Journal en français facile 09 septembre 2019
Vous écoutez RFI il est 22h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sébastien Duhamel, bonsoir Sébastien.
Sébastien Duhamel : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : le psychodrame du Brexit. Le Président de la Chambre des communes a annoncé aujourd'hui son prochain départ, alors qu'il occupait le poste depuis 10 ans.
SD : L'Iran sous pression. L'Agence internationale de l'énergie atomique demande à Téhéran de coopérer « pleinement ». L'Iran ne cesse de réduire ses engagements pris dans le cadre de l'accord sur le nucléaire en 2015.
RA : En Russie, une défaite pour le parti au pouvoir. Russie unie, du Président Vladimir Poutine perd près d'un tiers de ses sièges au Parlement de Moscou, à l'occasion d'élections locales.
SD : À la fin de ce journal, nous vous parlerons d'une bande dessinée montrant un baiser entre hommes qui fait polémique au Brésil. Il a même fallu l'intervention de la Cour suprême.
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SD : À nouveau une journée très difficile pour le Premier ministre britannique.
RA : Boris Johnson au cœur du jeu dans le feuilleton du Brexit. La journée a été marquée par l'annonce du départ prochain du Président de la Chambre des communes, John Bercow, alors qu'il occupait ce poste depuis 10 ans. Un peu plus tôt Boris Johnson était à Dublin, un déplacement clé puisque la question de la frontière irlandaise est l'un des grands enjeux de la prochaine sortie du Royaume-Uni de l'UE. Retour sur cette rencontre avec la correspondante de RFI dans la capitale irlandaise, Emeline Vin.
Sortir de l'UE au 31 octobre, c'est le souhait de Boris Johnson, qu'il martèle des semaines… Il l'a rappelé ce lundi, tout en se disant très attaché à trouver un accord. « J'ai étudié très attention les conséquences d'un no deal. Oui, bien sûr on pourrait le faire, mais ce serait un échec ! Nous devons également sortir de l'UE le 31 octobre, sans quoi la confiance en notre démocratie serait profondément endommagée. » Avant leur rencontre, son homologue irlandais Leo Varadkar a rappelé que Boris Johnson n'avait plus de majorité dans son pays… Et donc, qu'il serait compliqué pour lui de réclamer un report du Brexit. « Je pense que la majorité des pays autour de la table préféreraient ne pas prolonger, nous voulons que ce soit fait pour pouvoir nous occuper des affaires nationales et des autres problèmes de l'UE. » Le Taoiseach, le Premier ministre irlandais, a aussi rappelé à Boris Johnson qu'il serait judicieux de sortir au plus vite… Car Brexit ne veut pas dire fin de l'histoire. « Une rupture propre, ça n'existe pas. Nous allons plutôt nous diriger vers une nouvelle étape… Quoiqu'il arrive, il faudra vite revenir à la table des négociations. » C'est une tâche herculéenne qui vous attend, a déclaré Leo Varadkar, pour conclure par la suite des accords de libre-échange avec l'UE et les États-Unis. Emeline Vin, Dublin, RFI.
RA : Également dans le dossier du Brexit, un vote est prévu ce soir au Parlement britannique sur la tenue d'élections législatives anticipées, c'est un souhait de Boris Johnson. Mais le Premier ministre britannique devrait subir une nouvelle défaite puisque tous les partis d'opposition ont prévenu qu'ils voteraient contre ou qu'ils s'abstiendraient. Et après ce vote, les travaux du Parlement seront suspendus jusqu'au 14 octobre, comme la décidé Boris Johnson.
SD : « Le temps presse ». C'est le message envoyé par l'Agence internationale de l'énergie atomique à l'Iran.
RA : Le nucléaire iranien est le grand sujet de la conférence générale annuelle de l'AIEA qui s'est ouverte ce lundi. On va rappeler le contexte : ces dernières semaines Téhéran a annoncé une nouvelle réduction de ses engagements qui avait été pris dans le cadre de l'accord sur le nucléaire. Et cela se vérifie puisque ce lundi l'AIEA a confirmé l'installation par l'Iran de nouvelles centrifugeuses, c'est un appareil qui est utilisé dans l'industrie nucléaire. D'où la pression exercée par son directeur par intérim. Les précisions à Vienne en Autriche où se tient la conférence de l'AIEA, de Christian Filitz.
À la veille de cette réunion Cornel Feruta le directeur général par intérim de l'AIEA, s'était rendu à Téhéran ce week-end. Il a expliqué qu'il avait souligné à cette occasion la nécessité pour l'Iran de répondre promptement aux questions des experts onusiens. L'Agence atomique de Vienne a confirmé l'installation par l'Iran d'une cinquante de centrifugeuses plus rapides et efficaces sur le site d'enrichissement d'uranium de Natanz. Or, selon l'accord de Vienne, l'Iran n'est autorisé à produire de l'uranium enrichi qu'avec des centrifugeuses de la première génération. Pour l'heure ces nouvelles centrifugeuses avancées n'ont toutefois pas encore été mises en route. Elles pourraient accélérer la production d'uranium enrichi de la République islamique et augmenter ses stocks, en rupture avec l'accord conclu à Vienne en 2015 qui limite ces stocks à 300 kg. Rappelons que cet accord vise à empêcher à ce que l'Iran se dote de la bombe atomique. Mais si l'Iran augmente la pression, ses dirigeants ont souligné qu'ils continueraient de coopérer avec l'AIEA et permettraient à ses inspecteurs l'accès à ses sites nucléaires. Christian Filitz, Vienne, RFI.
SD : C'était la dernière étape de la tournée du pape en Afrique : François a passé la journée à Maurice.
RA : Maurice, paradis des touristes, mais c'est une île où le trafic de drogue a considérablement augmenté ces dernières années. Le pape s'est exprimé devant 100mille fidèles. « Ne laissons pas les marchands de la mort voler les prémices de cette terre », at-il déclaré. Les prémices signifient le début. Le pape doit rentrer à Rome demain mardi.
SD : En Russie, le parti de Vladimir Poutine enregistre une défaite lors d'élections locales.
RA : Le scrutin concernait le Parlement de Moscou, il avait lieu hier, mais les résultats ont été publiés aujourd'hui. Et Russie unie, le parti au pouvoir, ne contrôle plus que 25 sièges alors qu'il en contrôlait 45, il perd donc près d'un tiers des sièges. La stratégie de l'opposant numéro 1 au Président russe a fonctionné, après les récentes répressions de manifestations Alexei Navalny avait appelé à « voter utile », c'est-à-dire à voter pour le parti le mieux placé face au parti au pouvoir, le plus souvent il s'agissait du Parti communiste. Mais ce n'est pas la seule raison du recul de Russie unie. Les enseignements du scrutin avec Cyrille Bret, directeur d'Eurasia prospective.
[Transcription manquante]
RA : L'expert Cyrille Bret au téléphone de Béatrice Leveillé.
SD : Et puis au Brésil, une bande dessinée montrant un baiser entre deux hommes au cœur d'une affaire à rebondissements.
RA : Une affaire qui est allée jusqu'à la plus haute juridiction du pays, la Cour suprême. Elle a décidé qu'il n'y ait pas de censure à l'égard de cet album. La Cour suprême qui avait été saisie, car le maire de Rio de Janeiro demandait que la BD soit retirée du Salon du livre. Il n'a donc pas obtenu ce qu'il voulait. On revient sur cette polémique avec Achim Lippold.
Sur la bande dessinée en question, « Avengers, la croisade des enfants », on peut voir les deux superhéros, Wiccan et Hulkling, s'embrasser sur la bouche. Un baiser qui avait provoqué une véritable bataille juridique, une bataille qui a été finalement tranchée par la Cour Suprême. « En démocratie, les différentes convictions et visions du monde doivent pouvoir être exposées » a justifié le président de la Cour suprême. Un autre magistrat de cette haute cour, Gilmar Mendes, a évoqué pour sa part un acte de « censure » de la part du maire de Rio. Marcelo Crivella qui est un ancien pasteur évangélique avait ordonné à la police de confisquer auprès des libraires des stocks de cette BD. Mais au lieu d'empêcher sa diffusion, cette initiative a eu l'effet inverse : les ventes de la BD ont explosé et ses volumes ont été rapidement épuisés à la Biénale du Livre de Rio de Janeiro, qui s'est terminée dimanche soir. Le dessinateur de la fameuse série, Jim Cheung, s'était étonné de la censure d'une BD qui été publiée il y a 10 ans. Selon lui, le baiser entre les deux hommes ne véhicule aucun message politique, mais montre tout simplement un moment de tendresse.
RA : Fin de ce Journal en français facile.