RFI Le journal en français facile 30 mars 2023
Radio France internationale en direct de Paris, il est 18 heures, 16 heures à Dakar.
...
Le journal en français facile.
Adrien Delgrange.
Ravi de vous retrouver pour une nouvelle édition. Je suis en compagnie de Stéphane Duguet.
Bonjour.
Bonjour Adrien, bonjour à tous !
Nous sommes le jeudi 30 mars.
Au sommaire de cette édition :
Nous allons parler de l'eau. Un bien précieux, un bien commun. Le président Emmanuel Macron a présenté aujourd'hui un plan pour une meilleure utilisation de l'eau.
En Russie, une arrestation qui ne passe pas inaperçue, celle d'un journaliste américain du Wall Street Journal. Il est accusé d'espionnage.
Au Sénégal, l'opposant politique Ousmane Sonko, condamné à deux mois de prison avec sursis. Il va donc pour l'instant pouvoir se présenter aux prochaines élections présidentielles sénégalaises.
Et puis enfin, au Brésil, le retour discret de Jair Bolsonaro, ce matin, à l'aéroport de Brasilia.
Voilà pour les titres. Soyez les bienvenus !
L'eau va devenir de plus en plus rare à l'avenir à cause du changement climatique.
Et pour faire face à ce manque de ce besoin vital qu'est l'eau, mais aussi donner une orientation politique pour les dix ans à venir, le président français Emmanuel Macron a présenté ce midi son plan « Eau » depuis les abords d'un lac du sud de la France. Lucile Gimbert, bonjour. Bonjour. Vous êtes spécialiste des questions environnementales à RFI et vous avez suivi les annonces du président. Alors, parmi la cinquantaine de mesures, un appel à tous les particuliers et à tous les secteurs de l'économie à réduire la consommation d'eau de 10 % d'ici 2030.
Oui, « nous devons tous faire un effort », a lancé Emmanuel Macron pour aider les Français à économiser l'eau. Une sorte de signal météo sera mis en place au début de l'été pour les informer sur l'état des réserves en eau dans chaque territoire, avec les gestes à suivre pour les habitants. Autre annonce importante : le prix de l'eau va varier selon les usages. Des prix bas pour les premiers mètres cubes pour les usages essentiels boire, se laver, laver son linge, puis des tarifs qui augmentent. Une piscine coûtera peut être plus cher à remplir à l'avenir.
D'ici 2030, nous le disions, tous les secteurs de l'économie française devront aussi utiliser moins d'eau.
L'énergie d'abord, avec notamment les centrales nucléaires, troisième secteur le plus gourmand en eau en France, mais aussi l'industrie, le tourisme et les loisirs. Quid de l'agriculture, première consommatrice d'eau en France ? Il faudra plus de goutte à goutte et des systèmes d'irrigation intelligents, a défendu le président. Il a aussi appelé les agriculteurs, et c'est un élément crucial, pour s'adapter aux changements climatiques, à se préparer à une transformation de leur modèle de culture. Enfin, des moyens sur la table 500 millions d'euros supplémentaires par an pour mieux financer les agences de l'eau, réduire les très nombreuses fuites dans les réseaux d'eau potable et réutiliser davantage les eaux usées.
À noter également, Lucile Gimbert, que le ton de la contestation contre la réforme des retraites était donné ce matin à l'arrivée du président de la République à Savines-le-Lac : « Macron démission », « Emmanuel Macron, on ne veut pas de toi chez nous »... Quelques 200 personnes étaient réunies, tenues à distance par les gendarmes.
L'autre sujet environnemental du moment : les retenues d'eau appelées mégabassines.
Rappelons que ce week-end, Stéphane, de violents affrontements ont éclaté entre forces de l'ordre et manifestants dans l'ouest de la France. À ce sujet, Emmanuel Macron a déclaré aujourd'hui : « Des milliers de gens étaient simplement venus faire la guerre à Sainte-Soline. » Des propos qui ont immédiatement fait réagir Julien Leguet, il est porte-parole du collectif Bassines non merci :
« Il a été d'un dédain et d'un mépris total. Parce que si il a apporté son soutien aux forces de l'ordre, c'est sa mission. On le reconnaît. Il aurait pu avoir un moindre mot de compassion envers nos camarades qui sont dans le coma ou envers les 200 manifestants, essentiellement des très jeunes qui ont été blessés par des armes de guerre. Et il y a eu absolument aucun mot d'apaisement. Au contraire, il en a appelé à la plus grande fermeté »
Propos recueillis par Jeanne Richard. Ce soir, plus de 130 rassemblements en soutien aux manifestants blessés contre la politique du gouvernement sont organisés devant les préfectures, un peu partout dans le pays à partir de 19 heures.
Venons en à l'actualité africaine, Adrien. Au Kenya, troisième journée de protestation contre le gouvernement.
À l'appel de Raila Odinga, le candidat perdant de la dernière élection présidentielle, des manifestants se rassemblent deux fois par semaine, le lundi et le jeudi. Aujourd'hui, jeudi, il y a eu quelques affrontements avec la police, notamment dans les bidonvilles de Nairobi, la capitale. Mais la situation semble moins violente comparée aux deux dernières manifestations.
Au Sénégal, l'opposant Ousmane Sonko a été condamné pour diffamation pour avoir nui à la réputation d'un ministre.
Sa peine ? Deux mois de prison avec sursis. Il ne va pas en prison dès ce soir. Ousmane Sonko n'était pas présent à son audience pour des raisons dites médicales. Ses avocats ont même quitté la salle pour protester contre la décision pourtant de maintenir le procès. Alors, malgré sa condamnation, Ousmane Sonko pourra se présenter à l'élection présidentielle de 2024 au Sénégal. C'était d'ailleurs l'un des autres enjeux de ce procès.
Le journal en français facile.
En Russie, l'arrestation d'un journaliste américain travaillant pour le Wall Street Journal.
Il s'appelle Evan Gershkovich, il a été placé en détention. Il est derrière les barreaux à cette heure-ci à Moscou. Il est accusé d'espionnage. Ce journaliste âgé de 31 ans a été également le correspondant de plusieurs autres médias, dont l'AFP, l'Agence France presse, avant de travailler pour le quotidien américain. Reporters sans frontières se dit ce soir très inquiet pour le journaliste américain. Écoutez Jeanne Cavelier, responsable de l'Europe de l'Est au sein de l'ONG :
« RSF s'alarme de cette arrestation et des poursuites très graves. Il encourt jusqu'à 20 ans de prison pour espionnage, et ces poursuites ressemblent à une mesure de représailles de la Russie envers les États-Unis. Elle s'inscrit dans une volonté du Kremlin d'intimider les journalistes occidentaux, qui sont présents sur son territoire. Ce que lui-même était en train de faire une enquête sur les recrutements de Wagner vers Ekaterinbourg et sur la vision, la perception des Russes de la guerre. »
Des propos recueillis par Daniel Vallot.
RFI à Paris, 18 h 07.
Et des nouvelles du pape François, Adrien.
Il va mieux. Il a même repris le travail, annonce aujourd'hui le Vatican. Le représentant des catholiques dans le monde est hospitalisé depuis hier à Rome pour une infection respiratoire.
Aux Émirats arabes unis, MBZ, Mohamed ben Zayed, a nommé son fils aîné : prince héritier d'Abou Dhabi.
Et c'est une nomination qui est synonyme de succession, c'est-à-dire qu'en désignant son fils, MBZ fait de lui le potentiel futur dirigeant des Émirats arabes unis.
Il ne parade pas dans les rues de Brasilia, il s'est même plutôt fait discret. Jair Bolsonaro est rentré au Brésil aujourd'hui.
L'ancien président brésilien est arrivé ce matin à l'aéroport international de Brasilia. Un retour au pays pour la première fois depuis sa défaite électorale face à Lula. Jair Bolsonaro a passé trois mois aux États-Unis. Les autorités craignaient en effet qu'il parade dans la ville, qu'il se promène dans la capitale devant de nombreux partisans. Finalement, il a discrètement quitté l'aéroport. Sarah Cozzolino.
Des centaines de soutiens de l'ancien président l'attendaient à l'aéroport de Brasilia ce jeudi matin. Ils avaient ressorti leur maillot jaune et vert de la Seleçao, leurs drapeaux du Brésil, mais aussi leurs chants anti Lula. Jair Bolsonaro a atterri aux alentours de 6 h 40, heures de Brasilia, d'un vol commercial de la compagnie GOL. À l'aéroport de Brasilia, comme sur l'esplanade des Trois-Pouvoirs, un important dispositif de sécurité a été mis en place. La police militaire se tient prête à fermer les lieux en cas de débordement. Jair Bolsonaro n'est pas sorti par les portes principales de l'aéroport, mais par une sortie latérale. Direction le siège de son parti, le Parti libéral, dont il est désormais le président d'honneur. L'ancien président doit se réunir avec ses alliés pour définir une stratégie pour l'opposition, avec en ligne de mire les prochaines élections municipales de 2024. Mais avant ça, Jaïr Bolsonaro devra répondre à la justice brésilienne. Plusieurs enquêtes sont ouvertes contre lui et il devra se présenter à la police fédérale dès le 5 avril. Sarah Cozzolino, Rio de Janeiro, RFI.
Ainsi se referme ce Journal en français facile où que vous soyez sur la planète. Merci à tous de l'avoir écouté et à demain.