Journal en français facile 01 mai 2018
Loïc Bussières : 22 h à Paris, 20 h en temps universel. L'heure de votre journal en Français facile. Bonsoir à tous. Et bonsoir Alexis Guilleux.
Alexis Guilleux : Bonsoir.
LB : Dans l'actualité ce soir : Une fête du Travail marquée par les violences à Paris. Des affrontements en marge du cortège syndical du 1er mai et de nombreux dégâts matériels. On fait le point en tout début de journal. L'impasse politique en Arménie. Où le seul candidat au poste de PM n'est pas parvenu à se faire élire au 1er tour. Ce soir, Nikol Pachinian appelle au blocage total du pays. Et puis il y a du football ce soir, première demi-finale retour de Ligue des champions. Le Réal Madrid mène 2-1 devant le Bayern Munich.
AG : Tout d'abord le traditionnel défilé de la fête du Travail, en France organisée dans de nombreuses villes à commencer par Paris.
LB : La capitale où entre 20 et 55 000 personnes étaient descendues dans les rues. Au départ de la place de la Bastille. A l'appel notamment du syndicat CGT, mais la manifestation a été perturbées par des violences qui ont obligé le cortège à changer son itinéraire. Le point avec Franck Alexandre.
Selon la préfecture de police de Paris, 1.200 individu cagoulés et masqués, scandant « tout le monde déteste la police, paris debout, soulève-toi » se sont d'abord rassemblés au niveau du pont d'Austerlitz, dans l'est de Paris, en tête de la manifestation organisée par les unions syndicales. C'est alors que sur décision de la préfecture de police le cortège a changé d'itinéraire et rejoint la place d'Italie. Le groupe d'individus violent a donc été isolé par les forces de l'ordre, les policiers, qui ont attendu ensuite quelques minutes avant d'intervenir, et de répliquer avec un canon à eau et des gaz lacrymogènes pour les disperser. Néanmoins des casseurs ont eu le temps de fracasser des vitrines le long du boulevard de l'Hôpital, dans le 13e arrondissement, saccageant notamment un restaurant McDonald's, et sorti des voitures d'un concessionnaire Renault, ils ont également incendié un engin de chantier et lancé des projectiles sur les forces de l'ordre. 200 manifestants violents auraient été interpellés, dit la préfecture. Une situation tendue, mais, semble-t-il, maitrisée et qui est loin d'être une surprise. Car dès hier, la préfecture de police de Paris avait dit craindre des violences et des dégradations de la part de groupes extrémistes qui avaient lancé un appel sur les réseaux sociaux pour faire vivre « une journée en enfer » aux représentants de l'État.
LB : Ce soir, sur twitter Emmanuel Macron condamné « avec une absolue fermeté les violences qui ont eu lieu aujourd'hui et qui ont dévoyé les cortèges du 1er mai », « Tout sera fait pour que leurs auteurs soient identifiés et tenus responsables de leurs actes », a ajouté le chef de l'État français. Qui est actuellement en déplacement en Australie.
AG : À la une également. La situation en Arménie, où le Parlement devait désigner son nouveau Premier ministre. Après la démission forcée de Serge Sarkissian la semaine dernière. Le pays n'a pourtant toujours pas de chef de gouvernement ce soir
LB : L'unique candidat n'a en effet pas réussi à se faire élire par les députés. Il a obtenu moins de la moitié des votes. Le principal opposant au parti au pouvoir est retourné devant ses partisans, très nombreux à Erevan. Anastasia Becchio.
« Nous bloquerons les rues, les aéroports, le métro, les chemins de fer, tout ce qui peut être bloqué », a lancé Nikol Pachinian, devant une foule déchainée de ses partisans dans le centre d'Erevan. Le député d'opposition est arrivé sur la place de la République rapidement après le vote au Parlement, acclamé par la foule dans la rue. Une foule qui est restée dehors sous un soleil écrasant sur la place de la République et dans ses alentours plus de 10 heures durant à suivre en direct la retransmission des débats au Parlement. Nikol Pachinian a annoncé qu'un seul membre du parti républicain Felix Tsolakyan avait voté pour lui. Les autres ont suivi la consigne du parti : faire obstacle au chef de la contestation qui a abouti la semaine dernière à la démission de Serge Sarkissian. La crise politique se voit donc prolongée au moins pour 7 jours, en attendant un deuxième vote au parlement. D'ici là, les manifestants sont décidés à ne rien lâcher. La mobilisation va se poursuivre. Les actions de blocage débuteront à 8 h 15. Objectif : paralyser le pays, mettre une pression maximale. Mais le meneur de la contestation a prévenu une foule déchainée ce soir ; « notre lutte est une lutte non violente, c'est un acte pacifique de désobéissance civile ».
LB : Dans l'actualité également. Ce nouvel attentat meurtrier au Nigeria. Une double attaque attribuée à Boko Hara. Contre une mosquée de Mubi, dans le nord-est du pays. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées. Certains témoins évoquent un chiffre dépassant les 60. Et puis en Centrafrique. C'est une église de Bangui, qui a été la cible de coups de feu et de grenades. En plein office religieux. Le bilan est d'au moins à 16 morts et près d'une centaine de blessés selon la Croix rouge centrafricaine. On ignore à ce stade qui sont les auteurs de cette attaque.
AG : L'actualité internationale, encore. Et ce sommet, à venir, entre la Corée du Sud, la Chine et le Japon. Ce sera mercredi prochain à Tokyo, précise Séoul.
LB : Une réunion à 3 qui fait suite à celle historique entre les dirigeants des deux Corées. Il y a une semaine. Discussions autour du programme nucléaire nord-coréen.
AG : Toujours au chapitre diplomatique. La réponse de l'Europe aux déclarations fracassantes de Benjamin Netanyahu. Sur le nucléaire iranien qui affirmait hier que Téhéran prépare bien un programme clandestin.
LB : Déclarations qui ne remettent pas en question le respect de l'accord Vienne. Selon la cheffe de la diplomation européenne, Feredica Mogherini. Pour qui seule l'AIEA peut évaluer le dossier de manière impartiale. L'Agence internationale de l'énergie atomique se dit de son côté prête à examiner toutes les informations pertinentes qui lui parviendraient sur la question. L'Iran, justement où les autorités iraniennes ont décidé de bloquer l'un des moyens de communiquer les plus populaires du pays. Le réseau social Telegram, très utilisé en Iran. Et qui est accusé d'héberger des groupes contre-révolutionnaires et de ne pas respecter les lois en vigueur dans le pays. Les précisions sur place, Siavosh Ghazi.
La décision de bloquer Telegram a été prise par la justice contrôlée par les conservateurs. La justice a ordonné à tous les fournisseurs d'accès à internet et aux opérateurs téléphoniques de « bloquer totalement [...] l'accès à Telegram », messagerie cryptée accusée par Téhéran d'héberger des groupes d'oppositions armés ou violents et de favoriser l'action de groupes criminels. Le chef de la police chargée de la criminalité sur Internet a accusé Telegram de ne pas avoir coopéré avec les autorités après le double attentat en juin 2017 contre le parlement et le mausolée de l'imam Khomeiny à Téhéran qui avait fait 17 morts. Telegram, qui revendique 40 millions d'utilisateurs en Iran - soit environ un habitant sur deux - est le réseau social le plus populaire dans le pays, où Facebook et Twitter sont également bloqués. Mais il suffit d'avoir un logiciel VPN pour contourner l'interdiction. La justice a ordonné aux opérateurs d'empêcher également l'accès au réseau social en utilisant des VPN. Signe des divisions au sein du pouvoir, le ministre des Télécommunications a affirmé qu'il était « impossible de barrer l'accès des citoyens aux sources d'information ». Le gouvernement du président modéré Hassan Rohani prône une politique d'ouverture en matière politique et culturelle malgré l'opposition d'une partie des conservateurs.
AG : On passe au football, avec les demi-finales retour de la Ligue des Champions.
LB : En ce moment, le Real Madrid affronte le Bayern Munich, 2-2. Demain mercredi, l'autre demi opposera l'AS Roma à Liverpool. À l'aller, les Anglais s'étaient imposés 5-2. Mais la rencontre avait été également marquée par des violences, un supporter irlandais de Liverpool de 53 ans avait été très grièvement blessé. Depuis, les autorités italiennes et britanniques ont multiplié les réunions pour sécuriser au maximum la rencontre. Sur place, les précisions d'Anne Le Nir.
Plus de 5000 supporters de Liverpool sont attendus à Rome ces prochaines heures. Leurs déplacements dans la ville Éternelle seront contrôlés par un millier de policiers et de carabiniers. Mobilisés dès aujourd'hui. En particulier dans le centre historique et aux alentours du stade olympique. Les forces de l'ordre devront également veiller au respect de l'interdiction de vente d'alcool. Aussi bien dans les bars et restaurants que dans les commerces. L'ordonnance de la préfecture de Rome entrera en vigueur partir de minuit et le restera jusqu'à jeudi matin. Autres précautions : pour rejoindre et quitter le stade olympique, deux parcours différents pour 60 000 tifosi de la Roma et ceux de Liverpool ont été prévus. Et chaque billet sera rigoureusement contrôlé. Enfin les dirigeants des deux clubs ont rédigé une sorte de guide du comportement responsable qui peut être consulté en ligne, dès à présent. Anne Le Nir Rome RFI