RFI Le journal en français facile 13 mars 2023
Radio France Internationale en direct de Paris. Il est 17 h.
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Adrien Delgrange. Ravi de vous retrouver pour une nouvelle semaine. Bonjour Justine Fontaine.
Bonjour Adrien, bonjour à toutes et à tous.
Nous sommes le lundi 13 mars.
À la une de cette édition, Adrien.
L'instabilité financière depuis que deux banques américaines ont mis la clé sous la porte. On en parle avec Dominique Baillard,
Le cyclone Freddy, de très forts vents tournoyants qui ont fait au moins 70 morts au Malawi et au Mozambique.
Et puis nous parlerons de cinéma dans ce journal. Michelle Yeoh a reçu l'Oscar de la meilleure actrice. C'était la nuit dernière aux États-Unis. Une bonne nouvelle fêtée, célébrée dans son pays d'origine, la Malaisie.
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Éviter à tout prix l'effet domino.
Éviter que des banques ferment leurs portes les unes après les autres, après la faillite de deux banques américaines ce week-end. Telle est la priorité des États. Le président américain a pris la parole. Il se veut rassurant. Joe Biden assure que « les Américains peuvent avoir confiance dans le fait que le système bancaire américain est solide. » Les banques françaises ne sont pas exposées à la banque américaine en faillite, Silicon Valley, tient à préciser un porte-parole de la Banque de France. Le tout afin d'éviter que ces fermetures de banques fassent tache d'huile. Avec le spectre, l'idée noire de la crise bancaire de 2008, partie des États-Unis qui est d'ailleurs dans tous les esprits. Après ce traumatisme financier d'il y a quinze ans, comment se fait-il que deux banques américaines ont pu passer sous les écrans radars?
Explications de Dominique Bayard.
Depuis 2008, les organes de régulation surveillent particulièrement les banques dites systémiques. Ce sont en général de très grandes banques avec des ramifications dans l'économie du monde entier. C'est pourquoi on considère que tout le système financier pourrait sombrer avec leur faillite. Mais dans le cas de la Silicon Valley bank qui n'est que la 16ᵉ banque américaine, on n'est pas tout à fait dans cette catégorie. Or, on redoute pourtant la contamination car entre temps, la donne monétaire a changé. La forte hausse des taux d'intérêt décidée par la Réserve fédérale pour lutter contre l'inflation a bouleversé les schémas classiques de financement des banques. Emprunter à court terme pour prêter à long terme, comme ont l'habitude de le faire les banques pour gagner de l'argent, n'est plus tout à fait un pari gagnant. La SFB ne s'est pas adaptée à ce nouvel environnement et elle a annoncé des pertes la semaine dernière. Affolés, ses clients se sont précipités à la banque pour retirer leur argent. Cette panique a transformé cette mauvaise passe en menace systémique.
Des marchés financiers ballottés, qui tanguent fortement, ce lundi 13 mars face au risque de contagion dans le secteur bancaire mondial. Exemple Wall Street se stabilise après avoir ouvert en nette baisse. Les places européennes restent elles nettement dans le rouge. Paris et Francfort reculent d'environ 2,5 %, Londres céde 2 %, Milan 3,2 %. Ce sont les plus fortes baisses depuis l'été dernier.
On en vient maintenant à la guerre en Ukraine. De violents combats pour savoir qui gagnera la bataille de Bakhmout.
Les Russes attaquent depuis plusieurs directions pour avancer vers les quartiers centraux de Bakhmout, cette ville de l'est de l'Ukraine, c'est ce que dit l'armée ukrainienne. « Plus nous sommes proches du centre-ville et plus durs sont les combats. » à lui fait écho Evgueni Prigogine, c'est le chef du groupe paramilitaire russe Wagner.
RFI, il est 17 h 04 à Paris. Et en Turquie, maintenant, Istanbul subira un jour ou l'autre un grand tremblement de terre.
C'est ce que pensent et c'est ce que disent des géologues et sismologues, des scientifiques qui observent les mouvements de la terre. En langage spécifique, Istanbul, cette grande ville de Turquie d'environ 16 millions d'habitants est placée sur une faille sismique. Alors, entre le risque de subir un jour un tremblement de terre et le traumatisme de l'énorme séisme vécu dans le sud du pays il y a un peu plus d'un mois, des familles qui vivent à Istanbul envisagent désormais de déménager, d'aller vivre dans une autre ville, comme a pu le constater Céline Pierre-Magnani.
Esra ne dort plus la nuit. Cette femme de ménage de 43 ans vit dans l'arrondissement d'Erenköy un quartier résidentiel sur la rive asiatique d'Istanbul. Elle est hantée par les images du tremblement de terre de Kahramanmanras du 6 février dernier, et elle est terrorisée à l'idée que cela se produise dans sa ville.
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« On a pris la décision de partir, oui, mais officiellement, on attend encore le contrôle des spécialistes et des équipes de la mairie pour connaître l'état de notre bâtiment. Si le rapport est mauvais, alors on partira. Peut-être que l'immeuble voisin n'est pas conforme et que notre bâtiment, lui, est solide. Une fois qu'on aura le rapport, on prendra une décision définitive. Mais j'ai entendu que tous les bâtiments qui ont plus de cinq étages de toute façon, ne sont pas conformes. Je préfère ne pas y penser. On se ferait écraser. » Istanbul est située sur une faille sismique active et de nombreux bâtiments ne sont pas en conformité avec les normes sismiques. Face à ce constat Esra et des milliers d'autres habitants font désormais le choix de l'exil. Quitter la ville d'Istanbul avec l'espoir de reconstruire une vie loin du risque. Céline Pierre-Magnani, Istanbul, RFI.
Un risque, une catastrophe naturelle qui, je vous le rappelle, a tué au moins 46 000 personnes en Turquie, tué près de 6000 personnes en Syrie. Des Syriens qui n'ont pas été aidés, ou du moins pas assez aidés après ce tremblement de terre meurtrier. C'est la conclusion d'une commission d'enquête internationale sur la Syrie. Le président de cette commission, Paolo Pinheiro, déclare : « Nous avons vu de nombreux actes héroïques de la part des Syriens eux-mêmes pour venir en aide aux victimes. Mais nous sommes également témoins de l'échec total du gouvernement syrien, de la communauté internationale, y compris des Nations unies, à diriger rapidement les secours dans le Nord-Ouest de la Syrie. »
Sur le continent africain maintenant, le cyclone Freddy n'en finit plus de faire des victimes.
Il est en passe d'être classé le cyclone le plus long dans la durée, jamais enregistré par des météorologues. Avec un phénomène assez rare, Justine, il y a trois semaines environ, il frappait déjà Madagascar et le Mozambique, faisant 17 morts. Puis le cyclone a fait une boucle. Il est revenu sur ses pas pour balayer une seconde fois le Mozambique, Madagascar et le Malawi, avec un bilan meurtrier beaucoup plus lourd. Cette fois-ci, la Croix-Rouge fait état de 70 morts au Malawi.
Et puis, parlons de cinéma avant de refermer ce journal avec la cérémonie des Oscars qui s'est tenue la nuit dernière à Hollywood.
Ce sont les récompenses cinématographiques décernées chaque année aux États-Unis, avec des répercussions parfois à l'autre bout de la planète. C'est le cas de Michelle Yeoh. Elle devient la première femme asiatique et malaisienne à avoir gagné l'Oscar de la meilleure actrice. Quelques minutes à peine après cette annonce, la joie des Malaisiens était palpable à Kuala Lumpur, la capitale de la Malaisie. Reportage Juliette Pietrachefski.
Elle, a attendu toute la matinée l'annonce de la meilleure actrice. « Michelle Yeoh » après le verdict, un immense sourire se dessine sur le visage de Zia.
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« En tant que femme malaisienne et asiatique, je me sens super fière. C'est la première actrice asiatique à gagner un Oscar... Félicitations à elle pour notre Michelle Yeoh très inspirante. C'est un bon exemple pour nous les Malaisiens. Le fait qu'elle vienne de notre pays pour entrer à Hollywood, c'est un vrai impact sur nous. »
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T'as l'air tellement heureuse ?
« Ah oui, bien sûr que je le suis. »
Aza et sa fille sont également très heureuse de voir leur actrice devenir un symbole.
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« Normalement, on voit surtout des acteurs et des actrices connus des pays occidentaux. C'est très commun. Donc quand on a quelqu'un de Malaisie et d'Asie, ça peut davantage ouvrir les esprits des gens. Ça peut ramener plus de touristes dans notre pays aussi. »
Fierté aussi pour Cassandra, originaire de la même ville que Michelle Yeoh.
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« Comme elle vient de ma ville natale, Ipoh, on est aussi fiers d'elle. Elle est la preuve vivante qu'il n'est jamais trop tard pour réaliser ses rêves. Et en tant que femme de couleur également. Cet Oscar de la meilleure actrice est une première pour nous donc on est super fier. Allez Michelle Yeoh ! »
Ces Malaisiennes espèrent une visite de leur actrice, statuette à la main dans leur pays. Juliette Pietraszewski, Kuala Lumpur, RFI.
Ainsi se referme ce Journal en français facile réalisé aujourd'hui par Jean-Philippe Thury.