journal en français facile 2016/05/26
Edmond Sadaka : Bonsoir à tous c'est l'heure de votre journal en français facile que je vous présente en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie. Sylvie Berruet : Bonsoir Edmond, bonsoir à tous.
ES : À la une : la mobilisation contre la loi travail en France. Blocages et défilés à Paris et dans plusieurs grandes villes. La ministre du travail redit ce soir qu'il n'est pas question de modifier l'article de cette loi qui est le plus contesté par les syndicats. SB : En République démocratique du Congo, la journée a été marquée par une importante mobilisation de l'opposition anti-Kabila. La plupart des marches étaient interdites, elles ont été dispersées par la police. L'Onu parle de deux morts, d'une cinquantaine d'arrestations et de plusieurs blessés... ES : Dans l'actualité, il y a aussi deux naufrages au large de la Libye. Ils ont fait entre 25 et 35 morts au cours des dernières 48 heures. Une centaine de migrants a pu être secourue.
SB : Le tennis et Roland Garros. Suite du deuxième tour. Le Français Tsonga s'est qualifié mais avec difficulté. Du coté des favoris, Novak Djokovic, Rafael Nadal et Serena Williams se qualifient sans surprise pour le troisième tour.
SB : Huitième journée de mobilisation contre la Loi travail ce jeudi en France. La huitième en deux mois et demi. Elle a été marquée par la poursuite des grèves dans plusieurs secteurs, surtout ceux du pétrole et des chemins de fer. Il y a eu aussi de nombreux rassemblements à Paris et en province.
ES : Selon la CGT, en tout 300 000 personnes ont manifesté. Selon la police, il y en avait à peine plus de la moitié. Des incidents ont éclaté à Paris et dans plusieurs villes comme Bordeaux ou Nantes. La police annonce 77 interpellations, dont près de la moitié à Paris.
SB : Les syndicats continuent de demander fermement, d'exiger, le retrait de la loi El Khomri. La ministre du Travail a écarté ce soir l'idée de modifier, de « dénaturer » a-t-elle dit son projet de loi, en changeant l'article 2, c'est lui qui provoque la colère des syndicats. ES : Avec cet article, le gouvernement veut donner plus de souplesse aux entreprises, pour qu'elles puissent ajuster leur fonctionnement, (par exemple le nombre d'heures de travail), en fonction de leur activité. Certains syndicats, la CGT en tête, craignent que cela n'aboutisse finalement à des suppressions de postes. En tête du cortège à Paris, il y avait le secrétaire général de Force Ouvrière Jean-Claude Mailly. Vous allez l'entendre, il est en colère. « Ca fait plus de deux mois qu'on est combatifs sur ce dossier. On ne pliera pas sur l'inversion de la hiérarchie des normes, parce que c'est à la fois une question sociale et c'est une question économique. Moi je ne veux pas que l'on accroisse les difficultés économiques et la concurrence entre les entreprises. Je vous ferais remarquer que, y compris au niveau patronal, au moins sur cette question-là, ils veulent encore des accords de branche demain. Tant que ça ne bouge pas là-dessus, Force ouvrière sera dans le combat. » A. Gaffuri : Dans les entreprises, de toutes façons, si des accords sont menés sur le temps de travail, ce sera quand-même avec l'aval des syndicats ? « Ils ne connaissent pas la vie des entreprises. Avec des accords et des referendums, c'est ça le système ! L'accord majoritaire, il est décidé pour quoi ? Pour remettre en cause les droits, en gros. Mais ce n'est pas grave, ceux qui ont signé sont majoritaires. Même si l'accord est pourri, ils sont majoritaires. Donc, c'est démocratique. On ne confond pas la démocratie politique et la démocratie sociale. Vous voyez la démocratie politique : quand le Parlement n'est pas majoritaire, qu'est-ce qu'il fait le gouvernement : il utilise le 49-3. Ca n'existe pas dans le domaine social. A. Gaffuri : Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui vous disent que vous bloquez aussi l'économie qui commence à être en croissance ? « Le responsable, il s'appelle Manuel Valls ». ES : Jean-Claude Mailly le secrétaire général de Force Ouvrière au micro d'Ariane Gaffuri. SB : À Kinshasa, en République démocratique du Congo, ce jeudi était placé sous le signe de la mobilisation pour l'opposition anti Kabila, et il y a eu beaucoup d'incidents. ES : La plupart des marches (qui ont rassemblé des milliers de personnes), étaient interdites et ont été dispersées par les forces de sécurité. L'ONU parle d'une cinquantaine d'arrestations, de deux morts et de plusieurs blessés. C'est à Goma dans l'est que les échauffourées ont été les plus sérieuses et que deux personnes seraient mortes d'après les Nations Unies, mais ce bilan de deux morts a été démenti par la police congolaise. L'opposition et plusieurs organisations de la société civile protestaient contre l'arrêt de la cour constitutionnelle permettant à Joseph Kabila de rester au pouvoir jusqu'à l'élection d'un nouveau président. SB : Nouveau naufrage d'une embarcation qui transportait des migrants. Cela s'est passé aujourd'hui au large de la Libye. ES : Entre 20 et 30 personnes sont mortes. C'est le deuxième naufrage en deux jours. En raison de la fermeture de la route des Balkans, les migrants sont nombreux à vouloir rejoindre les côtes italiennes depuis la Libye. Et avec l'arrivée du beau temps, les départs se multiplient, les drames également. Stefanie Schüler.
C'est un avion luxembourgeois qui a localisé l'embarcation ce jeudi. À 65 km de la côte libyenne, le bateau avait chaviré. Une centaine de migrants se trouvaient dans l'eau, certains accrochés à l'épave. Le pilote luxembourgeois a immédiatement donné l'alerte. Un autre appareil, espagnol, est arrivé sur place et a largué un kit de secours, suivi de peu par deux vedettes des garde-côtes italiens et un navire espagnol. Plus de 80 personnes ont pu être sauvées. Ce nouveau naufrage survient au lendemain d'une tragédie similaire. Tragédie lors de laquelle 562 migrants ont pu être sauvés dans des conditions dramatiques. Les images de ces hommes, femmes et enfants à l'eau ont fait le tour du monde. Selon le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés, 38 mille personnes ont rejoint l'Italie par la mer depuis le début de l'année. Des chiffres en baisse, car ils étaient 50 000 l'an dernier à la même période. La traversée entre la Libye et le sud de l'Italie reste pourtant extrêmement dangereuse. 1400 migrants sont morts, rien que cette année.
ES : Stefanie Schüler.
SB : Le sommet du G7 s'est ouvert ce jeudi dans le centre du Japon. ES : Parmi les gros dossiers à l'ordre du jour : l'économie et les moyens de relancer la croissance mondiale, la lutte contre le terrorisme, la crise des migrants. Juste après ce sommet, Barack Obama se rendra demain à Hiroshima pour une visite historique, la première dans cette ville d'un président américain depuis 1945. La ville-martyre d'Hiroshima avait été frappée le 6 août 1945 par la première bombe atomique de l'histoire, une bombe américaine. Il y avait eu 140 000 morts.
SB : En attendant ce déplacement, le président américain a évoqué aujourd'hui, depuis le Japon, la campagne présidentielle. Et il a parlé du milliardaire Donald Trump, grand favori dans le camp républicain.
ES : Barack Obama a voulu partager les inquiétudes des dirigeants de la planète qu'il rencontre régulièrement. Écoutez le président américain.
« Ils suivent cette élection avec beaucoup d'attention. Je pense que l'on peut raisonnablement dire qu'ils sont surpris du candidat républicain. Ils ne savent pas vraiment s'il faut prendre au sérieux certaines de ses annonces. Mais ils sont ébranlés par ces dernières. Et à juste titre. Parce que nombre des propositions qu'il a formulées démontrent soit une ignorance des affaires du monde, soit une attitude cavalière. Ou alors il est plus préoccupé par les tweets et les titres de la presse que par une réflexion en profondeur sur la politique à mettre en œuvre pour assurer la sécurité et la prospérité de l'Amérique et la stabilité du monde. ES : Le président américain Barack Obama.
SB : Nous partons au Pérou en Amérique du Sud.
ES : Avec de curieux cas d'hystérie collective, de folie collective, observés là-bas. Et ce sont de très jeunes personnes, des écoliers, qui sont touchés par ce mystérieux phénomène. À Quito, Eric Samson.
Ils ont entre 11 et 14 ans. Ils ont tous et toutes en commun de s'être évanouis dans leur salle de classe et d'avoir souffert de convulsions. Tous décrivent la même vision : l'ombre noire d'un homme barbu essayant de les tuer. Certains ont eu des difficultés pour respirer, comme s'ils étaient étranglés. D'après leurs amis, beaucoup criaient avant d'être transportés d'urgence dans huit véhicules de la police dans un hôpital local. Le curieux du phénomène est qu'il est concentré dans la seule école Elsa Perea Flores de Tarapoto et a touché 80 jeunes jusqu'à présent. Désespérés, les parents d'élèves ont demandé la fermeture provisoire de l'école face au manque d'explication de cette « hystérie collective ». Les personnes parlant de « possession démoniaque » n'ont pas manqué, d'autant que l'école a été construite sur un ancien cimetière. D'autres parlent d'un abus du jeu d'invocation des esprits connu comme « Ouija » et qui serait pratiqué par des élèves. Les docteurs locaux parlent d'une condition « contagieuse et récurrente », d'autant que les crises peuvent se prolonger pendant plusieurs jours. Pour le moment, aucune explication rationnelle n'a été fournie, contribuant à l'augmentation de l'angoisse des parents, de leurs enfants et des professeurs de l'école. ES : C'est la fin de ce journal en français facile que je vous ai présenté en compagnie de Sylvie Berruet. On vous retrouve tout l'heure Sylvie à partir de 0h30 heure de Paris, 22h30 TU pour la dernière édition d'Afrique Soir. Il est pour le moment 22h10 à Paris.