RFI Le journal en français facile 25 janvier 2023
Radio France Internationale. Il est 17 heures à Paris, 16 heures en temps universel.
Le journal en français facile.
Marion Cazanove. Bienvenue dans cette nouvelle édition du journal en français facile, journal que j'ai le plaisir de présenter avec Anne Cantener. Bonjour Anne !
Bonjour Marion, bonjour à tous. À la une de cette édition :
Les soldats français quitteront le Burkina Faso d'ici un mois. C'est ce que déclare le ministère français des Affaires étrangères, selon l'AFP.
L'Allemagne accepte finalement de livrer ses chars Leopard à l'Ukraine. Des chars très perfectionnés que réclamait depuis longtemps le gouvernement ukrainien.
Et puis, nouvelle journée de manifestations au Pérou. Des milliers de Péruviens réclament le départ de la présidente Dina Boluarte. Elle appelle à une trêve nationale.
La France va retirer ses soldats du Burkina Faso d'ici un mois. Le ministère des Affaires étrangères français a bien reçu la demande formulée par les autorités de transition. Selon l'AFP, le Quai d'Orsay affirme que le délai d'un mois demandé par Ouagadougou sera, Sidy Yansané, bien respecté.
Oui, d'après l'AFP qui cite une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, la France aurait reçu hier des autorités burkinabè la demande de retrait de ses troupes déployées dans le pays. La diplomatie française précise avoir reçu formellement la dénonciation de l'accord de 2018 relatif au statut des forces françaises au pays des hommes intègres. « Nous respecterons les termes de cet accord en donnant suite à cette demande », aurait souligné le ministère français des Affaires étrangères, cité par l'AFP. La France dispose donc d'un délai d'un mois pour opérer le retrait de ses militaires, un mois à compter de la réception de la demande burkinabé, c'est-à-dire hier. L'annonce d'un départ des troupes françaises avait d'abord commencé de façon confuse. Pour rappel, samedi dernier, c'est l'agence d'information burkinabè qui soutenait les autorités de transition avaient dénoncé cet accord. Sauf qu'il n'y avait aucun document officiel pour confirmer cette dénonciation. Le président français Emmanuel Macron, dimanche, avait donc dit attendre la confirmation officielle de la part du président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré. Ça semble être chose faite aujourd'hui d'après l'AFP.
Précisions en direct signées Sidy Yansané.
Des chars allemands Leopard bientôt sur le front en Ukraine.
Après des jours d'hésitation, l'Allemagne a finalement donné son accord pour livrer ces chars lourds à l'armée ukrainienne. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit au chancelier allemand être sincèrement reconnaissant. L'Ukraine est persuadée que ces chars vont changer la donne, faire la différence, puisqu'il s'agit de chars perfectionnés très puissants, qui résistent aussi très bien aux mines. Olaf Scholz, le chancelier, expliquait tout à l'heure aux députés allemands pourquoi il a finalement décidé d'envoyer ses Leopard à l'Ukraine. À Berlin, Nathalie Versieux.
Olaf Scholz ne veut pas céder aux pressions de l'extérieur. Il est convaincu que l'Allemagne ne doit pas s'isoler face à la Russie pour les livraisons d'armes. Il a donc attendu le soutien des Américains pour livrer ses chars de combat Leopard à Kiev. Devant le Bundestag, la chambre du parlement allemand. Le chancelier a précisé ce midi son point de vue à ce sujet.
« Nous devons toujours nous assurer que nous faisons ce qui est possible et nécessaire pour soutenir l'Ukraine, tout en évitant une escalade de la guerre entre la Russie et l'Ukraine qui mènerait à une guerre entre la Russie et l'OTAN. Et ce principe, nous allons toujours continuer à l'appliquer. C'est pourquoi il est bon et nous l'avons fait délibérément, que nous ayons progressé pas à pas sur ce dossier. C'est un principe que nous continuerons à appliquer à l'avenir. C'est le seul principe qui, dans une situation aussi complexe, garantisse la sécurité de l'Allemagne et de l'Europe. »
L'annonce des livraisons prochaines de quatorze chars lourds Leopard est accueillie avec soulagement en Allemagne. Les premiers chars d'assaut ne devraient toutefois apparaître sur le terrain que dans trois ou quatre mois, le temps nécessaire pour former les soldats ukrainiens qui utiliseront ces matériels très sophistiqués. Nathalie Versieux, Berlin, RFI.
Et non seulement l'Allemagne va envoyer ses chars Leopard, mais d'autres pays; qui possèdent eux aussi des chars de ce type, pourront en envoyer à l'Ukraine.
Et dans ce contexte, la ville d'Odessa est reconnue par l'Unesco.
Cette ville portuaire du sud de l'Ukraine, sur les bords de la mer Noire, vient d'être inscrite au patrimoine mondial en péril de l'Unesco, surnommée la perle de la mer Noire. Elle est réputée notamment pour son architecture du XIXᵉ siècle, par exemple, pour l'escalier Potemkine, un gigantesque escalier qui est considéré comme l'entrée de la ville. Depuis le début de la guerre en Ukraine, Odessa a été à peu près épargnée, même si elle a été visée plusieurs fois par des bombardements russes.
Le Pérou va vivre une nouvelle journée de manifestations aujourd'hui. Hier encore, des milliers de personnes ont défilé, notamment dans les rues de Lima, la capitale. Depuis plus d'un mois et demi, ils demandent la démission de la présidente Dina Boluarte. Elle est arrivée au pouvoir après l'arrestation et la destitution de Pedro Castillo. Dina Boluarte, qui a appelé à une trêve nationale, c'est-à-dire à à un arrêt temporaire des manifestations.
Mais sans succès donc, puisque les Péruviens continuent de protester. Juliette Chagnon a rencontré des manifestatants à Lima.
C'est la deuxième grande marche en moins d'une semaine. Sur les pancartes des manifestants, toujours les mêmes revendications :
« On a fait des marches pacifiques. Toutes les semaines on en fait. Et pour le moment, pas de réponse. Nous allons continuer jusqu'à ce que Dina Boluarte renonce, que le congrès ferme. »
[...]
Dans le cortège, des partis politiques, des syndicats, des étudiants, des dizaines de délégations du sud et du centre du pays. L'appel à la trêve de la présidente Dina Boluarte, en début d'après midi, n'a pas calmé les esprits. Wilfredo vient de Puno, à deux jours de route de Lima.
« Rien de ce que fait Dina Boluarte ne pourra réparer les morts causées par son gouvernement. Elle dit qu'elle veut dialoguer. Mais regardez comme on nous accueille ici quand on vient dialoguer avec tous ces policiers. »
Wilfredo logeait sur le campus de l'Université San Marcos, évacué violemment par la police ce week-end. Il a passé, avec 200 autres personnes, plus de 24 heures en garde à vue.
« Malgré la détention que j'ai connue, malgré nos droits qui ont été bafoués, on est revenus avec toujours la même volonté d'atteindre notre objectif. »
Près de 7000 policiers ont été déployés mardi en centre-ville. En fin d'après midi, quelques heurts ont éclaté avec les manifestants. La police a répliqué avec de nombreux tirs de gaz lacrymogènes. Juliette Chaignon, Lima, RFI.
Ce journal en français facile nous emmène à présent en Inde, Marion, où un documentaire été censuré, c'est-à-dire interdit.
C'est un documentaire de la BBC, une chaîne de télévision britannique, il est interdit car il évoque la possible responsabilité du Premier ministre Narendra Modi dans les pogroms anti-musulmans de 2002 dans l'État du Gujarat, dont il était le gouverneur. Le gouvernement indien a supprimé tous les liens Internet qui permettent de visionner, de regarder ce documentaire. Mais dans les universités et dans les États dirigés par l'opposition, des projections sont organisées pour contrer cette censure. Sébastien Farcis, il y en a eu par exemple hier dans l'une des plus grandes universités du pays.
Dans la grande université de Jawaharlal Nehru, à New Delhi. l'Union syndicale des étudiants avait annoncé qu'ils projetteraient le premier épisode du documentaire controversé de la BBC. La rectrice n'avait pas donné la permission et l'électricité a même été coupée lundi soir dans tout le campus pour les en empêcher. Mais cela ne les a pas découragés, raconte Sai Balaji, président du syndicat AISA.
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« Nous avons demandé aux étudiants de prendre leur ordinateur et nous avons partagé le film avec eux. Ce n'était donc pas une projection publique, mais un visionnage public, ce qui est légal car le film n'est pas interdit en Inde. »
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Environ 400 étudiants ont donc regardé le documentaire assis dehors dans le noir et malgré le caillassage des étudiants du syndicat de droite. Un message politique :
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« Nous refusons la censure et les étudiants veulent savoir de quoi le gouvernement a tellement peur dans ce documentaire. Ce qui est raconté est la vérité. Ces pogroms ont eu lieu et le parti du BJP se vante d'en être responsable pour attirer les votes hindous. »
D'autres universités ont montré le documentaire et au Kerala, tenu par l'opposition, il a même été diffusé dans la rue. Le gouvernement fédéral affirme, lui, que c'est un film de propagande qui peut provoquer des troubles communautaires. Sébastien Farcis, New Delhi RFI.
C'est la fin de ce journal en français facile. Un journal à réécouter sur le site françaisfacile.rfi.fr où vous trouverez également tous les jours des exercices pour perfectionner votre français. Il est 17 heures 10 à Paris.