt sur les bénéfices, le reste de son programme apparait vague auprès des électeurs qui retiennent surtout son soutien à la politique d'ouverture aux migrants d'Angela Merkel, en fervent catholique qu'il est.
CP : Des portraits signés Carlotta Morteo.
SB : Le Premier ministre israélien accuse l'Iran d'avoir « franchi toutes les lignes rouges » dans son programme nucléaire.
CP : Naftali Bennett assure que son pays ne permettra pas à Téhéran de se doter d'une arme atomique. Le chef du gouvernement israélien s'est exprimé aujourd'hui à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU. Un positionnement qui rappelle celui de son prédécesseur, Benyamin Netanyahu. Les deux hommes utilisent la même stratégie : cibler et critiquer le programme nucléaire de l'Iran. On écoute le Premier ministre israélien, Naftali Bennett :
« Le grand objectif de l'Iran est parfaitement clair pour quiconque veut bien ouvrir les yeux. L'Iran cherche à dominer la région et cherche à le faire à travers son programme nucléaire. Au cours des dernières années, l'Iran a fait un grand bond en avant dans ses capacités de recherche et développement nucléaire, dans ses capacités de production et d'enrichissement. Le programme d'armement nucléaire iranien est à un point critique. Toutes les lignes rouges ont été franchies. Les inspections ont été ignorées. Tous les vœux pieux se sont avérés erronés. L'Iran viole actuellement les accords de l'Agence internationale de l'énergie atomique et s'en sort ! » CP : Le Premier ministre israélien Naftali Bennett, propos recueillis par Murielle Paradon. SB : En Inde, une nouvelle journée de grève des agriculteurs.
CP : Plusieurs dizaines de milliers d'entre eux se sont mobilisés. Ils réclament toujours le retrait des réformes agricoles promulguées en 2020. Ces lois facilitent l'entrée de groupes privés dans l'agriculture et beaucoup de paysans craignent d'être exploités par ces compagnies. Plusieurs marchés sont donc restés fermés aujourd'hui en Inde, des routes et voies ferroviaires ont également été bloquées.
SB : Direction le Royaume-Uni où les stations essence sont prises d'assaut.
CP : Les pénuries, les manques, de carburant se sont aggravées ce lundi. Le pays manque actuellement de chauffeurs routiers pour transporter l'essence. Résultat, l'approvisionnement est impossible dans certaines stations. Vendredi, de nombreux automobilistes ont tenté de faire le plein. De son côté, le gouvernement appelle les Britanniques à garder leur calme. Il a aussi délivré des visas temporaires, c'est-à-dire pour une période limitée, pour faire venir des chauffeurs étrangers. À Londres, Claire Digiacomi.
Les files d'attente continuent de se former devant les stations-service britanniques. Des dizaines ont fermé et des centaines manquent d'au moins un carburant. Les automobilistes craignent donc d'être à court d'essence. Mais le ministre des Transports, Grant Shapps, se veut rassurant. Pour lui, il n'y a pas de pénurie. La crise a été « créée » par les conducteurs paniqués qui se sont rués dans les stations : « La bonne nouvelle, c'est qu'il y a plein d'essence. La mauvaise, c'est que si les gens continuent d'en acheter alors qu'ils n'en ont pas besoin, les files d'attente ne s'arrêteront pas. Mais tôt ou tard, tout le monde aura plus ou moins fait le plein, et on ne pourra plus mettre d'essence nulle part. » À l'origine de ces cohues, pourtant, un constat bien réel : les conducteurs de camions ne sont plus assez nombreux pour ravitailler les stations. Ces dernières semaines, d'autres secteurs ont été touchés par ce manque de main d'œuvre. En réponse, le gouvernement a accepté de délivrer 5 000 permis de travail temporaires pour des chauffeurs étrangers. Pas suffisant, selon Rachel Reeves, députée de l'opposition en charge de l'économie : « Il faut former plus de monde, accélérer le passage des examens du permis de conduire pour les poids lourds, et augmenter les salaires dans le secteur. » Le gouvernement envisage également de faire intervenir l'armée pour soutenir les transporteurs. Claire Digiacomi, Londres, RFI.
SB : Au Liban, l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth à nouveau suspendue.
CP : Le juge chargé de l'enquête, Tarek Bitar, a dû interrompre ses investigations, après une plainte. Elle a été déposée par un ancien ministre, des ONG et des proches de victimes. Ils dénoncent une obstruction politique. Une obstruction, c'est une gêne, un obstacle. Depuis quelques semaines, le juge Tarek Bitar est au cœur d'une campagne de dénigrement, c'est-à-dire une campagne pour remettre en cause ses qualités ou sa réputation. Il a même été menacé par un haut responsable du mouvement armé chiite Hezbollah. Il risque maintenant d'être écarté de l'enquête. Son prédécesseur, Fadi Sawan, avait lui aussi été dessaisi de ses fonctions. C'était en février, après l'inculpation de plusieurs responsables.
SB : À Cuba, le régime reprend les expulsions de dissidents.
CP : Ce week-end, l'artiste Hamlet Lavastida a été libéré après trois mois de détention. Il a été directement conduit à l'aéroport et contraint de prendre un vol pour l'Europe. Il est interdit de retour à Cuba. L'artiste est donc arrivé hier soir en Pologne, avec son épouse, la poétesse cubaine Katherine Bisquet, elle aussi forcée à l'exil. Le récit de Stefanie Schüler.
Samedi en fin de journée, Hamlet Lavastida est amené à l'aéroport international de La Havane, entouré de 20 agents des services secrets cubains. Une autre escorte amène sa compagne, l'auteure Katherine Bisquet. Les agents leur font savoir que leur voyage vers l'Europe se fera sans possibilité de retour. « La police politique nous a imposé l'exil à tous les deux comme seule manière d'obtenir la libération d'Hamlet », dénonce la poétesse cubaine sur son compte Facebook. L'artiste de 38 ans a passé ces trois derniers mois à la Villa Marista, la tristement célèbre prison de haute sécurité. Il avait été arrêté le 26 juin à La Havane alors qu'il venait tout juste de rentrer de plusieurs mois passés dans une résidence d'artistes en Allemagne. Le régime cubain l'accuse d'« incitation à la délinquance » via les réseaux sociaux. Dans un chat privé, Hamlet Lavastida avait proposé à d'autres dissidents de marquer des billets de banques des logos des groupes contestataires San Isidor. Mais cette idée n'avait pas été suivie d'effets. Pendant sa détention, sa compagne, Katherine Bisquet, a été assignée à résidence. Des organisations internationales de défense des droits de l'Homme avaient réclamé leur libération.
CP : Et pour refermer ce Journal en français facile, un mot de l'artiste américain R. Kelly a été reconnu coupable aujourd'hui par un jury fédéral des accusations d'exploitation sexuelle qui pesaient sur lui. Après plus d'une journée de délibération, les jurés l'ont reconnu coupable des neuf chefs d'accusation auxquels il devait répondre.
22h10 à Paris, très belle soirée sur RFI.