L'EXPÉRIENCE DE MILGRAM - La soumission à l'autorité 📏 (2)
la situation de le faire ou de ne pas le
faire
quand on parle au conditionnel c'est
qu'on n'est pas en mesure de parler à
l'indicatif
et cette attitude qui consiste à
dénoncer à juger à s'offusquer de ce que
la plupart des personnes obéissent à
l'autorité bien c'est déjà en soi un
comportement problématique
un comportement de spectateurs
spectateurs qui distribue les bons et
les mauvais points sans essayer de
comprendre la nature du phénomène qui
est mis en évidence dans cette
expérience
comprendre ce que les résultats de cette
expérience nous dise
parce que finalement quand on dit que
nous à la place du professeur on aurait
réagi autrement qu'on aurait mis un
terme à l'expérience qu'on aurait fait
prévaloir notre conscience morale mais
quand on fait ça on fait exactement la
même chose que le cobaye qui obéit
de la même façon que le cobaye et lutte
sa responsabilité en la reportant sur
l'autorité scientifique on élude notre
propre responsabilité en la reportant
sur une affirmation qu'on est incapable
de prouver
cette expérience ne doit pas nous
conduire à juger l'être humain mais à le
comprendre
comprendre ce qui a fait que 65% des
sujets ont obéi
et donc c'est ce qu'a essayé de faire
1000 g il a étudié ce phénomène il en
arrive à la conclusion que l'obéissance
était une tendance sociale générale liée
à l'intégration dans un système
hiérarchique
l'idée c'est de dire qu'il existe dans
la plupart des groupes une hiérarchie
une hiérarchie perçu comme légitime
parce que nécessaire au fonctionnement
du groupe avec à sa tête une ou des
autorités parce qu'attention c'est très
important précisé qu'il ya une
distinction à faire entre une autorité
perçu comme légitime et notorité perçu
comme illégitime
on aura beaucoup plus de facilité à
obéir à une autorité perçu comme
légitime qu'à obéir à une autorité qu'on
ne reconnaît pas et je mets de côté le
cas de la contrainte physique
mais pour faire une analogie très simple
supposons que votre meilleur ami dans
lequel vous avez confiance vous demande
de lui rendre un service et que ce
service implique que vous fassiez
quelque chose qui vous met en danger
peut-être que vous allez refusé
peut-être que ça lui répondre non désolé
mais je ne te rendrait pas service
une chose est sûre c'est que vous allez
réfléchir
comme on dit même si vous refusez vous
accordez à votre meilleure amie
suffisamment de crédit pour prendre le
temps d'analyser sa demande
pour prendre le temps de la considérer
peut pas faire comme si ça n'avait pas
d' influence
pas faire semblant de croire que la
confiance que vous placez dans une
personne n'a aucune influence dans votre
décision de satisfaire ou pas l'une de
ces demandes
ça joue
sûr que ça joue
et bien sûr que vous aurez beaucoup plus
de facilité à satisfaire la demande de
votre meilleur ami qu'à satisfaire la
demande d'un inconnu croisé dans la rue
ce que je veux dire par là c'est que
notre degré d'obéissance à une demande
quelconque est influencé par le crédit
que l'on place dans celui dont émane la
demande
un scientifique en blouse blanche qui
vous accueille dans un laboratoire qui
fait partie d'une équipe
autrement dit qui s'intègre parfaitement
dans le système hiérarchique sociale il
est normal de le considérer a priori
comme digne de confiance
ça ne veut pas dire qu'il est normal de
faire absolument tout ce qui nous
demandera bien sûr que non mais ça veut
dire qu'il est normal que cela crée un
conflit
un conflit intérieur un conflit
intérieur entre votre conscience morale
et votre certitude d'être face à une
autorité légitime
anne autorités dans laquelle vous pouvez
placer du crédit
je rappelle que crédit credo en latin ça
veut dire croire
donner du crédit ça veut dire donner des
raisons de croire
tollé des raisons de faire confiance
un scientifique qui vous demande de
poursuivre l'expérience et qui ajoute
qu'il prend toute la responsabilité des
conséquences ça vous incite à ne pas le
considérer comme un simple malade mental
qui vous demandent de torturer un
innocent
donc il est normal qu'il y ait conflit
moral conflit entre le sentiment de
faire quelque chose de mal faire
souffrir à l'innocent et la conviction
profonde qu'une autorité scientifique ne
peut pas nous demander de faire quelque
chose de cruel
parce que si on ne peut pas faire
confiance à un scientifique autrement
dit si on peut pas se fier à un
représentant légitime de l'autorité et à
ce moment là c'est notre confiance dans
les structures mêmes de la société qui
s'évapore
à ce moment là on peut plus avoir
confiance en personne
vous comprenez
sujet qui envoie les décharges il est
bien conscient que ce qu'il fait n'est
pas normal
il est bien conscient que ça ne se fait
pas et pourtant il est en train de le
faire
bien qu'il ya une raison
qu'il y ait une explication
si le sujet ne voit pas l'explication
même s'il persiste à trouver ça anormal
il a en lui une confiance dans les
structures de la société tels qu'ils ne
peux pas croire qu'on lui demande de
commettre un acte répréhensible
un acte condamnable sur le plan moral
alors vous allez me dire c'est une
conception bien naïve comment croire que
des représentants de l'autorité ne
puisse pas nous demander de faire
quelque chose d' illégitime
bien sûr que c'est naïf
sûr que ça participe d'une vision
angélistes de la société
on est bien d'accord
il faut bien aussi tuer que pour la
plupart des gens nous vivons dans une
société qui fonctionne selon des règles
et des principes une société bâtie sur
des structures parmi lesquels la
confiance
sans confiance pas de vie sociale
possible je ne parle pas de la confiance
qui consiste à laisser sa porte ouverte
contre on part travailler ou à laisser
ses clés de voiture sur le contact
on parle de la confiance qui fait que
quand vous allez chercher votre baguette
chez le boulanger vous ne présuppose et
pas que votre baguette est empoisonné
on parle de la confiance qui fait que
vous ne soupçonnez pas votre facteur de
lire votre courrier
c'est cette confiance là qu'on parle
la confiance comme condition de
possibilité de la coexistence sociale
et le fait de ne pas prendre en compte
cette dimension de la confiance
nécessaire à la coexistence sociale
le fait de penser qu'il serait anormal
d'obéir à une demande émanant d'une
autorité perçu comme légitime
c'est ça qui est naïf
parce que saigner l'idée que l'individu
n'a pas une autonomie absolue
une autonomie morale absolue
certains d'entre vous doivent connaître
les caméras cachées de françois damiens
et que fait françois damiens dans ces
caméras cachées et la plupart du temps
il joue le rôle d'un agent social auquel
on accorde spontanément notre confiance
il va jouer le rôle d'un guichetier à la
poste va jouer le rôle d'un vendeur de
chaussures ou d'un réceptionniste
c'est à dire qu'il va jouer le rôle d'un
individu qui s'insère dans une structure
sociale
et donc quand il s'amuse à faire répéter
25 fois la même chose à un usager bien
l'usagé de bonne foi il va lui répéter
25 fois la même chose
et l'usager va bien entendu se rendre
compte qu'un problème s'en rendre compte
que la situation n'est pas tout à fait
normal
et pourtant il va malgré tout accepté
malgré tout joué le jeu joué le jeu de
la confiance sociale et l'être humain
est très fort quand il s'agit de croire
dans des raisons qui l'ignorent
être main très fort quand il s'agit
d'accepter de ne pas comprendre dans une
situation qui sort totalement des règles
conventionnelles
des règles qu'on s'attend à voir
appliquer dans la société
l'individu se dira si on sent des
conventions c'est qu'il ya une raison
je ne peux pas croire dans l'idée que
les structures sociales ne tiennent plus
donc j'accepte
j'obéis parce qu'il doit bien y avoir
une raison
cette attitude qui consiste à se rendre
compte que quelque chose n'est pas
normal mais à l'accepter au nom de la
confiance dans les structures sociales
c'est ce que j'appellerais un conflit
des paradigmes le conflit entre notre
représentation des structures sociales
et la réalité de la situation à laquelle
on fait face
et ce conflit peut conduire le sujet à
prendre le parti de la confiance dans
les structures de la société
et d'ailleurs appelé vous on disait que
le taux d'obéissance des sujets de
l'expérience de milgram tombé à zéro
pour cent quand le sujet percevez une
des cohérences de l'autorité c'est à
dire lorsque deux représentants de
l'autorité et met un désaccord et ça ça
confirme tout ce qu'on vient de dire
c'est à dire que quand françois damiens
joue le rôle d'un guichetier à la poste
et qu'il persécute un pauvre usagers là
il suffit que directeur de la poste
arrive et qui demande à françois damiens
que c'est que ce bordel qu'il demande à
quoi ils jouent à ce moment là vous
pouvez être certain que l'usager va se
rebeller
parce que la décohérence de l'autorité à
laquelle il sera en train d'assister ce
sera pour lui le feu vert à la
désobéissance
le feu vert à l'expression de son
autonomie moral
juger celui qui obéit et le qualifié de
sous c'est oublier un peu vite que nous
obéissons tous à des autorités
nous passons notre vie obéir
les employés obéissent à leurs patrons
le contribuable obéit au fisc
le soldat au colonel
bien rares sont ceux qui peuvent se
prévaloir de n'obéir à aucune autorité
et d'ailleurs remarquer que le jugement
que l'on porte sur ceux qui obéissent à
l'autorité curieusement on oublie de le
porter dans les situations où nous
sommes nous même en situation
d'obéissance
la question serait plutôt de savoir à
quoi obéit ton
est ce que c'est qu'une guerre
une guerre c'est une soumission massive
à une autorité
une guerre ça consiste à aller tué sur
ordre
tuer des personnes qu'on ne connaît pas
et de faire sans qu'on nous pose la
question de savoir si on trouve ça
légitime ou pas
et pourtant nous célébrons les héros de
guerre comme des modèles de courage
le problème n'est pas tant l'obéissance
que l'obéissance aveugle l'obéissance
aveugle c'est l'obéissance qui nous fait
abandonner notre discernement c'est
l'obéissance que nous ne remettons pas
en cause
c'est l'obéissance comme habitude comme
habitude sociale
et finalement on peut trouver beaucoup
plus de choses à reprocher au
conformisme social c'est-à-dire à la
soumission libre et consentie à des
normes à des codes que nous ne remettons
absolument pas en cause au quotidien
comme la soumission à la mode comme la
soumission à l'idéologie dominante
cette soumission du quotidien qui nous
rend aveugle à l'abandon notre
discernement
à l'abandon de notre libre arbitre le
conformisme social est d'autant plus
problématique qui n'est pas perçu de
manière consciente
contrairement à l'obéissance à une
autorité qui elle est consciente
dans le cas de l'obéissance à une
autorité un conflit des paradigmes
s'engage accompli des valeurs et des
représentations traverse l'individu
il est face à un dilemme
mais il a au moins conscience d'être
face à un dilemme
c'est parce que le conformisme social
est inconscient il n'est pas perçu comme
dangereux qu'il est d'autant plus
dangereux
parce qu'à travers le conformisme social
on abandonne notre capacité
d'insurrection
en 1961 s'est tenu le procès d'adolph
eichmann eichmann était un haut
fonctionnaire du troisième reich
il était responsable de la logistique de
la solution finale
après avoir échappé au procès de
nuremberg il a été retrouvé
capturé est condamné à mort à l'issue
d'un procès à jérusalem et la philosophe
hannah arendt s'est intéressé à son cas
s'est intéressé à son procès dont elle a
fait un compte-rendu un compte-rendu
dont une phrase est restée célèbre
une phrase dans laquelle ana rentes
évoque la banalité du mal
ce que cette expression signifiait et