Développement personnel : RENFORCEZ votre NEURO-DISCIPLINE
Est-ce que cela vous est déjà arrivé d'avoir envie d'entreprendre des nouvelles activités,
comme apprendre une langue étrangère ou un instrument de musique, ou de travailler
sur un projet à côté de votre boulot, pour finalement vous rendre à l'évidence que,
le moment venu, vous finissez toujours pour faire autre chose, et remettre cela à plus
tard ?
Ce n'est pas qu'une question de paraisse, ou de ne pas désirer suffisamment quelque
chose pour s'appliquer à sa réalisation. Ce n'est pas de votre faute, ou à cause
d'une faible personnalité. C'est que d'un point de vue biologique
notre cerveau est programmé pour limiter au minimum les efforts, et maximiser le plaisir.
Mais si vous vous intéressez de plus prêt au fonctionnement du cerveau, la neuroscience
peut vous donner des conseils pour renforcer votre autodiscipline, votre capacité de concentration
dans notre vie de tous les jours, ainsi que pour maîtriser la tendance naturelle du cerveau
à suivre les impulsions et les distractions.
Mind Parachutes, à chaque idée des nouveaux horizons
Neuro-discipline de Peter Hollins Si on devait simplifier au maximum la structure
et le fonctionnement de notre cerveau, nous pourrions imaginer une confrontation constante
entre 2 parties : d'un côté Albert Einstein, de l'autre un chat capricieux.
Nous avons d'un côté le cortex cérébral, qui est en charge de la raison, du langage,
et de notre état conscient. On peut le considérer le centre du « libre arbitre » et l'expression
de notre personnalité. Il est généralement associé aux fonctions exécutives, c'est
à dire les décisions que nous prenons, et les jugements que nous faisons. Il s'agit
de notre Albert Einstein : il est capable de pensées très poussées. Malheureusement,
il est aussi très fragile.
Et puis de l'autre, on a le système limbique, constitué des structures qui gèrent nos
émotions, la réponse au stress, et les pulsions instinctives et qui fonctionne en grande partie
en dehors de notre conscience, de manière pratiquement automatique. C'est notre chat
capricieux qui, face à des menaces réelles ou potentielles, ne connaît que 2 réactions
possible : la lutte, ou la fuite.
D'après Peter Hollins, l'auteur du livre « Neuro-discipline », notre cerveau est
souvent engagé dans une contraposition entre les décisions et les choix du cortex cérébral,
et le comportement impulsif du système limbique. C'est le bon vieux conflit entre la logique
et l'émotion, et c'est ce qui rend l'autodiscipline si difficile.
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On pourrait simplifier notre comportement en précisant que chaque décision que nous
prenons a l'objectif de nous faire ressentir du plaisir, ou nous éviter de la souffrance.
Dans son travail constant pour essayer d'anticiper le plaisir et la souffrance, notre cerveau
tombe systématiquement dans certains biais. Une fois connus, nous pouvons les utiliser
à notre avantage : * La motivation à éviter une souffrance
est beaucoup plus forte que celle à obtenir du plaisir.
* Le présent a beaucoup plus de pois que le futur ; une récompense ou une punition
dans l'immédiat pèsent beaucoup plus dans la décision de notre cerveau que des effets
à plus long terme. * L'émotion compte plus que la rationalité.
* Les états de stress ou d'anxiété causent des perceptions très déformées, qui nous
poussent à des choix contreproductifs.
Voilà quelques astuces que nous pouvons utiliser pour utiliser à notre avantage le fonctionnement
du cerveau, afin de développer plus d'autodiscipline : * Voyager dans le temps : quand vous considérez
les conséquences de vos choix, mettez vous dans la peau de votre moi futur, imaginez
ce qu'il va ressentir. Imaginez comment vous pouvez le rendre plus heureux, et comment
lui faciliter la vie. En personnalisant les conséquences à long terme de vos choix,
vous arrivez plus facilement à prendre du recul par rapport à des actions impulsives
dans l'immédiat. Des études montrent que mieux nous sommes capables de visualiser et
d'interagir avec notre moi futur, plus nous sommes capables d'en prendre soin.
Vous pouvez aussi vous aider avec la règle des 10-10-10 : transportez-vous à 10 minutes,
10 heures, et 10 jours par rapport au présent. Est-ce que les effets à court terme d'une
certaine décision arrivent à passer le test des conséquences à plus long terme ?
* Créer des chaînes de comportement. Lors du déroulement de notre journée, c'est
quand nous nous trouvons face à une bifurcation que nous risquons de faire un mauvais choix.
Nous pouvons diminuer ce risque en diminuant le nombre de bifurcations. Pour cela nous
pouvons définir des règles de comportement du type : quand A se produit, je ferai B.
A peut être une heure spécifique de la journée (par exemple, à 9h00 du matin, à 3h00 de
l'après-midi), une occurrence quotidienne (par exemple, après ma douche, quand je rentre
la voiture au garage). B est l'action spécifique que vous allez réaliser dès que la condition
A se réalise. Des règles de ce type, que l'on peut définir
avant de nous trouver face à des situations dans lesquelles nous risquons de faire le
mauvais choix, aident énormément à développer des habitudes. Elles donnent un cadre très
clair de où et quand agir, plutôt que des bonnes intentions très génériques. Face
à la situation, vous n'avez plus besoin de réfléchir : vous agissez automatiquement
selon votre règle. * Anticiper la récompense : le problème
de beaucoup de bonnes résolutions comme le fait de faire plus de sport, d'arrêter
de fumer, d'apprendre une nouvelle langue, c'est que la récompense arrivera dans le
futur, alors que vous devez réaliser un effort dans l'immédiat.
Afin de bénéficier de la puissance des récompenses pour motiver votre cerveau, vous pouvez ajouter
à la réalisation d'une action alignée à votre résolution une récompense immédiate,
ce qui va satisfaire à la fois votre système limbique et votre cortex préfrontal.
* Rendez vos actions plus petites, plus rapides, et plus proches de votre but. Souvent, nous
concevons nos objectifs comme des énormes montagnes que nous devons surmonter sans possibilité
de répit. Il ne faut pas s'étonner si dans ces conditions nous avons du mal à exercer
de l'autodiscipline. Une approche beaucoup plus maline est de décomposer nos grands
objectifs dans des petites actions, dont la réalisation nous donne l'impression de
progresser et d'avancer rapidement, et qui nous permet de nous visualiser près de la
ligne d'arrivée.
Si vous avez des difficultés à démarrer un projet qui vous tien à cœur, voici une
méthode très concrète que vous pouvez utiliser pour vous motiver à passer à l'action.
1. Commencez par décrire précisément ce que vous voulez. Ne vous posez pas de limites à ce stade, notez aussi les idées qui vous paressent folles ou impossibles
2. Prenez 2 feuilles de papier. En haut de la première, écrivez « Passer à l'action », et pour la seconde « Ne pas passer à l'action ». Puis divisez chaque feuille en deux par une
ligne au milieu. Dans les colonnes de gauche de chaque page, écrivez « souffrance évitée »,
dans les colonnes de droite écrivez « plaisir gagné ». Listez toutes les souffrances et
les plaisirs qui vous viennent à l'esprit si vous décidez de passer à l'action sur
le projet qui vous tient à cœur, et celles et ceux si vous décidez de ne pas passer
à l'action. 3. Une fois la liste terminée, utilisez votre
créativité pour renforcer votre détermination à entreprendre votre projet ! Mitigez chaque
élément de la feuille « ne pas passer à l'action » en y rajoutant les effets
le plus négatifs possibles de vos raisons pour ne pas agir.
4. Et à l'opposé, visualisez les effets positifs de la feuille « Passer à l'action » en vous imaginant les situations idéales que vous pourriez ressentir si vous décider
de concrétiser votre projet.
Quand il s'agit de son autodiscipline, il est beaucoup plus efficace de se concentrer
sur le processus qui permet de la développer, plutôt que sur l'objectif final. En effet,
l'autodiscipline est une habitude, et non pas un résultat.
Voilà les 4 étapes qui vous permettent de construire votre discipline personnelle, une
étape après l'autre : 1. Imaginez la meilleure version de vous-mêmes
de la manière la plus détaillée possible en terme d'expériences, de relations, d'occupations,
de possessions. Quelle serait votre vie dans 10 jours si vous étiez cette personne ?
Et dans 10 semaines ? et dans 10 ans ? 2. Quelles sont les habitudes de ce « moi »
idéal ? Quels sont les comportements et les pratiques quotidienne de cette personne ?
Il s'agit par exemple d'une personne en bonne forme physique et en bonne santé, qui
fait de l'exercice tous les jours 3. Décomposez ces habitudes dans des tout
petits gestes quotidiens. Pour faire de l'exercice quotidien, le « moi » idéal se lève
30 minutes plus tôt que d'habitude pour sortir se promener, prépare les chaussures
et les vêtements à côté de la porte la veille au soir, prend sa douche et son petit
déj au retour. 4. Maintenant que vous connaissez ces petits
gestes, à vous de les inclure dans votre routine quotidienne et de les réaliser pour
de vrai ! Développer de l'autodiscipline ne tient qu'à ça. C'est en effet très
simple, mais c'est loin d'être facile. Mais à chaque fois que vous pratiquez, chaque
geste que vous réalisez vous demande moins d'effort, et vos habitudes se renforcent.
Un autre outil qui vous permet de renforcer votre discipline est votre monologue intérieur,
la suite sans cesse des pensées et les dialogues que vous entretenez dans votre tête.
Le fait de dire que nous devenons ce à quoi nous pensons à longueur de journée n'est
pas juste une croyance de la loi de l'attraction. Des études neurologiques montrent que la
structure même de notre cerveau change selon nos pensées, selon la manière dont nous
utilisons. Les circuits neuronaux que nous utilisons le plus souvent deviennent de plus
en plus rapides et précis, ceux que nous délaissons au contraire perdent peu à peu
en efficacité.
Dans ce cadre, si nous choisissons d'entretenir des dialogues internes plus positifs et motivants,
d'autant plus si à voix haute, nous facilitons le développement de notre autodiscipline
et notre motivation. Le fait de se répéter que nous pouvons réaliser nos tâches avec
des meilleures performances, et obtenir des résultats positifs, est une tactique très
efficace pour nous aider à persévérer.
Plus ces messages contiennent des actions spécifiques, plus ils montrent de l'empathie
et de la compréhension vis-à-vis des émotions et des difficultés que nous pouvons rencontrer,
et plus ils nous rappellent l'importance et les bénéfices de la tâche que nous sommes
en train de réaliser, plus ils nous permettent de garder la motivation.
Pour exercer l'autodiscipline, nous avons besoin d'avoir un esprit calme et discipliné.
Si notre vie est un stress constant, ou si nous avons tendance à trop réfléchir, impossible
de développer de l'autodiscipline. Porter constamment notre attention sur le passé
ou sur le futur, sauter sans cesse d'une préoccupation ou d'un regret à l'autre
n'aide pas du tout : nous n'avons aucune emprise sur ce qui se passe dans notre tête.
Pratiquer la pleine conscience, ou la médiation, nous apprend à focaliser notre attention
à une seule chose à la fois, à ce qui se passe maintenant dans notre environnement
physique : la respiration, les sensations corporelles, les bruits, les odeurs et la
vue autour de nous. Le but de la méditation n'est pas d'arrêter
de penser, mais de focaliser notre attention sur une seule chose.
Des études scientifiques ont montré que la méditation est un outil efficace pour
renforcer les zones du cerveau responsables des fonctions exécutives, et donc de l'autodiscipline.
Le tout dernier conseil de l'auteur est de revoir le rapport que nous entretenons
avec l'inconfort. La nature humaine de vouloir éviter la souffrance et la douleur est amplifiée
dans la société actuelle, ou la publicité nous propose constamment des produits et de
services qui vont éliminer instantanément notre inconfort.
Mais si dans la vie nous souhaitons obtenir des résultats, il n'y a pas vraiment des
raccourcis, des tours de magie. L'autodiscipline est la volonté d'endurer l'inconfort, et
faire ce qui est nécessaire indépendamment de notre état d'esprit du moment.
Grandir, se développer en tant que personne ne peut pas se faire sans explorer, prendre
de risques, sortir de sa zone de confort. L'inconfort, et parfois la souffrance, ne
sont pas des obstacles sur la voie du plaisir et du succès. Ils font tous simplement partie
de la vie. Peu importe nos circonstances actuelles, les choses vont changer autour de nous, et
nous serons obligés parfois à faire face à des choses que nous aurions évitées très
volontiers.
Si nous arrivons non seulement à les tolérer, mais à les accueillir, nous pourrons avoir
accès à des joies encore plus grandes. Nous pouvons apprendre à regarder les défis de
la vie dans les yeux, les accepter, et d'y répondre avec courage et dignité.
Choisir volontairement de s'exposer régulièrement à des petites doses d'inconfort permet
d'un côté de renforcer notre autodiscipline, et de l'autre nous fait réaliser à quel
point nous sommes plus résistants de ce que parfois nous croyons !
Voilà, vous connaissez désormais les conseils de Peter Hollins pour développer votre neuro-discipline,
grâce à une meilleure compréhension du fonctionnement du cerveau et de ses mécanismes
pour chercher le plaisir et éviter la souffrance, grâce à un dialogue interne qui permet de
soutenir vos actions et votre motivation, et grâce à une acceptation de l'inconfort,
qui sera toujours présent dans notre vie.
Si ce sujet vous intéresse, je vous conseille de voir la vidéo dédiée au livre « Le
pouvoir de l'autodiscipline » de Jack Canfield, ou encore le livre « l'obstacle est le
chemin de Ryan Holiday ».
A très vite, pour de nouvelles idées !!