Journal en français facile 01 janvier 2018
Gilles Moreau : 21h Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous et bonne année ! Voici votre Journal en français facile présenté ce soir avec Sébastien Duhamel.
Sébastien Duhamel : Bonsoir à tous !
GM : Dans l'actualité : un cinquième jour de manifestations contre le pouvoir en Iran. Un policier a été tué par balles et trois autres blessés dans le centre du pays. Les États-Unis et Israël encouragent les manifestants.
SD : La justice israélienne a retenu 12 chefs d'inculpation contre Ahed Tamimi, nouvelle égérie (nouvelle figure) de la cause palestinienne. Elle n'a que 16 ans.
GM : En France, nombreuses réactions indignées après l'agression de deux policiers en banlieue parisienne.
SD : En Inde, Rajinikanth, star du cinéma tamoul, entame une carrière politique.
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SD : Les manifestations d'opposants se poursuivent en Iran.
GM : Elles ont fait aujourd'hui un nouveau mort, un policier tué par balles dans le centre du pays alors que 3 autres ont été blessés. À Téhéran, des groupes de manifestants se sont formés en fin de journée dans le centre de la capitale. Cela fait 5 jours que les opposants manifestent en Iran. Ils protestent contre les difficultés économiques et, plus globalement, contre la politique suivie par les autorités. Les manifestations ont débuté jeudi à Mashhad, deuxième ville du pays, avant de gagner Téhéran et de nombreuses autres villes.
SD : À l'étranger, Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont apporté leur soutien aux manifestants iraniens. Le président américain considère que « le temps du changement est venu en Iran ». Correspondance de Grégoire Pourtier :
Donald Trump a commencé 2018 comme il avait terminé 2017. Avant même 8h du matin, il a appelé au changement en Iran. Traduction de son tweet : « L'Iran échoue à tous les niveaux, malgré le très mauvais accord passé avec le gouvernement Obama. Le grand peuple iranien est réprimé depuis des années. Il a faim de nourriture et de liberté. La richesse de l'Iran est confisquée, comme les droits de l'homme. Il est temps que cela change. » Fin de citation. C'est le même style de message que Trump martèle depuis vendredi, et on peut reconnaître sa constance sur le sujet, puisqu'il n'a pas attendu d'être président des États-Unis pour avoir ces positions. Ensuite, concernant plus précisément la situation actuelle, les manifestations, les violences, Trump se montre aussi très réactif, car en 2009, beaucoup avaient reproché à Barack Obama, son prédécesseur, de ne pas s'être engagé plus vite et plus fort pour soutenir le mouvement populaire d'alors. Mais le président prend aussi le risque d'être accusé d'ingérence, certains peuvent s'interroger sur le rôle des Américains dans cette crise... En tout cas, tout cela devrait forcément servir à Trump pour continuer de dénoncer l'accord sur le nucléaire iranien, même si, pour rétablir les sanctions contre Téhéran, il aura besoin de l'aval du Congrès américain.
GM : Donald Trump affiche son soutien aux manifestants iraniens. Il menace par ailleurs de supprimer l'aide américaine fournie au Pakistan. Il reproche au gouvernement pakistanais de ne pas combattre assez le terrorisme. « Les États-Unis ont bêtement donné 33 milliards de dollars d'aide au Pakistan ces 15 dernières années », a écrit Donald Trump dans son premier tweet de l'année 2018.
SD : Le gouvernement syrien a été remanié. Le président Bachar al Assad a nommé trois nouveaux ministres.
GM : Il a notamment remplacé son ministre de la Défense, dans ce pays toujours en guerre. Le général Ali Abdoullah Ayoub remplace Fahd Jassem al-Freij qui était en poste depuis 2012.
SD : Au Proche-Orient, 12 chefs d'inculpation ont été retenus contre Ahed Tamimi.
GM : Nouvelle figure de la cause palestinienne, cette adolescente de 16 ans a été arrêtée il y a bientôt deux semaines. Elle apparaît dans une vidéo en train de frapper des soldats israéliens en Cisjordanie occupée, en marge d'une manifestation contestant la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. Ahed Tamimi comparaissait une nouvelle fois ce lundi devant la cour militaire d'Ofer. Reportage de Marine Vlahovic :
Le visage fatigué, encadré par de longues boucles blondes, Ahed Tamimi fait son entrée dans la salle d'audience du tribunal d'Ofer sous les flashs des photographes et sourit aux caméras. Peu de temps avant, Gaby Laski son avocate a lu l'acte d'accusation du procureur aux journalistes présents. Pas moins de douze chefs d'inculpation, dont « agression aggravée » pour avoir giflé et bousculé un soldat. Mais aussi agression de soldats et jets de pierre lors de manifestations remontant au printemps 2017. La défense dénonce un acharnement judiciaire : « c'est surprenant, elle a été arrêtée pour une raison spécifique, mais les procureurs ont tout fait pour rajouter des chefs d'inculpation, parce qu'elle n'aurait pas dû être inculpée, arrêtée et détenue après cet incident pour autant de temps. C'est sûr à 100 % qu'ils essaient d'en faire un exemple, mais ils font le contraire : ils en font un exemple de résistance.» La détention d'Ahed Amimi a été prolongée jusqu'à lundi prochain, date à laquelle le tribunal doit décider de suivre ou non les réquisitions du procureur militaire.
SD : Au Mali, le gouvernement va proposer une loi « d'entente nationale ». Le président Ibrahim Boubacar Keïta l'a annoncé dans son message de fin d'année.
GM : Cette loi dispensera de poursuites « les personnes impliquées dans une rébellion armée », à condition qu'elles n'aient « pas de sang sur les mains », a expliqué le président, qui a par ailleurs assuré que les scrutins prévus en 2018, en particulier la présidentielle et les législatives, ne seraient pas reportés.
SD : En France, deux policiers ont été sérieusement blessés en banlieue parisienne durant la nuit du Nouvel An.
GM : Ces policiers, un homme et une femme ont été agressés alors qu'ils intervenaient sur le lieu d'une rixe (une bagarre) à Champigny-sur-Marne, à l'est de Paris. Tous deux souffrent de blessures au visage. Ils sont maintenant hors de danger (leur vie n' est pas menacée). Par ailleurs, plusieurs véhicules des pompiers et de la police ont été saccagés. Cette agression a provoqué une vague d'indignation sur les réseaux sociaux en France. Le président Emmanuel Macron a promis, sur Twitter, que les « coupables de ce lynchage lâche et criminel seraient retrouvés et punis ».
SD : Toujours dans le domaine de la sécurité, une nouveauté du Premier de l'an en France.
GM : Dorénavant, les agents de sécurité privée peuvent être armés d'une matraque, d'une bombe lacrymogène ou même d'une arme à feu. Le dispositif reste très encadré, mais il suscite de vives critiques. Explications, Simon Rozé :
C'est l'ancienne majorité qui avait voté cette mesure en mars 2017. Mais le gouvernement actuel, ministre de l'Intérieur en tête, ne la renie pas le moins du monde. Pour Gérard Collomb, dans un contexte de menace terroriste forte, il faut un « continuum de sécurité ». Entendez par là un dispositif qui va des forces de sécurité publique, comme la police jusqu'à la sécurité privée, celle que l'on trouve par exemple à l'entrée de grands centres commerciaux. Ces agents peuvent donc dès ce lundi être armés. La plupart du temps, il s'agira d'armes non létales, comme des matraques ou des bombes lacrymogènes. Mais le décret prévoit également que dans certains cas, ils puissent porter des armes à feu. Pour cela, il faut que leur mission les expose à un risque « exceptionnel d'atteinte à leur vie », comme le précise le texte.Les 170 000 agents de sécurité privée en France n'auront donc pas tous un pistolet à la ceinture, loin de là. Mais cette nouvelle disposition inquiète tout de même. La Commission nationale consultative des droits de l'homme s'en est par exemple émue, craignant une banalisation de la présence armée dans l'espace public. Elle estime également que la sélection, la formation, et l'encadrement de ces agents privés sont très éloignés de celles des forces de l'ordre.
SD : Le marché automobile français se porte bien.
GM : En 2017, les immatriculations de voitures neuves ont progressé de 4,7 %, pour franchir la barre symbolique des 2 millions de véhicules vendus. À noter aussi que la part du diesel est passée sous les 50 %.
SD : Rajinikanth, ce nom ne vous dit peut-être rien, et pourtant c'est une icône en Inde.
GM : Cette star du cinéma tamoul fait aujourd'hui parler de lui, mais pour toute autre chose que la sortie d'un nouveau film : il a en effet décidé d'entrer en politique, pour briguer le poste de ministre dans l'Etat de Tamil Nadu, dans le sud de l'Inde. Cela n'est pas très étonnant dans un pays où la frontière entre cinéma et politique est parfois bien maigre. Alexandre de Moussac :
À 68 ans, celui que l'on appelle « la superstar » en Inde fait le bonheur de ses fans. Et pour cause, dans l'État du Tamil Nadu, cela faisait 20 ans que l'on attendait l'annonce de l'entrée en politique de Rajinikanth. Et l'acteur aux 200 films a voulu surprendre les milliers de personnes réunies pour son discours à Chennai, la capitale de l'État. Il a déclaré vouloir former son propre parti politique et briguer l'ensemble des 234 sièges lors des prochaines élections législatives. Objectif : devenir chef du gouvernement du Tamil Nadu. Un poste qui, jusqu'à décembre 2016, était occupé par une autre star du cinéma indien, l'ancienne actrice Jayalalithaa Jarayam, morte d'une crise cardiaque quelques mois après son entrée en fonction. Rajinikanth, c'est donc une superstar du cinéma tamoul. Chacune de ses apparitions au cinéma provoque une véritable hystérie au Tamil Nadu. À tel point qu'à chaque nouveau film de l'acteur, beaucoup d'entreprises offrent un jour de congé à leurs employés, qui de toute façon, ne rateraient un tel événement pour rien au monde.
GM : C'est la fin de votre journal en français facile, à retrouver sur notre site à la page RFI savoirs. Bonsoir à tous !