journal en français facile 2016/05/20
Priscille Lafitte : Merci d'être à l'écoute de Radio France Internationale. Il est 20h en temps universel, l'heure du journal en français facile, un journal spécialement prévu pour ceux qui apprennent le français. Et avec moi pour co-présenter ce journal, Mathieu Auger, bonsoir Mathieu.
Mathieu Auger : Bonsoir Priscille, bonsoir à tous.
PL : Dans l'actualité de ce vendredi 20 mai, l'enquête avance lentement pour comprendre la disparition de l'Airbus A320 il y a deux jours dans la mer Méditerranée. Des éléments de l'avion ont été retrouvés. MA : La Turquie est en plein débat sur la levée de l'immunité parlementaire pour les députés : une façon de les rendre vulnérables s'ils soutiennent les kurdes du PKK, bête noire du président Erdogan. PL : La Maison Blanche, à Washington, visée par des tirs ce soir, des coups de feu, une personne est blessée.
MA : Nous terminerons ce journal à Cannes, et le gros ratage de Sean Penn : son film a été accueilli avec des rires et des sifflets.
MA : Des débris, des morceaux de l'Airbus A320 d'Egypt Air ont bel et bien été retrouvés dans la mer Méditerranée. PL : La marine égyptienne a découvert des débris de l'avion à 290 km au nord de la ville d'Alexandrie. Hier déjà, des objets avaient été identifiés comme ceux de l'Airbus, avant que la marine grecque démente, réfute l'information. Mais aujourd'hui, ce sont des sièges, des valises, et un membre de corps humain, qui ont été retrouvés, Stéphane Lagarde. Tout parle dans un avion et ces premiers débris constituent peut-être, je dis bien peut-être un nouvel espoir pour comprendre ce qui est arrivé au vol MS804, c'est le nom de ce vol. Selon la page Facebook de l'armée égyptienne, une partie de l'épave aurait été récupérée, ainsi que des effets personnels, effectivement, appartenant aux passagers. Le ministère de la défense grec se veut même plus précis et confirme que des bagages, donc, et « un membre humain » ont été localisés dans la zone. Washington et Paris sont associés, vous le savez, aux recherches. Un Orion P-3, c'est son nom, parti de la base américaine de Sigonella en Sicile. Il est sur place. La France a dépêché, elle, de son côté un Falcon 50, et un autre appareil plus gros, français, ainsi qu'un navire de patrouille viendront compléter le dispositif. Au deuxième jour des opérations de recherches, la disparition de l'Airbus A320 d'EgyptAir est toujours, Priscille, entourée de mystère. Le vol MS804 a disparu des radars jeudi après 2 h du matin, sans qu'aucun problème n'ait été signalé par l'équipage. Au Caire, les autorités semblent pencher pour la piste terroriste. Mais Paris d'où est parti l'avion, je vous le rappelle, est plus prudent. Aucune hypothèse n'est privilégiée a ce stade a fait savoir ce matin le ministre français des Affaires étrangères. PL : Des coups de feu ont retenti près de la Maison Blanche, à Washington. Le président Barack Obama ne s'y trouvait pas, il était en train de jouer au golf. Selon la chaîne de télévision CNN, les coups de feu étaient dirigés contre la résidence du président américain. Une personne blessée a été transportée à l'hôpital. MA : On part maintenant en Turquie, Priscille. Une réforme constitutionnelle fait débat.
PL : Cette réécriture de la Constitution comprend la levée de l'immunité parlementaire des élus de l'Assemblée. Ça veut dire que les députés pourront être poursuivis par la justice, même pendant leur mandat. Les députés ont voté pour cette levée de leur propre immunité. Cela implique que les députés pourront désormais être accusés de soutenir notamment le PKK, le parti kurde, bête noire du gouvernement.
MA : La politique en Israël : un nationaliste religieux pourrait bien entrer au Parlement, la Knesset.
PL : Il s'appelle Yehuda Glick, il est réputé pour être un nationaliste religieux, il est connu pour son combat pour autoriser les juifs à prier sur l'esplanade des mosquées à Jérusalem, ce qui fait débat. Or si Yehuda Glick entre au Parlement, c'est parce qu'un des plus modérés du gouvernement, Moshe Yaalon, présente sa démission. Moshe Yaalon est en désaccord avec le Premier ministre, et les dérives extrémistes et dangereuses, dit-il, du gouvernement. Murielle Paradon.
Dans un discours au ministère de la Défense, Moshe Yaalon a expliqué qu'il était « en désaccord professionnel et moral » avec le Premier ministre et d'autres membres de la coalition. « Des éléments extrémistes et dangereux ont pris le pouvoir en Israël » a-t-il déclaré. Moshe Yaalon s'est récemment érigé en défenseur d'une certaine éthique. Il a condamné l'acte d'un soldat jugé actuellement pour avoir achevé d'une balle dans la tête un Palestinien, à Hébron, alors qu'une partie de la société israélienne demande sa libération. Yaalon a par ailleurs défendu le chef d'état-major adjoint de l'armée Yair Golan lorsqu'il a osé une comparaison entre l'Allemagne nazie et des « signes » en Israël aujourd'hui. Netanyahou avait crié au scandale. En démissionnant, Yaalon laisse deux postes vacants : celui de ministre de la Défense qui pourrait revenir à Avigdor Lieberman, figure de l'extrême droite populiste, et son siège au parlement qui pourrait être récupéré par Yehuda Glick, un provocateur notoire qui rêve d'instaurer la prière pour les juifs sur l'Esplanade des Mosquées. PL : En Irak, à Bagdad, des manifestants ont pénétré dans le bureau du Premier ministre irakien. C'est la deuxième fois en trois semaines que des personnes s'infiltrent, entrent, dans la fameuse Zone Verte, le secteur ultra sécurisé de la capitale. Un couvre-feu a été décrété.
MA : On passe à l'actualité en France : le salaire des patrons est au centre des débats. PL : Le débat est vif depuis que le salaire du patron de Renault, Carlos Ghosn, a été maintenu par la direction, contre l'avis des actionnaires réunis en assemblée générale. Manuel Valls a répété aujourd'hui qu'il souhaitait légiférer, c'est-à-dire faire voter une loi, sur la rémunération des patrons, et combattre les salaires indécents, trop élevés. Cette menace fait réagir le Medef, le syndicat des patrons, qui se dit prêt à montrer patte blanche : et à prendre en compte l'avis des actionnaires. Qu'est-ce qui va changer exactement, Pauline Gleize ? Les deux organisations patronales entendent rendre le vote des assemblées générales sur les rémunérations patronales, non pas contraignant, mais impératif. Pierre Pringuet, le président de l'Afep, énonce les recommandations en cas de vote négatif des actionnaires : « Dans un délai raisonnable, le conseil d'administration doit se concerter avec les actionnaires, comprendre leurs motivations. Une fois qu'il a fait son diagnostic, il doit faire une contre-proposition. Et elle doit être rendue publique. » Oui mais voilà, pas question de convoquer une nouvelle assemblée générale dans la foulée. Trop cher, trop compliqué. Les actionnaires devront donc attendre l'année suivante pour s'exprimer. Mais Pierre Gattaz, le président du Medef, en est sûr, ce nouveau processus est vertueux : « Si durablement, les actionnaires ne sont pas en phase avec les administrateurs et le président, cela ne peut pas passer très très longtemps. Les actionnaires auront le choix de faire partir le dirigeant et de faire partir les administrateurs, c'est comme ça que cela fonctionne une entreprise. » Les organisations patronales font aussi des recommandations sur un autre sujet polémique : les conditions de départ des chefs d'entreprises. Pierre Pringuet : « Pas de rémunération de l'échec. Il serait anormal qu'un président en situation d'échec puisse partir avec des indemnités ». Le patronat fait donc évoluer son code de bonne conduite. Mais, il appelle à ne pas légiférer sur le salaire des chefs d'entreprise... au nom de l'attractivité de la France. MA : On termine ce journal par le festival de Cannes : c'est le 10e jour de compétition. Et aujourd'hui, les critiques de cinéma ont hué un film, celui de Sean Penn. PL : C'était un long-métrage en compétition, « The Last Face », c'est le nom du film, avec les acteurs Javier Bardem et Charlize Theron. Et de mémoire de festival de Cannes, on a rarement vu ça : c'est un véritable bide, un navet : le film de Sean Penn fait l'unanimité contre lui, Sophie Torlotin. Nanar, bouillasse, film scandaleux… les critiques qui se répandent sur les réseaux sociaux sont unanimes pour décerner à The Last face la palme du pire film de la sélection. Les festivaliers ne font pas dans la dentelle. À l'image il est vrai du cinquième film de Sean Penn, une histoire d'amour impossible entre deux médecins humanitaires sur fond de guerre civile au Libéria. Le cinéaste de 55 ans accumule les clichés et sa mise en scène se révèle ici grandiloquente et pesante. Mais il y a pire. Le Libéria n'est qu'un décor destiné à apitoyer le spectateur : césarienne pratiquée de nuit dans la jungle, corps suppliciés, enfants soldats drogués, camps de réfugiés pris pour cible… Sean Penn a beau confier à son héroïne un discours plaidoyer pour les réfugiés, et une critique de l'Occident indifférent et coupable... Cette vision caricaturale des maux de l'Afrique, filmés avec complaisance, n'est là que pour mettre en valeur le dévouement des deux héros, et les acteurs glamours : Charlize Theron, Javier Bardem, Adèle Exarchopoulos ou encore Jean Reno. Un beau casting pour une montée des marches. Mais pour un film certainement indigne de la compétition.
PL : Et il est 22h10 ici à Paris, c'est la fin de ce journal en français facile, que vous pouvez retrouver sur notre site internet, pour lire le journal par écrit. Rendez-vous demain, à la même heure, 20h en temps universel, pour un nouveau journal en français facile.