2011 11 12 Portrait énergétique de l'UE 2sur2
dans un précédent numéro du dessous des
cartes nous avons dressé le portrait
énergétique de l'union européenne pour
comprendre comment les vingt-sept
répondent à leur grande demande en
énergie pour savoir qui consomment le
plus
tel secteur par rapport à tel autre et
ce portrait révèle en fait un grand
niveau de dépendance vis-à-vis des
fournisseurs extérieurs
eh bien c'est ce niveau de dépendance
que je voudrais évoquer aujourd'hui
voici une carte de l'union européenne à
27 avec ses voisins à l'est et au sud
regardons ce graphique il montre les
courbes de consommation et de production
énergétique de l'union et on voit bien
que ces deux courbes suivent des
tendances inverses
entre 2000 et 2009 la consommation
augmente alors que la production totale
d'énergie chute de trait et demi pour
cent en 2009 avec une production de 812
millions de tonnes d'équivalent pétrole
l'union européenne ne répond qu'à 43 %
de ses besoins
alors qu'on était à 53 % en 2000
donc ça signifie que l'union doit
importer plus de 56 % de l'énergie
qu'elle consomme et selon l'agencé
internationale de l'énergie
si les vingt-sept ne réagissent pas leur
dépendance vis-à-vis de l'étranger
pourraient atteindre 62 % dans 20 ans
alors cette dépendance énergétique
repose sur les différentes ressources
consommées de façon précise quelles sont
elles
le pétrole représente 38% des besoins
européens
le gaz naturel 25% le charbon compte
pour 15 et demi pour cent de la demande
le nucléaire 12% quant aux énergies
renouvelables géothermie hydraulique
solaire éolien marémotrice biomasse
elles répondent à presque 9 % de la
demande de l'union européenne donc
on fait le total on constate que les
énergies d'origine fossile
hier le pétrole le gaz le charbon compte
pour près de 80% de la consommation
l'union européenne or comme il y a peu
de pétrole et de gaz dans le sous sol
européen
l'union doit donc se tourner vers des
pays tiers pour s'approvisionner
parmi ces pays
la russie est le premier fournisseur
temps pour le pétrole que pour le gaz
on trouve ensuite la norvège qui
assurent près du quart des
approvisionnements de pétrole comme de
gaz l'algérie qui compte pour environ
11%
vient ensuite des fournisseurs moins
importants comme le qatar et la libye eh
bien ces cinq pays russie norvège
algérie qatar libye répondent à eux
seuls à plus de 65 % des importations
européennes de pétrole et près de 75 %
de celles de gaz naturel donc on le
déduit non seulement l'union européenne
est très dépendante de ses importations
et en plus elle est dépendante d'un
nombre réduit de pays ce qui la place en
face d'un vrai problème de sécurité
énergétique
alors pour mieux garantir à terme cette
sécurité
elle peut jouer sur trois leviers aussi
bien quantitatif que qualitatif
économiser l'énergie augmenté sa propre
production diversifiée les pays
fournisseurs
regardons maintenant en détail ces trois
possibilités
premier levier réduction de la
consommation promotion des économies
d'énergie avec un secteur ciblé en
premier les transports car d'industrie a
déjà entamé sa transition énergétique en
modernisant son appareil productif pour
réduire ses émissions de co2 et aussi
ses coûts face à la concurrence des pays
émergents deuxième levier d'indépendance
énergétique
l'augmentation de la production
intracommunautaire l'union possède un
certain nombre de gisements d'énergies
fossiles pétrole gaz charbon
mais ces gisements s'épuisent
l'augmentation de la production pourrait
se faire plus facilement
côté des énergies renouvelables et en
plus la stratégie d'indépendance
énergétique de l'union s'accorderait
avec sa politique environnementale
parce que dans le cadre de ce qu'on
appelle le paquet énergie climat adopté
en 2008
l'union a défini une série d'objectifs
chiffrés en matière énergétique
les états membres doivent parvenir d'ici
2020 a amélioré de 20% leur efficacité
énergétique à porter à 20% la part des
énergies renouvelables dans leur
consommation énergétique et à porter à
10% la part des biocarburants dans la
consommation de leurs véhicules à terme
cela devrait permettre à l'union de
réduire de 20% ses émissions de dioxyde
de carbone
ce paquet énergétique on a appelé trois
fois 20 semble à vrai dire hors de
portée pour de nombreux pays membres du
fait des conséquences de la crise
économique et budgétaire
l'union peut aussi miser sur la
technologie nucléaire qui est loin
d'être présent dans tous les pays de
l'union
le nucléaire à l'échelle communautaire
ne compte que pour 12 % du mix
énergétique mais sa part dans les
bouquets nationaux varient de façon
considérable on à 38% en france ou 10 %
seulement en allemagne
aujourd'hui on compte 143 réacteurs en
service dans l'union et cela représente
un tiers des réacteurs en activité dans
le monde
mais après la catastrophe de fukushima
en mars 2011
l'énergie nucléaire suscite encore plus
d'inquiétude et d'opposition ainsi les
italiens au terme d'un référendum
organisé à la mi juin 2011 ont rejeté à
une écrasante majorité le projet de
réactivation de leurs centrales
nucléaires qui avaient été mises à
l'arrêt en 1987 après la catastrophe
nucléaire de tchernobyl
de la même façon l'allemagne a
officiellement renoncé au nucléaire en
juin 2011
en votant l'arrêt progressif d'ici 2022
de tous ses réacteurs nucléaires
actuellement en service
elle va prendre le gaz comme énergie de
substitution et résultats elle va
émettre beaucoup plus de co2
autre possibilité pour augmenter la
production d'énergie en europe
l'exploitation des gaz de schiste le
sous sol de l'union on a beaucoup cette
exploitation pourrait répondre à la
majeure partie de la demande européenne
mais pour extraire ces gaz de schiste on
utilise la fracturation hydraulique de
la roche qui les emprisonnent cette
technique consomme énormément d'eau elle
est aussi particulièrement polluante
ce qui a amené la france à interdire la
récupération de ces ressources
conventionnelles de gaz d'autres états
membres multiplient les forages comme en
allemagne en autriche en hongrie en
pologne au royaume uni en ce faible mais
c'est l'opération pour l'instant sont
expérimental troisième levier
d'indépendance énergétique la
diversification des pays d'importation
commencé il ya plus de dix ans par un
rééquilibrage de la part des principaux
pays fournisseurs
entre 2000 et 2009 la part de la russie
dans les importations de gaz de l'union
européenne s'est réduite d'un quart sur
la même période la part du pétrole
algérien s'est réduite de presque moitié
l'effort de diversification a été
facilitée par la liquéfaction du gaz
naturel qui en facilite le transport des
contrats d'approvisionnement étaient
signées avec le turkménistan
les émirats arabes unis oman le nigeria
trinidad et tobago et même l'australie
mais pour l'heure ces livraisons restent
marginales et la russie joue toujours un
rôle central dans l'approvisionnement de
l'union européenne
alors pour s'affranchir de cette
dépendance russe la solution passe par
l'ouverture d'un corridor dans le sud de
l'europe
c'est à dire la construction de
pipelines contournant l'ukraine et la
biélorussie et reliant l'union
européenne directement à certains pays
riverains de la mer caspienne et le
tracé de ce corridor sud ne fait pas
consensus et plusieurs projets se
chevauchent et se concurrencent le plus
connu est le gazoduc nabucco qui aura
pour mission d'évacuer le gaz turkmène
et azerbaïdjanais à travers la turquie
vers le terminal gazier de baumgarten en
autriche
ce pape line pourra transporter 30
milliards de mètres cubes de gaz par an
mais au moment de l'ouverture du gazoduc
en 2017
l'union européenne ne pourra compter que
sur 10 à 12 milliards de mètres cubes
extrait du gisement azerbaïdjanais de
shah deniz 2 est bien un tel volume est
insuffisant pour rentabiliser le projet
nabucco
d'où l'importance d'accéder aux réserves
turques m et lorsque les conditions
techniques et politiques le permettront
à celle d'hier en est à celle d'irak
pendant ce temps là la russie développe
son propre corridor gazier nommé south
stream
justement pour contrecarrer le projet
européen du corridor sud
sept autres gazoducs russes contourne
l'ukraine en passant sous la mer noire à
destination de la bulgarie puis le tracé
se divise en deux pour desservir d'un
côté la grèce et de l'autre la roumanie
la serbie la hongrie la slovénie et
l'autriche et la russie est d'autant
moins disposés à se laisser contourner
que l'union européenne absorbe à elle
seule plus de 71 % des exportations
russes de gaz alors on voit bien qu'il
ya une grande diversité des situations
énergétique nationale
et c'est bien cela d'ailleurs qui rend
si difficile les politiques de
convergence en la matière simplement
l'union européenne dans dix ans
peut-être dans 20 ans pourrait peut-être
ne plus avoir le choix
d'abord il ya la réduction annoncée de
la disponibilité des ressources fossiles
ensuite il y à l'augmentation de la
demande en énergie des états émergents
et en développement
ensuite il ya les situations de
concurrence de plus en plus forte
vis-à-vis des fournisseurs
il est évident qu est un interlocuteur
unique serait préférable
et puis n'oublions pas qu'il y à cette
crise majeure de l'environnement avec
nos engagements à réduire les émissions
de co2 et à tendre vers l'utilisation
d'énergies renouvelables c'est à dire
non carbonées
alors sur ce thème géopolitique et
géoéconomique ou entre un grand nombre
de paramètres vous pouvez lire l'europe
en panne d'énergie aux éditions
descartes et compagnie et puis je vous
signale aussi une refonte complète du
site du dessous des cartes que vous
pouvez donc découvrir et même mieux que
ça utilisé sur arte.tv donc un nouveau 6
du dessous des cartes
et puis nous venons de sortir un nouvel
atlas aux éditions arte éditions est
tallandier itinéraire géopolitique