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Proverbes et expressions Françaises, Le nerf de la guerre

Le nerf de la guerre

L'argent On sait que les nerfs sont ces fibres qui, dans le corps humain, transmettent, entre autres, les ordres issus de notre cerveau vers nos membres.

Mais, au XIe siècle, lorsque le mot apparaît, cette acception moderne n'est pas celle initiale. En effet, le mot 'nerf' vient du latin 'nervus' qui, au sens propre, désignait de manière beaucoup moins spécialisée un ligament, un tendon ou une fibre quelconque et qui, au figuré, signifiait 'force', 'vigueur' et "partie essentielle (d'une chose)". Et c'est bien ce sens figuré qui nous intéresse ici. Car si, au Moyen Âge, une guerre servait aussi à s'enrichir en pillant les biens et les terres de l'adversaire ou en rançonnant l'ennemi, elle est bien plus souvent un gouffre financier en raison du coût des armes, de l'équipement nécessaire et de la solde des armées.

Si bien qu'il est difficile de mener 'correctement' une guerre lorsque les caisses sont totalement vides, l'argent étant cette "partie essentielle" sans laquelle la guerre ne peut qu'être perdue face à un ennemi mieux équipé car ayant plus de moyens financiers. Selon les lexicographes modernes l'expression n'apparaît sous la forme actuelle qu'au cours du XVIIe siècle.

Cependant, au XVIe, Rabelais parlait déjà du "nerf des batailles" et Jodelle du "nerf de toute guerre". Un peu plus tôt encore, Nicolas Machiavel citait un historien du premier siècle en écrivant : "Quinte-Curce a énoncé cette opinion en parlant de la guerre qui éclata entre Antipater, roi de Macédoine, et Lacédémone. Il rapporte que le manque d'argent força le roi de Sparte à livrer bataille, et qu'il fut vaincu ; et que s'il avait différé de quelques jours le combat, la nouvelle de la mort d'Alexandre se serait répandue dans toute la Grèce, et la victoire se serait déclarée pour lui sans combattre. Mais comme il manquait d'argent, et qu'il craignait que son armée ne l'abandonnât faute de paye, il fut forcé de tenter la fortune des combats. C'est à cette occasion que Quinte-Curce avance que l'argent est le nerf de la guerre." Comme quoi, si la citation est juste, il y a bien longtemps que l'on s'est rendu compte que, sans argent, point de guerre digne de ce nom.

Le nerf de la guerre The force of the war

L’argent On sait que les nerfs sont ces fibres qui, dans le corps humain, transmettent, entre autres, les ordres issus de notre cerveau vers nos membres. Money Nerves are known to be those fibers that, in the human body, transmit, among other things, the orders from our brain to our limbs.

Mais, au XIe siècle, lorsque le mot apparaît, cette acception moderne n’est pas celle initiale. But in the eleventh century, when the word appears, this modern meaning is not the original one. En effet, le mot 'nerf' vient du latin 'nervus' qui, au sens propre, désignait de manière beaucoup moins spécialisée un ligament, un tendon ou une fibre quelconque et qui, au figuré, signifiait 'force', 'vigueur' et "partie essentielle (d’une chose)". Indeed, the word 'nerve' comes from the Latin word 'nervus' which literally meant a ligament, tendon or fiber of a much less specialized nature and which figuratively meant 'force', 'vigor' and "essential part (of a thing)". Et c’est bien ce sens figuré qui nous intéresse ici. And it is this figurative meaning that interests us here. Car si, au Moyen Âge, une guerre servait aussi à s’enrichir en pillant les biens et les terres de l’adversaire ou en rançonnant l’ennemi, elle est bien plus souvent un gouffre financier en raison du coût des armes, de l’équipement nécessaire et de la solde des armées. Because if, in the Middle Ages, a war also served to enrich oneself by plundering the goods and lands of the adversary or by ransoming the enemy, it is much more often a financial pit because of the cost of arms, necessary equipment and army pay.

Si bien qu’il est difficile de mener 'correctement' une guerre lorsque les caisses sont totalement vides, l’argent étant cette "partie essentielle" sans laquelle la guerre ne peut qu’être perdue face à un ennemi mieux équipé car ayant plus de moyens financiers. So much so that it is difficult to wage a war 'correctly' when the boxes are totally empty, money being this "essential part" without which the war can only be lost in the face of an enemy better equipped because having more financial resources. Selon les lexicographes modernes l’expression n’apparaît sous la forme actuelle qu’au cours du XVIIe siècle. According to modern lexicographers, the expression does not appear in its present form until the 17th century.

Cependant, au XVIe, Rabelais parlait déjà du "nerf des batailles" et Jodelle du "nerf de toute guerre". However, in the 16th century, Rabelais already spoke of the "sinews of battles" and Jodelle of the "sinews of all war". Un peu plus tôt encore, Nicolas Machiavel citait un historien du premier siècle en écrivant : "Quinte-Curce a énoncé cette opinion en parlant de la guerre qui éclata entre Antipater, roi de Macédoine, et Lacédémone. A little earlier still, Nicolas Machiavelli quoted a historian of the first century while writing: "Quinte-Curce expressed this opinion while speaking about the war which broke out between Antipater, king of Macedonia, and Lacédémona. Il rapporte que le manque d’argent força le roi de Sparte à livrer bataille, et qu’il fut vaincu ; et que s’il avait différé de quelques jours le combat, la nouvelle de la mort d’Alexandre se serait répandue dans toute la Grèce, et la victoire se serait déclarée pour lui sans combattre. He reports that the lack of money forced the king of Sparta to give battle, and that he was defeated; and that if he had postponed the combat for a few days, the news of Alexander's death would have spread throughout Greece, and victory would have been declared for him without a fight. Mais comme il manquait d’argent, et qu’il craignait que son armée ne l’abandonnât faute de paye, il fut forcé de tenter la fortune des combats. But as he lacked money, and feared that his army would abandon him for lack of pay, he was forced to try the fortune of fighting. C’est à cette occasion que Quinte-Curce avance que l’argent est le nerf de la guerre." It is on this occasion that Quinte-Curce argues that money is the sinews of war. " Comme quoi, si la citation est juste, il y a bien longtemps que l’on s’est rendu compte que, sans argent, point de guerre digne de ce nom. Like what, if the quote is correct, it has been a long time since we realized that, without money, no war worthy of the name.