Journal en français facile 27/06/2023
Il est 19 h à Moscou, 18 h à Paris. Bienvenue à tous si vous nous rejoignez à l'écoute d'RFI
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Adrien Delgrange.
Mardi 27 juin et à la une de cette édition :
Le chef du groupe Wagner a quitté la Russie. Evguéni Prigogine est désormais en Biélorussie. C'est le président biélorusse lui même, Alexandre Loukachenko, qui le confirme. Un peu plus tôt dans la journée cette nouvelle prise de parole de Vladimir Poutine, le président russe a rendu hommage à son armée après la rébellion du groupe Wagner ce week end. Décryptage, analyse dans un instant, nous sommes à Moscou.
Aux États-Unis, un nouveau document sonore où l'on entend Donald Trump, l'ancien président américain, se vanter de détenir un document confidentiel.
Et puis le Dieselgate est également à la une, du nom de ce scandale sur les moteurs truqués du groupe automobile Volkswagen. Aujourd'hui, la justice allemande a condamné l'ancien président directeur général de la marque Audi, qui dépend du groupe Volkswagen.
Voilà pour les titres. Soyez les bienvenus.
C'est la journée du grand déballage à Moscou et Minsk. Les langues se délient dans la capitale russe et dans la capitale biélorusse. Nous sommes avec Anissa El Jabri à Moscou pour RFI. D'un côté, Anissa, l'homme fort de la Biélorussie Alexandre Loukachenko, raconte à grand renfort d'anecdotes, comment il aurait mené les négociations directement avec Evguéni Prigogine pour lui faire cesser sa rébellion le week end dernier. Et puis, de l'autre, Anissa, Vladimir Poutine, le président russe, qui déclare que l'État russe finance Wagner avec des chiffres à l'appui.
Oui, il l'a fait assis à son bureau en jetant brièvement un oeil sur une feuille. Le président russe a fait les comptes à la télévision. Pas n'importe lesquels, vous le disiez, ceux de l'argent de l'État russe à Wagner. Et encore Vladimir Poutine n'a donné que ceux sur douze mois entre mai 2022 et mai 2023. Ce groupe, a dit le président russe, a touché 86 000 262 milliards de roubles, près d'un milliard d'euros de l'État russe directement et du ministère de la Défense cumulé. Vladimir Poutine reconnaît donc ce qu'il a toujours nié l'État a complètement financé Wagner. Il ajoute qu'en plus, le propriétaire du groupe Concorde, c'est à dire Evgueni Prigogine, a touché 80 milliards de roubles, environ 850 millions d'euros avec le marché de la fourniture de la nourriture à l'armée. Il a ajouté « J'espère que personne n'a rien volé ou pour ainsi dire, volé un petit peu. Bien sûr, nous nous occuperons aussi de vérifier cela »
Et puis, dans la même journée, Anissa, le président biélorusse, s'est, lui, mis en scène comme le négociateur entre Evgueni Prigogine et le Kremlin.
Oui, et avec un langage très fleuri. Je cite « J'ai dit à Poutine on peut le buter, ce n'est pas un problème. Soit à la première tentative, soit à la deuxième. Mais j'ai dit Ne le faites pas ». Alexandre Loukachenko explique aussi avoir eu 7 fois au téléphone un Evguéni Prigogine survolté dont six fois, à la demande du chef des mercenaires, il a aussi essayé de rassurer les Biélorusses inquiets de l'arrivée des mercenaires. Si leurs commandants viennent chez nous et nous aident, a t il dit, c'est de l'expérience. Ils sont en première ligne. Ce sont des unités d'assaut. Ils nous expliquerons ce qui est important sur le plan militaire. La séquence n'est pas finie. Vladimir Poutine doit encore rencontrer des médias ce soir.
Merci Anissa, Anissa El Jabri, vous couvrez l'actualité russe pour Radio France Internationale. Et puis j'ajoute également que le président biélorusse a confirmé que Evguéni Prigogine, le chef du groupe Wagner, était sur le territoire biélorusse.
L'actualité nous emmène à présent aux États-Unis, où les ennuis judiciaires de Donald Trump continuent. Hier, la chaîne de télévision CNN a diffusé un enregistrement sonore. On y entend l'ancien président américain évoquer des plans classifiés pour attaquer l'Iran tout en feuilletant des documents secrets. Selon la chaîne d'information, cette conversation date de juillet 2021 et donc après son départ de la Maison-Blanche. Pour Jérôme Viala Godefroid, spécialiste de la politique intérieure des États-Unis, la publication de cet enregistrement n'aura pas d'impact sur le dossier d'accusation de Donald Trump.
« Ça ne change rien, parce qu'effectivement, ce document faisait déjà partie des documents que possédait le procureur. Ça ne compliquera pas vraiment la quête de la présidence, en tout cas au niveau des primaires, car il y a vraiment cet effet de ralliement autour du président. Avec toujours cette idée de beaucoup de républicains que finalement ce n'est pas si grave que ça et que d'autres présidents, Joe Biden et également la candidate Hillary Clinton avaient aussi utilisé des documents secrets non sécurisés, etc. Donc ça ne changera rien vraiment au niveau des primaires. Par contre, cela pourrait vraiment affecter l'élection générale parce que ça va quand même rajouter un élément fort de doute sur Donald Trump, puisque là on l'entend effectivement parler de ces documents »
L'analyse de Jérôme Viala Godefroid, Propos recueillis par Stéfanie Schuler.
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Le Dieselgate, le nom d'un scandale dans le secteur automobile. Le groupe Volkswagen a triché. Le groupe a truqué la réalité de la pollution émise par ses voitures grâce à un logiciel. 11 millions de véhicules sortis des usines entre 2009 et 2015 sont concernés par l'arnaque. Le groupe Volkswagen comprend plusieurs marques de voiture, dont Audi. Aujourd'hui, cette affaire du Dieselgate était jugée par la justice allemande. La justice allemande a condamné l'ancien PDG d'Audi à 21 mois de prison avec sursis. Il ne va pas en prison. Sa peine n'est pas exécutée. Elle le sera seulement s'il recommence. Il devra aussi payer une amende de plus d'un million d'euros. Bonjour Anne Verdaguer.
Bonjour Adrien, bonjour à tous.
Le principal accusé dans cette affaire, l'ancien PDG du groupe Volkswagen, n'a lui, toujours pas été jugé.
Oui, Martin Winterkorn c'est son nom, est dispensé de procès pour raisons médicales. Il est mis en accusation avec trois autres responsables de Volkswagen dans un deuxième grand procès au pénal qui a démarré en 2021 en Allemagne. Les audiences de ce procès vont se poursuivre jusqu'en 2024. D'autres procédures judiciaires sont en cours, comme en France, où la Cour d'appel de Paris a confirmé la mise en examen pour tromperie aggravée de Volkswagen. Le groupe allemand n'est pas seul sur le banc des accusés puisque les constructeurs Renault, Peugeot Citroën et Fiat Chrysler ont aussi été mis en examen. Volkswagen a également déjà conclu plusieurs accords à l'amiable pour dédommager des centaines de milliers de clients en Allemagne mais surtout aux États-Unis. Le constructeur a dû y débourser plus de 17 milliards de dollars pour éviter un procès. Et de nombreuses questions restent en suspens, notamment qui a initié cette fraude sur les moteurs? Quels autres dirigeants de Volkswagen étaient au courant et ont laissé faire pendant des années?
Anne Verdaguer.
Et puis enfin, en Tunisie, la ville de Sfax est devenue le point de ralliement de migrants. Des hommes, femmes, enfants rejoignent cette ville du bord de la Méditerranée avant d'embarquer sur des bateaux pour tenter de rejoindre l'Europe. Sur place, la tension monte. Le président tunisien Kais Saied a redit hier qu'il était contre la présence de migrants sur le sol tunisien. Correspondance Amira Souilem.
Mais pourquoi choisissent-ils Sfax? C'est la question posée hier par le président tunisien Kais Saied. Dans un communiqué de la présidence diffusé sur Facebook. L'homme fort de Carthage s'est à nouveau érigé contre la présence de migrants subsahariens dans son pays. Il a mandaté son ministre de l'Intérieur pour lutter contre un phénomène qui, selon lui, crée un climat d'insécurité en Tunisie. Le président, allant jusqu'à parler de migrants qui, je cite, « terrorisent les citoyens de son pays ». Une prise de position qui rappelle celle de février qui avait poussé certains pays du continent à rapatrier une partie de leurs ressortissants de Tunisie. Cette nouvelle sortie intervient alors que des rassemblements anti-migrants ont eu lieu à Sfax ce week end, organisé par des habitants et par une frange de l'opposition. Ils entendaient mettre la pression sur les pouvoirs publics afin de trouver une solution à la situation sur place. De plus en plus des accrochages et même des affrontements entre Tunisiens et subsahariens sont rapportés. Ces discours anti-migrants, paradoxalement, accroissent le nombre de départs vers l'Europe. Face à un climat délétère, de plus en plus de migrants subsahariens décident de hâter la traversée vers l'Europe. Amira Souilem Tunis RFI.
Ainsi se referme ce journal, où que vous soyez sur la planète. Merci à tous de l'avoir écouté. Bonne suite des programmes.