La SLOW conclusion de TEDxParis 2017 | Haroun . | TEDxParis
Traducteur: Priscilla R. A. Relecteur: eric vautier
Ha ! Ha !
Bonsoir.
Ça va, vous allez bien ?
(Acclamations)
Ouais, super, super !
Je suis très content de faire la conclusion de ce TEDxParis
dans cette si belle salle qu'est le Grand Rex.
Je suis ravi d'être là même si c'est difficile d'intervenir
après toutes ces belles prises de parole,
surtout quand t'es humoriste...
Quand j'ai entendu la prise de parole de Rania
qui nous a parlé de son voyage de Syrie jusqu'en Europe,
j'ai mis de côté mes vannes sur les transports en commun...
(Rires)
Tranquille...
Mais je suis content de faire cette conclusion.
TEDxParis m'a dit :
« Fais une conclusion sur le thème 'Slow'
qui est le fait de prendre son temps, de renouer avec la vie...
Par contre, t'es gentil, t'as huit minutes. »
(Rires)
Chez TEDxParis, on se dit : « Des idées pour changer le monde
mais on n'a pas que ça à foutre. »
(Rires)
(Applaudissements)
On rigole bien.
J'ai bien aimé l'introduction de Michel
qui nous a parlé de l'accélération de nos vies avec l'arrivée de l'iPhone.
Mais je ne me sens pas vraiment concerné parce que je suis sur Android.
(Rires)
Mais c'est vrai que le Slow, c'est intéressant.
J'ai remarqué que le temps est relatif quand même dans notre monde.
Selon l'endroit où t'es, le temps n'est pas pareil.
Un jour, en Afrique, j'ai voulu savoir combien de temps
il me fallait pour aller à la plage en voiture.
On m'a dit : « Si tu peux rouler, même 15 minutes, c'est trop. »
(Rires)
J'avais l'impression d'être dans Matrix.
(Rires)
Mais le Slow est quand même un bon concept,
le fait de renouer avec le temps, de ralentir un peu nos vies.
Ils ont inventé le « Slow Food » par opposition à la « Fast Food ».
Les gens qui ont trouvé ce concept
n'ont jamais vécu un repas de famille française le dimanche.
(Rires)
(Applaudissements)
Ce genre de repas qui termine à 17h, mais le lendemain...
(Rires)
Tu sors de table, t'as vieilli.
(Rires)
Tu te remets en question, t'as l'impression d'avoir mûri.
T'es plus lucide, t'es plus lucide, hein !
Après le quatrième digestif de tonton déjà,
tu vois l'avenir, carrément.
T'es dans le canapé comme ça...
Qu'est-ce que tu fais ?
Je regarde ma descendance.
(Rires)
Il y a la « Slow TV » aussi.
La « Slow TV » parce que la télé va trop vite.
En Norvège, ils ont diffusé la transhumance des rennes
pendant une semaine.
(Rires)
Ça va loin quand même, non ?
Remarquez qu'en France, on n'a pas besoin de ça.
Pour la « Slow TV », on a Christine Angot.
Si, si, une interview de Christine Angot, c'est à peu près deux repas de famille.
(Rires)
C'est vrai que le Slow, c'est bien.
C'est bien de ralentir.
C'est bien de ralentir quand le moment est bon,
mais quand c'est difficile, t'as envie que ça passe plus vite.
Ouais, ouais...
Tout à l'heure, Agnès nous a parlé des slows dans les boums.
C'était bien, le slow, quand t'étais amoureux.
Mais quand tu danses avec la mauvaise personne, c'est long !
(Rires)
T'es là, t'as pas de conversation, t'attends...
T'es obligé d'écouter Lara Fabian.
Il y a tes potes qui se foutent de ta gueule.
Faut pas insister dans ces cas-là.
Trouve une échappatoire.
Désolé, mais je vais devoir y aller là...
J'ai oublié de mettre mon nom sur mon gobelet.
(Rires)
Dire qu'il y a des gens qui ont dansé des slows avec Christine Angot...
(Rires)
Ils ne sont même pas invités à TEDx.
(Applaudissements) (Rires)
Il y a un autre moment qui sera toujours long
sur lequel l'iPhone n'aura aucune prise,
c'est ce moment où t'as déjà dit au revoir et tu appelles l'ascenseur.
Hein ?
(Rires)
Tu sors de chez ton pote et dis :
« Super ton dîner ! La prochaine fois c'est chez moi. Allez, salut ! »
(Rires)
« Pourquoi il ne rentre pas chez lui ce con-là ? »
(Rires)
Voilà, c'est ce qu'on appelle un slow malaise.
C'était une belle soirée.
J'ai écouté un peu les prises de parole.
Celle sur le sommeil était intéressante.
Je suis pour.
Moi, je suis pour qu'on dorme plus.
Ouais, ouais, si, si...
Souvent, c'est vrai, ceux qui dorment peu se la pètent un peu.
On a tous un pote qui nous dit souvent :
« Ouais, je suis en jet lag là...
Je reviens d'Afrique du sud, c'était génial. »
Ouais, mais il n'y a qu'une heure de décalage.
(Rires)
« Ouais, mais tu comprends, en Afrique, le temps n'est pas pareil.
C'est une grandeur. Tout est grand là-bas.
Comme leur coeur d'ailleurs. »
Comme leur mines de cobalt aussi, qui permettent de créer de grands iPhone.
Tout est grand là-bas sauf les enfants exploités dans les mines.
Oh l'ambiance !
(Rires)
Qu'est-ce qu'on rigole !
On a parlé beaucoup d'innovation aussi, de futur... C'est plutôt sympa, ça.
Qui travaille dans des start-ups, par applaudissement ?
(Rires)
J'ai dit par applaudissement et il a levé la main.
(Rires)
C'est ça, le futur.
(Rires)
On est bien.
(Rires)
Non, en général, ils ne le disent pas trop.
Souvent ils ne travaillent pas vraiment dans une start-up.
La start-up est une manière sympa de dire que t'es au chômage.
(Rires)
Mais c'est la mode.
Macron adore les start-ups.
Il adore les start-ups.
Dans le documentaire sur lui, il dit :
« Mon équipe de campagne travaille comme une start-up. »
Ça veut dire quoi ?
Ça veut dire que tu ne paies pas les gens ?
(Rires)
(Applaudissements)
Ouais, on n'est pas payé mais on travaille en baskets,
on boit des smoothies aux épinards.
(Rires)
C'est sympa !
Moi j'en peux plus des start-ups hein...
Il y en a trop, trop...
Le pire, c'est celui qui dit :
« J'ai investi dans une start-up. »
Arrête, t'as prêté 100 euros à ton coloc,
(Rires) (Applaudissements)
lui, il a eu une idée en fumant un pét'
et il pense que c'est révolutionnaire
car son conseiller pôle-emploi l'encourage...
Mais bien sûr, Pierrick,
une appli qui géolocalise les prostituées, lance-toi !
T'es le prochain Mark Zuckerberg, ça se sent !
J'en peux plus des start-ups avec leurs innovations bizarres.
Il y a une appli qui te permet de vendre tes restes.
Vendre tes restes ? Ça, c'est novateur ça ?
Ça s'appelle la crevardise, ça.
(Rires)
Donner tes restes.
Pokémon GO apparemment, c'était révolutionnaire aussi.
Ça existe depuis longtemps en Birmanie.
Ça s'appelle les Rohingyas GO, attrapez-les tous.
Qu'est-ce qu'on rigole ?
Il y a une machine à jus hyper novatrice qui s'est vendue dans à la Silicon Valley.
Ils ont levé des millions de dollars pour ça.
C'est la nouvelle Nespresso du jus.
Il y a quatre tonnes de pression dessus.
Quatre tonnes !
Pour faire du jus ?
(Rires)
Quatre tonnes pour faire du jus ?
Une tonne, une main peut faire du jus, t'es au courant de ça ou pas ?
(Rires) (Applaudissements)
Les gens se disent :
« Quatre tonnes de pression,
je vais pouvoir faire des jus orange, fraise, parpaing ? »
(Rires)
Ils me fatiguent avec leurs start-ups.
Il y a des livres sur les start-ups à la Fnac.
Le rayon a considérablement augmenté car tout le monde en rêve.
T'as tous les livres, les conseils de Xavier Niel,
comment monter sa start-up, comment ubériser sa mère.
(Rires)
C'est quand même sympa.
J'ai l'impression que les start-ups,
c'est des gens qui cherchent des solutions pour des problèmes qu'on n'a pas encore.
(Rires)
Voilà, c'est la conclusion que je vais faire de cette soirée.
(Rires) (Applaudissements)
Vous avez l'air content, l'air d'avoir passé une bonne soirée.
Sans doute, vous êtes en train de vous dire :
« C'était une bonne soirée mais je me demande
s'il y a des restaus encore ouverts. »
Je vous vois, je vous vois.
Il y en qui se prépare à partir, pour ne pas faire la queue au parking.
C'est normal parce que ce serait dommage
de terminer au McDo du coin après une soirée TED.
(Rires)
Mais en même temps c'est le McDo qui ferme le plus tard.
C'est vrai que c'est sympa de vouloir changer le monde,
mais l'avantage d'un monde de merde, c'est qu'il reste des trucs pratiques.
Bonne soirée !
(Applaudissements)