Journal en français facile 06 juillet 2017
Nicolas Brousse : RFI bonsoir, 20h en temps universel, 22h à Paris. Bienvenue dans votre édition en français facile ré-écoutable, avec le texte, pour mieux nous suivre, sur rfi.fr. Une édition que j'ai la chance de présenter avec Zéphyrin Kouadio, bonsoir.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Nicolas, bonsoir à tous.
NB : Voici les titres, c'est-à-dire les informations principales dont nous allons parler : Donald Trump est arrivé en Allemagne, il va participer au sommet du G20 à Hambourg, où l'attendait un comité d'accueil composé de milliers de militants anticapitalistes. La manifestation été écourtée par la police, après des violences.
ZK : La Cour pénale internationale juge que l'Afrique du Sud a manqué à ses obligations en refusant d'arrêter sur son sol en juin 2015 le président soudanais, poursuivi pour génocide au Darfour.
NB : L'État français cherche à faire des économies, un groupe d'économistes publie un rapport sur la stratégie de réduction des dépenses publiques. Vous allez tout comprendre dans quelques minutes.
ZK : Et puis la mort d'un pionnier de la musique électronique, le français Pierre Henry. Nous lui rendrons hommage en fin de journal.
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ZK : L'Afrique du Sud a manqué à ses obligations internationales en n'arrêtant pas le président soudanais Omar el-Béchir. C'est le verdict de la Cour pénale Internationale rendu cet après-midi.
NB : En effet les autorités de Pretoria, la capitale administrative du pays, n'avaient pas arrêté le leader soudanais présent à Johannesburg la capitale économique, pour le sommet de l'Union africaine. C'était en juin 2015, Omar el Béchir avait discrètement quitté le territoire, décollant même d'une base militaire : de l'armée sud-africaine. A Johannesburg alexandra Brangeon
«L'Afrique du Sud a manqué à ses obligations internationales et à entraver le travail de la cour » à conclu la CPI. La cour qui a rappelé que 2 mois avant la tenue du sommet de l'Union Africaine à Johannesburg que les autorités sud-africaines avaient été contactées pour leur demander de coopérer en cas de venue du leader soudanais sur leur territoire. L'Afrique du Sud avait pour obligation d'arrêter Omar el Béchir et ne pouvait invoquer l'immunité d'un chef d'État. « Il n'y a aucun conflit, ni ambiguïté » a affirmé le juge Cuno Tarfusser, rappelant que la justice sud-africaine était arrivée à la même conclusion. La Cour suprême d'appel sud-africaine a conclu qu'« a conduite du gouvernement sud-africain était en contradiction avec ses obligations vis-à-vis du statut de Rome et était illégale. » La CPI n'a pas référé l'affaire devant le conseil de sécurité de l'ONU estimant qu'elle n'obtiendrait pas plus de coopération de la part de Pretoria. Pour l'Afrique du Sud c'est un véritable camouflet... Même si concrètement cela aura peu d'impact. L'Afrique du Sud ayant annoncé l'année dernière qu'elle se retirait de la CPI.
NB : En République démocratique du Congo, 7 des 9 militaires poursuivis pour un massacre au Kasaï-Oriental ont été reconnus coupables, et condamnés à des peines allant de 15 ans de prison à la perpétuité. Le procès devant un tribunal militaire faisait suite à la diffusion d'une vidéo dans laquelle on voyait les militaires tirer, parfois à bout portant, sur des miliciens présumés, pour la plupart désarmés. C'était donc dans le Kasaï-Oriental en décembre 2016.
ZK : Le phénomène migratoire s'est retrouvé à l'ordre du jour de 2 réunions européennes, celles des ministres européens de l'Intérieur à Tallin, capitale de l'Estonie, et celles des chefs de la diplomatie, les ministres des Affaires étrangères des 2 côtés de la Méditerranée réunis à Rome, capitale de l'Italie.
NB : Pour : bloquer le flux de migrants au sud de la Libye, c'est une priorité, comprendre : « il est temps qu'il y ait de meilleurs contrôles aux frontières des pays de transit. » Un renforcement qui doit s'accompagner d'un développement de l'investissement dans les pays de départ des migrants. Mais quand il s'agit d'argent, c'est surtout l'Italie qui met la main à la poche avec plus de 30 millions d'euros d'aides offerts rapidement.
ZK : Hambourg en Allemagne a connu une soirée mouvementée, avec une manifestation de militants « anti-capitalisme » qui a provoqué des affrontements entre extrémistes vêtus de cagoule pour cacher leur visage et la Police. Les forces de l'ordre ont donc décidé de mettre fin au rassemblement.
NB : C'est dans ce climat que Donald Trump est arrivé il y a quelques heures à peine. Le président américain a rendez-vous avec ses homologues des pays les plus industrialisés et émergents, réunis dans ce que l'on appelle le G20. Les discussions officielles commencent demain vendredi.
ZK : Ambiance beaucoup plus détendue en Pologne pour Donald Trump qui avait choisi ce pays pour son arrivée européenne
NB : Il faut dire que le pays et son président Andrzej Duda sont de solides alliés dans la région. Lors d'une conférence de presse commune, le président américain a souhaité rassurer ses partenaires de l'OTAN face à la Russie qu'il a qualifiée de «menace». Écoutez ses propos tenus à la veille de sa première rencontre avec le président russe, Vladimir Poutine.
« Je suis d'accord sur le fait que la Russie a joué un rôle pendant l'élection présidentielle. Je pense que cela a bien pu être le cas pour d'autres pays. Je ne vais pas être précis. Mais je pense que beaucoup de gens interfèrent. Et ce n'est pas nouveau. Et en réalité, personne ne peut avoir de preuves de cela. Mais la grande question est : pourquoi Obama n'a rien dit alors qu'il était au courant d'août jusqu'à l'élection en novembre? Je pense qu'il a voulu passer cela sous silence. » NB : Propos recueillis par Noé Hochet Bodin. ZK : Ils avaient le sourire aujourd'hui Donald Tusk, président de la Commission européenne et Shinzo Abe, Premier ministre japonais. Ils se sont accordés sur les principes d'un accord commercial de libre-échange, qui pèsera lourd, puisque l'UE est le 3e partenaire commercial du Japon.
NB : C'est donc tout simplement l'un des plus grands accords du genre au monde, après plus de quatre années de pourparlers. Et il est scellé juste avant le G20. Hasard du calendrier ? Certainement pas : Japonais et Européens envoient un signal politique fort en faveur du libre-échange au reste du monde face à la tentation protectionniste du président américain Donald Trump.
ZK : Le Conseil d'Analyse Économique, un groupe d'économistes indépendant chargé d'éclairer le gouvernement sur ses choix vient de rendre public un rapport sur la stratégie de réduction des dépenses publiques.
NB : Réduire les dépenses publiques, c'est l'objectif que se sont assigné les derniers gouvernements français. En vain jusqu'à présent. Le CAE recommande donc d'abandonner ce qu'il appelle la politique du rabot. Jean-Pierre Boris.
La politique du rabot, c'est l'habitude qu'ont pris les gouvernements français d'annoncer des réductions de budget à l'identique pour tous les ministères avec des réductions d'effectifs chez les fonctionnaires. Mais le niveau des dépenses publiques, 56% de la richesse nationale, est un record international dont la France n'arrive pas à se débarrasser parce que cette politique du rabot est inefficace. Ce que préconisent les économistes du CAE et ils ont pu longuement s'en expliquer récemment avec le Premier ministre Édouard Philippe, c'est donc de réduire les transferts sociaux. Exemple emblématique, l'État français dépense tous les ans 16 milliards d'euros pour les aides au logement, des petites sommes allouées aux locataires, en particulier aux étudiants. Mais les études menées depuis 20 ans démontrent que ces 16 milliards contribuent d'abord à enrichir les bailleurs, les propriétaires en faisant monter le niveau des loyers. Pour supprimer cette manne qui n'est qu'une rente, il faut l'éliminer progressivement en construisant des logements pour les étudiants, en assouplissant les règles juridiques. Le tout pour faire baisser les loyers. Une stratégie de moyen terme au lieu des coups de rabots habituels.
ZK : Il était l'un des pionniers de la musique électroacoustique. Le compositeur français Pierre Henry né en 1927 est mort à l'âge de 89 ans à Paris.
NB : Il a notamment inspiré le français Jean-Michel Jarre, et il laisse plus d'une centaine d'œuvres d'une musique très éclectique, très variée, inspirée même par les bruits de la nature. Carmen Lunsmann.
Il a été l'un des compositeurs les plus rock de la musique classique. Véritable sculpteur et collectionneurs de sons, Pierre Henry est considéré - avec Pierre Schaeffer - comme l'un des pères de la musique concrète pour avoir introduit des bruits du quotidien dans ses compositions. Sa formation musicale commence à 9 ans au Conservatoire de Paris où il suit des études de percussions, de piano et d'écriture auprès de Nadia Boulanger et Olivier Messiaen. Il se lie d'amitié avec Pierre Schaeffer. Ensemble, ils créent la Symphonie pour un homme seul, oeuvre fondatrice de la musique concrète avec un piano préparé, suivi du premier opéra concret : Orphée. Parmi ses références, Pierre Henry cite aussi bien le compositeur allemand Richard Wagner que les sons élémentaires comme l'orage, le train, les souvenirs d'enfance ou les animaux. « Les notes, c'est bon pour les compositeurs », disait-celui qui a inspiré le mouvement électro notamment à travers sa Messe pour le temps présent, créé au Festival d'Avignon en 1967 sur une chorégraphie de Maurice Béjart, dont le morceau Psyché Rock est devenu un tube et son plus grand succès commercial.
NB : merci de nous avoir suivis, à bientôt !
