HARARI - Comment Sapiens est devenu le maître du monde 📏 (2)
alors bien entendu le lion peugeot n'est
pas le seul exemple de fiction créé par
l'homme il s'agit là d'un exemple tout à
fait anecdotique qui illustre le fait
que nous vivons parmi d'innombrables
fiction dont nous ne soupçonnons même
pas l'existence des fictions que nous
n'envisageons pas comme fiction
si on pense à toutes les fictions qui
ont façonné l'imaginaire de l'homme
depuis la préhistoire
il est évident que la première fiction à
laquelle on pense c'est dieu
il faudrait d'ailleurs dire les dieux
car dans l'histoire le polythéisme
précède le monothéisme et son votre
rigoureux l'animisme précède lui même le
polythéisme l'animisme cette idée que
tout ce qui existe dans le monde naturel
est une partie de la divinité
est ce que nous dit harari c'est que
l'animisme est une forme de fiction
collective totalement adapté à
l'humanité préhistorique qui vivait
essentiellement au contact des éléments
naturels
il paraît logique que l'animisme et
était la première forme de fiction
collective puisque lorsque notre vie
quotidienne s'organise autour des
éléments naturels
lorsqu'on vit dans la forêt comme le
chasseur ou le fourrage heures que notre
survie dépend des fruits que nous
cueillons des animaux que nous chassons
qu'une plante peut nous guérir ou qu'un
champignon peut nous tuer bien il n'est
pas du tout absurde de considérer que la
nature est un monde peuplé de divinités
et de la même façon qu'il est logique
que l'animisme soit issu de la vie en
forêt il est tout aussi logique que le
monothéisme soit issu du désert un
désert dans lequel l'homme est seul
seul face au soleil
seul face à la lumière et à la vie
on peut revenir à la question des
fictions collective les divinités sont
les premières fictions collective de
l'homme et on sait d'ailleurs que dans
les sociétés polythéistes les dieux
étaient les gardiens de l'ordre social
ce n'est pas un hasard si toutes les
sociétés polythéistes possédaient leur
dieu de la guerre leurs dieux des
moissons leur dieu dollar ou leur dieu
de l'amour
de la même façon avec l'apparition du
monothéisme dieu devenait le gardien de
l'ordre moral
il devenait le prescripteur de nos
comportements individuels et collectifs
il nous indiquait le bien et le mal est
donc là encore dieu avait cette fonction
d'unification et de cohésion de l'ordre
social
donc la religion dont l'étymologie
latine religare et signifie rollier
avait bien cette fonction de liaison et
de communion des membres du groupe
c'est parce que la religion donne des
repères communs des règles communes une
destinée commune qu'elle est apparue
dans l'histoire comme l'un des plus
puissants vecteurs d'unification
elle est apparue dans l'histoire comme
l'un des plus puissants moteurs de la
coopération
alors la religion n'était évidemment pas
le seul exemple de fiction ayant façonné
l'imaginaire des hommes
il est vrai que lorsque l'on parle de
fiction humaine il est fréquent que
l'exemple de la religion se présentent à
notre esprit en premier
mais harry prend un deuxième exemple
deuxième exemple de fiction dont le
résultat était là encore de favoriser
considérablement la coopération entre
les hommes
on peut même dire que c'est à travers
cette fiction larmes que c'est
véritablement engagé le processus
d'unification du monde
ce deuxième exemple ce sont les empires
en pire c'est un ensemble de nations un
ensemble de peuples
obéissant aux mêmes ordres politiques
les sujets d'un empire obéissent aux
mêmes lois aux mêmes normes juridiques
et n'était pas rare que les nations
soumise à un empire puisse conserver
leurs coutumes leurs normes et leurs
croyances collectives sans pour autant
compromettre leur appartenance à un
empire on pense par exemple à l'empiré
romain à l' empire chinois ou même à l'
empire britannique qui abritait une
grande diversité culturelle
lorsque l'un d'eux faisait partie de
l'empiré britannique les indiens n'ont
pas pour autant perdu leurs usages et
leurs traditions
ainsi les empire unifié des peuples des
nations et des cultures extrêmement
diverses et même s'ils ont imprégné la
culture locale même si la gare
ferroviaire de mumbai porte les
stigmates de l'architecturé britannique
néogothique
le fait est que les nations soumise au
joug impérial continue à disposer d'une
relative indépendance culturelle
mais ce qui conférait aux empires une
relative homogénéité homogénéité dont la
fonction était de favoriser la
coopération
c'est l obéissance à un même ordre
politique
autrement dit appartenir à un empire
c'était appartenir à un ensemble de
nations soumises aux mêmes règles
soumises aux mêmes structures
unificatrice
l'exemple des empires n'est peut-être
pas le plus intéressant pour comprendre
ce que harari a plaidé réalité
intersubjective
et donc on va maintenant s'intéresser au
troisième exemple de fiction collective
que donne harari dans son livre un
exemple beaucoup plus surprenant
beaucoup plus inattendue puisqu'il
s'agit de l'argent
car en fm et même si on a fortement
tendance à l'oublier
l'argent est une fiction
la monnaie est une fiction
matériellement un billet de banque c'est
un morceau de papier
et un morceau de papier n'a pas de
valeur en soi il n'a pas de valeur
indépendamment de la valeur dont
l'investissent ceux qui l'utilisent de
la valeur dont l'investissent ceux qui
croient la valeur de l'argent repose
toute entière sur la croyance en la
valeur de l'argent
c'est à dire que lorsque vous donnez un
billet de 20 euros en échange d'un objet
la personne qui vous vend l'objet a
confiance dans la valeur du billet que
vous lui donnez et avoir confiance ça
veut dire qu'elle sait que quelqu'un
d'autre
acceptera lui échanger un objet en
échange de ce morceau de papier
ainsi tout système monétaire fonctionne
sur la confiance dans la valeur fictive
dont on investit la monnaie
et d'ailleurs ce n'est pas pour rien que
la création de fausse monnaie est
considéré comme un crime dans certains
états et qu'elle peut même être passible
de la peine capitale
parce que créer de la fausse monnaie
c'est trahir la confiance que l'on place
dans l'état l'état étant le garant de la
valeur des change de la monnaie
la monnaie n'a de valeur que celle que
l'on consent collectivement à lui donner
et si l'on perd notre confiance
collective dans la monnaie la monnaie
n'existe plus
lorsque les pièces de monnaie étaient
frappées à l'effigié du souverain
c'était une manière de dire que l'état
en garantie c'est la valeur
quentin aureus d'or était frappé à
l'éffigie de jules césar
ça signifiait que jules césar en
personne en garantie c'est la valeur
et quand on emploie le mot crédit pour
parler d'un prêt bancaire il ne faut pas
oublier que crédit ça signifie confiance
comme lorsqu'on dit qu'on accorde du
crédit à quelqu'un
le crédit du latin credo qui signifie
croire c'est le prêt d'une somme
d'argent accompagné de la confiance dans
la capacité de remboursement
parce que s'il n'y a pas confiance dans
la capacité de remboursement vous
n'obtenez pas votre crédit
le crédit c'est donc littéralement la
confiance dans l'avenir parce que prêter
de l'argent suppose une confiance dans
le fait que l'argent sera remboursé dans
l'avenir
et c'est là qu'on en arrive à la thèse
défendue par harry à propos du
capitalisme le capitalisme est une
religion car le capitalisme repose sur
une fiction qui est l'argent sur une
fois dans la croissance et qui nous fait
considérer l'argent comme une réalité
objective alors que l'argent n'est
qu'une réalité inter subjective
la valeur de l'argent n'est pas
objective la valeur de l'argent et inter
subjective c'est à dire qu'elle a son
origine dans un ordre imaginaire
elle a son origine dans une croyance
collective
coquillages et dollars n'ont de valeur
que dans notre imagination commune leur
valeur ne tient pas à la structure
chimique des coquilles et du papier ni à
leur couleur ni à leur forme
autrement dit la monnaie n'est pas une
réalité matérielle mais une construction
psychologique
elle opère en transformant la matière en
esprit mais pourquoi il réussit elle
pourquoi êtes vous prêt à servir des
hamburgers à vendre des polices
d'assurance maladie ou à faire du baby
sitting camp pour tout prix de vos
peines
vous ne recevez que quelques bouts de
papiers colorés les gens sont disposés à
faire ce genre de chose quand ils ont
confiance dans les fruits de leur
imagination collective
la confiance est la matière première
dans laquelle toutes les catégories de
monnaie sont frappés donc vous voyez ici
je pense que ce cas rares y appelle une
fiction collective ce qu'il appelle une
réalité intersubjective ce n'est pas une
croyance surnaturel ce n'est pas une
croyance qui ferait nécessairement
intervenir d être transcendant
une réalité intersubjective est une
croyance collective en une réalité
imaginaire qui permet l'unification la
cohésion et la coopération au sein d'un
groupe
or la religion les empires et l'argent
nous rendre capables de coopérer avec
des inconnus
et l'argent davantage encore que la
religion parce qu'on l'a vu la religion
concerne d'abord la cohésion entre les
membres du groupe mais elle ne permet
pas la cohésion entre des groupes
différents
là où l'argent va justement être capable
d'unifier et de faire coopérer des
groupes structurés par des religions
différentes
quand il s'agit d'argent tout le monde
est de la même religion l'argent est une
religion qui unifie au delà des
religions
c'est ça selon harari qui différencie
fondamentalement l'espèce humaine des
autres espèces animales
parce que oui les autres animaux sont
capables de communiquer ils sont
également capables de coopérer mais ils
ne sont pas capables de coopérer à
grande échelle
ils ne sont pas capables de coopérer
avec des inconnus
d'ailleurs sur cette question harari
explique bien dans son livre en quoi le
langage humain a permis d'étendre
considérablement les possibilités de
coopération puisque le langage concrets
que harari appelle le bavardage ne
permet pas de dépasser un certain seuil
de coopération un seuil qui quantifie à
environ 150 individus
c'est à dire que le langage concret ne
permet pas de dépasser les limites de la
tribu
au contraire le langage abstrait le
langage spécifique de sapiens permet
d'outrepasser les limites affective et
charnelle de l'échangé linguistique et
ça c'est extrêmement important parce que
c'est à partir de la création du langage
que les fictions c'est à dire les
réalités intersubjective donc les mythes
les symboles les dieux ont pu commencer
à circuler et donc à favoriser la
coopération à grande échelle
et si on ne comprend pas en quoi la
fiction a permis à sapiens de s'unir au
delà des limites tribales au delà des
limites de la communauté physique
quotidienne alors il devient impossible
de comprendre comment le règne de
sapiens s'est étendue sur la planète
si vous avez compris qu'une fiction
collective n'était pas la croyance dans
un ordre surnaturel mais dans un ordre
imaginaire autrement dit que la fiction
englobe toutes les productions de
l'esprit
aussi bien les lois que les valeurs ou
les idéologies alors vous comprendrez du
même coup que pour à rim il n'y a pas de
différence de nature entre la croyance
en dieu et la croyance dans les droits
de l'homme
car pour peu qu'on observe ces deux
systèmes de croyances d'hanoï
scientifique
dans les deux cas on a bien affaire à
deux fictions
on a bien affaire à deux productions de
l'esprit
dieu et les droits de l'homme
combat
je sais beaucoup d'entre vous on s'y
remet enfin on peut pas comparer ces
deux choses on ne peut pas mettre sur le
même plan la croyance en dieu et la
croyance dans les droits de l'homme
ah bon
et pourquoi
parce que la croyance en dieu serait
fondée sur une invention pure alors que
les droits de l'homme s'appuierait sur
une réalité objective
mais laquelle
les droits de l'homme ne sont pas une
réalité objective
les droits de l'homme sont une invention
intellectuelle et philosophique
ils sont issus de la philosophie des
lumières qui affirme que tout être
humain possède des droits inaliénables
mais d'où viennent ces droits sinon de
l'esprit humain
d'où vient le concept de liberté le