Trump fait campagne sur Orlando
Il n'attendra pas 48 heures pour demander la démission du président Obama.
Les USA viennent de vivre la pire tuerie de leur histoire. La pire attaque depuis le 11 septembre 2001. Car il s'agit bien d'une attaque terroriste, comme le confirme la revendication de l'Etat islamique. La première fois que l'ennemi numéro un des USA vient frapper sur son territoire. Le pays est sous le choc. Les autorités aussi, mais dans le staff de Trump on s'en moque. On cogne. “Voilà bien la démonstration que j'avais raison”, tonne Trump sans complexe. “Cessons d'être naïf, il faut interdire l'accès du territoire aux musulmans”, avait-il d'ailleurs lâché il y a quelques mois dans un meeting. À l'époque, on avait parlé de dérapage. À tort. Trump ne dérape jamais, ou alors, c'est qu'il dérape tout le temps. Il sait très bien où il veut en venir, sur quel thème et comment. Avec Omar Mateen, il aura beau jeu de dire que le FBI avait interrogé le jeune homme deux fois en 2013 pour le laisser repartir. Trop naïf, trop laxiste vous dit-on. Un musulman est un suspect, voilà la morale du drame selon Trump. Beria n'aurait pas dit mieux. Tous suspects ! Trump va aussi attaquer sur la réglementation sur les armes à feu. Souvenez-vous de ses déclarations après le Bataclan et les massacres de Paris. “Si les français avaient eu des armes sur eux ils auraient pu se défendre plutôt que de se laisser abattre sur des terrasses de café”. Le message était à vocation interne, quand Obama et Clinton essayaient de relancer le débat sur l'encadrement des armes à feu. Il faut dire que depuis le début de l'année, près de 6000 personnes ont été tuées par balles aux Etats-Unis, et que chaque jour, une fusillade se produit sur le territoire. Et bien non dira Trump. La menace est chez nous aux USA, et il faut être prêt à faire la guerre et se défendre. Là encore, les démocrates seront pointés comme des idéalistes irresponsables et dangereux. Enfin, la politique étrangère. Obama a désengagé l'armée américaine des théâtres de guerre extérieurs de l'Afghanistan à la Syrie, en passant par l'Irak. Contre l'EI, le président ne veut pas envoyer de soldats, de troupes au sol, convaincu que la présence de ses soldats ne fait qu'alimenter la haine des américains et les guerres de demain. “Lâcheté !” martèle Trump. “Il faut aller les éliminer là-bas en Syrie et faire la guerre jusqu'au dernier pour ne pas les voir arriver chez nous !”. Clinton, elle, aura bien du mal à lui répondre. Face à un tel choc, ce n'est pas d'elle dont le pays attend des actes et des paroles. Mais d'Obama. Du président. Tant que le “Commander in Chief” n'aura pas réagi et agi, la candidate sera contrainte à la retenue. Trump, non.