Le Journal en français facile du jeudi 1er décembre 2022
Radio France Internationale 16 h, temps universel, 17 h à Paris. L'heure de votre Journal en français facile.
facile.
Adrien Delgrange. Avec Nicolas Feldmann, ravi de vous retrouver pour cette nouvelle édition.
Bonjour Nicolas, bonjour Adrien, bonjour à tous !
Nous sommes le jeudi 1ᵉʳ décembre 2022.
Au sommaire de cette édition : Le Mondial de foot. En ce moment deux matchs c'est la mi-temps Canada, Maroc. Le Maroc mène 2/1 un contre les Canadiens et puis match nul à 0 à 0 un entre la Croatie et la Belgique.
Deuxième jour de la visite d'État d'Emmanuel Macron aux États-Unis.
Les autres titres, pour tenter de calmer la colère des Chinois, les autorités semblent alléger, assouplir les restrictions liées au covid.
Et puis enfin en France, les médecins libéraux demandent à être mieux payés. Voilà pour les titres. Soyez les bienvenus!
Comme tous les ans, le 1ᵉʳ décembre est synonyme de journée mondiale de lutte contre le sida. Une maladie Nicolas qui tue toujours autant. 650 000 personnes sont mortes l'an dernier du sida, selon l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé. L'occasion de rappeler que la prévention, les précautions à prendre restent d'actualité pour lutter contre le sida, qu'on appelle aussi le VIH. Ecoutez le témoignage de ce jeune séropositif contaminé par le virus du sida. Il s'est livré au micro RFI d'Aram M'bengue
2018.
En 2018, Emmanuel Bodoignet a 22 ans et travaille à l'Assemblée nationale comme assistant parlementaire. Une fierté pour ce jeunes issus d'un milieux populaires. Jusqu'au jour où il apprend qu'il est contaminé VIH. Pourtant, deux ans avant, il avait demandé la PREP, un traitement pré-exposition qui empêche d'être infecté.
« En effet, en 2016, j'ai entendu parler de la PREP. J'ai demandé un entretien à l'hôpital et on m'a dit que je ne faisais pas partie des personnes les plus exposées parce qu'en fait, je n'avais pas beaucoup de rapports sexuels. Je n'avais jamais eu IST et donc, très naïvement, j'ai pensé que je n'étais pas concerné par l'épidémie de sida, même si j'étais un homme gay, un jeune homme gay à Paris. Je me suis dit je ne suis pas concerné. Et la preuve en est, c'est que deux ans plus tard, j'étais séropositif, donc ça peut vraiment arriver à tout le monde. »
Et en janvier 2018, le jeune homme apprend qu'il a effectivement le sida.
« C'est une date qu'on oublie pas. C'est le 5 janvier 2018 où j'ai reçu un SMS d'un compagnon qui m'a dit "Je suis à l'hôpital, je pense qu'il faudrait que tu te fasses dépister". Là, on m'explique que je suis séropositif et quelques jours plus tard, je reviens à l'hôpital et on m'explique que je suis en stade sida parce que ça fait plusieurs mois, plusieurs années, peut-être que le VIH est en moi et que je ne me suis pas fait dépister assez tôt. »
Depuis lors, Emmanuel Bodoignet ne cesse de témoigner pour sensibiliser sur l'importance de se faire dépister, car le dépistage précoce et la mise sous traitement antirétroviraux permettent de baisser la charge virale dans l'organisme et de ne plus transmettre les virus du sida.
Reportage d'Aram M'bengue. Pékin, Shanghai, Wuhan ou encore Canton. Dans toutes ces villes, des milliers de Chinois ont exprimé ces derniers jours leur ras-le-bol contre les autorités. Des milliers de Chinois ont manifesté leur colère un peu partout dans le pays, excédés, énervés par des confinements à répétition, des privations de liberté ou encore des tests pour savoir s'ils ont ou pas le covid. Des tests pratiqués presque tous les jours. Surpris par l'ampleur de la colère, le gouvernement chinois a annoncé quelques allégements concernant les restrictions. Mais aussi le gouvernement veut accélérer la vaccination, notamment chez les plus âgés, chez les seniors. Mais pas sûr que les Chinois acceptent. Nombre d'entre eux sont réticents, réfractaires à l'idée de se faire vacciner. C'est l'analyse d'Emmanuel Véron. Il est spécialiste de la Chine et enseignant à l'INALCO.
« On a une réticence majeure d'un certain nombre de Chinois à travers tout l'ensemble de la Chine, à se faire vacciner parce qu'ils n'ont pas confiance précisément dans les vaccins chinois et ils ont peur qu on leur inocule quelque chose qui les rendent malade plus qu ils ne les protègent. Donc on a à la fois une réticence et le pouvoir de faire face à ça. Le pouvoir de s'organiser vis-à-vis de ça, et ce qui explique en partie en plus de l'inefficacité du vaccin pour protéger contre le Covid-19, qui explique en partie le relatif faible taux de vaccination sur l'ensemble du pays, qui rappelons-le, a un milliard deux, un milliard trois. »
1,2 milliard 1,3 milliard d'habitants, telle est la population de la Chine. C'était Emmanuel Véron, Il est enseignant. Il répondait aux questions d'Heike Schmidt. RFI à Paris, 17 h 05, RFI. À Port-au-Prince, 11 h 05. Avec ce nouveau massacre, cette nouvelle tuerie en Haïti, le carnage a eu lieu en pleine nuit dans la ville de Cabaret, située à une soixantaine de kilomètres au nord de la capitale, Port-au-Prince. Stéphanie Schueller bonjour ! Bonjour Adrien. Les membres d'un gang armé, des bandits, ont tué douze personnes.
Oui, Il y a quelques jours, la police et les habitants de Cabaret avaient chassé les gangs armés de cette localité. Mais dans la nuit de mardi à mercredi, les criminels ont été de retour. Selon le maire de Cabaret, les membres du gang ont agi avec une très « grande cruauté ». Ils ont assassiné au moins douze personnes, ils ont brûlé certains de leurs cadavres et ils ont également mis le feu à plusieurs maisons. Cabaret et d'autres communes voisines sont régulièrement attaquées par des gangs armés. Pourquoi ? Et bien parce que ces localités se situent autour d'un carrefour stratégique. Ce carrefour relie la capitale Port-au-Prince aux cinq départements du nord d'Haïti. Depuis des semaines, les criminels empêchent la libre circulation des personnes et des biens à cause de ces gangs. L'un des grands ports du pays et d'importantes entreprises dans la zone ne peuvent plus fonctionner normalement. Début octobre, le gouvernement haïtien avait demandé de l'aide, à savoir une assistance internationale pour résoudre cette crise sécuritaire. Mais cet appel n'a pas encore été suivi d'effet.
Stephanie Schuller dans le Journal en français facile. Le pape François ira bientôt sur le continent africain. Le représentant des catholiques dans le monde se rendra en RDC, République démocratique du Congo et au Soudan du Sud du 31 janvier au 5 février 2023.
Le Journal en français facile.
En France, une grève des médecins libéraux, aujourd'hui. Les médecins libéraux travaillent dans le secteur privé. Ils ne perçoivent pas d'argent de la part de l'État. Ces professionnels de santé demandent le doublement du tarif de la consultation. Ils veulent que la consultation d'un patient passe de 25 à 50 euros. Pour les syndicats, cette augmentation permettrait d'attirer, de faire venir dans cette profession de nouveaux jeunes, sachant qu'en France, nous manquons de médecins.
Et puis, à la page Culture Adrien, une initiative inédite. Elle vient de l'Opéra national de Paris. L'idée est de créer une sorte de pont, un pont artistique entre Paris et Cayenne afin de détecter de jeunes talents guyanais.
Reportage Carmen Lunsmann.
Devenir chanteuse lyrique ou danseur classique en Guyane, c'est quasiment mission impossible, même en 2022. Pour se professionnaliser, il faut chercher sa formation et son diplôme ailleurs. Un constat qui a incité l'Opéra de Paris et la directrice de son académie, Myriam Mazouzi à lancer l'opéra en Guyane.
« L'idée de ce projet est née en 2018. C'était après les émeutes de 2017 en Guyane. Et ce que j'ai compris de ces manifestations, c'était un cri, un besoin, une demande sur la question de l'égalité des chances. »
Pour ouvrir des portes aux jeunes talents en Guyane. l'Opéra de Paris et son ballet proposent une trentaine d'ateliers de danse classique contemporaine et de chant lyrique, menés entre autres par la mezzo-soprano française Marie-Andrée Bouchard-Lesieur.
« Moi, ça me tenait à coeur de pouvoir dire aux Guyanais que l'opéra, c'est pour tout le monde et aussi pour vous. Mais pour pouvoir donner envie aux jeunes de travailler la voix lyrique, il faut qu'ils aient une idée de ce que c'est. Et entendre une voix lyrique en vrai, ça n'a rien à voir à côté des enregistrements. »
« Et ensuite, on va mettre en place le programme "Opérapprentis" à partir du mois de janvier, qui s'adresse aux jeunes adultes qui peuvent avoir des métiers dont ils pensent qu'ils sont éloignés de l'opéra et en réalité, vont découvrir que nous avons des mécaniciens, des tapissiers, des esthéticiennes. On dit toujours à l'Opéra de Paris qu'on a 100 métiers. Donc c'est aussi ce miroir qu'on va leur tendre. »
L'Opéra en Guyane, un projet initié par l'Opéra de Paris pour susciter et soutenir des vocations artistiques des jeunes Guyanais. Ainsi se referme ce journal en Français facile. Merci à vous de l'avoir écouté. Pour rappel, rendez-vous du lundi au vendredi pour le retrouver en direct sur RFI à 16 heures temps universel.