Journal en français facile 18 novembre 2019
Loïc Bussières : 21h à Paris, 20h temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour votre Journal en français facile que je vous présente en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : À la une : les pro-démocratie à Hong Kong. Désormais retranchés dans l'Université polytechnique, plusieurs dizaines d'entre eux ont réussi à fuir le campus assiégé par la police qui menace désormais d'ouvrir le feu. On y revient dans un instant.
ZK : Des manifestations également en Irak. Plusieurs milliers de personnes sont toujours dans les rues plus d'un mois après le début d'un mouvement de contestation. Ils réclament le départ de leurs dirigeants.
LB : Et puis nous reviendrons sur ce nouveau signe de détente entre Moscou et Kiev. La Russie a remis ce lundi à l'Ukraine les trois navires saisis il y a un an au large de la Crimée.
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ZK : Cette déclaration tout d'abord de la cheffe de la diplomatie européenne : « Les mesures prises par les forces de l'ordre à Hong Kong doivent rester proportionnées ». En clair, Federica Mogherini demande à la police hongkongaise d'éviter la violence.
LB : Alors précisément que cette dernière menace désormais de tirer à balles réelles sur les manifestants installés dans les bâtiments de l'Université polytechnique. Le lieu est devenu ces dernières heures le symbole du mouvement pro démocrate entamé au printemps dernier. On ignore pour le moment combien de protestataires sont encore présents sur place, plusieurs dizaines ont réussi à fuir. On sait en revanche qu'une partie des parents des étudiants restés dans l'université se sont rassemblés non loin de l'établissement cerné par la police. Le reportage de Stéphane Lagarde.
La rue est bouchée, impossible de s'approcher de l'université et portant ils aimeraient tellement avancer ces parents hongkongais bloqués comme tout le monde aux abords de l'Université Polytechnique encerclée par les forces de l'ordre. Une grosse centaine ont fait le déplacement. Tous ont une fille un fils à l'intérieur comme Vivienne. « Mon fils est à l'intérieur. Il était juste venu apporter des matériels et faire la cuisine pour aider les étudiants. Et soudain la police a encerclé le campus. Toutes les issues sont fermées. Ils sont prisonniers à l'intérieur. » L'université polytechnique de Hong Kong est devenue un piège pour les étudiants et les protestataires qui s'y sont barricadés, ce lundi soir tout le quartier de Tsui Tch Tsui à côté du campus est en état d'insurrection. Assis sur le bitume, les mains s'accrochent au téléphone portable sur lesquelles arrivent les messages de l'intérieur de l'université. Des messages poignants que le fils de Vivienne a écrits. « “Je ne veux pas mourir”. Parce que les policiers sont si forts en face et tellement équipés. Au téléphone, il était en colère, il pleurait. » LB : Et dans ce contexte on notera cette victoire très symbolique pour les manifestants : la Haute Cour hongkongaise qui déclare anticonstitutionnelle l'interdiction du port du masque qui avait été décidée par le gouvernement pour désamorcer la contestation. ZK : Eux manifestent également en Irak où des milliers de personnes sont toujours dans les rues. Plus d'un mois après le début d'un mouvement de contestation.
LB : Des manifestants qui exigent le départ de leurs dirigeants jugés incompétents et corrompus. Bagdad et toutes les villes du sud de l'Irak sont secouées par ces contestations. À Bassora, les manifestants ont bloqué l'accès du Port stratégique d'Oum Qasr et ont dû faire face à la violente répression des forces antiémeutes. L'armée est intervenue pour mettre un terme aux violences, selon ce sous-officier irakien, déployé dans le sud. Il requiert l'anonymat.
« Les manifestants sont pacifiques, mais parmi eux il y avait des casseurs. De violents affrontements les ont opposés aux forces antiémeutes. Il y a eu des blessés et au moins une personne a été tuée. Les forces antiémeutes ont tiré à balles réelles. Nous les militaires, nous avons dû intervenir pour mettre un terme à toutes ces violences. L'armée contrôle désormais le port d'Oum Qasr. Nous allons protéger toutes les installations et veiller à la sécurité des manifestants. Nous interdisons toute intervention des forces antiémeutes. Les manifestants ont voulu bloquer ce port pour plusieurs raisons : d'abord pour protester contre les malversations dans lesquelles sont impliquées les responsables du port (corruption, emplois fictifs et détournement d'argent public) ensuite, bloquer ce port est pour eux un bon moyen de mettre les autorités de Bagdad sous pression. C'est la principale porte d'entrée des importations irakiennes. » LB : Témoignage anonyme d'un sous-officier de l'armée irakienne déployé au Port d'Oum Qasr à Bassora. Il est contacté par Sami Boukhelifa.
ZK : L'actualité de ce début de semaine c'est aussi au Sénégal, l'ouverture du forum de Dakar sur la paix et la sécurité.
LB : 6e édition cette année. Au centre des discussions qui vont durer 2 jours : la situation au Sahel. Une trentaine de ministres africains de la Défense et des Affaires étrangères participent à ce rendez-vous informel d'échanges entre décideurs politiques, militaires et chercheurs. Parmi les personnalités invitées : le Premier ministre français Édouard Philippe ainsi que le président mauritanien, invité d'honneur cette année. Mohamed Ould Rhazzouani a pointé du doigt ce matin dans son discours la coordination régionale et internationale « largement insuffisante » à ses yeux.
ZK : C'est un nouveau signe de détente entre Moscou et Kiev : la Russie a remis ce lundi à l'Ukraine les trois navires saisis il y a un an au large de la Crimée.
LB : Cette restitution est l'épilogue de l'incident maritime très grave qui avait opposé les deux pays à l'automne dernier. C'est également un signal positif à l'approche du sommet qui doit réunir à Paris début décembre les dirigeants des deux pays, et ceux de la France et de l'Allemagne. Les précisions à Moscou de notre envoyé spécial permanent Daniel Vallot.
La restitution des trois navires s'est faite en mer Noire, au large de la Crimée. D'abord annoncée par le ministère russe des Affaires étrangères, la restitution a été ensuite confirmée par la marine ukrainienne, par le biais d'un communiqué publié sur les réseaux sociaux. À l'automne 2018, les trois navires avaient été arraisonnés par la Russie, qui avait alors accusé l'équipage d'avoir pénétré illégalement dans ses eaux territoriales. L'incident reste à ce jour la seule confrontation militaire directe entre les deux pays, depuis l'éclatement de l'URSS. Le retour de ces trois navires en Ukraine peut donc être considéré comme un geste de bonne volonté, de la part de la Russie. Il intervient après un échange important de prisonniers en septembre, et plusieurs retraits de troupes de part et d'autre de la ligne de front, dans le Donbass. Autant de gestes qui ont suivi l'élection à Kiev de Volodymyr Zelensky, et qui ouvrent la voie à la tenue d'un sommet à 4, avec la France et l'Allemagne. Ce lundi, le Kremlin a confirmé que le sommet aurait lieu le 9 décembre prochain. C'est la première fois depuis 2016 qu'une rencontre de ce type est organisée. Ce sera également la première rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Daniel Vallot Moscou RFI.
ZK : Eux militent à leur manière pour l'entente cordiale avec les patrons !
LB : Eux, ce sont Jeremy Corbyn et Boris Johnson en pleine campagne des législatives. Ils s'affairent pour séduire les patrons britanniques. Comme quand le Premier ministre fait miroiter des allégements fiscaux en réponse à la demande de la Confédération des industriels britannique une façon de mettre les entreprises du côté du Brexit. Anieshka Koumor.
À la réunion annuelle de la principale organisation patronale britannique, le Premier ministre est revenu sur sa promesse de baisser l'impôt sur les sociétés, mais il a promis une baisse des taxes immobilières destinées aux entreprises. Il a annoncé aussi d'autres allégements fiscaux qui, même limités, atteindraient un milliard de livres par an et porteraient sur la construction, la recherche et la contribution à l'assurance maladie nationale. Son principal rival, Jeremy Corbyn, lui aussi a promis de raboter les taxes immobilières qui, selon lui, nuisent aux commerces. Le chef du parti travailliste veut aussi renforcer l'apprentissage en entreprise. Il a notamment promis de soutenir, ce qu'il appelle, « les apprentis pour le climat ». La transition énergétique fait aussi parti de ses priorités. En homme de gauche, il a surtout annoncé que, s'il sortait vainqueur des élections, son parti comptait bien procéder à une série de nationalisations. Il n'est pas, toutefois, entré dans les détails. Les deux hommes promettent par ailleurs d'injecter des centaines de milliards de livres dans les hôpitaux, les écoles et les routes. Promesses déjà entendues lors de campagnes précédentes.
LB : En bref, en France, un deuxième corps, celui du chauffeur d'un camion, a été retrouvé après l'effondrement d'un pont suspendu à Mirepoix-sur-Tarn dans le sud-ouest de la France. Une adolescente de 15 ans a aussi été tuée dans l'effondrement. Son corps avait été retrouvé dans la matinée.
ZK : La justice a identifié, « 250 victimes potentielles » de Joël Le Scouarnec.
LB : Le chirurgien à la retraite suspecté de viols et agressions sexuelles sur des patients mineurs durant près de 30 ans est incarcéré depuis sa mise en examen il y a deux ans. Âgé de 68 ans, il devra répondre au mois de mars prochain devant la cour d'assises de Charente-Maritime, d'accusations de viols et d'agressions sexuelles sur quatre victimes, mineures à l'époque des faits.