Réindustrialisation de la France ou colonisation économique ? - YouTube
13 milliards d'euros ont déjà été engagés.
Evidemment le retrait de cette réforme des retraites
mais aussi l'augmentation des salaires.
On aura plus de députés écologistes et de gauche
en y allant séparés.
L'important est qu'on soit capable d'additionner les scores.
Emmanuel Macron qui compte sur les investisseurs étrangers
pour réindustrialiser la France,
la loi immigration qui refait surface
et les sondages qui semblent donner raison à l'écologiste Marine Tondelier.
C'est le sommaire de ce numéro 28 de Pol'Express.
Ça devient une manie.
Pour la troisième fois en trois mois, Emmanuel Macron s'adressera aux Français.
Après des mois de silence pendant le mouvement contre la réforme des retraites,
le chef de l'État avait tenté un retour médiatique le 22 mars
en s'invitant devant les caméras de TF1 et France 2 à l'heure du déjeuner.
Prestation insipide qui en a appelé une seconde le 17 avril.
Pas d'annonce spectaculaire si ce n'est un fumeux triptyque “travail, ordre, progrès”
et la signature d'un CDD de 100 jours pour Élisabeth Borne.
Pas de quoi remuer les foules.
Le président revient donc ce soir devant les caméras.
Sans doute pour vanter l'attractivité économique du pays.
Et nous expliquer combien il a eu raison de mener la politique qui est la sienne.
Si lui-même ne le dit pas, qui d'autre le dira…
Ce lundi, se tenait en effet à Versailles la 6e édition de Choose France.
200 chefs d'entreprise étrangers étaient présents.
Emmanuel Macron espère les avoir convaincus d'investir dans notre pays.
Fiscalité avantageuse, aides économiques, régression des acquis sociaux,
autant d'arguments que le chef de l'État aura fait valoir auprès de ses hôtes.
Car l'heure est à la réindustrialisation du pays.
13 milliards d'euros ont déjà été engagés
pour 2800 projets qui ont été soutenus
et nous aurons engagé plus de 20 milliards d'euros avant la fin de l'année.
Avec des projets portés par des startups industriels comme des ETI ou des grands groupes,
dans le domaine du spatial, du nucléaire, du médicament,
de l'agroalimentaire, de la culture.
Avec aussi des premières usines.
Mais les usines en question sont souvent étrangères.
Ainsi l'implantation prochaine d'une usine de batteries électriques à Dunkerque.
Le chef de l'État s'est déplacé vendredi pour l'officialiser.
Un investissement de 5,2 milliards d'euros qui doit créer à terme 3 000 emplois.
Fort bien.
Mais les capitaux de cette méga usine sont apportés par le groupe taïwanais ProLogium.
Dans la même ville, le Chinois XTC et le Français Orano vont investir 1,5 milliard d'euros
dans une unité de production de matériaux pour les batteries au lithium.
Là, c'est 1700 emplois qui vont être créés.
Cette présence chinoise ne va pas sans poser question.
Car le 5 mai, dans la même région, près de Valenciennes,
la société Valdunes, dernier fabricant français de roues de trains,
a été lâchée par son unique actionnaire, le chinois Ma Steel.
Ce dernier avait racheté l'usine en 2014 avec ses brevets.
Emmanuel Macron a affirmé qu'il se battrait
“jusqu'au dernier quart d'heure” pour sauver l'entreprise.
Les marchés tremblent !
On est loin du retour à une industrie nationale
qui garantirait notre souveraineté économique.
Il s'agit bien plutôt, pour Emmanuel Macron,
de transformer la France en eldorado des investisseurs étrangers.
Il y a bien un Haut-commissaire au plan qui pourrait freiner cette colonisation rampante
en encourageant les acteurs français.
Un certain François Bayrou.
Mais depuis sa nomination, on est sans nouvelles de ce Béarnais,
sans doute trop accaparé par sa bonne ville de Pau.
À moins qu'il ne soit déjà en train de tirer des plans pour 2027.
Élisabeth Borne veut rester à Matignon.
Abdiquant toute dignité, elle le déclare dans le Journal du dimanche.
Mais il va lui falloir faire la preuve de son utilité.
Cette semaine, elle reçoit les syndicats à Matignon.
Objectif, leur faire avaler la prochaine réforme du travail.
Ce n'est pas gagné.
Écoutez ce que disait Sophie Binet dimanche :
Ce que je veux dire à la Première ministre
c'est qu'il n'y aura pas de retour à la normale si cette réforme n'est pas abandonnée.
Et par contre nous allons dire que les exigences, oui,
il y en a beaucoup dans le monde du travail :
évidemment le retrait de cette réforme des retraites
mais aussi l'augmentation des salaires, par exemple.
La première ministre est également chargée de trouver, d'ici le mois de juillet,
une majorité pour voter la loi immigration,
un texte rédigé par Gérald Darmanin et Olivier Dussopt.
Le projet de loi a déjà été examiné au mois de mars par la Commission des lois du Sénat.
À cette occasion le texte a été durci :
mise en place de quotas migratoires, regroupement familial plus difficile,
contrôle de l'immigration étudiante renforcé,
aide médicale d'État transformée en aide médicale d'urgence.
Mais à l'époque, le contexte social avait incité le gouvernement à la prudence.
Pas la peine de jeter de l'huile sur le feu en pleine contestation de la réforme des retraites.
L'examen en séance du projet de loi avait été renvoyé à l'automne.
Sans doute l'exécutif se sent-il aujourd'hui moins menacé.
Le projet de loi refait donc surface.
La pression de la droite n'est pas étrangère à ce revirement.
Le patron de LR, Éric Ciotti, ne cesse de dénoncer les reculs du gouvernement
et réclame un référendum sur la question.
Pour dégager une majorité autour du projet de loi,
Élisabeth Borne serait prête à reprendre à son compte la version amendée par le Sénat.
Mais il lui faudrait alors abandonner la régularisation des travailleurs sans-papiers
prévue par le texte initial.
Renoncement dont le groupe Renaissance à l'Assemblée
ne veut pas entendre parler pour l'instant.
Entre le Sénat et l'Assemblée, il va falloir choisir.
La NUPES a-t-elle intérêt à faire liste commune
aux élections européennes de l'année prochaine ?
Apparemment pas si l'on en croit un sondage IFOP publié dans le Journal du dimanche.
Séparées les listes des 4 composantes de la Nupes totalisent 35 % des intentions de vote.
Rassemblées sur une liste commune,
elles ne recueillent plus que 26 % des mêmes intentions de vote.
Ces résultats viennent consolider une première enquête
commandée à l'institut Harris Interactive par Europe Écologie Les Verts.
En cas de listes autonomes, les 4 formations composant la NUPES
capteraient 33 % des intentions de vote.
Une liste commune ne réunirait que 23 % des intentions.
Et si des listes dissidentes venaient à être montées, ce score tomberait à 19 %.
Un double constat qui renforce Marine Tondelier, la patronne des écologistes,
dans sa volonté de faire cavalier seul l'année prochaine :
On aura plus de députés écologistes et de gauche
en y allant séparés. C'est comme ça.
On ne sera pas devant Le Pen, ce n'est pas vrai.
Par contre il faut aller chercher des électeurs déçus,
et ça on ne va pas chercher les mêmes,
Fabien Roussel, moi, Manuel Bompard et le Parti socialiste.
C'est ce qu'on appelle l'argument du râteau.
La multiplication des listes permettrait de ramener au bercail
tous ceux que l'hégémonie de la France insoumise sur la NUPES indispose.
Le problème, c'est l'après européennes.
Comment enclencher une dynamique de rassemblement
autour d'une candidature commune en 2027
alors qu'on vient de s'éparpiller sur des listes concurrentes ?
L'important est qu'on soit capable d'additionner les scores à la fin du scrutin
quand bien même on n'y va pas ensemble.
Moi je pense qu'il faut vraiment réfléchir à l'hypothèse d'y aller
mais si on n'y va pas ensemble,
qu'au moins on réfléchisse à comment on installe dans l'esprit des Français et Françaises
que, oui, nous continuons à travailler ensemble.
On lui souhaite bon courage pour l'installation en question.
La NUPES joue son existence dans cette affaire.
Les forces qui sont tentées aujourd'hui de s'émanciper de la coalition
feraient bien de se souvenir des scores d'Anne Hidalgo,
Yannick Jadot ou Fabien Roussel à la présidentielle.
Il s'agissait là aussi de râteau.
Celui que se sont pris ces candidats et candidates.
Pour autant, la France insoumise ne fera pas l'économie
d'une sérieuse remise à plat de la coalition électorale afin que chacun s'y sente à l'aise…
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