Journal en français facile 06 août 2019
Marie Casadebaig : Bonsoir à tous. Bienvenu dans votre Journal en français facile. J'ai le plaisir de le présenter avec Sylvie Berruet, ce soir. Bonsoir Sylvie
Sylvie Berruet : Bonsoir Marie et bonsoir à tous.
MC : À la Une de l'actualité : la colère d'Imran Khan. Le Premier ministre pakistanais réagit à la fin de l'autonomie de la région du Cachemire. La décision a été prise hier par les autorités indiennes. Il appelle à l'intervention du conseil de sécurité des Nations-Unis.
SB : La Turquie menace de lancer une opération militaire contre les combattants kurdes syriens des YPG. Elle considère ce groupe comme des terroristes.
MC : L'ouverture d'un procès en Argentine, après des agressions sexuelles sur des enfants. Deux prêtres font partie des accusés. Les faits ont eu lieu dans un établissement catholique.
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SB : Des manifestants se sont rassemblés au Cachemire pakistanais, mais aussi dans les grandes villes pakistanaises ; Lahore, Karachi, Islamabad…
MC : L'annonce hier des autorités indiennes a provoqué l'inquiétude et la colère. Elles ont décidé de mettre fin à l'autonomie du Cachemire. La région passe sous le contrôle de New-Dehli. Une partie du Cachemire est revendiquée par le Pakistan. Le pays estime qu'elle lui appartient. Le Premier ministre pakistanais pense donc demander l'intervention notamment du conseil de sécurité des Nations-Unies. Il s'exprimait ce mardi devant le parlement... À Islamabad, les précisions de Sonia Ghezali.
« Un génocide au cachemire indien “C'est que dit craindre Imran Khan, le Premier ministre pakistanais. Face aux sénateurs et aux députes, son ton était particulièrement virulent. La session parlementaire extraordinaire avait été ajournée plus tôt dans la journée en raison des tensions au cœur de l'hémicycle. L'opposition accusait le PTI du Premier ministre de ne pas avoir de réaction assez forte après la décision de l'Inde de mettre fin au statut spécial du cachemire. Le Premier ministre a opté pour un ton agressif a la reprise de la session. Il a accusé le BJP, le parti de Nerndra Modi, son homologue indien, d'avoir une idéologie fanatique et raciste. ‘Ils agissent contre leur constitution, contre la Cour suprême et les résolutions des Nations Unies.' A-t-il scandé. Deux puissances nucléaires voisines ne peuvent prendre de tels risques, nous devons résoudre nos problèmes par le dialogue” a il cependant insisté. Car s'il y a une guerre, personne ne sera gagnants et les conséquences seront internationales, fin de citation. Dans la classe politique, chacun condamne la décision de l'Inde et demande une réaction forte des autorités. Réclamant aussi que L'ONU s'implique dans ce contentieux ainsi que la communauté internationale attendant notamment que les États-Unis jouent un rôle de médiateur. La crise actuelle n'a cependant pas empêché le ministre des Affaires étrangères de s'envoler ce mardi afin de réaliser le pèlerinage à la Mecque en Arabie saoudite.
SB : Les États-Unis vont empêcher les entreprises américaines de faire du commerce avec le gouvernement du Venezuela.
MC : De nouvelles sanctions contre les autorités de Caracas pour pousser le président Nicolas Maduro à quitter le pouvoir. Les États-Unis avaient déjà interdit aux Américains d'acheter les produits de la compagnie pétrolière publique du Venezuela, PDVSA. Les autorités vénézuéliennes ont accusé les États-Unis de “terrorisme économique”.
SB : Le président turc lance des nouvelles menaces contre les Kurdes syriennes, appelés YPG.
MC : Recep Tayyip Erdoğan a expliqué aujourd'hui qu'il pense lancer une opération militaire très bientôt. Selon la Turquie, ces combattants kurdes sont des terroristes. Mais les États-Unis les ont soutenus et armés. Les explications d'Anne Andlauer à Istanbul.
À deux reprises ces trois derniers jours, alors qu'une délégation militaire américaine se trouve à Ankara, Recep Tayyip Erdoğan a menacé d'attaquer sans attendre les principaux alliés de Washington sur le terrain syrien : les forces kurdes des YPG. Dans l'immédiat, les menaces du président turc visent à faire pression sur les États-Unis pour qu'ils cèdent aux demandes d'Ankara d'éloigner les combattants kurdes plus de 30 kilomètres au-delà de la frontière turque. Recep Tayyip Erdoğan veut y envoyer son armée pour établir une zone dite “de sécurité”. Sur le plan intérieur, le président turc – toujours ébranlé par sa récente défaite aux municipales d'Istanbul – veut aussi donner des gages au parti ultranationaliste, sans lequel il perdrait sa majorité parlementaire. Une intervention militaire est perçue comme un bon moyen de préserver cette alliance tout en mobilisant l'électorat. Reste que le pari est extrêmement risqué. Le président américain Donald Trump avait promis au début de l'année de “dévaster l'économie turque”, déjà bien mal en point, si Ankara attaquait les forces kurdes de Syrie. Le coup économique pourrait être fatal, sans même parler des risques militaires et politiques d'une offensive de l'armée turque dans une zone où sont stationnés des militaires américains… Anne Andlauer, Istanbul, RFI.
SB : La Chine est de plus en plus ferme avec les habitants de Hong Kong. Elle est de plus en plus sévère au fur et à mesure des manifestations.
MC : Aujourd'hui, un haut responsable chinois a dit “Ceux qui jouent avec le feu mourront avec le feu”. Ce qui signifie que ceux qui se servent de la violence risquent d'en être victimes. À la télévision, une vidéo a été diffusée où l'on voit la police de Shenzhen se préparer. Shenzhen est la grande ville chinoise la plus proche du territoire autonome de Hong Kong.
SB : L'actualité africaine maintenant. Un mandat d'arrêt international a été émis contre l'ancien ministre algérien de la Défense et ex-chef de l'armée, Khaled Nezzar.
MC : L'Algérie demande donc au pays où se trouve Khaled Nezzar de l'arrêter. Selon des médias algériens, il serait en Espagne. Depuis la démission du président Bouteflika, des personnalités politiques sont poursuivies par la justice. Le général à la retraite aurait fui il y a une semaine. L'association britannique Global Witness accuse le plus jeune fils du président congolais, Denis Crystel Sassou Nguesso d'avoir volé plus de 50 millions de dollars dans les caisses de son pays, en 2014.
SB : C'est un procès historique à Mendoza et c'est dans l'ouest de l'Argentine.
MC : Trois hommes, dont deux prêtres catholiques, sont accusés d'avoir agressé sexuellement des enfants sourds et muets, des enfants qui ne pouvaient ni entendre ni parler, dans une école spécialisée. Quinze autres personnes seront jugées plus tard dans cette même affaire. Face aux trois hommes : une vingtaine de victimes. Ils risquent jusqu'à 50 ans de prison. Rappel des faits avec Aude Villiers-Moriamé.
Le scandale avait éclaté en 2016, à la suite du témoignage de plusieurs élèves, dénonçant des agressions sexuelles systématiques au sein de l'institut Próvolo de Mendoza. Près de trois ans après la fermeture de l'établissement, quelques dizaines de familles attendaient ce lundi l'ouverture du procès. Marina Diaz, maman d'un ancien élève : “Ce n'est pas un moment facile ni pour les enfants ni pour les parents. Nous demandons que justice se fasse pour que jamais plus des prêtres ou des professeurs agressent des enfants, qu'ils soient handicapés ou non”. Le principal accusé dans cette affaire est Nicola Corradi, 83 ans. Avant d'être transféré à Mendoza, ce prêtre italien avait dirigé l'institut Próvolo de La Plata, près de Buenos Aires… et travaillé au sein de celui de Vérone, en Italie. Deux établissements également secoués par des scandales de pédophilie. Sergio Salinas est l'avocat de plusieurs familles : “Ce procès est emblématique. J'ai un sentiment de justice parce que nous allons sûrement obtenir une condamnation, et en même temps un grand sentiment de tristesse parce qu'il reste tant de victimes. Ça ne se termine pas là. Ce procès, aujourd'hui, ce n'est que le début”. Le procès de Mendoza, qui se tient à huis clos et est traduit en langue des signes, devrait durer au moins un mois. Deux autres procès impliquant une quinzaine d'employés de l'institut Próvolo doivent bientôt s'ouvrir en parallèle. Aude Villiers-Moriamé, Buenos Aires, RFI.
SB : L'écrivaine américaine Toni Morrison est morte à l'âge de 88 ans.
MC : Elle restera à jamais dans l'histoire comme la première femme noire à recevoir le prix Nobel de littérature, la plus prestigieuse récompense pour un écrivain. C'était en 1993. Ses livres ont été marqués par l'histoire des noirs américains ; l'esclavagisme, les ghettos, ou encore le mouvement des droits civiques. Isabelle Chenu, elle était connue dans le monde entier.
C'est une des voix les plus puissantes de la littérature contemporaine qui vient de s'éteindre. L'Américaine Toni Morrison née en 1931 dans l'Ohio avait su donner une visibilité littéraire aux Afro-Américains et dessiner une histoire sensible des États-Unis. Ses livres sont hantés par le racisme, les non-dits, les traumatismes de l'enfance. Descendante d'une famille d'esclaves, elle devient professeur d'anglais et de littérature et publie son premier roman à 39 ans The Bluest Eye, “L'Œil le plus bleu” : raconte l'histoire d'une petite fille afro-américaine des années 1930, qui rêve d'avoir des yeux bleus. Car elle imagine que si elle était aussi jolie que son idole, l'actrice Shirley Temple, elle serait capable d'enrayer l'extrême violence de son environnement familial. En 1988 Toni Morrison reçoit le prix Pulitzer pour son 5e ouvrage Beloved. Inspiré de l'histoire vraie de Margaret Garner, une mère infanticide hantée par le fantôme de sa petite fille qu'elle avait égorgée pour lui éviter l'esclavage. En 1993 l'académie suédoise lui décerne le prix Nobel pour l'ensemble de son œuvre, son expressivité, sa puissante imagination teintée de surnaturel. Son style précis, violent et lyrique. En 2012 son dixième roman “Home” raconte le retour de la guerre de Corée d'un soldat noir, jeté sur les routes de son enfance dans l'Amérique ségrégationniste des années 50. La romancière avait également publié plusieurs livres pour enfants avec son fils Slade décédé en 2010. Barack Obama. Le premier président noir des États-Unis l'avait décorée en 2012 de la médaille présidentielle de la Liberté.
SB : En France, près de 200 enfants ont passé des tests pour voir s'ils ont des traces de plomb dans le sang.
MC : Ces enfants vivent près de la cathédrale Notre-Dame de Paris qui a brûlé il y a un peu plus de trois mois. Quelque 400 tonnes de ce métal a fondu. Des associations et des syndicats s'inquiètent des conséquences sur la santé des personnes qui habitent dans le quartier. C'est la fin de ce Journal en français facile, merci de l'avoir écouté, et merci à vous, Sylvie Berruet. Vous pouvez réécouter sur notre site savoirs.rfi.fr.