journal en français facile 2016/05/12
Priscille Lafitte : Il est 20h temps universel, l'heure du Journal en français facile, un journal spécialement prévu pour les personnes qui apprennent le français, bienvenue à vous ! Et à mes côtés pour présenter ce journal, Zéphyrin Kouadio, bonsoir !
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Priscille, bonsoir à tous !
PL : Dans l'actualité de ce jeudi 12 mai, le séisme politique au Brésil : Dilma Rousseff doit quitter son poste, un procès en destitution est lancé contre elle. La présidente parle de Coup d'État, nous l'entendrons.
ZK : Nous irons aux États-Unis, où Donald Trump a rencontré le président de la chambre des représentants, Paul Ryan, ils ont tenté de recoller les morceaux d'un Grand Old Party très divisé.
PL : Soupçon de corruption dans le monde du sport : Tokyo est accusé d'avoir acheté sa sélection pour les Jeux Olympiques de 2020.
ZK : Et nous terminerons par le festival de Cannes, et le film présenté hors compétition, Money Monster, dirigé par Jodie Foster. Un film de divertissement qui a attiré les foules de curieux.
ZK : On commence ce journal au Brésil : Dilma Rousseff doit quitter la présidence, le sénateurs ont donné leur feu vert à la procédure de destitution contre elle.
PL : Dilma Rousseff est accusé d'avoir maquillé, modifié, des comptes publics en 2014, année de désastre économique au Brésil, pour faciliter sa réélection. Aujourd'hui, après le vote de 55 sénateurs en faveur du procès en destitution, Dilma Rousseff dénonce un coup d'État. Elle l'a dit à Brasilia devant ses partisans, les personnes qui la soutiennent :
« Le but évident c'était de m'empêcher de gouverner et de créer une ambiance propice au putsch. Quand une présidente est chassée du pouvoir pour un crime qu'elle n'a pas commis, ça ne s'appelle pas une destitution, ça s'appelle un coup d'état. Il s'agit d'un coup d'État parce qu'une destitution sans crime de responsabilité est un coup d'État. Je n'ai pas de comptes bancaires à l'étranger, jamais je n'ai reçu des pots-de-vin, jamais je n'ai corrompu qui que ce soit. Ce procès est fragile, juridiquement inconsistant, injuste, déclenché contre une personne honnête et innocente. PL : Conséquence immédiate : la présidente brésilienne quitte ses fonctions, son poste de présidente, elle est remplacée par le vice-président, Michel Temer, qui prend l'intérim au moins pour 180 jours, 6 mois, jusqu'à la fin du procès. Et, si Dilma Rousseff est jugée coupable, Michel Temer devrait assurer la présidence jusqu'en décembre 2018, date de la prochaine élection présidentielle.
ZK : Donald Trump est à Washington aujourd'hui, pour rencontrer les leaders républicains, les dirigeants du Grand Old Party, de la Chambre des représentants et du Sénat.
PL : Son but est de se réconcilier avec les responsables du parti républicain, qui voient d'un mauvais œil sa candidature. Le Grand Old Party est très divisé sur la candidature du milliardaire. Dehors, devant le siège du parti républicain à Washington, des dizaines de manifestants anti-Trump s'étaient réunis. On retrouve à Washington notre correspondante Anne Marie Capomaccio.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le président de la chambre des représentants Paul Ryan, a mis beaucoup d'ardeur à persuader le public que les nombreux et profonds différends au sein du parti républicain sont sur la voie du règlement. C'est aussi la tonalité du communiqué signé par Donald Trump et Paul Ryan : « nos objectifs communs, et l'unité du parti sont plus importants que nos désaccords écrivent-ils. Il faut battre Hillary Clinton, qui effectuerait, je cite, si elle est élue, un 3e mandat de Barack Obama. » Donald Trump ne s'est pas encore exprimé après cette rencontre très importante, qui est la première d'une série de réunions de travail. Le milliardaire poursuit à l'instant ses consultations avec les leaders républicains du Sénat. Nous avons donc assisté à un festival de langue de bois, sans doute motivé par l'urgence alors que les primaires se terminent, et que l'investiture de Donald Trump devient inévitable. Unifier les instances du parti républicain est sans doute un objectif accessible. Ce qui sera plus difficile, est d'obtenir de la mouvance « jamais Trump » qu'elle cesse de faire du bruit.
PL : Toujours aux États-Unis, George Zimmerman, l'homme qui a été accusé du meurtre de l'adolescent noir Trayvon Martin en 2012 en Floride, avant d'être acquitté pour légitime défense, cet homme a mis en vente sur internet un pistolet, l'arme utilisée pour tirer sur Trayvon Martin. La mort de Trayvon Martin avait ravivé les tensions raciales aux États-Unis en 2012 et 2013.
ZK : Journée de tension politique en France. La loi Travail est adoptée en première lecture, la motion de censure de la droite a échoué.
PL : La motion de censure déposée par les députés de droite les Républicains et les centristes de l'UDI, n'a obtenu que 246 voix, majoritairement des voix de droite, donc, auxquelles se sont ajoutés quelques votes Front de Gauche et écologistes. L'échec de cette motion de censure a entraîné l'adoption, de facto, automatique, de la très contestée loi travail par l'Assemblée nationale. La contestation de la loi travail, dans la rue a rythmé la journée, des manifestations ont eu lieu à Paris, Toulouse, Grenoble, Nantes, Caen... des rassemblements qui ont parfois tourné à l'affrontement avec les forces de police.
ZK : Décidément, le monde du sport s'illustre, se fait connaître, par les scandales de corruption.
PL : Après les Mondiaux de football de Russie pour 2018, du Qatar pour 2022, les JO au Brésil cet été, c'est maintenant les Jeux-Olympiques d'été de 2020 à Tokyo qui sont pointés du doigt : le Japon aurait versé des pots de vin pour obtenir l'organisation de ces jeux. Marie Dhumieres.
C'est une enquête du Guardian qui ravive les doutes. Selon le quotidien britannique, le Japon pourrait avoir versé des pots-de-vin pour obtenir l'organisation des JO de 2020. En cause, des virements suspects d'un total de plus d'un million d'euros. Les virements, tout simplement libellés « Tokyo 2020-Candidature JO » datent de 2013, année de l'obtention des Jeux par le Japon. Ils proviennent d'une banque japonaise et sont au profit d'un compte singapourien lié au fils de l'ancien patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack, membre du CIO à l'époque, et depuis mis en examen pour corruption dans une autre affaire. On savait que des investigations étaient en cours. Le Parquet national financier de Paris, confirme d'ailleurs aujourd'hui avoir ouvert une information judiciaire en décembre dernier pour de possibles faits de corruption et de blanchiment d'argent liés à la candidature de Tokyo. Le parquet qui confirme également les révélations du Guardian. Des accusations qui ne semblent ébranler pas les autorités japonaises en tout cas. La candidature du Japon s'est faite de manière « propre », assure le porte-parole du gouvernement qui ne voit pas de raison d'interroger l'équipe organisatrice des JO.
PL : Toujours dans le monde du sport, le Kenya n'est pas en conformité avec le code antidopage fixé par l'agence mondiale antidopage. La participation des athlètes kényans aux JO de Rio, cet été, est compromise, remise en cause.
ZK : Et puis football ! A un mois de l'ouverture de l'euro-2016, Didier Deschamps a rendu publique sa liste des 23 joueurs. Pas franchement de surprise : Gignac, Varane, Evra, Matuidi, Diarra, Pogba, Cabaye seront là. Deux absents : Ben Arfa et Valbuena, qui se dit très déçu.
PL : Premier match des bleus le 10 juin, match d'ouverture contre la Roumanie.
ZK : On termine ce journal à Cannes, sous le soleil cette fois. À côté des films en compétition, un long-métrage attirait l'attention et les photographes : Money Monster.
PL : Money Monster, un film réalisé par Jodie Foster. Ça raconte une prise d'otage en direct d'un présentateur d'une émission de conseils en placement financier. Et forcément, avec en guest star les acteurs George Clooney et Julia Roberts, la projection du film a attiré une foule de fans. Isabelle Chenu y était.
La foule des grands jours s'était massée aux pieds des marches du palais du festival pour apercevoir pour la première fois l'actrice américaine Julia Roberts foulant le tapis rouge aux côtés de George Clooney. L'occasion aussi pour la réalisatrice Jodie Foster de revenir à Cannes où elle avait scellé sa carrière d'actrice à 12 ans dans Taxi Driver. Money Monster met en scène Lee Gates, présentateur vedette et fantasque d'une émission qui propose chaque jour aux américains des conseils pour placer au mieux leur argent. Un show à la gloire du capitalisme où les cours de la bourse font la loi. George Clooney incarne un personnage cynique et cabotin officiant sous la houlette de sa réalisatrice Patty Fenn interprétée par Julia Roberts. Ruiné pour avoir suivi ses conseils, un homme ordinaire va prendre Lee en otage en direct. Dans Money Monster, Jodie Foster montre les dégâts du mélange des genres entre spectacle et journalisme et construit son film comme une enquête dans les dessous de la finance internationale. Un monde où l'avidité est reine et les petits actionnaires les dindons de la farce. Un film grand public qui tient son pari de divertissement réussi.