Santé : des perturbateurs endocriniens suspectés dans les eaux souterraines et l
Plus de la moitié des pesticides le plus souvent décelés dans les eaux souterraines ou les cours d'eau en métropole sont “suspectés d'être des perturbateurs endocriniens”, selon un rapport de l'ONG Générations Futures. Cette étude intervient alors que l'Union européenne doit se prononcer le 26 janvier sur leurs définitions. Pour rappel, les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques présentes dans de nombreux produits du quotidien, qui perturbent le système hormonal et peuvent générer maladies et anomalies. Selon l'ONG, “73,3% des pesticides ou de leurs produits de dégradation les plus quantifiés dans les eaux de surface (soit 11 sur 15) en métropole en 2013 sont suspectés d'être des perturbateurs endocriniens”. L'association a analysé deux enquêtes officielles : un rapport du Commissariat général au développement durable intitulé “L'essentiel sur les eaux. Pesticides les plus quantifiés dans les cours d'eau et dans les eaux souterraines en 2013” et le “Bilan de la qualité de l'eau au robinet du consommateur vis-à-vis des pesticides en “2014”, rendu public en juillet 2016 par le ministère des Affaires sociales et de la Santé. Générations Futures a voulu savoir si parmi les résidus de pesticides ou les produits de dégradation de ces pesticides trouvés dans ces enquêtes il y avait “des molécules potentiellement perturbatrices du système endocrinien”.
Ce pourcentage est de 53,3% pour les eaux souterraines, “soit 8 des 15 molécules” les plus fréquemment décelées, indique-t-elle. Concernant l'eau du robinet, “50% des pesticides ou produits de dégradation” qui ont conduit à constater une “non conformité” de l'eau en 2014 sont suspectés d'être des PE, “soit 18 sur 36”, indique l'ONG. La publication de cette analyse intervient alors que l'Union européenne doit se prononcer le 26 janvier sur une définition des perturbateurs endocriniens. Les définir permettrait de prendre des mesures réglementaires pour limiter leur impact sur la santé. La proposition de la Commission, vivement contestée notamment par la France et la Suède, “demande un niveau de preuve (de nocivité) tellement élevé qu'il est susceptible de ne jamais être atteint”, a souligné le directeur de Générations Futures, François Veillerette, au cours d'une conférence de presse. Jugeant “inacceptable” la définition proposée par la Commission, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal lui a suggéré fin décembre d'engager “une réflexion globale avec les Etats membres pour la mise en place d'une catégorisation des perturbateurs endocriniens, qu'ils soient avérés, présumés ou suspectés”.