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Les mots de l'actualité, NATIONALITÉ   2010-01-12

NATIONALITÉ 2010-01-12

Débat sur l'identité nationale, émois de Français qui font face à des tracas pour renouveler leurs papiers d'identité. C'est que l'idée même de nationalité, aujourd'hui, fait réfléchir, que son sens et ses implications ne sont pas évidents. On peut déjà se rendre compte que le mot n'est pas bien vieux. On le relève juste avant la Révolution française, la première attestation 1778, preuve que l'idée apparait avec ce qu'on appelle les idées nouvelles, et les Lumières. Est-ce que ça veut dire que la monarchie n'a pas besoin de cette idée ? D'une certaine façon oui, surtout si on pense à la monarchie française. Durant l'Ancien Régime, qui trouve-t-on en France ? Des Français ? On trouve bien plutôt des sujets du roi de France. Le roi l'est de droit divin, la France est dite fille ainée de l'Église, et les gens qui habitent le pays sont presque dans un rapport de filiation au roi, monarque un peu considéré comme père de la nation. Dire qu'ils sont sujets implique une certaine passivité, une soumission, presque une minorité, au sens de l'âge : ils ont plus de devoirs que de droits. D'ailleurs, si la monarchie finissante voit apparaître ce mot de nationalité, c'est avec un sens encore bien différent de ce qu'il est aujourd'hui. Il désigne d'abord le sentiment national. On n'est donc pas très loin du patriotisme. Mais l'emploi du mot se modifie, devient plus technique et plus administratif. Au sens moderne, il remplace le vieux mot naturalité qui a disparu aujourd'hui. Et c'est la république qui va lui donner un emploi moderne, en tout cas conforme à ce qu'on entend par là aujourd'hui. La nationalité est donc une qualité d'un être humain libre, qui a une réalité politique. Elle ne consiste pas seulement à appartenir à la nation, mais à être un citoyen de cette nation, donc à pouvoir exercer les droits politiques qui la font fonctionner. Il n'y a pas une vraie continuité entre le nom nationalité et le verbe « nationaliser » ; « nationaliser » ne veut pas dire donner la nationalité qui correspond à la nation. C'est le verbe « naturaliser » qui a ce sens. Mais nationaliser existe. Il s'emploie surtout dans un contexte économique. Et ce verbe, on le trouve la plupart du temps comme opposé d'un couple : nationaliser/privatiser, qui s'emploie à propos de grandes entreprises. Une entreprise privée, appartenant à des actionnaires privés, peut parfois être nationalisée, c'est-à-dire transformée en entreprise publique. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/

NATIONALITÉ   2010-01-12 STAATSANGEHÖRIGKEIT 2010-01-12 NATIONALITY 2010-01-12 NATIONALITEIT 2010-01-12 NACIONALIDADE 2010-01-12

Débat sur l'identité nationale, émois de Français qui font face à des tracas pour renouveler leurs papiers d'identité. Debate on national identity, emotions of French people who face hassles to renew their identity papers. C'est que l'idée même de nationalité, aujourd'hui, fait réfléchir, que son sens et ses implications ne sont pas évidents. On peut déjà se rendre compte que le mot n'est pas bien vieux. On le relève juste avant la Révolution française, la première attestation 1778, preuve que l'idée apparait avec ce qu'on appelle les idées nouvelles, et les Lumières. Est-ce que ça veut dire que la monarchie n'a pas besoin de cette idée ? D'une certaine façon oui, surtout si on pense à la monarchie française. Durant l'Ancien Régime, qui trouve-t-on en France ? Des Français ? On trouve bien plutôt des sujets du roi de France. Le roi l'est de droit divin, la France est dite fille ainée de l'Église, et les gens qui habitent le pays sont presque dans un rapport de filiation au roi, monarque un peu considéré comme père de la nation. Dire qu'ils sont sujets implique une certaine passivité, une soumission, presque une minorité, au sens de l'âge : ils ont plus de devoirs que de droits. D'ailleurs, si la monarchie finissante voit apparaître ce mot de nationalité, c'est avec un sens encore bien différent de ce qu'il est aujourd'hui. Il désigne d'abord le sentiment national. On n'est donc pas très loin du patriotisme. Mais l'emploi du mot se modifie, devient plus technique et plus administratif. Au sens moderne, il remplace le vieux mot naturalité qui a disparu aujourd'hui. Et c'est la république qui va lui donner un emploi moderne, en tout cas conforme à ce qu'on entend par là aujourd'hui. La nationalité est donc une qualité d'un être humain libre, qui a une réalité politique. Elle ne consiste pas seulement à appartenir à la nation, mais à être un citoyen de cette nation, donc à pouvoir exercer les droits politiques qui la font fonctionner. Il n'y a pas une vraie continuité entre le nom nationalité et le verbe « nationaliser » ; « nationaliser » ne veut pas dire donner la nationalité qui correspond à la nation. C'est le verbe « naturaliser » qui a ce sens. Mais nationaliser existe. Il s'emploie surtout dans un contexte économique. Et ce verbe, on le trouve la plupart du temps comme opposé d'un couple : nationaliser/privatiser, qui s'emploie à propos de grandes entreprises. Une entreprise privée, appartenant à des actionnaires privés, peut parfois être nationalisée, c'est-à-dire transformée en entreprise publique. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/