Journal en français facile 06/04/2021 20h00 GMT
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Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile.
À la Une ce soir : Benyamin Netanyahu en charge de former un nouveau gouvernement en Israël. Le Premier ministre sortant a été désigné par le président. Une tâche qui s'annonce difficile dans un pays où l'instabilité politique est forte.
En Birmanie, de la peinture rouge pour dénoncer la répression. C'est l'action menée aujourd'hui par les manifestants qui sont descendus dans la rue comme tous les jours depuis le coup d'État et malgré la répression de la junte militaire.
Dans ce Journal en français facile également, la réouverture des terrasses de café au Portugal.
Et en France, les cinq ans du mouvement En Marche, devenu La République en marche. Le parti du président Emmanuel Macron, un parti qui peine à trouver sa place.
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RA : Le président israélien a donc tranché, Reuven Rivlin a demandé au Premier ministre sortant Benyamin Netanyahu de former un nouveau gouvernement. Cela intervient deux semaines après les élections législatives, les quatrièmes en moins de deux ans. Désigner Benyamin Netanyahu n'a pas été facile, d'abord parce que l'enjeu est important, face à l'instabilité politique il s'agit d'éviter la tenue de nouvelles législatives. Et puis parce que ce choix intervient au lendemain de la reprise du procès du Premier ministre sortant, qui est poursuivi dans trois affaires. Correspondance à Jérusalem de Sami Boukhelifa.
C'est à contre cœur que le président israélien Reuven Rivlin a confié à Benyamin Netanyahu la charge de former le nouveau gouvernement. À plusieurs reprises lors de son allocution télévisée, Reuven Rivlin fait référence aux démêlés judiciaires de Benyamin Netanyahu. Mais pour lui, pas le choix, il doit faire preuve d'impartialité et surtout appliquer la loi, à la lettre. À l'issue des consultations avec les partis politiques israéliens, lundi, c'est Benyamin Netanyahu qui obtient le plus de recommandations des députés pour être reconduit au poste de Premier ministre. Benyamin Netanyahu dispose désormais d'un délai de 28 jours pour former un gouvernement. La tâche est délicate. Car si Benyamin Netanyahu dispose du plus grand nombre de recommandations, il n'atteint pas la majorité requise pour gouverner. Il doit désormais faire appel à toute son habileté politique pour former une coalition viable qui lui permettra de rester à son poste. Faute de quoi, les Israéliens devront retourner aux urnes, une cinquième fois. Sami Boukhelifa, Jérusalem, RFI.
RA : Benyamin Netanyahu s'est exprimé en fin de journée devant le Parlement. Il promet « un gouvernement fort, pas un gouvernement de paralysie, mais un gouvernement d'action ». « Je ferai tout pour sortir Israël de la spirale des élections », a ajouté Benyamin Netanyahu.
En Birmanie, de nouvelles manifestations ce mardi, comme chaque jour depuis le 1er février, date du coup d'État mené par la junte militaire. Hier, dans le Journal en français facile, nous évoquions les initiatives des manifestants pour défier le pouvoir : nouvelle illustration aujourd'hui, les contestataires ont déversé de la peinture rouge dans les rues, pour dénoncer la répression militaire. Christophe Paget.
Les manifestants ont voulu rappeler « le sang des martyrs tombés sous les balles » : dans l'État Karen, des jeunes ont répandu des traînées de peinture rouges sur la route, avant de rendre hommage aux victimes et de faire le salut à trois doigts en signe de résistance. À Rangoun, les manifestants ont lancé des chiffons imbibés de peinture rouge aux carrefours, et laissé sur les abribus des empreintes de leurs mains et des messages comme : « Ne tuez pas les civils pour un salaire aussi misérable que le prix de la nourriture pour chiens ». 570 civils ont été tués par les forces de sécurité en deux mois selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques. Et comme on est sans nouvelle d'un bon nombre des 2 700 personnes arrêtées, le bilan pourrait être beaucoup plus lourd. Pour « déraciner la dictature militaire et restaurer la démocratie », les anciens députés de la LND d'Aung San Suu Kyi, qui ont formé un gouvernement de résistance, affirment avoir récolté près de 10 millions de dollars en ligne. Car de son côté, la communauté internationale, dont les protestataires demandent l'aide depuis des semaines, reste toujours aussi divisée : ce mardi, la Russie a répété son refus de sanctions qui selon Moscou pourrait entrainer « un conflit à grande échelle ». Moscou qui a confirmé vouloir poursuivre sa coopération militaire avec la Birmanie, c'est à dire, aujourd'hui, avec la junte.
RA : Christophe Paget.
Des participants qui expriment leur satisfaction ce soir à l'issue de la première journée de discussions pour tenter de sauver l'accord sur le nucléaire iranien. Cela se passe à Vienne la capitale autrichienne, la grande nouveauté c'est que les États-Unis y participent. « Le rétablissement de l'accord prendra du temps » a affirmé l'ambassadeur russe. Rappelons que le nouveau président américain Joe Biden a affiché sa volonté de revenir dans cet accord que son prédécesseur Donald Trump avait quitté.
La crise du coronavirus à présent. De plus en plus de pays évoquent des perspectives de sortie de crise, la semaine dernière en France le président Emmanuel Macron évoquait une réouverture possible des terrasses et lieux de culture à la mi-mai. Ce soir les autorités de Californie aux États-Unis affirment prévoir une réouverture totale le 15 juin. Le déconfinement qui est déjà une réalité au Portugal où la situation sanitaire s'améliore nettement. Même si certains lieux restent fermés, les collèges, les musées et les terrasses rouvrent. Ce qui apporte un air de liberté comme a pu s'en rendre compte à Lisbonne, Marie-Line Darcy.
Dans le quartier de Graça, le guitariste a repris sa place. Comme si de rien n'était. Les tables à nouveau dressées devant cafés et restaurants sont le signe d'un retour vers la normalité. Un soulagement pour les professionnels soumis à de sévères restrictions depuis longtemps. Joao Silva, patron du restaurant la Mourisca : « C'est ça l'idée, rouvrir. Et on est vraiment heureux. On est 16 et on est tous là. Personne n'a été licencié. Dehors on a 80 places. La terrasse a été faite l'an dernier à cause de la Covid pour pouvoir vivre, ou plutôt survivre. » Les clients reprennent leurs marques avec satisfaction. Miguel tout sourire savoure son café : « Enfin ! Pouvoir prendre le soleil, c'est vraiment bon. Il est tôt encore, mais quel plaisir ! C'est bon pour les clients et pour les restaurants. J'avais vraiment envie de ça. » Une ambiance bon enfant, un véritable sentiment de liberté après presque trois mois de confinement. Quant aux touristes, il faudra encore patienter. Marie-Line Darcy, Lisbonne, RFI.
RA : Et puis des nouvelles réjouissantes de l'économie mondiale durement touchée par la crise du coronavirus. La reprise se fait plus vite que prévu, c'est ce qui ressort des dernières prévisions du Fonds monétaire international. Et le grand vainqueur devrait être les États-Unis où les projections de croissance sont de 6.4% pour 2021. Pour bien se rendre compte de la situation, les États-Unis constituent la seule grande économie dont le PIB 2022, le Produit intérieur brut, va dépasser la prévision qui avait été faite avant la pandémie. Une situation qui s'explique par une campagne de vaccination accélérée.
La France aussi veut vacciner plus vite. Voilà pourquoi un centre a été ouvert au Stade de France, immense enceinte des exploits de l'équipe de France de football. L'objectif est de parvenir à 10 000 injections par semaine. La vaccination au Stade de France, c'est « tout un symbole », s'est félicité le Premier ministre Jean Castex lors d'une visite en fin d'après-midi.
En France, où l'on célèbre aujourd'hui les cinq ans de La République en marche, le parti du président Emmanuel Macron, à l'époque de son lancement le 6 avril 2016 à Amiens, le mouvement s'appelait En Marche. Cinq ans plus tard, il a propulsé son fondateur à la tête du pays, mais le parti peine à trouver sa place. L'objectif désormais c'est la présidentielle de 2022. Un meeting virtuel a lieu ce soir sur YouTube à cause de l'épidémie de Covid. Julien Chavanne.
Un petit meeting pour marquer le coup, et puis c'est tout. Pas de nostalgie ni de nombrilisme ce soir, insiste la direction du parti. La République en marche veut se projeter vers l'avenir, sans perdre de temps à ressasser un bilan décevant. En cinq ans, une quarantaine de députés ont quitté le navire. L'aile droite et l'aile gauche se sont affrontées sur la laïcité ou sur la bioéthique. Échec à parler d'une seule voix. Échec aussi aux élections locales. Après le fiasco des municipales, les chances de victoires aux prochaines régionales sont quasi nulles. Mais La République en marche pourrait relever la tête à l'occasion de la présidentielle. Il y cinq ans, le parti lançait une grande marche pour écouter les Français. Il ouvre ce soir un site Internet pour inciter ses militants à s'investir dans des « causes ». De la tauromachie aux droits LGBT, « on veut garder des capteurs de signaux faibles pour 2022 », précise l'état-major de LREM. Emmanuel Macron lui reste toujours à distance de sa progéniture. Le chef de l'État n'a pas envoyé de message pour l'anniversaire du mouvement.
RA : Enfin en football, le début des quarts de finale aller de la Ligue des Champions. Les deux matchs de la soirée le Real Madrid face à Liverpool et Manchester City qui accueille le Borussia Dortmund.
C'est la fin du Journal en français facile.