journal en français facile 2016/04/22
Priscille Lafitte : Il est 20h, l'heure comme chaque soir du journal en français facile, un journal spécialement prévu pour les personnes qui apprennent le français. Et ce journal est à deux voix : Zéphyrin Kouadio est à mes côtés dans ce studio, bonsoir Zéphyrin ! Dans l'actualité de ce vendredi 22 avril, un attentat a frappé une mosquée chiite de la banlieue de Bagdad, une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique. Zéphyrin Kouadio : La France a l'ambition de réunir une conférence pour la paix au Proche-Orient, ce sera le 30 mai prochain. PL : Le président américain Barack Obama se trouve à Londres, il estime qu'un Brexit, une sortie de la Grande Bretagne de l'Union européenne serait une catastrophe pour les relations commerciales avec les États-Unis. ZK : Et nous terminerons par un hommage au chanteur Prince. Notre correspondant à New York a recueilli un témoignage de fan, à Harlem.
PL : Voilà pour le menu de ce journal en français facile.
ZK : Barack Obama se dit très inquiet pour l'avenir du cessez le feu en Syrie. PL : Inquiet pour la suite de cette trêve, une trêve qui est très menacée, fragile, selon l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. Les négociations de paix, elles, vont se poursuivre jusqu'à mercredi, magré le départ de l'opposition syrienne de la table des négociations. Une réunion ministérielle d'urgence va être convoquée. ZK : Dans le même temps, Barack Obama exclut d'envoyer des troupes américaines sur le sol lybien : il pense que cela ne serait pas bien accueilli par le nouveau gouvernement libyen. PL : Les États-Unis admettent aussi avoir ôté la vie à 20 civils, entre septembre et février, lors des frappes aériennes en Syrie ciblant le groupe Etat islamique. Les jihadistes, qui ont attaqué une nouvelle fois les chiites en Irak : un attentat a retenti dans une mosquée de la périphérie de Bagdad, en ce vendredi, jour de la grande prière. Au moins huit personnes ont été tuées, et 33 autres blessées. Toufik Benaichouche.
Vendredi jour de la grande prière dans une mosquée chiite dans le sud-ouest de la capitale. La foule de fidèles prient et se recueillent avec le prêche que doit prononcer l'Imam Et c'est le drame. Un kamikaze fait détoner vendredi les explosifs qu'il porte sur lui. Au milieu des fidèles. C'est un carnage. L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat mais, pas de mystère, il porte la marque du groupe djihadiste sunnite Etat islamique (EI). Les djihadistes mène régulièrement ce genre d'attaques suicides contre la majorité chiite du pays qu'il considère comme hérétique. Début avril, 22 personnes ont été tuées (dans quatre attentats suicide revendiqués par l'EI) et des tirs d'obus dans plusieurs secteurs du pays. L'EI contrôle toujours de vastes régions d'Irak depuis 2014, malgré la reprise de certains secteurs par les forces irakiennes, aidées par des frappes de la coalition internationale dirigée par les États-Unis. Les États-Unis qui viennent d'annoncer le déploiement de près de 220 soldats supplémentaires et d'hélicoptères d'attaque pour soutenir les forces irakiennes notamment dans la reconquête de Mossoul, la deuxième ville du pays, aux mains de l'EI depuis juin 2014. PL : Et dans le centre-ville de Bagdad, une manifestation a réuni plusieurs milliers de personne pour protester contre l'enlisement de la crise parlementaire irakienne et contre la corruption des politiques. ZK : Une conférence pour le Proche-Orient, afin de relancer le processus de paix : l'idée vient des Français, et sera organisée Paris le 30 mai prochain. L'annonce a été faite hier par Jean-Marc Ayrault, le ministre français des affaires étrangères. PL : Cette conférence se déroulera à Paris le 30 mai, sans les israéliens et les palestiniens : ils seront invités plus tard à une autre réunion. Les Israéliens accueillent très froidement cette nouvelle, tandis que les Palestiniens se félicitent de cette initiative. Les précisions à Ramallah de notre correspondant, Nicolas Ropert.
C'est une chance à ne pas manquer. Voilà en résumé le message de Saeb Erakat, le secrétaire général de l'Organisation de Libération de la Palestine après l'annonce de la date pour la première étape de la conférence internationale pour la paix au Proche-Orient. Pour le responsable palestinien, la communauté internationale doit tout mettre en œuvre pour faire respecter, par le gouvernement israélien, « les droits et les aspirations des palestiniens ». Mais lucide, Saeb Erakat, sait que ce sera difficile. L'initiative française, lancée par Laurent Fabius début 2016, a toujours été soutenue par les palestiniens. À Ramallah, le constat est simple : les discussions bilatérales ne donnent rien. Côté israélien par contre, on voit d'un très mauvais il l'interventionnisme français. Sans fermer complètement la porte, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou juge cette initiative « contre-productive». La menace d'une reconnaissance de l'État de Palestine par la France en cas d'échec des négociations est vue comme une menace inacceptable. C'est pour cette raison que Jean-Marc Ayrault a annoncé début mars que cette reconnaissance ne serait pas automatique. Ce qui fait grincer des dents côté palestiniens. Nicolas Ropert, Ramallah, RFI.
ZK : Les suites de la COP21, la conférence sur le climat, à Paris : l'accord conclu à la fin de cette conférence est maintenant signée par 175 dirigeants des pays de l'ONU. PL : « Le monde nous regarde, le temps est venu d'une action audacieuse, courageuse », en faveur des énergies propres : c'est avec ces mots que l'acteur Leonardo DiCaprio a ouvert la séance au siège des Nations Unies à NY. Le secrétaire d'État américain John Kerry, est monté à la tribune avec sa petite-fille dans les bras, pour signifier que son geste s'adresse aux générations futures. Cette signature n'est qu'une première étape : l'accord n'entrera en vigueur, ne sera réellement mis en place, que lorsque 55 pays responsables d'au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre auront fait ratifier, voter ce texte par leurs parlements. ZK : Pendant que John Kerry représente les États-Unis à l'ONU, le président américain Barack Obama, lui, se trouve à Londres. PL : À Londres, pour soutenir le premier ministre britannique David Cameron dans sa campagne contre le Brexit, et pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Le président américain a même signé un texte, une tribune, dans le journal Daily Telegraph, pour expliquer pourquoi il est résolument contre un Brexit. À Londres, Muriel Delcroix.
Barack Obama a finalement choisi de mettre les pieds dans le plat avant même sa conférence de presse avec le premier ministre David Cameron vendredi après-midi. Les conseillers du président américain avaient laissé entendre qu'il répondrait franchement si on lui demandait son avis sur le référendum. Barack Obama n'a pas voulu attendre et publié dans le Telegraph, journal conservateur et eurosceptique, un vibrant plaidoyer en faveur du maintien : « L'Union européenne ne diminue pas l'influence britannique - elle l'amplifie », écrit le président qui poursuit : « Les États-Unis et le monde ont donc besoin que votre énorme influence continue à s'exercer, y compris au sein de l'Europe ». Un soutien sans ambiguïté de la part du « grand frère américain » qui a immédiatement déclenché un tollé dans le camp du Brexit. Dans une furieuse tribune publiée cette fois dans le tabloïd The Sun, le maire de Londres, Boris Johnson réplique ce vendredi : « Les États-Unis protègent avec une jalousie hystérique leur démocratie et leur indépendance. Venir nous dire que nous devons abandonner le contrôle de tant de souveraineté est un exemple criant du principe : faites ce que je dis et non ce que je fais. C'est incohérent et sacrément hypocrite. » Mais pour sa part David Cameron doit se féliciter de ce parti-pris qui pourrait peser lourd dans la campagne.
ZK : Beaucoup de fans de musique font le deuil du chanteur Prince aujourd'hui, un guitariste virtuose, une bête de scène hypnotisante. PL : Ses fans font le deuil d'une idole, d'un génie de la scène, et disent aussi adieu à leur propre jeunesse, aux instants fortement rattachés, émotionnellement, à la musique groovy, funk, bourrée d'émotion, de Prince. Des milliers de personnes se sont rassemblées au centre-ville de Minneapolis, la ville de Prince, mais aussi à Harlem, à New York. Notre reporter Grégoire Pourtier a rencontré un fan de la première heure.
« Prince est une icône. Il a créé des sons que l'on ne pensait même impossible à produite. Pour les trois dernières décennies, si ce ne sont les quatre dernières, il a été LA star. Il a eu des hauts et des bas, mais il était LA star. À l'âge de 12 ans, il savait déjà jouer de vingt instruments. Qui d'autre peut faire ça ? Je pense qu'il était gay, mais ça m'était égal, car c'était Prince. Il est LA star. J'habite à Brooklyn, mais j'ai tous le chemin jusqu'ici pour montrer toute mon émotion. Et regardez ici tous les gens différents, il y a de tout, des blancs, des noirs, des latinos, il y a tout le monde. La musique est internationale, elle est multicolore, comme un arc-en-ciel. Et Prince est le paroxysme du mélange. Une réaction enregistrée à Harlem, ce vendredi, au milieu des vendeurs de tee shirt, de CDs et de posters.