Journal en français facile 05 décembre 2018
Jeanne Bartoli : Vous écoutez RFI. Il est 21 heures à Paris. 20 heures en temps universel. Bonsoir à tous et bienvenue dans votre Journal en français facile. Bonsoir Sylvie Berruet.
Sylvie Berruet : Bonsoir Jeanne, bonsoir à tous.
JB : À la une de ce journal, la crise des gilets jaunes et l'appel à la responsabilité d'Edouard Philippe devant les députés. Le Premier ministre demande à tous les acteurs de veiller à la sécurité des Français et des institutions.
SB : Cinq anciens présidents américains réunis à Washington pour la cérémonie d'obsèques de George Bush. Nous rejoindrons Anne Corpet sur place.
JB : Enfin une lettre d'Einstein s'est vendue à près de 3 millions de dollars. Dans la lettre, le physicien remet en cause l'existence de Dieu.
-----
SB : Édouard Philippe s'est à nouveau exprimé aujourd'hui devant les députés à l'Assemblée nationale
JB : Le Premier ministre a prononcé un discours d'une demi-heure dans le cadre d'un débat sur la fiscalité écologique et ses conséquences sur le pouvoir d'achat. Le débat s'est terminé il y a moins d'une heure par un vote. Alors pas de grande annonce d'Édouard Philippe, mais il a tout de même reconnu qu'il fallait changer quelque chose en pleine crise des gilets jaunes. Un discours qui n'a pas convaincu l'opposition. Anne Soetemondt.
Face à une colère qu'il reconnaît « inédite », Édouard Philippe est venu convaincre les députés que les gilets jaunes ont été entendus par l'exécutif. Un exécutif prêt, au-delà des taxes sur les carburants et de la grande concertation, à ouvrir d'autres débats comme sur l'impôt sur la fortune. Une déclaration en forme de bilan, mais aussi de mise en garde. « Ce qui est en jeu c'est la sécurité des Français et de nos institutions. Tous les acteurs du débat public : responsables politiques, responsables syndicaux, éditorialistes, citoyens seront comptables de leurs déclarations dans les jours qui viennent. Oui je lance ici un appel à la responsabilité ! » L'insoumis Jean-Luc Mélenchon balaie les réponses de l'exécutif et son appel au calme. « Il paraît que vous demandez aux gens raisonnables de rester chez eux samedi. Et bien ils iront quand même dans la rue. Allez dire au monarque présidentiel que les gens raisonnables sont sur les ronds-points et qu'ils n'en partiront pas avant que vous ayez cédé pour de vrai, où que vous soyez parti ». Même tonalité du côté du républicain Christian Jacob qui évoque un « gouvernement en perdition » « Ouvrez les yeux, Monsieur le Premier ministre, la solution c'est la suppression pure et simple de toutes les taxes à venir sur les carburants ». Un débat animé, mais sans conséquence pour le gouvernement qui a fait le plein des voix.
JB : Le plein des voix, car l'Assemblée nationale a approuvé les annonces d'Édouard Philippe par 358 voix pour, 194 voix contre. Emmanuel Macron, lui, a appelé toutes les forces politiques et syndicales à lancer « un appel clair et explicite au calme. » SB : Le gouvernement français qui craint la contagion, la multiplication des actions. JB : Et oui puisque plusieurs secteurs ont déjà annoncé des mobilisations. Le secteur du transport routier, mais aussi les agriculteurs. Et puis plusieurs dizaines de lycées étaient toujours perturbés aujourd'hui. Les blocages ont parfois été suivis par des violences comme à Mantes-la-Jolie, près de paris. Quatre personnes ont été interpellées après des heurts, des affrontements entre des jeunes et les forces de l'ordre.
SB : Les pourparlers de paix sur le Yémen. Ils se préparent en ce moment en Suède.
JB : Le début officiel des discussions ce sera demain, sous l'autorité de l'ONU. Hier, une délégation de rebelles houthis est arrivée dans le pays. Aujourd'hui, c'est la délégation gouvernementale yéménite qui était attendue sur place. Ce sont les premières négociations de ce genre depuis 2016.
SB : Direction les États-Unis. Journée de deuil national en mémoire de l'ancien président George Bush, décédé ce week-end à l'âge de 94 ans.
JB : Oui, aujourd'hui les administrations fédérales et les marchés financiers resteront fermés. Une cérémonie d'obsèques avait lieu il y a quelques heures en la cathédrale de Washington. Cinq anciens présidents américains étaient présents. À Washington, Anne Corpet.
Courage, gentillesse, modestie et humour. Ces qualités de Georges Bush ont été célébrées tout au long de la cérémonie, offrant un saisissant contraste avec la personnalité de l'actuel occupant de la Maison-Blanche, assis, impassible aux côtés de trois autres anciens présidents américains. Un historien a salué le jeune pilote de la Seconde Guerre mondiale, miraculeusement sauvé dans le Pacifique après que son avion a été abattu... L'ancien premier ministre canadien Brian Mulroney a évoqué le rôle de George Bush au moment de la fin de la guerre froide et a précisé « Quand George Bush était président des États-Unis, les dirigeants du monde entier savaient qu'ils avaient affaire à un vrai gentleman ». Tous les orateurs ont cité quelques-unes des réparties du feu président et fait rire l'assistance. Mais l'éloge la plus émouvante a été celle prononcée par le 43e président américain, qui a rappelé la douleur intime de son père, avec la perte d'un enfant, Robin, morte à l'âge de trois ans, et les attentions qu'il avait constamment pour sa famille. C'est d'ailleurs les larmes aux yeux que George Bush a achevé son hommage à son père. Le 41e président américain sera inhumé ce jeudi au Texas, sa terre d'adoption. Anne Corpet Washington RFI.
JB : La justice française donne son accord à l'extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso. Le frère de l'ex-président burkinabé Blaise Compaoré est mis en cause dans l'affaire du meurtre d'un journaliste Norbert Zongo. C'était en 1998. Son avocat annonce qu'il va se pourvoir devant la Cour de cassation, autrement dit, qu'il va tenter de faire annuler cette décision. François Compaoré avait été arrêté fin octobre à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Il avait été laissé libre, mais avec l'interdiction de quitter le territoire français.
SB : Les débats sur le traité de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Ils ont commencé hier au Parlement britannique et Theresa May est en grande difficulté.
JB : Elle est accusée d'avoir voulu cacher certains détails de ce texte. Conséquence : et bien une majorité de députés a voté hier une motion « d'outrage au parlement ». Le gouvernement, lui, continue de répéter son message : il faut un Brexit, mais avec un accord. Liam Fox est le secrétaire d'État britannique au commerce international.
Il y a un vrai risque que la Chambre des Communes, dont la majorité des membres sont favorables au maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, essaie de voler le Brexit au peuple britannique, ce qui serait un affront démocratique. Je préfère le Brexit, j'ai voté en faveur du Brexit, j'ai fait campagne pour la sortie de l'Europe, mais j'espère que nous le ferons de manière graduelle et ordonnée. Je veux quitter l'Union européenne, je l'ai toujours voulu, parce que je crois que, pour des raisons constitutionnelles, nous devrions être maîtres de notre destin politique. Je ne crois que nous devrions payer de larges sommes d'argent à quelqu'un pour qu'il nous gouverne. Et je crois que nous devrions garder le contrôle de nos frontières. Je crois que nous devons quitter l'Union européenne parce que le peuple britannique nous l'a demandé. Ce n'était pas simplement une consultation : nous avons en réalité offert notre souveraineté au peuple britannique et nous lui avons dit : prenez la décision de savoir si nous devons rester ou partir de l'Union européenne, et nous nous plierons à cette décision.
JB : Liam Fox, le secrétaire d'État britannique au commerce international. Et le vote sur l'accord de sortie aura lieu mardi prochain.
SB : C'est une lettre signée Albert Einstein qui vaut désormais près de 3 millions de dollars !
JB : 2,89 millions de dollars très exactement, pour cette lettre où le physicien le plus célèbre du monde met en doute l'existence de Dieu. Les explications de Muriel Maalouf.
La lettre manuscrite date de 1954. Einstein l'écrit en allemand et l'adresse au philosophe Eric Gutkind. Le plus grand physicien du XXe siècle, juif ayant fui l'Allemagne après l'avènement d'Hitler, y met en doute toute croyance religieuse. Il écrit : « Le mot Dieu n'est pour moi rien d'autre que l'expression et le produit des faiblesses humaines, et la Bible un recueil de légendes vénérables, mais malgré tout assez primitives ». Fin de citation. Ces mots, le chercheur établi à New Jersey les écrit un an avant sa mort en avril 1955. Le père de la théorie de la relativité poursuit, n'épargnant pas sa propre religion : « Pour moi la religion juive est, comme toutes les autres, l'incarnation d'une superstition primitive ». « Et le peuple juif auquel j'appartiens fièrement, et à la mentalité duquel je me sens profondément ancré, n'a pas pour autant une forme de dignité différente des autres peuples ». Avant d'être vendue hier pour 2,89 millions de dollars, la lettre avait été acquise par un collectionneur privé en 2008 pour 404 000 dollars. Une autre lettre d'Einstein où il mettait en garde Franklin Roosevelt des projets atomiques allemands en 1939 avait été, elle, vendue pour 2,1 millions de dollars en 2002.
JB : Muriel Maalouf. Les sports et la 16e journée de Ligue 1. 7 matches ce soir. L'Olympique Lyonnais s'est incliné 2 à 0 face au Stade rennais. Défaite également pour Marseille face à Nantes 3 à 2. C'est la fin de ce Journal en français facile, restez avec nous sur RFI.