Venezuela : Nicolás Maduro ne tiendra pas longtemps
Les désillusions sont parfois cruelles. Pendant 13 ans, Chavez a maintenu son pays en état d'alerte. Toujours prêt à repousser une tentative de déstabilisation venue des Yankees, de la CIA et des USA, comme au bon vieux temps de la guerre froide. L'épilogue de l'histoire sera beaucoup moins épique. Le système s'effondre, la faute au cours du pétrole. On tombe toujours du côté où l'on penche… Le Venezuela en est l'illustration et l'impact est proche. Depuis des années, ce pays a vécu sur une rente. Les grands groupes pétroliers ont été nationalisés et chaque mois, les dividendes tombaient comme au casino. Le rêve pour tout président plénipotentiaire un peu mégalo qui se respecte. Tout est possible ! Une politique de grands travaux, des infrastructures, des politiques éducatives culturelles. Oui, à condition d'avoir des idées et de comprendre qu'un jour la rente s'épuisera. Au lieu de cela, la rente a alimenté la corruption d'un système dans lequel tout le monde recevait comme une pluie la manne pétrolière, entretenant le clientélisme nécessaire à sa survie. Chavez n'a pas compris que sa richesse était le poison du pays. L'économie du Venezuela est restée shootée au pétrole, comme un junkie, incapable de bâtir d'autres industries alternatives. Un exemple : dans ce pays qui est l'un des premiers producteur de pétrole au monde, on ne raffine pas l'essence. Aujourd'hui que tout s'effondre, les prix à la pompe explosent. 6000 % d'augmentation en février ! L'inflation en 2015 a atteint 180% ! Devant la panique généralisée dans le pays, le FMI n'exclut pas qu'en 2016 les prix auront fini par augmenter de 700 % ! La révolution gronde. Et peu importe sa couleur. Le pays a peur. Maduro le sait. Il le sent, multipliant les décrets présidentiels pour maintenir l'état d'urgence, comme un dernier rempart. Mais ça ne tiendra pas longtemps. L'heure de la victoire à sonné pour Henrique Capriles, l'opposant de toujours. Mais d'ici là, une vague devra emporter Maduro. Le seul barrage reste l'armée. Le jour (et il est sans doute proche) où les généraux ouvriront les vannes, cela en sera fini du chavisme et d'un des plus grands gâchis politique de ces dernière années.