Sommet de la Francophonie (1)
Merci beaucoup d'abord d'être là, au début de ce moment important pour la Francophonie.
Je remercie Leïla de cheminer à mes côtés depuis cinq ans sur ce sujet et dans un moment qui est un peu compliqué pour le monde entier, où les crises se multiplient et viennent un peu secouer les choses.
Je trouvais que c'était important, avant qu'on commence les travaux et qu'on puisse parler des sujets numériques et des sujets géopolitiques, de savoir quels étaient les grands choix que la Francophonie allait faire sur des questions qui structurent quand même nos vies et nos diplomaties.
Avant qu'on continue sur les sujets auxquels nous sommes attachés, la langue plus particulièrement, son enseignement, la création dans celle-ci et les initiatives que porte Leïla, sur lesquelles je pense qu'elle reviendra, je voulais un peu vous entendre, pour que vous puissiez à la fois présenter les projets que vous portez, et qu'on puisse voir aussi comment organiser ce réseau, et je remercie madame Leveau de l'engagement qui est le sien et d'avoir oeuvré en ce sens, mais que les jeunesses francophones puissent pas simplement prendre le flambeau mais le pouvoir et dire voilà les projets qu'on a envie de pousser et quelle est la francophonie en quelque sorte d'action qu'on a envie de promouvoir.
Je pense qu'un des défis qui est le nôtre, c'est qu'on ne tombe pas dans le ronron, si je puis dire, de sommets et de choses qui sont parfois trop convenues, de textes qui sont parfois écrits d'avance et que plus personne ne lit, et qu'on se dise on partage une langue, on la transforme chaque jour, on l'utilise pour écrire, chanter, créer, vivre, etc, qu'est-ce qu'on peut en faire et qu'est-ce qu'elle nous permet de faire dans nos vies et de faire en commun.
Voilà, c'est ça qu'il m'intéresse d'entendre de votre part.
Moi je ne serai pas plus long, je veux surtout vous écouter et répondre si vous avez des questions.
Vous me permettez, Monsieur le Président, juste pour permettre de remettre le contexte très rapidement de ces jeunes ambassadeurs francophones, d'abord parce qu'on a un rêve et on considère que ce rêve est réaliste, c'est la francophonie contemporaine, moderne et populaire.
Voilà un peu ce qui rassemble les quatre jeunes aujourd'hui.
C'est un projet qu'on a démarré avec pragmatisme, c'est-à-dire que chaque jeune, on est à peu près une soixantaine aujourd'hui dans la période d'expérimentation, on arrive au bout, est parrainé ou marrainé par une structure, une association, une collectivité territoriale, une mairie, une école ou un lycée, au Liban, au Cameroun ou en France.
C'est en train de vraiment s'installer dans une dynamique qu'ils vont vous expliquer parce que ce sont eux les stars ce matin.
Voilà, ce que je voulais vous dire, c'est que ça faisait partie d'un rêve personnel en 2018, lorsque, chez eux, j'ai ouvert cet avis sur le rôle de la France dans une francophonie contemporaine, juste après Érevan, et ils sont en train de le réaliser.
Je pense que, pour eux, ils vont vous le dire, être jeune ambassadeur francophone est à la fois une conviction et en même temps ça leur donne des ouvertures pour avoir des stages et rentrer dans la vie active.
Voilà, Monsieur le Président, je ne serai pas plus longue.
Leurs parrains et leurs marraines, c'est important, c'est-à-dire qu'ils les suivent, c'est Jacques Krabal, c'est Benjamin Boutin pour Francophonie sans frontières, pour l'AFAL Jacques Godfrain, Nacer Kettane pour Beur FM, voilà, ce sont leurs parrains et leurs marraines, et je leur laisse la parole parce que c'est ça qui est important.
Allez, Vanessa, Mehdi, Jean-Daniel et Kodjo.
Merci, Monsieur le Président.
Je suis très heureuse d'être ici et de pouvoir vous parler de mon projet.
Je suis Vanessa Lébéka, je suis conseillère municipale à la ville de Chelles en Seine-et-Marne.
Ce programme de jeunes ambassadeurs francophones, j'étais très enthousiaste de le rejoindre parce qu'il me permettait de sortir ce projet que j'avais en rêve et, en tant que conseillère municipale et en tant qu'élue locale, j'ai constaté qu'il fallait travailler davantage sur la francophonie des territoires, qu'il fallait encourager les maires des petites communes comme des grandes communes et des villages en Afrique, etc, pouvoir les encourager et valoriser toutes leurs initiatives, petites ou grandes, pour le rayonnement de la langue française et des valeurs de la Francophonie.
C'est pourquoi je porte ce projet de label de villes et villages amis de la francophonie, qui permettra de pouvoir faire émerger cette francophonie des territoires et surtout d'associer davantage les élus locaux au travail de promotion de la langue française et, par le corollaire des élus locaux aussi, la société civile, les jeunes et la population.
Je vais créer une association qui gèrera ce label et l'idée, c'est de pouvoir, d'ailleurs j'ai déjà commencé, aller à la rencontre des maires et des élus locaux pour leur proposer de rejoindre ce réseau.
Il s'agira aussi, par ce biais, de pouvoir les fédérer pour qu'ils puissent créer des initiatives entre eux.
Par exemple, il s'agira de mettre en place des campagnes de sensibilisation dans les écoles pour les jeunes, sur le " bien parler français " qui me tient particulièrement à coeur.
Vous êtes née où ?
Je suis originaire du Congo-Brazzaville.
Je suis née au Congo et j'ai grandi en France.
Je suis arrivée à l'âge de neuf ans en France.
Effectivement, cette double culture est pour moi une richesse parce que, dès le Congo, j'ai effectivement cultivé cet amour pour la langue française parce que j'ai étudié à l'école française et ensuite je suis arrivée en France.
C'est vrai que ma rencontre avec la francophonie s'est vraiment faite grâce à mon père qui était professeur de Lettres et Histoire, maintenant il est à la retraite, et aussi un peu par hasard, par un concours de dictée de ma ville que j'ai remporté et qui m'a permis d'aller, accompagnée de mon papa parce que j'étais mineure, à l'Académie française.
C'est là qu'effectivement j'ai nourri ce grand rêve d'une francophonie plus ouverte à tous.
[ INAUDIBLE ] J'ai eu quelques contacts avec la ville de Yaoundé au Cameroun et donc Brazzaville aussi, d'où je viens, tout à fait, donc là c'est un appel que je lance, quelque part.
Vous avez rencontré l'AIMF, l'Association internationale des maires francophones ?
En effet, oui. Monsieur Pierre Baillet a eu l'amabilité de m'accueillir et m'a donné beaucoup de conseils avec beaucoup de bienveillance, il a vraiment reçu mon projet avec bienveillance, je dirais, et il est tout à fait ouvert à m'aider dans ce projet, ainsi que monsieur Jacques Krabal, ancien député de l'Aisne, qui me soutient et qui est mon parrain.
Voilà le badge de la Cité.
Oui, tout à fait, il m'a faite chevalière, hier, de la Cité internationale de la langue française.
Mehdi ?
Bonjour, Monsieur le Président de la République.
C'est vraiment un honneur pour moi de vous rencontrer tous.
Je m'appelle Mehdi AIT HABIB, je suis étudiant algérien ici en France, fraîchement diplômé en Master 2 en études européennes internationales.
J'ai grandi en Algérie, à Oran.
Dès ma tendre enfance, dans ma famille on parlait français.
En tout cas on a vraiment un multilinguisme à la maison, on parle kabyle, arabe et français dans ma famille, c'est incroyable.
Je suis actuellement en France parce que c'était un rêve pour moi d'étudier ici. Avant de venir, j'étais aux États-Unis, mais j'ai toujours voulu étudier en France. C'était un rêve.
J'ai comme projet de viser la jeunesse pour promouvoir la langue française et la francophonie dans le monde.
Avec mes camarades qui étaient aux États-Unis, nous regardions souvent des plateformes de vidéos à la demande telles que Netflix, Salto, Disney + etc, et on était très attristés de voir qu'il y avait beaucoup de contenus qui étaient proposés dans différentes langues, en portugais, brésilien, parfois en coréen, mais pas en français.
C'était très étonnant pour nous et on s'est dit qu'on devait faire quelque chose pour promouvoir la langue française partout dans le monde, parce qu'on a une très grande diaspora aux États-Unis et en Amérique latine, qui a soif de langue française et de la culture francophone en général.
Il n'y a pas assez de contenus originaires de pays francophones.
Du coup, on a eu l'idée de faire ce projet, si c'est possible de nous aider avec le ministère du numérique, d'avoir quelques contacts et de proposer à ces grandes entreprises des contenus en langue française partout, pour tout le monde.
La jeunesse s'intéresse beaucoup à la langue française.
Je l'ai vu aux États-Unis, il y a un engouement pour les alliances françaises partout.
Je l'ai vu dans mon pays natal, en Algérie. C'est incroyable cette langue, cette culture et la richesse de la francophonie.
Mehdi, nous accueillons là, depuis dix jours, une quinzaine de jeunes Américains qui ont voulu rejoindre le réseau des jeunes ambassadeurs francophones.
Exactement.
Du coup, on est très excités par le fait de lancer notre projet et on y tient vraiment.
Les valeurs de la francophonie sont universelles et la langue française a sa place dans le monde.
On le voit car actuellement 300 millions de personnes parlent la langue française, selon les statistiques de l'OIF et, d'ici à 2050, on atteindra les 500 millions.
C'est exceptionnel, ce sera la troisième langue la plus parlée sur la planète.
La langue française a de l'avenir et, grâce à la jeunesse, elle se maintiendra et on est sûrs que ça créera des liens entre nos pays francophones, mais aussi bien au-delà.
De manière concrète, comment vous voulez pousser cela auprès des plateformes ?
On croit que ces plateformes pourraient en tirer bénéfice aussi, car la diaspora et beaucoup de gens qui veulent apprendre la langue française utilisent ces plateformes pour pratiquer ou pour se renseigner sur la langue et sur la culture francophone.
Ils peuvent avoir plus d'abonnés.
On est sûr que, si on les persuade de mettre plus de contenus, ça sera gagnant/gagnant pour tout le monde.
Merci.
Non, mais j'ai des réactions sur cette idée et cette proposition.
Oui, c'est un projet sur lequel on réfléchit depuis longtemps, mais c'est assez complexe parce qu'on se retrouve face à des géants que vous avez cités tout à l'heure, je ne vais pas répéter leurs noms.
Il y a les moyens, aujourd'hui, d'avoir des contenus francophones, notamment par TV5 Monde qui est une plateforme sur laquelle vous pouvez trouver beaucoup de contenus.
La question, c'est moins de créer aujourd'hui des plateformes qui ont du contenu que d'informer les gens sur la possibilité d'y accéder et que les gens aient envie d'aller vers ces contenus, que ce soient des contenus de qualité qui répondent à des besoins.
Je pense que, par exemple, il faut beaucoup insister sur les contenus pour la petite enfance.
Il est prouvé aujourd'hui sur le plan linguistique que, quand on touche les enfants tout petits, regarder des dessins animés tout petit en français, par exemple, c'est une ouverture sur la langue qui est extrêmement importante.
En tout cas, pour moi, j'ai appris la langue française grâce à la télévision française.
Moi aussi, au Maroc c'est comme ça que ça a commencé, en regardant des dessins animés à la télévision.
Je crois qu'aujourd'hui il faut beaucoup se soutenir.
Il y a pas mal d'initiatives, en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne, de jeunes qui veulent monter des chaînes de télévision à destination des enfants en français.
Cela, à mon avis, c'est une des initiatives d'avenir donc je vous incite à aller regarder vers ces initiatives-là.
Je pourrais vous donner quelques infos à ce propos.
Merci beaucoup.
Je vous en prie.
Jean-Daniel ?
Il fonctionne, ne touchez pas au micro.
Bonjour à toutes et à tous, Je me nomme Jean-Daniel.
C'est aujourd'hui en ma qualité de jeune ambassadeur francophone de Villers-Cotterêts, que je suis membre de ce Sommet.
C'est un honneur d'être à vos côtés, Monsieur le Président de la République, Emmanuel Macron.