ANDRÉ COMTE-SPONVILLE - Penser mieux pour vivre mieux 📏 (3)
ceux qui pensent qu' on ne peut pas
penser par soi même et que donc on est
condamné à la citation
ce que j'ai l'impression que vous mettez
en avant c'est le fait qu'on peut
s'appuyer sur des auteurs qui ont pensé
le monde avant nous qui ont des choses à
nous dire qu'ils peuvent entrer en
résonance avec ce que nous vivons
actuellement et en parlant de résonance
comment selon vous ce fait l'adhésion à
une pensée philosophique autrement dit
qu'est ce qui fait qu'on va être
sensible alors peut-être que j'ai depuis
la réponse en posant la question dans
ces termes qu'est ce qui fait qu'on va
être sensible à une pensée à un auteur
plutôt qu'à une autre qu'est ce qui fait
que telle philosophie va nous semblait
correspondre à la réalité du monde
massé le fait qu on y reconnaît ou qu'on
croit il reconnaître quelque chose de
son expérience parce qu'au fond personne
ne peut juger qu'à partir de sa propre
expérience et à sa philosophie est assez
curieux parce qu'il ya deux choses
différentes
il ya l'admiration et puis il ya le
sentiment de la vérité je prends un
exemple pour moi très particulier enfin
très éclairant ses leibniz qui est l'un
des plus grands philosophes de tous les
temps j'adore cet homme en plus l'homme
est sympathique mais c'est un génie
immense dans les sciences comme dans la
philosophie
c'est peut-être l'un d'eux mêmes sans
doute l'un des philosophes que j'admire
le plus et en même temps je n'y crois
pas du tout je pense que dans la pensée
de la ministre tout est faux c'est un
génie mais je lui reconnais pas le monde
telles que je les coûts tels que je
l'expérimentent si vous voulez alors
qu'elle avait à se prononcer mais
triptyque philosophe matérialiste
français du xviiie siècle qui n'est pas
du tout un génie a coûté de la limite ce
syrien sous les chauffe que quand je vis
la laiterie j'y reconnais le monde tel
que je l'expérimenté c'est bien que
j'aie plus d'admiration beaucoup plus
pour la limite que pour la mettrie et je
pense qu'au bout du compte la mettrie
est plus proche de la vérité que
limitera évidemment le mieux c'est quand
on admire des philosophes dont on pense
qu'ils sont plus près de la vérité alors
c'est le cas vis-à-vis des piqûres setca
vis-à-vis de de spinoza des philosophes
que ceux qui sont des génies immense
peut-être spécialement spinoza qui
peut-être l'un des plus grands
philosophes de tous les temps et en même
temps que dont je crois qu'il dit la
vérité mais pourquoi je le crois parce
que j'y reconnais ce que mon expérience
du monde de la vie m'a appris où se
donnent en expérience m'a convaincu et
c'est pour ça que ça reste subjectif
d'autres philosophes qui ont amplement
les mêmes qualités de même savoir que
moi vous diront qu à l inverse à nice
pour eux c'est la vérité espinosa pour
eux c'est un tissu d'erreur ce qui
l'empêchera pas d'admirer aussi spinoza
ce que je n'aime pas c'est les qui ne
peuvent admirer que ceux avec qui sont
d'accord ça c'est tout à fait au tout à
fait autre chose en en philosophie et
c'est pour ça que deux faits aussi une
école de tolérance on apprend à admirer
des gens avec qui on n'est pas d'accord
et bien cette admiration là elle est
aussi tonique c'est ça aussi qui nous
pose un article de ce fait alors
justement on va parler de socrate parce
que la phrase qu'on retient de socrate
tout ce que je sais c'est que je ne sais
rien une phrase qui est j'ai
l'impression souvent un peu mal
comprises
pourquoi je vous dis ça parce que vous
avez une phrase qui est un petit peu
alors je veux pas dire votre slogan
parce que ce mois une connotation
publicitaire qui ne dérange un petit peu
ne phrase que vous aimez bien sa pensée
mieux pour vivre mieux or il y a une
idée parallèle qui court depuis
l'antiquité des piqûres à montaigne qui
est que la philosophie c'est
l'apprentissage de la mort donc quelque
chose qui n'est pas forcément très
réjouissant a priori la question que
j'ai envie de vous poser pour essayer
déjà de déblayer le terrain avant
d'entrer dans des tailles c'est en quoi
penser mieux aide à vivre mieux
vous avez raison ça ne va pas de soi 1
parce qu'au fond savait se disait
l'ecclésiaste plus de savoir plus de
douleur autrement dit on pourrait rêver
c'est ce qu'on appelle un imbécile
heureux de celui qui ne pense en aucune
vérité désagréable vivre et sa petite
vie tranquille
oui bien sûr sauf que c'est indigne de
l'humanité nous avons un esprit nous
avons une raison c'est pour les asservir
et par exemple il ya une vérité que vous
avez rappelé nous allons mourir je vais
mourir alors je pourrais tout faire pour
l'oublier l'imbécile heureux c'était de
celui qui ne pense jamais à la mort mais
ça veut dire qu'il est déconnecté de la
vérité ça veut dire qu'il vit dans
l'illusion dans le mensonge dans la
mauvaise foi alors que le philosophe
c'est celui qui voit enfin cette vérité
je vais mourir et qui essaye d'en tirer
un certain bonheur sibleyras et de l'âme
la grande leçon et celle de montaigne à
nouveau puisque monteil nous apprendre
il commente la phrase inspiré de platon
que philosopher c'est apprendre à mourir
mais pour la critique et aussitôt on dit
dans mon fils se fait en vérité ça sert
à apprendre à vivre mais puisque tout
devis et morten apprendre à vivre c'est
aussi apprendre à accepter la mort pas
du tout dans mon coin ce pas du tout
dans donne dans la mélancolie la
tristesse au contraire tirer de la
certitude de la mort des raisons
supplémentaires d'aimer la vie et c'est
ce qu'andré gide grand lecteur de
montaigne au xxème siècle résumera en
une formule dans les nourritures
terrestres angie dcri n'est pas assez
constante pensée de la mort n'a donné
pas assez de prix au plus petit instant
de ta vie
autrement dit si nous pensions plus
souvent que nous allons mourir nous
aimerions encore davantage la vie parce
qu'elle serait d'autant plus précieuse
que nous prenons conscience de sa
brièveté de sa finitude si nous passions
plus souvent que nous allons mourir
chaque instant serait vécu d'autant plus
intensément qu'il se détacherait comme
dit encore là comme t-il encore en
régime sur le fond très obscur de la
mort est donc cette façon de voir la
vérité en face oui nous allons mourir
montagne écrite ou contentement des
mortels et mortelle dont il amorce fait
partie de la vie et si tu veux aimer la
vie pas forcément faut accepter la mort
si tu te dis j'aime à bien la vie s'il
n'est pas l'amour tu n'aimes pas la vie
puisqu'il ya la mort effective et tonte
ou le geste fils de fixer de voir la
vérité en face oui c'est vrai je vais
mourir et d'essayer si on est capable
d'en tirer un certain bonheur d'en tirer
des raisons supplémentaires d'aimer la
vie et d'aimer la vérité alors c'est
pourquoi je dis souvent que mieux vaut
une vraie tristesse qu'une fausse joie
quand je dis mieux vaut une vraie
tristesse qu'une fausse joie ça veut
dire que si le philosophe a à choisir
entre une vérité est un bonheur il n'est
philosophes ou digne de l'être qu'à
condition de choisir la vérité notamment
ne faisait pas de penser ce qui me fait
plaisir il s'agit pas de penser ce qui
me rassure ceux qui meurent un revenant
il s'agit de penser ce qui me paraît
vrai autrement dit pour le philosophe
l'exigence de vérité la quête de vérité
dans l'incertitude dans le doute la
quête de vérité doit l'emporter sur la
quête du bonheur sinon c'est plus de la
philosophie c'est de la méthode coué
mais une fois qu'on est dans ce chemin
vers la vérité évidemment l'enjeu reste
le nous toute humanité de tout être
humain essayer d'en tirer un certain
bonheur une certaine joie une certaine
satisfaction voilà il s'agit de vivre
heureux au web la firme tout le monde et
d'europe mais le pari du philosophe
c'est d'essayer de vivre heureux dans la
vérité ils ont dans le peu de vérité
auquel nous avons accès même devancé à
autant de vérité assez de vérité malgré
tout pour faire la différence clairement
entre un savant et en ignorant entre la
lucidité et ville religion d'autant que
considérer que la vérité serait
forcément synonyme de malheur est ce que
ce n'est pas le point de vue de celui
qui n'est pas encore dans la vérité
c'est-à-dire qu'il a qu'il envisage de
son point de vue d'ignorants y aura
entre guillemets je m'explique on entend
souvent dire que plus on ait conscience
de la réalité du monde et plus on va
être enclin aux malheurs
c'est une espèce de version mal digéré
de schopenhauer qui consiste à dire
quand on voit tous les malheurs du monde
on ne peut pas être heureux mais
finalement est-ce que la quête du
philosophe qui est la quête de la vérité
ou en tout cas de la compréhension du
monde est ce que cette compréhension
n'est pas elle-même en soi vectrice de
bonheur est-ce que accéder à la
compréhension d'un phénomène même si ce
phénomène extérieurement est synonyme de
souffrance est-ce que la compréhension
de ce phénomène n'est pas synonyme de
sinon de bonheur du moins de
satisfaction de joie ça reprend l'idée
de la joie chez spinoza qui est la
compréhension des causes qui nous
déterminent
oui bien sûr toute connaissance est un
plaisir parce que nous avons un désir de
connaissance un désir de vérité et même
quand la vérité en l'occurrence et ta
mère il ya une joie un âne à connaître
et j'en suis tout à fait d'accord alors
qu'à l'inversé c'est le relais sur quoi
je voulais revenir
ce qui donne tort à l'imbécile heureux
et ce qui fait qu'à plupart des
imbéciles ne sont pas c'est que ils
vivent dans l'illusion et que le réel ne
cesse de les décevoir au fond c'est
pourquoi j'ai beaucoup travaillé dans
mes premiers livres sur l'idée de taper
un gay désespoir par le désespoir du
suicidaire ou du d'être imminent leduc
est désespoir de celui qui n'a plus rien
à espérer parce que au fond le réel me
sifflent les choses telles qu'elles sont
et qui te donnes moi yable transforme
éventuellement lui plaisent davantage
que ses rêves ou que ses illusions alors
qu'un inverse celui qui vit dans
l'espoir est donc dans la crainte
lorsque me dit spinoza il n'y a pas
d'espoir sans crainte ni de crainte sans
espoir celui qui vit dans l'espoir vit
donc dans la crainte et donc il n'est
pas gros mais qui plus est le plus
souvent évidemment le réel va venir le
décevoir alors c'est ce que j'expliquais
dans mes premiers vivre l'une des
premières lettres de lecteurs que j'ai
reçus d'entités à trentaine d'années
mais tu as écrite par un psychanalyste
je ne connaissais pas qui m'expliquait
qu'il était d'accord avec mon livre qui
était le traité du désespoir et de la
béatitude parce que me disait-il
dans mon expérience de psychanalyste je
constate que l'espérance est la
principale cause de suicide on ne se tue
que par déception aussi s'est il y la
formule m'avait frappé d'autant plus que
ma mère s'est en effet suicidé j'étais
adulte j'avais une trentaine d'années il
repense en assam je dis bah voilà ah oui
maman s'est tuée par déception elle
s'est fait parce que depuis des
décennies la vie ne correspondait pas
aux espoirs qu'elle s'en était fait et
bien fait vous dire la vie ne correspond