Italie : victoire des autonomistes en Vénétie et en Lombardie
Les riches régions italiennes de la Vénétie et de la Lombardie ont voté dimanche à une écrasante majorité en faveur d'une plus grande autonomie. La participation est suffisamment importante pour peser dans les négociations avec Rome.
Trois semaines après la Catalogne, la Lombardie, riche province industrielle et financière de l'Italie, et la Vénétie voisine ont voté dimanche en faveur d'une autonomie renforcée lors de référendums consultatifs. Ainsi, les habitants de la Lombardie se sont prononcés à 95% pour davantage d'autonomie. Le “oui” l'a aussi emporté sans surprise à une très forte majorité en Vénétie, selon les premiers résultats.
Contrairement à la Catalogne, en crise ouverte avec le pouvoir central à Madrid, il ne s'agit pas d'avancer sur la voie de la sécession, mais d'obtenir de Rome davantage d'autonomie en matière d'éducation, de protection de l'environnement, de sécurité au travail ou de fiscalité.
Membre influent de la Ligue du Nord, Roberto Maroni voit la Lombardie en concurrence avec la Catalogne sans pour autant courtiser ouvertement les entreprises qui quittent actuellement la région du nord-est de l'Espagne. Un des objectifs est d'attirer les investisseurs étrangers et de tirer profit d'un autre divorce en cours, le Brexit – la capitale lombarde, Milan, est en concurrence avec Barcelone et d'autres villes pour accueillir le siège de l'Agence européenne du médicament, qui va quitter Londres. La Ligue du Nord s'est fait connaître dans les années 1990 en réclamant l'indépendance de la Padanie, qui s'étend dans le nord de l'Italie depuis Milan jusqu'à Venise, le long du bassin fluvial du Pô. La “Lega Nord” ne milite plus pour la sécession mais, au pouvoir en Lombardie et en Vénétie, réclame une meilleure répartition des recettes fiscales avec le gouvernement central.
En Vénétie, la question était similaire: “Voulez-vous que d'autres formes et conditions d'autonomie soient attribuées à la région de Vénétie ?” La région est “la Catalogne d'Italie, composée de PME, 80% d'entre elles ayant moins de 15 employés, 600.000 entreprises, un PIB de 150 milliards d'euros, le plus bas taux de chômage en Italie de 6,8% et 5 millions d'habitants”.
Les résultats des référendums ne sont pas contraignants mais la large victoire du “oui” va donner aux deux régions davantage de légitimité pour négocier avec Rome. Le gouvernement italien juge que ces consultations ne sont pas nécessaires, même si elles s'inscrivent dans le cadre constitutionnel.