Israël : une ancienne ultraorthodoxe se suicide et laisse derrière elle un témo
Cette histoire, dont se fait écho Libération, bouleverse Israël. Esti Weinstein, retrouvée sans vie dimanche à Ashdod au sud de Tel-Aviv, a choisi de se donner la mort. La cause ? Après avoir quitté une secte hassidique, elle n'était plus en droit de voir ses 7 enfants. Elle laisse derrière elle un témoignage édifiant sur la vie au sein de ce groupe de “haredim”, soit les “craignant Dieu”. La triste fin de cette ancienne ultraorthodoxe devenue laïque rouvre ainsi le débat passionné qui met face à face laïcs et religieux depuis les débuts d'Israël. Esti Weinstein laisse derrière elle un manuscrit de près de 200 pages titré “Faire sa volonté”, racontant son quotidien à l'intérieur du groupe. Il y a huit ans, lorsqu'elle décide de tourner le dos à la secte, les membres de sa famille coupent tous liens avec elle : une pratique courante chez la plupart des ultraorthodoxes envers celles et ceux qui choisissent de devenir laïques. Ainsi, du jour au lendemain, proches, connaissances et amis se détournent d'Esti Weinstein. Elle portera cette douleur pendant huit ans, avant de décider d'en finir. Elle écrira : “C'est dans cette ville que j'ai donné naissance à mes filles et c'est dans cette ville que je meurs en raison de mes filles”. Le témoignage qu'elle laisse derrière elle, dont certains extraits ont été publiés par la presse israélienne, est à la fois poignant et édifiant. Au travers des mots, Esti Weinstein explique avoir été mariée à 17 ans avec un homme qu'elle n'avait rencontré qu'une seule et unique fois. Son mari lui impose les “takanot”, soit les principes à suivre chez les hassidim : se taire, s'occuper du ménage. Pire encore : elle est obligée d'enfanter une fois par an minimum, en moyenne. Ce mariage forcé, couplé à la pression constante des rabbins, pousse Esti à se détourner de la secte. En apprenant sa mort, sa famille a souhaité organiser un enterrement selon les règles du judaïsme. Problème, Esti Weinstein souhaitait des funérailles différentes. Ses amis laïcs se sont alors mobilisés et ont fini par obtenir gain de cause. En Israël, pour le monde laïc, Esti Weinstein s'est transformée en symbole, en héroïne nationale, comme le prouve les nombreux inconnus qui se sont déplacés, mardi dernier, pour lui rendre un dernier hommage.