François Hollande me dévoile les secrets des présidents
Comment sont donnés les codes de l'arme nucléaire ?
Est-ce qu'on a du temps pour sa vie privée quand on est président ?
A-t-on le droit de pleurer ?
Qu'est-ce que ça fait de négocier avec Vladimir Poutine ?
La France pèse-t-elle encore à l'échelle du monde ou est-elle soumise à des superpuissances ?
Bon, des questions sur les coulisses du quotidien d'un président de la République, on en a plein.
Et en même temps, c'est normal.
C'est littéralement la personne la plus puissante du pays.
Mais du coup, je me suis dit, tant qu'à faire, pourquoi ne pas décider de poser ces questions
directement à un ancien président de la République ?
J'ai tenté ma chance et François Hollande a accepté.
C'est le premier épisode de ce nouveau format.
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On est bon ?
Très bien.
Bonjour, Monsieur le Président.
Merci d'avoir accepté ce moment d'échange aujourd'hui avec nous.
Alors, première question, on va revenir le 6 mai 2012.
C'est à ce moment-là que, face à Nicolas Sarkozy, vous êtes élu président de la République française.
Qu'est-ce qui se passe et comment ça se passe quand on réalise qu'on est le prochain président de la République ?
D'abord, on ne découvre pas que l'on est le prochain président de la République.
On s'y est préparé.
Le dimanche du deuxième tour, il y a les sondages qui d'ailleurs ne sont pas encore le vote des Français.
Mais il est clair que j'étais à ce moment-là le favori de l'élection.
J'apprends que je suis président de la République par la succession des instituts de sondage
qui, au téléphone, m'informent que le résultat va être sans doute de 52-48.
Alors, comment être sûr d'être le président ?
Certes, je reçois un coup de téléphone de Nicolas Sarkozy qui accepte sa défaite
et qui encourage son successeur.
Mais ce n'était pas non plus une officialisation de la victoire.
Alors, qu'est-ce que je fais ?
Je fais comme tous les Français.
Je m'installe sur un fauteuil ou sur un canapé et j'attends le journal de 20h.
Mon visage apparaît à 20h.
Je me dis, bon, ben maintenant, je suis président de la République.
Pourquoi je prends cette précaution ?
Non pas parce que le résultat pourrait changer entre 19h et 20h,
mais parce qu'à 20h, tous les Français savent qui est leur président.
Et c'est le moment qui fait que je suis président.
La joie dure peu de temps.
Je vous l'ai dit, je m'étais préparé à cette élection.
Et tout de suite vient à la fois la responsabilité,
parce que dès les premières minutes,
je reçois des coups de téléphone du monde entier,
de Barack Obama, d'Angela Merkel, d'autres.
Il y a du monde à Abastille notamment.
J'avais 15 ans, mais je me souviens de ces images impressionnantes
à la place de Abastille, pleine de monde.
Et avant la place de l'Abastille, il y avait, si je puis dire,
la place de la cathédrale à Tulle.
C'est vrai.
Et il y a des milliers de personnes qui sont là.
Je n'ai pas bien sûr préparé de discours.
Souvent, il est dit, les candidats préparent deux discours,
un discours de défaite et un discours de victoire.
Moi, je ne me suis pas livré à cet exercice.
Comment imaginer sa défaite ou comment être sûr de sa victoire ?
Donc, j'ai attendu qu'il y ait cette annonce et le vote des Français.
Donc, j'ai eu à m'exprimer, et d'abord devant cette foule joyeuse.
Et ensuite, j'avais à prendre rapidement un avion pour aller à la place de l'Abastille.
Et j'y suis arrivé très tard d'ailleurs.
Vous avez dit notamment, on ne devient pas président dès qu'on entre à l'Élysée.
On ne devient pas ancien président dès qu'on en sort.
Pourquoi est-ce qu'on ne devient pas président dès qu'on entre à l'Élysée ?
Oui, il faut habiter la fonction.
Il faut aussi comprendre le rythme qui va être celui d'un président.
Il faut appréhender, non pas les problèmes,
mais déjà les premières réponses qu'il faut apporter,
les réunions qui vont arriver.
Et puis, il y a une part d'inconnus.
Comment se passe un Conseil européen ?
Je n'y avais jamais siégé.
Comment se passe un G8, un G20 ?
Et puis, rencontrer des dirigeants que je connaissais par la télévision,
mais que je n'avais jamais eu l'occasion de voir en face à face.
Il ne faut pas non plus que ce temps-là d'initiation, si je puis dire, soit trop long.
Il faut assumer pleinement la fonction tout en apprenant son rôle de président.
Dans cette arrivée au pouvoir, il y a une question qui revient beaucoup,
qui est pleine aussi de fantasmes ou d'interrogations à minima.
C'est une question très concrète.
C'est la question de l'arme nucléaire.
On lit ici et là que lorsque vous arrivez au pouvoir,
on vous transmet des fameux codes qui permettent d'activer et d'utiliser l'arme nucléaire.
Certains évoquent aussi une transmission à ce qu'on appelle au PC Jupiter,
qui est donc un poste de commandement des dizaines de mètres sous l'Elysée.
Comment ça se passe, cette question de l'arme nucléaire ?
C'est une question qui revient souvent quand on accède à cette fonction de président de la République.
Comment est-ce qu'on accède aussi à cette responsabilité ?
Oui, il y a des mythes ou des mystères qui se transmettent de génération en génération
depuis le début de la Ve République,
puisque le chef de l'État est l'autorité qui peut déclencher le feu nucléaire.
Chacun imagine que le président sortant sort de sa poche un code secret
qu'il aurait gardé précieusement sur lui et le donne à son successeur.
Non, tout ça n'est pas possible.
Et heureusement que ce n'est pas possible.
Il y a effectivement une procédure
et heureusement que le chef de l'État tout seul ne peut pas déclencher le feu atomique.
Et donc avec le président sortant et le président entrant,
il y a un examen des grands dangers qui menace,
mais en aucune façon une transmission ou un échange d'une mallette, d'un code
ou je ne sais quel moyen de déclencher le feu nucléaire.
En revanche, vous avez raison,
quelques heures après, le président nouvellement élu va dans le coeur,
si l'on peut dire, qui est un endroit sécurisé
où il lui est expliqué la façon avec laquelle il pourrait,
dans une situation bien sûr exceptionnelle,
si notre territoire était envahi ou si nous étions nous-mêmes frappés,
déclencher l'arme nucléaire.
Donc je veux rassurer les jeunes générations.
Il n'y a pas de risque d'un président comme dans des films,
comme le docteur Falamu ou autres.
Il faut bien considérer que choisir un président,
ce n'est pas un acte innocent.
On s'est aperçu qu'aux États-Unis,
quand Donald Trump a accédé à la présidence,
il y a eu des interrogations sur sa liberté de pouvoir engager des forces
ou de pouvoir même déclencher le feu nucléaire.
Une question là aussi qui revient beaucoup,
quand on demande à des gens quelles questions
ils aimeraient poser au président de la République,
c'est la question du poids de la France,
notamment à l'échelle internationale.
Vous avez passé cinq ans à l'Elysée,
vous avez rencontré les plus grands chefs d'État.
Est-ce que vous avez le sentiment qu'en tant que président de la République française,
on peut changer le monde ?
Corriger l'évolution du monde, oui.
La preuve, lorsque j'ai organisé la COP21 sur la question climatique.
C'est un événement qui fait que je me suis peut-être posé cette question.
Si je n'avais pas été président,
est-ce qu'il y aurait eu cette COP21 ?
Sûrement.
Est-ce qu'elle aurait eu lieu à Paris ?
Sûrement pas.
Est-ce que nous aurions réussi l'accord ?
Qui sait, qui peut le prétendre ?
Donc oui, un président de la République française
peut provoquer une évolution heureuse, j'espère, du monde.
Prenons un autre exemple.
Une intervention militaire extérieure, peu de pays en décident.
Mais il se trouve que la France, membre permanent du Conseil de sécurité,
il n'y a que cinq pays qui sont membres permanents du Conseil de sécurité,
a une responsabilité mondiale
et disposent des moyens de défense.
Peut-être appelé par un pays pour justement lutter contre le terrorisme,
c'est ce qui s'est fait.
Donc quand j'ai fait intervenir les forces françaises au Mali
ou plus tard en Syrie, en Irak, c'est vrai que ça a des conséquences.
Il y a eu un certain nombre de sujets, y compris lors de votre quinquennat,
qui pour certains ont montré peut-être une certaine faiblesse de la France
par rapport à des acteurs internationaux.
L'un de ces exemples, c'est les révélations qu'il y a eues
sur les systèmes de surveillance mis en place par les États-Unis notamment.
On a eu Wikileaks qui a révélé en 2015
qu'il y avait un système d'écoute avec l'ambassade américaine en France.
Ça a été confirmé ensuite par une note de la NSA
révélée par Libération et Mediapart.
Face à ce sujet, face à ces révélations,
la réaction française avait été jugée assez molle
et certains avaient douté du coup de la capacité de la France à résister
puisque les États-Unis seraient beaucoup plus puissants que la France
et donc il faudrait s'incliner face à ces pratiques.
C'est que notre cybersécurité n'était pas, à mon sens,
suffisamment intense, technologiquement élevée
pour nous prémunir contre ce type de surveillance.
Nous avons fait part aux États-Unis que c'était des comportements
quand même curieux d'espionner ses propres alliés.
Est-ce que c'est même peu suffisant de dire curieux ?
Est-ce que ce n'est pas plus grave ?
Intolérable même, mais ne croyez pas non plus
que la France reste inerte sur ces questions-là,
que nous avons aussi des services qui essayent justement de nous protéger
quelquefois de regarder ce que font d'autres, mais pas nos alliés.
C'est la grande différence avec les États-Unis.
Est-ce que lors de votre quinquennat, justement,
vous avez senti par moments que la France n'était pas assez forte,
à minima seule, pour faire face à des sujets internationaux
où elle se sentait peut-être…
Une fois.
Une fois, j'ai eu le sentiment que nous aurions pu agir seuls
et que nous ne pouvions pas parce qu'il y avait un environnement
qui n'était pas le meilleur.
Je vais prendre cet exemple-là.
Lorsque Bachar el-Assad, en Syrie, a infligé à sa propre population
des souffrances terribles avec l'utilisation des armes chimiques.
J'étais favorable à ce qu'avec les États-Unis et le Royaume-Uni,
nous puissions punir le régime de Bachar el-Assad
en frappant un certain nombre d'installations.
Il fallait aller au-delà du droit international,
ce qui est toujours un problème pour la France.
Barack Obama a tardé à donner sa réponse et a renvoyé à plus tard.
Résultat, ce que je pensais être une réponse nécessaire,
une frappe indispensable, tout ça n'a pas eu lieu.
Et ça a eu des conséquences graves.
Donc, quelquefois, la France seule ne peut pas agir autant qu'il le faudrait.
On n'a pas été écartés, mais Barack Obama a préféré
négocier directement avec Poutine pour évacuer les armes chimiques de Syrie.
D'ailleurs, elles ne l'ont pas toutes été,
plutôt que de s'associer à ce qui avait été un moment convenu entre lui et moi.
Bon, voilà. Donc, on est obligés de tenir compte des rapports de force.
Dans l'un de vos livres, justement, vous racontez un sommet avec Vladimir Poutine,
de discussions assez… Alors, je ne sais pas si « houleuse » est le bon mot,
mais vous décrivez notamment quelqu'un de chaleureux, enveloppant,
attentionné et tout à coup complètement glaçant.
Comment est-ce qu'on fait pour négocier face à une personnalité comme Vladimir Poutine ?
Et est-ce que ce n'est pas ici aussi qu'une coopération européenne
est une forme, selon vous, de solution ?
Parce qu'Angela Merkel a dit notamment « je préfère que tu sois là ».
Il faut être plusieurs pour affronter la pression de Vladimir Poutine.
Vladimir Poutine est un chef d'État qui est là depuis longtemps
et qui veut y rester aussi longtemps qu'il sera possible à la tête de son pays.
Il manie à la fois une forme de courtoisie, je ne dirais pas dire d'élégance,
mais de brutalité.
C'est un mélange donc de douceur apparente, d'amitié prodiguée
et un moment de dureté dans la négociation.
Donc la première fois que j'ai rencontré Vladimir Poutine,
j'ai eu tout de suite cette impression qu'il était capable d'aller assez loin
dans la menace et le maniement de la force.
Bon voilà, il faut savoir ça.
Et à partir de là, dans les négociations,
je pense que Mme Merkel avait besoin que sur l'Ukraine notamment
ou sur d'autres sujets, elle ne se retrouve pas seule.
Et la France n'avait pas intérêt à la laisser seule
ou à nous mettre seules face à Vladimir Poutine.
Donc il était légitime que les deux principaux pays se mettent ensemble
pour obtenir de Vladimir Poutine des retraits ou de cesser le feu,
et c'était nécessaire.
Mais la diplomatie, pour que chacun comprenne bien,
ce n'est pas simplement une habileté,
ce n'est pas de savoir si on négocie bien, si on va trouver le bon argument,
c'est d'abord un rapport de force.
S'il n'y a pas le rapport de force, vous pouvez avoir le meilleur ambassadeur,
le meilleur ministre des Affaires étrangères, le meilleur président,
et bien il ne tiendra pas longtemps.
Vladimir Poutine, il utilise toujours le rapport de force.
Et il s'arrête quand il pense qu'il y a un risque sérieux
pour ses propres intérêts.
Votre quinquennat a été marqué par une série d'attentats.
Et lorsque vous rentrez dans la cour d'honneur des Invalides,
lors de la cérémonie d'hommage aux victimes du 13 novembre,
on vous voit évidemment très marqué,
submergé d'une certaine façon par l'émotion.
Quand on est président de la République, finalement,
est-ce qu'on a le droit, est-ce qu'on peut s'autoriser à pleurer ?
Ou est-ce qu'on doit se retenir ?
Je ne voulais pas donner l'impression, au moment où nous étions frappés,
que moi-même je pouvais marquer une faiblesse quelconque.
Mais je ne pouvais pas non plus montrer une insensibilité,
alors que des victimes, et le procès se déroule en ce moment,
sont nombreuses et qu'elles sont douloureusement atteintes.
Et donc quand il y a eu cette cérémonie,
je voulais marquer bien sûr de la gravité,
mais il y a un moment où, quand les chansons ont été entonnées
par les trois chanteuses qui étaient là,
eh bien, malgré le froid qui nous saisissait,
je n'ai pas pu retenir l'émotion qui était en moi.
Est-ce que quand on est président, on a peur ?
Et si c'est le cas, dans quelles circonstances ?
Peur, non, je ne crois pas.
D'abord, si c'est une peur physique,
les services de sécurité sont là et vous protègent.
Je suis allé sur les lieux des attentats
parce que je considérais que c'était mon devoir.
Je n'avais pas peur, je savais qu'il pouvait y avoir un risque.
Peur de me retrouver dans une négociation internationale, non, jamais.
Je pensais quelquefois que ça allait être éprouvant,
que ça allait être dur.
Les critiques, les colibés, les moqueries, les réseaux sociaux
qui, quelquefois, vous surprennent par leur message de contestation
qui va même au-delà et qui, parfois, touche à la haine.
On peut être un peu bouleversé,
dire comment c'est possible de dire autant de mal de ce que je peux faire,
de ce que je mérite bien tout ça.
Et il y a quand même plus de critiques que de compliments.
Mais ce n'est pas de la peur, c'est du questionnement.
Ma nature est plutôt d'être attentif aux autres,
plutôt expansif et de manier l'humour.
Or, dans une fonction comme celle-là, vous êtes obligés d'être en retenue.
Non pas en réserve, mais en tout cas,
vous savez que vous êtes tout le temps observé.
Et donc, il faut faire attention à ses gestes, à ses attitudes
et même à ses paroles.
Une question maintenant, ce sera l'avant-dernière, je pense.
Quel est le rythme de vie d'un président de la République
et comment est-ce qu'on fait notamment pour concilier
vie privée et vie présidentielle ?
Est-ce que c'est quelque chose qui est possible ?
Est-ce qu'on a du temps pour soi ?
Aujourd'hui, c'est à tout moment.
Chaque jour est une prise de parole.
Chaque jour, parce que même s'il ne l'a pas souhaité,
de toute façon, sa parole sera enregistrée.
Vous pouvez être filmé quand vous ne le faites pas.
Ses échanges seront connus.
Et donc, il n'y a aucune conversation même qui reste secrète ou limitée.
Et en plus, il y a une voracité des sources d'informations,
aussi bien des chaînes en continu que des réseaux.
C'est très difficile.
C'est très difficile parce qu'il y a beaucoup de déplacements,
beaucoup de voyages.
Il y a des soirées qui sont occupées par des réunions.
Il y a des matins qui sont très tôt et des nuits très courtes.
C'est ce qu'il faut bien comprendre.
Un président n'habite plus chez lui.
Moi-même, j'ai essayé de garder mon appartement pendant deux ou trois ans.
Et c'est devenu impossible parce qu'il faut sécuriser tout le quartier.
Les autres locataires ou occupants de l'immeuble
se plaignent au bout d'un certain moment de l'agitation.
Donc, à un moment, vous allez à l'Elysée, c'est tellement plus simple.
Et là, votre vie se referme sur elle-même.
Et toute sortie devient difficile.
Aller marcher dans la rue, ça paraît tout simple.
Finalement, quel plus beau mode de distraction
que d'aller marcher un moment dans un parc ou même faire les magasins.
Aller sur un marché, comprendre ce que vivent les gens,
ça devient finalement ou un artifice de communication ou une lourdeur.
Il y a des premiers ministres dans des pays d'Europe du Nord
qui continuent à aller faire leur marché, faire leur course,
payer avec leur carte bleue, etc.
Et quand ils ne le font pas, ces chefs de gouvernement,
ils sont durement jugés.
En France, c'est très difficile,
à la fois pour des raisons de sécurité et pour des raisons de statut.
Ils disent, le président ne peut pas se commettre à faire des actes de la vie quotidienne.
Et pourquoi pas ?
Est-ce qu'on se sent coupable quand on s'accorde ces moments de pause
en tant que président de la République ?
On ne se sent pas coupable jusqu'au moment où on lit sur les réseaux sociaux
qu'il était inadmissible d'aller au cinéma ou de prendre trois jours de vacances.
Je vais prendre un exemple.
J'ai été élu en mai 2012
et je suis parti quelques jours en congé en août 2012.
En plus, j'avais pris le Fort de Brégançon
pour bien montrer que c'était aussi un lieu de travail.
Eh bien, j'ai été très critiqué.
On me disait, comment ? Il peut partir en vacances ?
Aujourd'hui, on est plus indulgent, je crois,
les gardes d'Emmanuel Macron.
Je vais prendre un autre exemple parce que c'était vrai,
même avant d'être président,
quand on va faire un déplacement aux Antilles,
les images qui reviennent, on se dit,
bon, quand même, il était en vacances aux Antilles.
Non, le président, il doit aller partout
et jamais penser que s'il va quelque part,
c'est pour son propre plaisir.
On a parlé de votre arrivée au pouvoir,
on a parlé un petit peu des coulisses de cette vie à l'Élysée.
La question, logiquement, que je vais vous poser,
c'est la question de l'après.
D'abord, que dit-on peut-être au nouveau président,
donc ici, en l'occurrence, Emmanuel Macron,
lors de cette passation de pouvoir ?
Quand on est président, on doit comprendre qu'on ne le sera pas toujours.
Qu'est-ce qu'on dit à son successeur ?
On lui dit que, d'abord, il a des problèmes à régler,
qu'on lui transmet, mais qu'on a des solutions.
Pour Emmanuel Macron, il avait été au gouvernement,
donc il savait exactement, peut-être mieux que d'autres,
quelle était la situation,
et il devrait se rappeler aussi de ce que nous avions réussi.
Il faut se préparer à cet instant extrêmement brutal
où vous êtes président à 11h et à 11h02,
vous êtes rue du Faubourg Saint-Honoré,
et vous n'êtes pas complètement un citoyen comme les autres.
Vous êtes aux yeux de beaucoup encore un président,
mais vous n'êtes plus le président.
Donc il faut se dire comment je vais être utile,
comment je peux être utile,
où je reste finalement dans ma vie personnelle
et je me rends utile à ma famille, à mes proches, à mes amis,
où j'essaye d'être encore utile tout en n'étant plus président.
C'est plutôt la voie que j'ai choisie.
J'avais créé une fondation d'aider les initiatives,
les innovations, les associations
qui me paraissaient les plus ouvertes au monde et à ces problèmes.
Bon, voilà.
Il faut que chaque ancien président
sache comment il peut être utile quand il n'est plus président.
Merci beaucoup.
Merci pour ce moment d'échange.
Et ça me semblait intéressant d'avoir comme ça ce moment d'échange
avec vous, monsieur le président,
sur cette fonction, encore une fois, qui fascine,
qui interroge aussi, et de se plonger comme ça
le temps d'un échange assez long sur les coulisses de tout ça,
ça me semble assez intéressant.
Il faut écarter les mythes, les fantasmes, les illusions
pour peut-être mieux prendre en compte la réalité même de la fonction.
Merci de décrypter la fonction présidentielle
qui est finalement plus transparente que vous l'imaginiez.
Merci, merci encore.
Et merci à vous du coup.
N'hésitez pas évidemment à vous abonner.
Je ne sais pas encore le cas pour ne pas louper les vidéos suivantes.
On est quand même sur YouTube, il faut le dire.
Et puis on se dit du coup à très vite pour d'autres vidéos.
Encore merci, monsieur le président.
À bientôt.
Merci.