L'imagerie mentale pour (re)muscler le cerveau et le corps | Aymeric GUILLOT | TEDxClermont (2)
Allons encore un peu plus loin.
Est-ce que nos pensées peuvent nous soigner ?
Vous vous en doutez, la réponse est oui,
et ce, à plus d'un titre.
Il est par exemple très facile de faire
des petits exercices relativement simples et rapides
pour se soustraire à la douleur et diminuer la sensation de douleur perçue,
en cas de blessure ou en cas de stimulation douloureuse.
Vous avez ici la schématisation d'un cerveau
d'une personne qui, lors d'une stimulation douloureuse,
est très sensible à la douleur - c'est le schéma de gauche -
et la même stimulation douloureuse qui se retranscrit, à droite,
par des activités très différentes chez une personne beaucoup moins sensible.
L'idée du travail mental derrière les exercices que l'on va proposer -
encore une fois des exercices très simples et très faciles d'accès -
c'est d'éteindre
cette matrice de l'activité neuronale qui reflète l'interprétation de la douleur,
et donc de se rapprocher de la configuration que l'on a à droite,
en quittant celle que l'on observe à gauche.
On peut aller encore un peu plus loin :
se soustraire à la douleur, c'est bien,
améliorer la récupération motrice, la récupération fonctionnelle,
limiter la perte de force ou d'amplitude articulaire,
c'est encore mieux.
Voici un exemple d'une étude faite
chez des patients qui ont subi une chirurgie réparatrice du genou,
suite à une rupture du ligament croisé antérieur.
Deux groupes ont été créés, un a suivi un travail mental,
un groupe a suivi un travail de thérapie classique -
les thérapies étaient les mêmes dans les groupes -
et vous voyez que l'activation musculaire enregistrée dans le quadriceps
des patients qui ont suivi le travail mental - en bleu -
remonte beaucoup plus vite que le groupe contrôle
qui s'est « contenté » de suivre la rééducation classique.
Ils sont repartis avec un niveau d'activation musculaire
significativement plus important à l'issue du protocole -
c'était une quinzaine de séances, donc quelque chose de relativement rapide.
Pris dans leur ensemble, ces résultats montrent
qu'il est possible, grâce à un travail mental
qu'il faudra intégrer le plus rapidement possible dans la prise en charge,
de réduire ou de limiter la perte de force
et la perte d'amplitude articulaire.
Là encore, c'est prodigieux,
et nous ne sommes que sur quelques petits exemples isolés.
Si certains d'entre vous sont encore en train de voir le chien
sur son vélo, tourner autour de moi,
ça va commencer à devenir inquiétant,
et il faudra peut-être en parler à la pause pour régler le problème.
Mais normalement, il n'est plus là.
Alors vous vous en doutez, ce travail nécessite
une rigueur et un contrôle permanents.
Il ne suffit pas d'imaginer pour transformer.
Il va falloir respecter des règles et des codes de pratique,
des consignes très précises, apprivoiser son mental.
Mais c'est quelque chose, encore une fois,
qui reste facile d'accès, qui reste peu coûteux,
et pas suffisamment intégré, reconnu ou pratiqué
alors même, je le répète, qu'on le fait tous quotidiennement et spontanément.
Pourquoi aller chercher des solutions onéreuses
dans des technologies de pointe que nous ne maîtrisons pas totalement
alors que nous avons déjà une grande partie des solutions en nous ?
Laissez place à votre imagination,
apprivoisez-la car elle est sans limite,
mais surtout, savourez-en les effets sans modération.
Merci beaucoup pour votre attention.
(Applaudissements)