Qui contrôle le commerce international ?
[Musique]
aujourd'hui deuxième volet consacré aux
institutions de l'économie
internationale je me suis installé au
palais brongniart l'ancienne bourse de
paris est aujourd'hui je vais vous
parler de l'om c'est pour tenter de
comprendre comment fonctionne
l'organisation mondiale du commerce
on voit sur cette carte du monde les
états membres de l omc début 2011 soit
153 pays la fonction première de cette
organisation internationale qui siège à
genève est à la fois de faciliter le
commerce entre les pays et de le réguler
et comme aujourd'hui environ 90% des
flux commerciaux mondiaux se font entre
les états membres de cette organisation
on mesure à quel point l'om c est un
acteur international important
alors comment est ce que tout cela a
démarré
l'idée d'une organisation du commerce
régulatrice remonte à la fin de la
seconde guerre mondiale comme d'ailleurs
l'onu le fmi ou la banque mondiale
cette idée se fonde sur les théories
classiques du libre échange
dans la lignée des thèses de adams mais
tous ricardo mais elles sont comme
renforcé par la crise financière de 29
car en provoquant un retour au
protectionnisme des états la crise de 29
est analysée comme l'une des causes de
la deuxième guerre mondiale
donc l'idée qui prévaut alors et que
l'interdépendance économique peut être
une des manières de garantir des
relations pacifiques entre les états à
partir de 1947 les affaires commerciales
internationales sont d'abord encadrée
parce qu'on a nommé le gâte c'est à dire
l'accord général sur les tarifs
douaniers et le commerce
23 pays en sont signataires en 1948 mais
trois ne ratifieront pas l'accord et le
gart compte jusqu'à 128 pays en 1994
lorsqu'il est remplacée par une nouvelle
institution
l'organisation mondiale du commerce et
là aussi le nombre des états membres n'a
cessé d'augmenter passant de 136 en 1999
à 153 aujourd'hui en 2011 + 31 états
observateurs
regardez cette carte entre 1950 et
aujourd'hui le volume des échanges
commerciaux dans le monde a été
multiplié par vingt on voit là les
principaux flux du commerce
international par navire par avion ou
même par internet essentiellement entre
les grands pôles économiques habituels
mais de plus on observe que ces flux
sont de plus en plus tirée par l'asie
région à l'origine de fortes
exportations vers l'amérique du nord où
l'europe
alors c'est évidemment le cas spécifique
de la chine qui a fait son entrée à l'om
c'est en 2001 lusine du monde comme on
dit maintenant est désormais le premier
exportateur mondial de biens
manufacturés et elle a évidemment
largement bénéficié de la réduction
généralisée des droits de douane prônée
par l'om s'est en revanche la question
de l'adhésion à l'om c'est plus délicat
pour la russie d'abord parce que
l'essentiel du pib russe dépend des
exportations minières gazières
pétrolière et ensuite une adhésion
imposerait à la russie d'ouvrir son
marché intérieur dans les secteurs
miniers or ils sont entre les mains
d'une oligarchie proche du kremlin
d'où cette lenteur des négociations avec
emc qui dure depuis 1993 alors comment
marche cette organisation son budget
sert au fonctionnement de la structure
dans les plus gros contributeurs à ce
budget on retrouve les poids lourds de
l'économie mondiale les huits pays que
vous voyez sur la carte représentent à
eux seuls plus de 50% du total des
contributions en 2010 alors que 39 états
membres les plus marginaux dans les
échanges internationaux représentent à
peine 0,6 pour cent du budget mais
chaque monde de l'om c'est dispose d'un
même droit de vote quel que soit le
montant de sa contribution à l'om c'est
l'union européenne dispose par exemple
d'autant de voix que deux pays membres
et en plus elle siège en son nom propre
ce qui fait que l'union européenne en
tant qu'ensemble économie
comptent pour 27 plus une voix alors qu
en tant qu'institution son vote a le
même poids que celui de malte ou la
bulgarie
l'om c'est repose sur la clause dite de
la nation la plus favorisée
elle suppose que si un pays membres
appliquent une quelconque préférence
tarifaire à un autre pays membre
il doit accorder cette même faveur à
l'ensemble des états membres de
l'organisation et en même temps il ya
des dérogations à cette clause dans le
cas par exemple des zones de libre
échange dont on voit ici les quatre
principales l'union européenne qui l
exemple d'intégration commerciale le
plus abouti car les droits de douanes
sur les biens et les services échangés
entre les 27 états membres et ont
totalement disparu depuis 1993 le
mercosur marché commun d'amérique du sud
qui regroupe cinq pays et en associe
plusieurs autres l'alena qui appliquent
ce même principe entre les trois états
d'amérique du nord et enfin la séan en
asie du sud est
regroupant les dix pays que l'on voit là
en réalité l'idée que sous-tendent ces
dérogations et que la régionalisation
est en soi une première étape vers la
mondialisation les préférences
tarifaires sont d'abord accordé à une
poignée de pays voisins
puis la zone de libre échange et
progressivement intégré à la concurrence
internationale
si on fait la moyenne on constate que
depuis 1945 les barrières douanières
tarifaires ont littéralement fondu
passant de 40% de la valeur des
marchandises en moyenne à près de 2,2
pour cent
aujourd'hui le budget l'om c'est sert
aussi à gérer l'instance de régulation
l'organe de règlement des différends qui
arbitre les litiges commerciaux entre
les états membres
on se souvient par exemple du conflit
qui a opposé d'un côté les états unis et
le canada qui exportait du boeuf élevé
aux hormones de croissance et de l'autre
l'europe qui opposé un refus à cette
importation sur son territoire
l'organe de règlement des différends de
l'om s'est saisie par les états unis et
le canada a finalement condamné l'europe
demandant la levée de cette barrière
douanière non tarifaires et autorisant
les plaignants à taxer en représailles
des produits européens
un autre différend plus récent a opposé
de 2004 à 2011 les états unis et
certains membres de l'union européenne
autour des subventions octroyées par les
états unis à l'avionneur boeing et en
janvier 2011 l' omc a jugé illégales ces
subventions à l'industrie aéronautique
américaine et a autorisé les plaignants
à adopter des mesures de rétorsion
équivalente aux préjudices subis aux
problématiques majeures au sein du mc
l'agriculture
ce secteur est l'un des derniers à ne
pas avoir été entièrement libéralisé
regardez ce graphique montrant les
variations des cours des céréales elles
peuvent être liées à l'augmentation de
la consommation animale la spéculation
sur les prix mais aussi les aléas
climatiques ou certains conflits et bien
ces divers facteurs ont entraîné une
hausse des cours elle même à l'origine
des émeutes de la faim en 2008 dans
plusieurs pays membres de l'om c'est
comme le mexique l'egypte ou les
philippines
cette question agricole reste un thème
central au sein de l'organisation
car elle traduit en fait directement les
clivage nord-sud les pays en
développement sont majoritaires au sein
de l'organisation
et pourtant ils subissent la concurrence
frontale des pays du nord où les
subventions fausse la concurrence sur
les marchés mondiaux
donc le mca a tenté de restaurer la
confiance au sein de l'organisation en
lançant un cil de négociations du cycle
de doha et cela a mis au jour
l'existence de plusieurs coalitions
opposées
d'abord on trouve deux puissances
économiques majeures
les etats-unis et l'union européenne
dont les secteurs agricoles sont
organisées sur des bases industrielles
ce secteur contribue assez peu à la
formation du pib des deux régions
1,2 pour cent du pib aux etats unis et
3% dans l'union européenne
et pourtant l'agriculture il représente
un enjeu crucial en termes politiques
sociale et électorale ce qui explique
pourquoi les agriculteurs bénéficient
d'importantes subventions à
l'exportation
en même temps les deux géants sont
opposés l'un à l'autre les états unis
demandant une baisse généralisée des
tarifs douaniers et l'union européenne
demandant une baisse des subventions que
les états unis accordent à ces
agriculteurs
ce que refuse washington ensuite il ya
le groupe de cairns
il regroupe les gros exportateur de
produits agricoles australie en tête et
dont les gouvernements n'octroie ni aide
ni subvention à leurs producteurs
nationaux donc ils demandent et
l'abaissement des barrières douanières
européennes et la baisse des subventions
américaines aux exportations agricoles
pour éviter toute distorsion de
concurrence sur les marchés mondiaux
on trouve dans ce groupe certains pays
émergents exportateur net de produits
alimentaires comme le brésil l'afrique
du sud l'indonésie leur position rejoint
celle de l'inde de la chine du mexique
de l'egypte qui demande que les droits
de douane soit plafonné afin de pouvoir
vendre leurs productions agricoles et
leurs produits agroalimentaires le
brésil un des premiers exportateurs
mondiaux de matières premières agricoles
cherche d'ailleurs depuis longtemps à
faire chuter les barrières douanières
pour ensuite venir dominer le marché
mondial
et puis enfin à l'autre extrême on
trouve de nombreux pays réunis au sein
de ce qu'on appelle le gie 90 et tous
d'ailleurs ne font pas partie de l' omc
et leurs agriculteurs sont surtout
organisés en petites exploitations
vivrières et de ce fait ils sont très
vulnérables à la concurrence des pays
qui subventionnent leurs exportations et
aux aléas climatiques et bien les
postures de négociations et surtout les
intérêts bien compris de ses alliances
n'ayant pas pu être approché le cycle de
doha s'est terminée sur un échec et
l'agriculture mondiale n'est toujours
pas régulés par l'om c'est voilà on
mesure bien l'importance du rôle de l'om
c'est la complexité des négociations qui
sont des révélateurs de l'importance des
enjeux
et finalement ce cycle de doha a bien
mis
en lumière les tensions les oppositions
entre états sur ces questions agricoles
une date limite a été fixée à 2013 par
l'om c'est pour la suppression des
subventions aux exportations agricoles
mais rien ne dit que cette date pourra
être respectée car on sait l'om c'est
parfois très critiqué car de fait tous
les pas commercialisable tout n'est pas
libérale is able certains services ne le
sont pas et certains biens qui sont des
richesses culturelles ne doit pas l'être
[Musique]
vous pouvez lire le livre de michel rey
nelly l'organisation mondiale du
commerce aux éditions de la découverte
vous signale que la revue futuribles
dans son numéro de février 2011 à tout
un dossier sur la volatilité des marchés
agricoles la sécurité alimentaire de
l'humanité et puis je vous signale que
dans notre collection nous publions un
nouveau dvd richesse et pauvreté des
nations donc est édité chez arte
éditions
[Musique]