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Élysée, Conférence de presse du Président Emmanuel Macron (1)

Conférence de presse du Président Emmanuel Macron (1)

Bonsoir à toutes et tous, heureux de vous retrouver.

Le Conseil européen de ce jour a d'abord été l'occasion d'un point avec le président Zelensky et ensuite, à 27, sur la situation en Ukraine, alors que la population ukrainienne est confrontée à des défis majeurs à très court terme, avec une agression russe qui ne baisse pas en intensité et des températures de plus en plus basses.

Nous avons pris des décisions importantes, ces derniers jours et ces dernières heures, pour continuer de renforcer notre soutien à l'Ukraine et au peuple ukrainien.

D'abord, notre soutien militaire est encore augmenté avec 2 milliards d'euros supplémentaires que nous mettons dans notre facilité européenne pour la paix.

Ensuite, nous nous sommes accordés sur les 18 milliards supplémentaires d'assistance budgétaire à l'Ukraine, vous savez qu'il y avait quelques blocages ces derniers jours qui ont été levés, pour lui permettre de faire face financièrement au cours de l'année prochaine.

Nous avons adopté là aussi, ces dernières minutes, un neuvième paquet de sanctions, parce que la Russie doit payer le prix de son agression injustifiée de l'Ukraine.

Nous sommes également revenus sur la conférence que nous avons organisée à Paris le 13 décembre et que nous avons coprésidée avec le président Zelensky.

Elle nous a permis, je crois, de donner une impulsion forte et durable au soutien à la résilience et la résistance du peuple ukrainien pour cet hiver, en mobilisant nos entreprises et en déployant sur les générateurs, les LED, l'alimentation et le sanitaire, un soutien avec un peu plus d'un milliard d'euros d'engagements des pays qui se sont retrouvés à la Conférence de Paris.

Il nous faudra maintenir cet engagement collectif et continuer de travailler à la fois à la résilience immédiate et, en Européens, à la reconstruction de l'Ukraine.

Ce Conseil européen, c'est le deuxième sujet principal qui a été abordé, a également permis de faire un point sur l'énergie.

Cela fait quelques mois que nous parlons d'énergie au Conseil européen, ça n'aura échappé à personne dans cette salle, parce que nous avons aussi vérifié ces derniers mois que le président Poutine n'avait pas hésité à faire peser des risques sur la régularité de notre approvisionnement et sur la volatilité des prix et à militariser l'énergie.

Face à cette situation, notre volonté est de continuer à avancer unis et solidaires.

Des choses ont été faites ces derniers mois et elles ne doivent pas être sous-estimées.

Les stocks de gaz ont été constitués et des outils de solidarité ont été bâtis et, là où l'Europe était, il faut le dire, c'était une de ses vulnérabilités, très dépendante du gaz russe, nous avons réussi, à partir du printemps, à réduire très fortement cette dépendance pour pouvoir passer cet hiver.

Nous avons également adopté des mesures européennes pour capter et redistribuer des revenus supplémentaires des énergéticiens qui découlaient de l'augmentation des prix sur les marchés, deuxième chose très concrète faite ces derniers mois.

Mais, il nous faut aller plus loin, il y a eu une vraie convergence, ces derniers jours, dans la dernière réunion de nos ministres de l'Énergie, je dirais un accord à 90 %.

Nous avons déterminé les conditions politiques pour que le 19 décembre, c'est-à-dire au prochain conseil Énergie, nous puissions finaliser, je dirais, les grands axes de cette politique sur l'énergie.

C'est absolument indispensable de le faire avant la fin de l'année.

Il y a plusieurs composantes dans cette stratégie.

D'abord, accélérer les projets d'énergies renouvelables.

Il y a, si je puis dire, un paquet européen qui va être pris par nos ministres, qui correspond d'ailleurs au type d'effort que nous faisons aussi au niveau national.

Il y a en ce moment-même une loi qui chemine, comme vous le savez, au Parlement en France, c'est complémentaire.

Ensuite, nous mettons à profit cette période pour progresser rapidement vers une Europe plus électrique et avancer sur l'utilisation de l'hydrogène bas carbone pour nos industries.

C'est l'objet, là aussi, de textes ad hoc.

Nous avons les discussions techniques et nous avons défini le cadre politique qui va permettre de finaliser la question du plafonnement des prix du gaz par nos ministres, un travail remarquable a été fait mais ils pourront le finaliser le 19.

Nous avons également acté, et c'est pour moi le plus important et le plus structurant, une accélération de nos achats conjoints, et surtout de contrats à moyen et long terme parce que, si on veut baisser le prix du gaz vers le bas pour nos ménages, nos compatriotes et les entreprises, il faut qu'on arrive à acheter ensemble.

Vous savez que, depuis cet été, nous poussons cela.

On avait acté le principe, mais il était volontaire et il n'avait pas vraiment été mis en oeuvre.

Là, la plateforme se met en oeuvre.

Elle est pilotée par la présidente de la Commission, elle l'a confiée à un commissaire européen. La semaine prochaine, se tiendra la première réunion avec l'ensemble des entreprises concernées et des principaux vendeurs.

C'est d'ailleurs l'objet même de la discussion que nous avons eue à Paris, en début de semaine, entre le Premier ministre norvégien, la présidente de la Commission et moi-même.

Donc notre objectif est maintenant de structurer le plus vite possible cette plateforme, de la rendre effective et de passer ces contrats de moyen à long terme pour l'Europe parce que c'est ça qui nous donnera de la visibilité sur les prix, permettra de les baisser et, surtout, d'éviter la volatilité qu'on a connue en sortie d'été.

Voilà l'ensemble de ces mécanismes qui ont été actés dans leurs principes politiques et nous avons, je dirais, finalisé les derniers échanges pour que nos ministres puissent prendre les textes le 19 décembre prochain.

Le troisième sujet principalement abordé lors de ce conseil, c'est la situation économique de notre continent dans un contexte de concurrence croissante, et en particulier suite à la fois à l'évolution des prix de l'énergie et à la législation prise par les États-Unis d'Amérique, à la fois ce qu'on appelle le Chips Act et l'Inflation Reduction Act.

J'ai eu l'occasion, lors de la visite d'État effectuée il y a quelques semaines aux États-Unis, de dire très clairement les choses publiquement, et d'avoir un débat nourri à la fois avec le président Biden, ses équipes et son administration, mais également les parlementaires, quelle que soit d'ailleurs leur appartenance partisane.

Il est clair que cette législation, qui est bonne pour les États-Unis d'Amérique, qui correspond à des objectifs que nous poursuivons, c'est-à-dire accélérer la production d'énergies renouvelables et de technologies qui sont bonnes pour le climat, et donc qui va dans le bon sens, qui a vocation aussi à réduire la dépendance des États-Unis d'Amérique à la Chine, a un impact réel et important sur notre compétitivité.

Elle conduit à subventionner massivement certains types d'énergies et surtout certains projets industriels qui, par le biais de ces subsides et de ces aides, viennent obérer notre compétitivité.

Sur ce sujet, la stratégie que nous allons poursuivre, et je m'en félicite parce qu'il faut accélérer, et c'est ce à quoi j'avais appelé il y a quelques semaines à Washington, c'est d'abord d'accélérer les discussions avec les États-Unis pour obtenir d'une part des exemptions comparables à ce que les Canadiens et les Mexicains ont pu obtenir, c'est-à-dire sortir du 100 % américain qui nous était imposé, sauf pour les véhicules commerciaux.

C'est fondamental si nous ne voulons pas fragmenter les chaînes de production entre l'Europe et les États-Unis mais, surtout, c'est fondamental pour préserver des pans entiers de notre industrie.

Ensuite, nous voulons obtenir des clauses qui permettent de regarder projet par projet et, lorsqu'un niveau et un type d'aides sont établis pour une entreprise, de pouvoir réunir les mêmes conditions, nous Européens, pour pouvoir garder le projet lorsqu'il était prévu sur notre sol.

Ensuite, comme je l'avais appelé de mes voeux, nous avons donné mandat à la Commission pour, au tout début de l'année prochaine, finaliser l'équivalent d'un IRA européen, c'est-à-dire simplifier le régime d'aides d'État, trouver des instruments beaucoup plus rapides et lisibles pour nos entreprises car, du côté américain, ce sont des crédits d'impôt immédiats, lisibles et sûrs, là où nous, sur beaucoup de sujets, nous aidons mais par des projets d'intérêt européen qui sont parfois très longs, dont l'instruction porte des incertitudes et, surtout, pour certains, dure deux ans.

Donc on doit avoir des outils beaucoup plus adaptés et rapides, un investissement budgétaire national et européen accru, avec à la fois l'utilisation de ce qui n'est pas mobilisé aujourd'hui dans RePower EU, mais également de nouveaux outils, nationaux et européens, que nous avons demandé à la Commission de trouver.

Donc, en l'espèce, ce qui a été demandé à la Commission, c'est de faire plus et très vite, et de pouvoir aussi avoir une série de textes d'accélération de ces énergies propres, qui vont de la production d'hydrogène bas carbone pour notre industrie aux batteries électriques, jusqu'à des technologies renouvelables ou nucléaires, sur lesquelles il nous faut pouvoir investir plus vite et attirer les meilleurs projets au monde.

J'ai pu insister sur l'urgence de cette ambition climatique et technologique, et le mandat que nous avons donné à la Commission me paraît aller en ce sens.

Derrière, c'est aussi notre capacité à développer une stratégie made in Europe, pour faire de notre union un continent d'innovation et de production plus compétitif.

Ceci s'inscrit pleinement, comme vous le voyez, dans l'esprit et dans les termes, dans le cadre et la continuité de l'agenda de Versailles, et c'est à mes yeux un point absolument essentiel.

Les choix américains rendent encore plus essentielle la politique que nous avions actée ensemble.

À cet égard, la création du Fonds de souveraineté que la présidente de la Commission européenne a proposé s'inscrit dans cette logique, mais il ne peut que la parachever puisqu'il a plutôt vocation à advenir au mieux au printemps-été prochain, mais il nous faut des décisions très rapides, dès le premier trimestre, qui aillent dans le sens de ce que je viens d'évoquer.

Sur ces sujets, il a été également décidé de pouvoir convoquer un conseil les 9 et 10 février, pour pouvoir revenir sur ce sujet prioritaire de notre réponse à l'Inflation Reduction Act américain et à la compétitivité européenne, et également aborder les questions migratoires qui ont été soulevées par plusieurs États membres.

Plusieurs autres sujets ont ensuite été évoqués, je vais y aller beaucoup plus vite.

Les relations entre notre Europe et son voisinage Sud, qui ont occupé nos débats lors de ce conseil.

Cette coopération est déjà forte et nourrie, et je me réjouis à cet égard que nous ayons prévu, lors de la présidence espagnole du Conseil de l'Union européenne, un sommet pour pouvoir aller plus loin et, surtout, déployer le plan décidé en 2021.

Nous avons eu un échange utile sur la défense européenne et, conformément aux objectifs que nous avions fixés à Versailles en mars dernier, nous avons acté un renforcement de la base industrielle et technologique de la défense européenne, pour garantir davantage de capacités européennes de production.

Je suis heureux aussi que, sur plusieurs chantiers, aujourd'hui et cette semaine, nous ayons eu des avancées tangibles parce que ce sont des chantiers sur lesquels la présidence française s'était engagée.

En effet, nous avons aujourd'hui obtenu, et là aussi ces dernières minutes, cela fait partie de l'accord groupé que nous avons fait accoucher dans ces dernières heures, que l'imposition des entreprises à un niveau minimal de 15 % soit maintenant acté, et que le pilier 2 de cet ensemble sur lequel il y avait un blocage soit maintenant aussi acté.

Donc cette imposition minimale, sur laquelle la France s'est engagée maintenant depuis plus de 4 ans, qui a donné lieu à un travail dans le cadre de l'OCDE et du groupe élargi, et qui a maintenant été transcrite au niveau européen et faisait l'objet de blocages successifs de plusieurs pays, lors du COREPER qui s'est tenu en parallèle de notre conseil ce soir, ces blocages ont été levés et c'est véritablement une avancée majeure pour tous celles et ceux qui tiennent, comme nous y tenons, à la justice fiscale et à notre capacité à imposer tout acteur économique à au moins 15 % là où, comme vous le savez, beaucoup de groupes n'étaient pas imposés sur notre sol.

Conférence de presse du Président Emmanuel Macron (1) Press conference by President Emmanuel Macron (1)

Bonsoir à toutes et tous, heureux de vous retrouver. Good evening everyone, happy to see you again.

Le Conseil européen de ce jour a d'abord été l'occasion d'un point avec le président Zelensky et ensuite, à 27, sur la situation en Ukraine, alors que la population ukrainienne est confrontée à des défis majeurs à très court terme, avec une agression russe qui ne baisse pas en intensité et des températures de plus en plus basses. Today's European Council was firstly an opportunity for an update with President Zelensky and then, at 27, on the situation in Ukraine, at a time when the Ukrainian people are facing major challenges in the very short term, with a Russian aggression that does not decrease in intensity and increasingly low temperatures. Le Conseil européen de ce jour a d'abord été l'occasion d'un point avec le président Zelensky et ensuite, à 27, sur la situation en Ukraine, alors que la population ukrainienne est confrontée à des défis majeurs à très court terme, avec une agression russe qui ne baisse pas en intensité et des températures de plus en plus basses.

Nous avons pris des décisions importantes, ces derniers jours et ces dernières heures, pour continuer de renforcer notre soutien à l'Ukraine et au peuple ukrainien. We have taken important decisions in recent days and hours to continue to strengthen our support for Ukraine and the Ukrainian people.

D'abord, notre soutien militaire est encore augmenté avec 2 milliards d'euros supplémentaires que nous mettons dans notre facilité européenne pour la paix. First, our military support is further increased with an additional 2 billion euros that we are putting into our European peace facility.

Ensuite, nous nous sommes accordés sur les 18 milliards supplémentaires d'assistance budgétaire à l'Ukraine, vous savez qu'il y avait quelques blocages ces derniers jours qui ont été levés, pour lui permettre de faire face financièrement au cours de l'année prochaine. Then we agreed on the additional 18 billion in budgetary assistance to Ukraine, you know there were some blockages in recent days that have been lifted, to enable it to cope financially during the year next.

Nous avons adopté là aussi, ces dernières minutes, un neuvième paquet de sanctions, parce que la Russie doit payer le prix de son agression injustifiée de l'Ukraine.

Nous sommes également revenus sur la conférence que nous avons organisée à Paris le 13 décembre et que nous avons coprésidée avec le président Zelensky.

Elle nous a permis, je crois, de donner une impulsion forte et durable au soutien à la résilience et la résistance du peuple ukrainien pour cet hiver, en mobilisant nos entreprises et en déployant sur les générateurs, les LED, l'alimentation et le sanitaire, un soutien avec un peu plus d'un milliard d'euros d'engagements des pays qui se sont retrouvés à la Conférence de Paris.

Il nous faudra maintenir cet engagement collectif et continuer de travailler à la fois à la résilience immédiate et, en Européens, à la reconstruction de l'Ukraine.

Ce Conseil européen, c'est le deuxième sujet principal qui a été abordé, a également permis de faire un point sur l'énergie.

Cela fait quelques mois que nous parlons d'énergie au Conseil européen, ça n'aura échappé à personne dans cette salle, parce que nous avons aussi vérifié ces derniers mois que le président Poutine n'avait pas hésité à faire peser des risques sur la régularité de notre approvisionnement et sur la volatilité des prix et à militariser l'énergie. Мы говорим об энергии в Европейском совете уже несколько месяцев, и никто в этом зале не пропустит это, потому что в последние месяцы мы также убедились, что президент Путин без колебаний подвергал опасности наши поставки и волатильность цен и милитаризация энергетики.

Face à cette situation, notre volonté est de continuer à avancer unis et solidaires.

Des choses ont été faites ces derniers mois et elles ne doivent pas être sous-estimées.

Les stocks de gaz ont été constitués et des outils de solidarité ont été bâtis et, là où l'Europe était, il faut le dire, c'était une de ses vulnérabilités, très dépendante du gaz russe, nous avons réussi, à partir du printemps, à réduire très fortement cette dépendance pour pouvoir passer cet hiver. Накоплены запасы газа и созданы инструменты солидарности, и там, где Европа была, надо сказать, была одним из ее уязвимых мест, очень зависела от российского газа, нам удалось с весны значительно снизить эту зависимость, чтобы суметь пережить эту зиму.

Nous avons également adopté des mesures européennes pour capter et redistribuer des revenus supplémentaires des énergéticiens qui découlaient de l'augmentation des prix sur les marchés, deuxième chose très concrète faite ces derniers mois.

Mais, il nous faut aller plus loin, il y a eu une vraie convergence, ces derniers jours, dans la dernière réunion de nos ministres de l'Énergie, je dirais un accord à 90 %.

Nous avons déterminé les conditions politiques pour que le 19 décembre, c'est-à-dire au prochain conseil Énergie, nous puissions finaliser, je dirais, les grands axes de cette politique sur l'énergie.

C'est absolument indispensable de le faire avant la fin de l'année.

Il y a plusieurs composantes dans cette stratégie.

D'abord, accélérer les projets d'énergies renouvelables.

Il y a, si je puis dire, un paquet européen qui va être pris par nos ministres, qui correspond d'ailleurs au type d'effort que nous faisons aussi au niveau national.

Il y a en ce moment-même une loi qui chemine, comme vous le savez, au Parlement en France, c'est complémentaire.

Ensuite, nous mettons à profit cette période pour progresser rapidement vers une Europe plus électrique et avancer sur l'utilisation de l'hydrogène bas carbone pour nos industries.

C'est l'objet, là aussi, de textes ad hoc.

Nous avons les discussions techniques et nous avons défini le cadre politique qui va permettre de finaliser la question du plafonnement des prix du gaz par nos ministres, un travail remarquable a été fait mais ils pourront le finaliser le 19.

Nous avons également acté, et c'est pour moi le plus important et le plus structurant, une accélération de nos achats conjoints, et surtout de contrats à moyen et long terme parce que, si on veut baisser le prix du gaz vers le bas pour nos ménages, nos compatriotes et les entreprises, il faut qu'on arrive à acheter ensemble.

Vous savez que, depuis cet été, nous poussons cela.

On avait acté le principe, mais il était volontaire et il n'avait pas vraiment été mis en oeuvre.

Là, la plateforme se met en oeuvre.

Elle est pilotée par la présidente de la Commission, elle l'a confiée à un commissaire européen. La semaine prochaine, se tiendra la première réunion avec l'ensemble des entreprises concernées et des principaux vendeurs.

C'est d'ailleurs l'objet même de la discussion que nous avons eue à Paris, en début de semaine, entre le Premier ministre norvégien, la présidente de la Commission et moi-même.

Donc notre objectif est maintenant de structurer le plus vite possible cette plateforme, de la rendre effective et de passer ces contrats de moyen à long terme pour l'Europe parce que c'est ça qui nous donnera de la visibilité sur les prix, permettra de les baisser et, surtout, d'éviter la volatilité qu'on a connue en sortie d'été.

Voilà l'ensemble de ces mécanismes qui ont été actés dans leurs principes politiques et nous avons, je dirais, finalisé les derniers échanges pour que nos ministres puissent prendre les textes le 19 décembre prochain.

Le troisième sujet principalement abordé lors de ce conseil, c'est la situation économique de notre continent dans un contexte de concurrence croissante, et en particulier suite à la fois à l'évolution des prix de l'énergie et à la législation prise par les États-Unis d'Amérique, à la fois ce qu'on appelle le Chips Act et l'Inflation Reduction Act.

J'ai eu l'occasion, lors de la visite d'État effectuée il y a quelques semaines aux États-Unis, de dire très clairement les choses publiquement, et d'avoir un débat nourri à la fois avec le président Biden, ses équipes et son administration, mais également les parlementaires, quelle que soit d'ailleurs leur appartenance partisane.

Il est clair que cette législation, qui est bonne pour les États-Unis d'Amérique, qui correspond à des objectifs que nous poursuivons, c'est-à-dire accélérer la production d'énergies renouvelables et de technologies qui sont bonnes pour le climat, et donc qui va dans le bon sens, qui a vocation aussi à réduire la dépendance des États-Unis d'Amérique à la Chine, a un impact réel et important sur notre compétitivité.

Elle conduit à subventionner massivement certains types d'énergies et surtout certains projets industriels qui, par le biais de ces subsides et de ces aides, viennent obérer notre compétitivité.

Sur ce sujet, la stratégie que nous allons poursuivre, et je m'en félicite parce qu'il faut accélérer, et c'est ce à quoi j'avais appelé il y a quelques semaines à Washington, c'est d'abord d'accélérer les discussions avec les États-Unis pour obtenir d'une part des exemptions comparables à ce que les Canadiens et les Mexicains ont pu obtenir, c'est-à-dire sortir du 100 % américain qui nous était imposé, sauf pour les véhicules commerciaux.

C'est fondamental si nous ne voulons pas fragmenter les chaînes de production entre l'Europe et les États-Unis mais, surtout, c'est fondamental pour préserver des pans entiers de notre industrie.

Ensuite, nous voulons obtenir des clauses qui permettent de regarder projet par projet et, lorsqu'un niveau et un type d'aides sont établis pour une entreprise, de pouvoir réunir les mêmes conditions, nous Européens, pour pouvoir garder le projet lorsqu'il était prévu sur notre sol.

Ensuite, comme je l'avais appelé de mes voeux, nous avons donné mandat à la Commission pour, au tout début de l'année prochaine, finaliser l'équivalent d'un IRA européen, c'est-à-dire simplifier le régime d'aides d'État, trouver des instruments beaucoup plus rapides et lisibles pour nos entreprises car, du côté américain, ce sont des crédits d'impôt immédiats, lisibles et sûrs, là où nous, sur beaucoup de sujets, nous aidons mais par des projets d'intérêt européen qui sont parfois très longs, dont l'instruction porte des incertitudes et, surtout, pour certains, dure deux ans.

Donc on doit avoir des outils beaucoup plus adaptés et rapides, un investissement budgétaire national et européen accru, avec à la fois l'utilisation de ce qui n'est pas mobilisé aujourd'hui dans RePower EU, mais également de nouveaux outils, nationaux et européens, que nous avons demandé à la Commission de trouver.

Donc, en l'espèce, ce qui a été demandé à la Commission, c'est de faire plus et très vite, et de pouvoir aussi avoir une série de textes d'accélération de ces énergies propres, qui vont de la production d'hydrogène bas carbone pour notre industrie aux batteries électriques, jusqu'à des technologies renouvelables ou nucléaires, sur lesquelles il nous faut pouvoir investir plus vite et attirer les meilleurs projets au monde.

J'ai pu insister sur l'urgence de cette ambition climatique et technologique, et le mandat que nous avons donné à la Commission me paraît aller en ce sens.

Derrière, c'est aussi notre capacité à développer une stratégie made in Europe, pour faire de notre union un continent d'innovation et de production plus compétitif.

Ceci s'inscrit pleinement, comme vous le voyez, dans l'esprit et dans les termes, dans le cadre et la continuité de l'agenda de Versailles, et c'est à mes yeux un point absolument essentiel.

Les choix américains rendent encore plus essentielle la politique que nous avions actée ensemble.

À cet égard, la création du Fonds de souveraineté que la présidente de la Commission européenne a proposé s'inscrit dans cette logique, mais il ne peut que la parachever puisqu'il a plutôt vocation à advenir au mieux au printemps-été prochain, mais il nous faut des décisions très rapides, dès le premier trimestre, qui aillent dans le sens de ce que je viens d'évoquer.

Sur ces sujets, il a été également décidé de pouvoir convoquer un conseil les 9 et 10 février, pour pouvoir revenir sur ce sujet prioritaire de notre réponse à l'Inflation Reduction Act américain et à la compétitivité européenne, et également aborder les questions migratoires qui ont été soulevées par plusieurs États membres.

Plusieurs autres sujets ont ensuite été évoqués, je vais y aller beaucoup plus vite.

Les relations entre notre Europe et son voisinage Sud, qui ont occupé nos débats lors de ce conseil.

Cette coopération est déjà forte et nourrie, et je me réjouis à cet égard que nous ayons prévu, lors de la présidence espagnole du Conseil de l'Union européenne, un sommet pour pouvoir aller plus loin et, surtout, déployer le plan décidé en 2021.

Nous avons eu un échange utile sur la défense européenne et, conformément aux objectifs que nous avions fixés à Versailles en mars dernier, nous avons acté un renforcement de la base industrielle et technologique de la défense européenne, pour garantir davantage de capacités européennes de production.

Je suis heureux aussi que, sur plusieurs chantiers, aujourd'hui et cette semaine, nous ayons eu des avancées tangibles parce que ce sont des chantiers sur lesquels la présidence française s'était engagée.

En effet, nous avons aujourd'hui obtenu, et là aussi ces dernières minutes, cela fait partie de l'accord groupé que nous avons fait accoucher dans ces dernières heures, que l'imposition des entreprises à un niveau minimal de 15 % soit maintenant acté, et que le pilier 2 de cet ensemble sur lequel il y avait un blocage soit maintenant aussi acté.

Donc cette imposition minimale, sur laquelle la France s'est engagée maintenant depuis plus de 4 ans, qui a donné lieu à un travail dans le cadre de l'OCDE et du groupe élargi, et qui a maintenant été transcrite au niveau européen et faisait l'objet de blocages successifs de plusieurs pays, lors du COREPER qui s'est tenu en parallèle de notre conseil ce soir, ces blocages ont été levés et c'est véritablement une avancée majeure pour tous celles et ceux qui tiennent, comme nous y tenons, à la justice fiscale et à notre capacité à imposer tout acteur économique à au moins 15 % là où, comme vous le savez, beaucoup de groupes n'étaient pas imposés sur notre sol. So this minimum tax, to which France has now committed for more than 4 years, which has given rise to work within the framework of the OECD and the enlarged group, and which has now been transcribed at European level and subject to successive blockages by several countries, during the COREPER which was held in parallel with our council meeting this evening, these blockages were lifted and this is truly a major step forward for all those who are keen, like us We are keen on tax justice and our ability to tax any economic actor at least 15% where, as you know, many groups were not taxed on our soil.