journal en français facile 2016/05/25
Edmond Sadaka : Bonsoir à tous et bienvenue dans ce journal en français facile que je vous présente en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Edmond, bonsoir à tous.
ES : En France, nouvelle baisse du chômage au mois d'avril et ceci pour le deuxième mois consécutif, pour le deuxième mois de suite. Il y a environ 20 000 demandeurs d'emploi de moins qu'au mois de mars. Toutes les classes d'âge profitent de cette amélioration. SB : Cette bonne nouvelle pour le gouvernement intervient alors que la situation sociale reste très tendue. L'opposition au projet de loi Travail se durcit avec les blocages de raffineries et une nouvelle journée nationale de grèves et de manifestations demain jeudi. ES : La pilote militaire ukrainienne Nadia Savtchenko est libre... Elle était détenue depuis presque deux ans en Russie. Elle a été échangée ce mercredi contre deux agents russes présumés. Le président ukrainien lui a remis le titre de « Héros de la Nation ».
SB : En France, François Hollande parviendra-t-il à inverser la courbe du chômage, comme il le promet depuis 2013 ? On assiste en tous cas ce soir à une deuxième baisse consécutive du nombre de chômeurs.
ES : Les chiffres ont été annoncés en début de soirée. Le chômage a reculé de 0,6% en avril, il y a donc près de 20 000 demandeurs d'emploi en moins qu'en mars. Toutes les classes d'âge profitent de cette amélioration en particulier les moins de 25 ans. Cela faisait cinq ans que le chômage n'avait pas reculé deux fois de suite. SB : Cette bonne nouvelle intervient alors que le bras de fer qui oppose le gouvernement aux syndicats CGT et Force ouvrière reste entier.
ES : Et alors que les grèves se multiplient et que la pénurie d'essence (le manque d'essence) s'installe, le Premier ministre Manuel Valls s'est exprimé, il a parlé, devant les députés cet après -midi. « Il n'y aura pas de retrait de la loi travail » a dit le Premier ministre en expliquant je le cite que « la CGT ne fait pas la loi dans ce pays ». Il faut rappeler en effet que tous les syndicats ne sont pas opposés au projet de loi El Khomri. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger l'a même défendu dans la presse ce matin. Pauline Gleize.
Laurent Berger ne ménage pas ses efforts pour défendre le projet de loi travail dans les colonnes du Parisien. À tel point que le secrétaire général de la CFDT estime qu'un retrait du texte serait inacceptable. Pour lui, qui a inspiré la nouvelle mouture du projet. Y renoncer, c'est renoncer à de nouveaux droits pour les salariés. Le compte personnel d'activité, par exemple. Laurent Berger regrette donc la radicalisation du mouvement engagée, notamment, par la CGT. Une radicalisation sur fonds de duel entre les deux organisations. Selon plusieurs analystes, avec le bras de fer actuel, la CGT joue son va-tout, pour redorer son blason conserver le statut de premier syndicat français, à l'occasion de la prochaine mesure de représentativité en 2017. Un statut que Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, craint de perdre au profit de la CFDT. Or, la loi El Khomri pourrait favoriser ce changement. Pourquoi ? Parce qu'elle privilégie la négociation d'entreprise plus proche de la culture des syndicats réformistes et donc du syndicat de Laurent Berger. Face à ce risque, face aussi à ses difficultés internes, la CGT aurait donc choisi la carte de la radicalisation, dans l'espoir de récupérer des voix aux élections professionnelles. ES : Pauline Gleize. J'ajoute que les personnels des 19 centrales nucléaires françaises ont voté la grève pour cette journée de jeudi, demain, selon la porte-parole de la fédération de l'énergie et des mines de la CGT. Concernant les raffineries, pour le moment, six sur huit sont au ralenti ou à l'arrêt. SB : En Israël, l'ultra-nationaliste Avigdor Lieberman prend le poste de ministre de la Défense. Il était en discussion, en tractation, depuis plusieurs jours avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou.
ES : Sa formation Israël Beitenou, qui est forte de 5 députés, va rejoindre et renforcer la coalition, jusqu'à maintenant très fragile. Avigdor Lieberman, est connu pour ses prises de positions extrémistes. Il a été ministre des affaires étrangères dans le précédent gouvernement, mais après s'être fâché avec Benjamin Netanyahou, il n'avait pas fait partie de la coalition l'an dernier. Il a promis aujourd'hui de mener une politique « responsable » et « équilibrée » au ministère de la Défense. Pour les Palestiniens, ce gouvernement représente une vraie menace d'instabilité et d'extrémisme dans la région. SB : La pilote militaire ukrainienne Nadia Savtchenko a été libérée aujourd'hui par Moscou. ES : Après 2 ans de détention en Russie, cette femme de 35 ans a été échangée contre deux agents de renseignement militaire russes, accusés par Kiev d'avoir combattu aux côtés des rebelles dans l'est séparatiste du pays. Moscou, Muriel Pomponne.
Les deux militaires russes Evgueni Erofeiev et Alexandre Alexandrov sont arrivés sur l'aéroport de Vnukovo à Moscou en début d'après-midi. Une arrivée discrète. Ils ont été accueillis par leurs épouses. Aucun protocole visible en tout cas sur les images de télévision. Le principe de l'échange avait été décidé dès la condamnation des deux militaires à 14 ans de prison par la justice ukrainienne. C'était le 18 avril dernier. Nadia Savchenko, elle, avait été condamnée à 22 ans de prison le 22 mars dernier. Mais l'échange ne pouvait se faire qu'après l'entrée en application de la peine des deux Russes, ce qui est le cas depuis lundi. Les derniers détails ont été discutés dans la nuit de lundi à mardi lors d'une conversation téléphonique entre les président Poutine et Poroshenko. Officiellement, le Kremlin affirme que c'est la famille des journalistes tués en Ukraine qui a demandé la grâce de Savchenko, « pour des raisons humanitaires », grâce accordée par le président Poutine. Un ukrainien, Viktor Medvedtchouk, a également servi d'intermédiaire. Cet ancien chef de l'administration présidentielle à l'époque de Ianoukovitch, est maintenant chargé des questions humanitaires dans les négociations de Minsk, et il bénéficie de la confiance du président Poutine. ES : Nadia Savtchenko était accusée par Moscou d'avoir fourni à l'armée ukrainienne la position de deux journalistes de la télévision publique russe tués par un tir de mortier dans l'est de l'Ukraine en juin 2014. Elle avait toujours rejeté ces accusations.
SB : L'Allemagne a adopté ce matin en conseil des ministres une loi sur l'intégration des réfugiés. ES : Après l'arrivée de nombreux migrants depuis l'été dernier - plus d'un million sur l'année 2015 -, l'Allemagne s'est dotée d'un texte qui détaille les mesures dont pourront bénéficier ceux qui vont rester dans le pays. À Berlin, Pascal Thibaut.
« Un nouveau jalon pour l'intégration des étrangers ». Angela Merkel a salué à la fin du séminaire gouvernemental l'adoption par le gouvernement d'un texte dont l'accouchement a été douloureux. La politique de la carotte et du bâton caractérise le projet qui doit être adopté par le parlement d'ici l'été. La carotte avec des cours d'intégration plus nombreux et moins d'attente pour les réfugiés. 100 000 petits boulots d'intérêt collectif doivent être mis en place pour ceux dont la demande d'asile n'a pas été tranchée et qui n'ont pas le droit de travailler. Ceux qui décrochent une place d'apprentissage ne seront pas renvoyés avant la fin de cette formation. Et la priorité sur le marché de l'emploi accordée aux Allemands et aux ressortissants européens est suspendue pour trois ans, sauf les régions où le chômage est plus élevé. Le projet de loi prévoit aussi des mesures coercitives dénoncées par différentes organisations qui y voient une culture de la défiance voire un cadeau aux populistes. Ceux qui sèchent les cours d'intégration pourront voir leurs prestations réduites. Les régions pourront imposer aux réfugiés durant trois ans où ils doivent résider pour éviter la constitution de ghettos. Les permis de résident permanent après un séjour de cinq ans seront soumis à la maitrise de l'allemand et un travail. SB : Retour en France. À l'approche de l'Euro 2016 de football (c'est dans deux semaines maintenant), le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a donné aujourd'hui des précisions sur les mesures de sécurité qui seront prises. ES : 42 000 policiers, 30 000 gendarmes seront mobilisées pour cet événement exceptionnel. Guilhem Delteil.
Pas question de renoncer, pas question non plus de limiter. « Personne et surtout pas les terroristes, ne nous empêcherons de vivre normalement », assure Bernard Cazeneuve, le ministre de l'intérieur. L'Euro aura donc lieu dans les conditions prévues c'est-à-dire avec notamment les fans zones, ces lieux de retransmission des matchs dans les villes hôtes qui font l'objet de critiques car difficiles à sécuriser. Mais le gouvernement ne veut rien lâcher face à la menace terroriste et les forces de l'ordre se sont préparées à n'importe quel scénario, assure le ministère de l'intérieur : qu'il s'agisse d'un attentat chimique, d'une prise d'otages, d'un mouvement de foule ou de heurts entre supporters. Reste qu'assurer la sécurité de cet événement est un défi majeur. Toutes les forces du ministère de l'intérieur sont mobilisées dans ce dispositif, de la police de proximité à la police aux frontières en passant par la gendarmerie et la sécurité civile, avec les soldats, les agents des collectivités locales, les agents de sécurité de société privée, les bénévoles. Ce sont en tout près de 90 000 personnes qui assureront la sécurité de l'euro 2016. Des moyens beaucoup plus importants que lors du mondial de 1998.
ES : C'était Guilhem Delteil. C'est la fin de ce journal en français facile, merci de l'avoir suivi. À demain Sylvie. Il est 22h10 à Paris.