Journal en français facile 07/03/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : RFI, il est 21h à Paris, 23h à Moscou. Bienvenue dans le Journal en français facile présenté avec Zéphirin Kouadio. Bonsoir Zéphirin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Anne, bonsoir à toutes et à tous. À la Une, l'offensive russe poursuit en Ukraine.
AC : Plusieurs villes continuent de subir les bombardements des forces russes. Celles-ci progressent dans le sud, et pourraient menacer la ville d'Odessa au bord de la mer Noire.
ZK : Et puis toujours pas d'accord en vue pour l'évacuation des civils pris au piège de la guerre.
AC : Moscou a proposé de les conduire en Russie ou en Biélorussie. Une solution jugée inacceptable par les Ukrainiens.
ZK : La Russie qui a refusé de comparaitre ce lundi devant la Cour internationale de Justice.
AC : La procédure a été initiée par l'Ukraine quelques jours après le début de l'offensive russe. Kiev demande au plus haut tribunal de l'ONU d'ordonner à Moscou l'arrêt de l'invasion.
ZK : Et puis loin de la guerre en Ukraine, l'exil des Haïtiens se poursuit.
AC : Hier dimanche, environ 300 migrants haïtiens sont arrivés aux États-Unis par la mer. Ils ont voyagé sur un simple bateau en bois.
-----
ZK : Et l'offensive russe en Ukraine qui se poursuit.
AC : Selon le Pentagone, près de 100% des forces russes qui étaient stationnées à la frontière de l'Ukraine sont maintenant engagées au combat. Le ministère américain de la Défense dit que la Russie a lancé plus de 625 missiles depuis le début de son offensive sur l'Ukraine. Les bombardements visent plusieurs villes du pays, Kiev et Kharkiv dans le Nord, Marioupol dans le Sud. L'Ukraine s'inquiète à présent d'une attaque sur le port d'Odessa, troisième ville du pays situé au bord de la mer Noire. Il faut dire que depuis le début de l'offensive, l'armée russe avance beaucoup plus vite dans le Sud de l'Ukraine. Les précisions de Daniel Vallot.
Alors que les troupes russes s'enlisent autour de Kiev et de Kharkiv, les unités engagées dans le Sud de l'Ukraine avancent beaucoup plus rapidement, jusqu'à encercler Marioupol et menacer la ville d'Odessa. Première explication possible : la concentration de troupes russes en Crimée et dans la région de Rostov dans le sud de la Russie a été moins tardive et sans doute de ce fait mieux organisé, que celle réalisée dans le Nord en Biélorussie à la faveur de pseudo manoeuvres militaires. Les troupes engagées dans ce secteur bénéficient de ce fait également d'une ligne logistique plus efficace, ce qui manque sans doute aux unités venues du Nord. Autre élément possible d'explication : l'utilisation de moyens navals et amphibies qui ont rendu l'offensive méridionale bien plus délicate à contrer pour les forces ukrainiennes. Enfin, celles-ci ont sans doute été galvanisées dans le Nord, par la dimension symbolique de la défense de Kiev. L'avancée de l'armée russe dans le Sud n'en constitue pas moins un péril majeur pour l'Ukraine. Odessa offre un accès à la mer absolument crucial pour le pays. S'en emparer permettrait en outre à la Russie de viser Dnipro et de prendre en tenaille les forces ukrainiennes déployées dans l'Est du pays.
ZK : Daniel Vallot. Et puis l'évacuation, Anne, des civils de plusieurs villes assiégées n'a toujours pas eu lieu.
AC : Le négociateur ukrainien dit cependant avoir obtenu des résultats positifs après les discussions qui ont eu lieu aujourd'hui avec les Russes. Il parle de « petits progrès ». Moscou avait proposé l'ouverture de couloirs humanitaires, mais exigeait que les habitants ukrainiens partent vers la Russie ou la Biélorussie. Le gouvernement de Kiev a refusé cette option, qu'il a jugé inacceptable. Emmanuel Macron a aussi dénoncé cette option.
On écoute le président français, sur la chaine de télévision LCI.
La Russie plaide pour faire des couloirs humanitaires vers la Russie. Je ne connais pas beaucoup d'Ukrainiens qui ont envie d'aller se réfugier en Russie, c'est une hypocrisie. C'est un artefact de communication que je réprouve et donc nous ce qu'on dit simplement, c'est qu'il faut que les acteurs de l'humanitaire puissent intervenir, qu'il y ait donc des trêves complètes quand ils interviennent pour mettre en protection les femmes, les enfants, les hommes qui doivent être protégés et pouvoir les sortir de la zone de conflit. Donc ce n'est pas simplement des couloirs qui sont tout de suite menacés et ce n'est pas ce discours hypocrite qui consiste à dire, on va aller protéger les gens pour les emmener en Russie. Tout ça n'est pas sérieux, c'est, c'est du cynisme moral et politique qui m'est insupportable.
ZK : Voilà le président français Emmanuel Macron chez nos confrères de la chaîne LCI. La Russie a refusé de comparaitre ce lundi devant la Cour internationale de Justice.
AC : Oui, la procédure a été initiée par l'Ukraine seulement quelques jours après le début de l'offensive russe. L'Ukraine accuse la Russie d'abuser de la Convention sur le génocide pour justifier sa guerre. Vladimir Poutine a en effet dit agir pour stopper un génocide en cours dans le Donbass. Kiev réfute cet argument et demande au plus haut tribunal de l'ONU d'ordonner à Moscou l'arrêt de l'invasion. Correspondance à La Haye, Stéphanie Maupas.
Les avocats de l'Ukraine ont tenté de convaincre les juges de l'urgence à « stopper » la Russie en dénonçant des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre. Pour Kiev, la guerre de Moscou est basée sur un mensonge, censé justifier sa guerre. C'est ce qu'a plaidé Anton Korynevitch, diplomate ukrainien à la tête de la délégation. « Cette guerre, a dit la Russie, est pour stopper un génocide. C'est un horrible mensonge. Poutine ment et les Ukrainiens, nos citoyens, meurent ». Mais l'Ukraine a plaidé à côté des sièges vides de la délégation russe. La Russie n'a pas souhaité participer à ces plaidoiries. Ce que l'Ukraine n'a pas manqué de commenter. « Le fait que les sièges de la Russie soient vides et parlant. Ils ne sont pas ici dans cette Cour de justice, ils sont sur le champ de bataille, menant une guerre agressive contre mon pays. C'est ainsi que la Russie règle les différends ». Sans réponses de la Russie, les juges ont levé l'audience et entamé leur délibéré. Leur décision est attendue dans les prochaines semaines. Stéphanie Maupas, La Haye, RFI.
ZK : Et puis de nouvelles sanctions contre la Russie sont à l'étude.
AC : Réunis en visioconférence, les présidents américain et français, le chancelier allemand et le Premier ministre britannique ont dit vouloir « augmenter le coût » infligé à la Russie en réponse à l'invasion de l'Ukraine. Ils envisagent donc de nouvelles mesures punitives. Une possible interdiction des importations de pétrole et de gaz russe est discutée entre les pays occidentaux. C'est la principale source de revenus du régime de Vladimir Poutine. Mais l'Allemagne s'est jusqu'à présent opposée à cette mesure. La Russie a de son côté prévenu ce lundi qu'un embargo sur le pétrole russe aurait des « conséquences catastrophiques » pour le marché mondial. Selon le vice-Premier ministre russe chargé de l'Énergie, cette mesure pourrait entrainer une hausse très importante des prix. Le baril de pétrole pourrait dépasser les 300 dollars, a-t-il estimé.
ZK : Et puis les entreprises privées se mobilisent aussi pour faire pression sur Moscou.
AC : La marque Levi Strauss a annoncé ce lundi qu'elle suspendait la vente de ses jeans en Russie. La société a aussi dit qu'elle stoppait tout nouvel investissement dans le pays.
ZK : et à l'autre bout du monde, les Haïtiens sont toujours nombreux à vouloir quitter leur pays en direction des États-Unis.
AC : Et par tous les moyens. Hier dimanche, environ 300 migrants haïtiens sont arrivés en Floride, dans le sud des États-Unis, à bord d'une embarcation en bois. Achim Lippold.
Il était 13 heures passées en Floride lorsque le bateau s'est échoué devant le très select club de luxe, le « Ocean Reef Club », au Nord de Key Largo. Sur une photo publiée par le Miami Herald, on voit que l'embarcation de fortune est bondée et gite fortement. La moitié des migrants ont sauté à l'eau et ont nagé jusqu'au rivage. Beaucoup d'entre eux avaient besoin d'une prise en charge médicale. Les autorités américaines ont ouvert une enquête. Selon les premières informations des garde-côtes, les responsables de cette affaire de trafic présumé sont des Haïtiens. C'est la troisième fois en une semaine que les autorités américaines interceptent des migrants haïtiens qui cherchent à atteindre les États-Unis. Vendredi dernier, les garde-côtes avaient interpellé une centaine de personnes à bord d'un petit bateau au large d'Anguilla Cay, à l'ouest des Bahamas. Et il y a 8 jours, 140 haïtiens ont été interceptés au large d'Andros, la plus grande île des Bahamas. Tous les migrants arrêtés sont envoyés en prison, où ils restent généralement quelques semaines, avant d'être renvoyés en Haïti, sans avoir la possibilité de demander l'asile.
ZK : Achim Lippold. Et puis autre drame de la migration cette fois au Mexique.
AC : Une femme enceinte est morte dans un camion dans le nord du Mexique. Elle venait du Nicaragua. Elle avait été abandonnée avec 160 autres personnes dans la remorque de ce camion, sans eau, par une température de plus de 40 degrés. Quatorze autres migrants de différentes nationalités ont été hospitalisés.
C'est la fin de ce Journal en français facile