Journal en français facile 29/09/2021 20h00 GMT
Merci d'écouter RFI, il est 22h00 à Paris, deux heures de moins en temps universel.
Clémentine Pawlotsky : Bonsoir a tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. À la Une :
Le Liban. Journée de manifestation aujourd'hui à Beyrouth. Les protestataires dénonçaient la suspension de l'enquête sur l'explosion qui a fait plus de 200 morts, le 4 août 2020, dans la capitale.
Aux États-Unis, Joe Biden sous pression. Le président américain tente de faire passer son vaste programme de relance économique, mais les élus de son propre camp se déchirent sur le sujet.
La Russie en colère. Moscou accuse Berlin d'être responsable du blocage de deux comptes de la télévision russe Russia Today sur YouTube. Les autorités allemandes rejettent ces accusations.
Et puis en France, le marché parallèle du tabac coûte cher. Il fait perdre près de 3 milliards d'euros à l'État chaque année.
-----
CP : Journée de colère au Liban. Des centaines de personnes ont manifesté aujourd'hui devant le palais de justice. Cette manifestation fait suite à la suspension de l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020. Ce jour-là, des centaines de tonnes de nitrate d'ammonium ont explosé. Une partie de la capitale a été détruite et plus de 200 personnes sont mortes. Depuis, l'enquête patine, c'est-à-dire qu'elle n'avance pas vraiment. Les dirigeants politiques se cachent derrière leur immunité. Et hier, le juge chargé de l'enquête a dû suspendre ses investigations. Un ex ministre soupçonné d'être impliqué dans le drame a porté plainte contre lui. Les familles des victimes se sont donc réunies aujourd'hui pour apporter leur soutien au juge Tarek Bitar, et demander une nouvelle fois justice. Reportage de Noé Pignède.
Devant le palais de justice de Beyrouth, des centaines de personnes manifestent leur soutien au juge Tarek Bitar. Comme Nadine, 56 ans, tous dénoncent les ingérences de la classe politique libanaise, dans l'enquête sur l'explosion du port. En cause, Nouhad al-Machnouk, député et ministre de l'Intérieur au moment des faits, qui devait être entendu dans le cadre de l'enquête. Pour échapper à la justice, il a porté plainte contre le juge Tarek Bitar, le forçant à suspendre temporairement les investigations. Un plus loin, Rita, qui porte le portrait d'un de ses amis morts dans l'explosion, demande elle aussi l'aide des institutions internationales. Une demande relayée auprès des Nations unies par des ONG et des associations de victimes il y a deux semaines, qui reste pour l'instant sans réponse.
CP : Et sachez par ailleurs que les États-Unis et le Qatar ont annoncé des sanctions contre un réseau financier lié au Hezbollah. Ses membres sont accusés d'avoir envoyé des dizaines de millions de dollars au mouvement chiite libanais.
Aux États-Unis, mission difficile pour le président Joe Biden. Son propre camp politique, le camp démocrate, se déchire autour de son gigantesque programme de relance économique. Or, le temps presse. Si le Congres n'adopte pas un nouveau budget pour le gouvernement d'ici à jeudi soir, minuit, les fonds publics pourraient être coupés et le gouvernement paralysé. C'est ce qu'on appelle le « shutdown ». Alors, Joe Biden arrivera-t-il à faire passer son plan ? Écoutez l'analyse d'Élisabeth Vallet, directrice de l'Observatoire de géopolitique à la chaire Raoul-Dandurand au Canada.
(Transcription manquante)
CP : Élisabeth Vallet, directrice de l'Observatoire de géopolitique à la chaire Raoul-Dandurand au Canada, jointe par Christophe Paget.
Toujours aux États-Unis, une mauvaise nouvelle pour la biodiversité. 23 espèces se sont définitivement éteintes. Ce sont les autorités américaines qui l'annoncent. Parmi ces espèces disparues, il y a par exemple le pic à bec ivoire, un des oiseaux les plus majestueux d'Amérique, il n'a plus été revu depuis 1944. Des poissons d'eau douce ont également disparu, des espèces de moules ou encore une plante. Les services fédéraux affirment que ces disparitions sont liées à l'activité humaine.
L'Union européenne va envoyer des observateurs au Venezuela, pour les élections municipales et régionales du 21 novembre. Bruxelles l'a annoncé aujourd'hui. Ça faisait 15 ans que ça n'était pas arrivé. Selon le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, la mission évaluera tous les aspects du processus électoral. Elle proposera aussi des recommandations pour améliorer les futures élections.
Dans l'actualité également, la colère de la Russie. La plateforme de vidéo YouTube a bloqué hier deux comptes en allemand de la télévision russe RT. Moscou soupçonne Berlin d'être responsable de cette décision. Le Kremlin menace même YouTube et les médias allemands installés en Russie de représailles. De son côté, le gouvernement allemand dément toute responsabilité. Correspondance de Pascal Thibault.
« Il ne s'agit d'une mesure prise par le gouvernement allemand ». Le porte-parole d'Angela Merkel a à la mi-journée mis en garde la Russie contre d'éventuelles représailles contre des médias allemands. Pour Berlin, la décision de suspendre deux comptes du programme allemand de la chaine russe RT a été prise par YouTube sans intervention des pouvoirs publics. Le site de vidéos de Google a bloqué hier soir deux chaînes de RT leur reprochant la diffusion de fausses informations sur le coronavirus. Ce matin, Moscou parlait d'un « acte de censure » et menaçait de suspendre YouTube en Russie si la suspension des comptes n'était pas levée. Des menaces ont été également été formulées contre des médias allemands. La rédactrice en chef de RT a parlé de « guerre des médias » et plaidé pour des représailles contre les bureaux des chaînes publiques allemandes en Russie. Ça n'est pas la première fois que le ton monte entre Berlin et Moscou. Au printemps, la décision de banques allemandes de fermer les comptes de RT avait provoqué la colère du Kremlin. La chaîne tente de se développer en Allemagne, mais n'a pu obtenir une autorisation pour sa diffusion en raison de ses liens avec le pouvoir russe. RT a cherché à contourner cette difficulté en déposant une demande similaire au Luxembourg, là aussi sans succès.
CP : Diplomatie toujours. L'Algérie convoque l'ambassade de France à Alger. Une convocation pour protester contre la décision de Paris de réduire le nombre de visas accordés aux ressortissants algériens. Une mesure qui concerne également le Maroc et la Tunisie.
On reste en France où le marché parallèle du tabac fait perdre près de 3 milliards d'euros par an au fisc. C'est le résultat d'une étude parlementaire conduite par la « mission d'information sur la consommation de tabac et le rendement de sa fiscalité ». Les parlementaires ont pu, grâce à la hausse spectaculaire des ventes de tabac observée chez les buralistes durant le confinement, quantifier, c'est-à-dire calculerle manque à gagner pour l'État. Patricia Lecompte.
Le confinement des mois de mars à mai 2020 conjugué à la fermeture des frontières jusqu'en juin 2020 ont stoppé le trafic de tabac et mis en lumière l'importance de ce marché souterrain. Privés de leur tabac de contrebande, les consommateurs se sont approvisionnés chez les buralistes, qui ont récupéré l'intégralité du marché. Selon le rapport parlementaire les volumes de tabac écoulés illégalement en France correspondent à près de 17% de la consommation totale de tabac, un chiffre qui augmente jusqu'à 29% dans les régions frontalières, où les trafiquants s'approvisionnent dans les pays voisins à des coûts moins élevés. Cette étude en temps réel montre une hausse des ventes de cigarettes de près de 9% et de 32% pour le tabac à rouler, soit une perte fiscale annuelle pour l'État de 2 milliards et demi à 3 milliards d'euros, pour la sécurité sociale d'environ 2 milliards 400 millions d'euros , et pas loin de 600 millions d'euros de TVA non recouvrée. Pour y remédier, les parlementaires proposent entre autre une harmonisation de la fiscalité européenne sur le tabac, ou encore une traçabilité des achats réalisés par des ressortissants d'un autre pays de l'Union européenne, dépassant les quotas d'importation.