Chapitre 4. Jeanne enquête
Pendant que Pauline et César se promènent à cheval, Jeanne reste à la maison. Elle écrit un billet sur le spectacle du cirque pour son blog. Elle aime écrire des articles tous les jours et répondre aussi aux commentaires.
BLOG DE JEANNE
Super découverte !
Je viens de découvrir un nouveau genre de cirque. J'étais restée sur l'idée que cirque égale clowns tristes, lions et tigres… NON ! Avec le cirque Rafuchat rien de tel ! Tout est différent ou presque. Il y a des clowns oui, mais j'ai ri ! Surtout, il y a un très beau numéro équestre avec des cavaliers magnifiques. Nous sommes en Camargue, le pays du cheval, et je connais bien l'animal. Ceux du cirque Rafuchat sont magnifiques, élégants et majestueux. Autre particularité, le cirque emploie des chats, des rats et des furets. On pourrait faire la grimace, mais en réalité c'est très beau. Les furets jouent aux acrobates et les chats sont domptés. Les rats suivent les chevaux comme dans une parade.
Si vous voyez le cirque Rafuchat passer près de chez vous, n'hésitez pas les copains, vous serez étonnés !
En écrivant son billet, Jeanne pense encore aux furets : il y en a tellement dans les cages ! Elle ne trouve pas ça très normal et décide de retourner aux roulottes. Quand sa mère lui propose d'aller au marché avec elle, elle accepte de l'accompagner.
Elles arrivent sur la place du marché et font leurs courses. Il est 11 heures et il fait déjà très chaud. Gisèle propose à sa fille de s'asseoir à une terrasse pour prendre un café. Puis, quand le père les rejoint, Jeanne en profite pour se lever et dire qu'elle va se promener un peu.
Elle va directement vers les roulottes du cirque. L'homme qui emploie Nicolas parle au téléphone. Jeanne écoute la conversation :
– Ok, tu apportes une autre caisse alors ?
– …
– Quand ?
– …
– OK, je t'attends.
Cette conversation n'a pas de sens pour Jeanne, mais la jeune fille est intriguée. Elle reste donc cachée. Tout à coup, elle reconnaît la voix de Nicolas :
– Excusez-moi du retard, j'ai fait du cheval ce matin.
Elle regarde sur sa montre. Il est 12h30 et elle pense : « Tiens, lui aussi a fait du cheval. » Son frère et sa cousine sont sûrement rentrés de leur promenade. Il faut qu'elle retourne à la maison. Avant de partir, elle entend :
– Ce n'est pas la peine de me raconter ta vie !
Aide-moi ! Transporte cette cage. Pose-la un peu plus loin.
– Pourquoi ? demande Nicolas. Si la cage est trop loin, les furets vont s'échapper avant d'entrer en scène.
L'homme rit :
– Tu es vraiment trop stupide. On se moque du spectacle !
– Mais…
– Obéis maintenant !
Nicolas, résigné, déplace la lourde cage.
Jeanne voudrait parler à Nicolas, mais elle ne peut pas et doit rentrer à la maison.
À la maison, Pauline et César racontent que Nicolas les a accompagnés ce matin à cheval.
– Ah bon ? dit Jeanne. Moi, je l'ai vu aux roulottes vers midi et demi.
– Tu es retournée aux roulottes ?
– Oui et j'ai entendu l'homme parler de caisses qui doivent arriver.
– Maintenant, j'ai le numéro de téléphone de Nicolas, on peut l'appeler, dit Pauline.
– Bonne idée !
Dans l'après-midi, les cousines retrouvent Nicolas dans un bar.
– Salut, ça va ? C'est pas trop difficile ton travail ? demande Jeanne.
– Je ne veux pas en parler…
– Pourquoi tu travailles avec cet homme, il n'est vraiment pas sympa, continue Jeanne.
– Tu as remarqué, dit Nicolas. J'ai besoin d'argent, alors comme petit boulot d'été, j'ai pensé que c'était chouette de travailler dans un cirque. Mais, c'est tout le contraire. Le clown est sympa et les autres aussi mais lui… Il s'appelle Botignole.
– Qu'est-ce qu'il fait dans le cirque ?
– Je ne comprends pas. Ce n'est pas le propriétaire du cirque, c'est sûr. Il n'est pas là en ce moment. Botignole est nouveau dans le cirque. Il s'occupe surtout des animaux. Il en a apporté beaucoup quand il est arrivé, mais il ne les aime pas, c'est certain. D'ailleurs, je dois aller à Arles dans une heure pour rencontrer quelqu'un. Je vais prendre le bus parce qu'il ne vient pas avec moi. Je vous raconterai.
Il est 19 heures quand Jeanne et Pauline rentrent à la maison. Elles sont allées à la plage tout l'après-midi, sans César cette fois. Lorsqu'elles entrent dans la cuisine, une bonne odeur les arrêtent :
– Miam, ça sent bon maman ! Qu'est-ce que tu as préparé ?
– Je prépare une soupe de tellines. Mais, vous êtes seules ? Il n'y a pas César ?
– Il n'est pas avec nous, répond Jeanne. On était à la plage et il n'a pas voulu venir.
– Il devrait pourtant être là, dit Gisèle inquiète.
Dix minutes plus tard, la porte s'ouvre et César apparaît.
– César, où étais-tu ? demande sa mère en colère.
– Euh… Je fais comme les filles…
– Ce n'est pas une réponse.