Journal en français facile 06 mai 2019
Charlotte Lalanne : Vous écoutez RFI il est 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté en compagnie de Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Charlotte, bonsoir à toutes et à tous !
CL : À la une ce soir, l'élection municipale aura lieu une deuxième fois à Istanbul. Un mois après la victoire de l'opposition pour la première fois depuis 25 ans dans cette ville. Victoire annulée donc, les détails dans un instant.
ZK : Et puis nous irons à New York, où l'ancien avocat de Donald Trump, le président américain, vient d'être emprisonné pour trois ans. Michael Cohen, devenu ennemi juré de Donald Trump, assure qu'il lui reste encore beaucoup de choses à révéler.
CL : Et puis en Emmanuel Macron prend un virage vert. Le président promet un plan pour protéger la biodiversité en grand danger, alors que le gouvernement vient de lancer sa mobilisation générale pour l'emploi et la transition énergétique.
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ZK : Et on commence, Charlotte, par cette victoire pour le parti présidentiel en Turquie.
CL : L'autorité électorale vient d'ordonner l'organisation d'une nouvelle élection municipale à Istanbul. Le 31 mars, le pouvoir avait perdu la ville au profit de l'opposition, du jamais vu depuis 25 ans. Mais le parti du président Recep Tayyip Erdoğan exigeait l'annulation de ces résultats. Un - zéro donc ce soir pour le pouvoir avec, Vincent Souriau, un match retour au programme.
Il aura lieu le 23 juin. Décision de l'Autorité électorale turque par sept voix contre quatre. Cet organe avait été saisi par l'AKP, le parti présidentiel, qui se plaignait d'irrégularités. Le camp Erdoğan parlait de listes électorales tronquées, de faux électeurs. La justice lui donne raison sur un dossier très sensible. Istanbul, capitale culturelle de la Turquie, mais surtout bastion personnel de Recep Tayyip Erdoğan. Il y est né. Avant d'être président de la République, il en a été le maire pendant quatre ans. C'est là qu'il a bâti ses réseaux politiques. Et ses proches le disent, la perte d'Istanbul au profit de l'opposition lors du scrutin de mars l'a mis dans une colère noire. À l'époque, ça s'est joué à rien : 13 000 voix, c'est-à-dire une goutte d'eau pour une métropole de cette envergure. Très difficile donc de faire des pronostics à propos du nouveau scrutin. L'opposition est-elle capable de faire bloc une nouvelle fois ? Les chefs de partis viennent de convoquer une réunion d'urgence pour affiner leur réponse et leur stratégie. Mais déjà, certains députés anti-Erdoğan accusent l'Autorité électorale de partialité et de déni de justice.
CL : Vincent Souriau.
ZK : À l'écoute de Radio France Internationale, il est 16 heures et 3 minutes, à New York, dans l'État de New York, où l'ancien avocat va passer sa première soirée en prison.
CL : l'ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen est entré ce lundi au centre pénitentiaire d'Otisville, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de New York. Pendant 10 ans il a défendu personnellement Donald Trump, avant de se retourner contre lui. Michael Cohen condamné pour fraudes bancaires et fiscales pendant la campagne présidentielle de 2016. Mais lui dit n'avoir fait qu'exécuter les ordres du président américain, et il n'a pas dit son dernier mot. Correspondance à Washington, Anne Corpet.
Il se disait prêt à prendre une balle pour Donald Trump, il a finalement écopé de trois ans de prison. Michael Cohen, devenu depuis l'ennemi juré du président, a profité de ses derniers instants de liberté pour s'en prendre une nouvelle fois à l'hôte de la Maison-Blanche : « J'espère que lorsque je retrouverai ma famille et mes amis, le pays sera débarrassé de la xénophobie, des injustices et des mensonges au sommet de l'État. Il reste encore beaucoup de choses à raconter et j'attends avec impatience le jour où je pourrai partager la vérité. » L'ancien avocat, qui a notamment été condamné pour avoir acheté le silence d'une actrice de films X qui affirme avoir eu une liaison avec Donald Trump, a accordé une longue interview la semaine dernière au New Yorker, dans laquelle il déclare : « J'étais l'avocat du président. Pourquoi suis-je celui qui est emprisonné ? Ce n'est pas moi qui ai couché avec une star du cinéma porno. » Anne Corpet, Washington, RFI.
ZK : Et on part à présent au Panama, où un nouveau président vient d'être élu.
CL : Le social-démocrate Laurentino Cortizo a remporté hier l'élection. Il a devancé d'une courte tête, c'est-à-dire de 40 000 voix à peine, le candidat de la droite Romulo Roux. Entrepreneur, éleveur, Laurentino Cortizo va donc diriger le pays pendant les cinq prochaines années. Et il est un visage bien connu des Panaméens. Portrait signé Théo Conscience.
À 66 ans, Laurentino Cortizo, surnommé « Nito », connaît bien la politique panaméenne. D'origine grecque et espagnole, c'est en 1994 qu'il se lance en politique. D'abord élu député, ce professionnel de l'élevage et de la construction devient en 2000 président de l'Assemblée nationale. Il est ensuite nommé ministre du Développement agricole par le président Martin Torrijos, mais il démissionne au bout de 15 mois, opposé à l'assouplissement des normes sanitaires imposées par le traité de libre-échange avec les États-Unis. Des normes qu'il dit désormais vouloir respecter. Après avoir échoué en 2008 aux primaires du Parti Révolutionnaire Démocrate, il réussit l'an dernier à rassembler derrière lui ce parti de centre gauche qu'il ramène aujourd'hui au pouvoir après dix ans dans l'opposition. Laurentino Nito Cortizo s'est fait élire sur sa promesse d'en finir avec la corruption et de restaurer l'image de son pays, salie par le scandale des Panama Papers. Ses partisans louent son humilité et sa sensibilité sociale, tandis que ses détracteurs lui reprochent de s'entourer de députés impliqués dans des scandales de corruption. Des accusations réfutées par le nouveau président panaméen qui assure que durant son mandat, personne ne sera intouchable.
ZK : Un million d'espèces menacées par une seule : notre planète est en danger et il n'y a qu'un coupable, Charlotte : l'espèce humaine.
CL : Oui, les hommes dont l'activité détruit la biodiversité à coups de déforestation, d'agriculture intensive, de surpêche. Le tableau est catastrophique : nous sommes entrés dans la sixième extinction de masse d'après les scientifiques, réunis la semaine dernière à Paris avec 132 pays. Dans leur rapport, les experts de l'ONU appellent à agir sans attendre. Ce lundi, le président français Emmanuel Macron a annoncé une série de mesures d'ailleurs dans ce sens : parmi ses priorités la lutte contre le gaspillage et la production de déchets et de plastiques.
ZK : La transition écologique qui était justement au programme à Matignon ce lundi.
CL : Le Premier ministre a reçu les syndicats, le patronat et des associations d'élus. Des corps intermédiaires délaissés lors des deux premières années de l'ère Macron, avec qui le gouvernement veut faire la paix pour lancer la « mobilisation générale » pour l'emploi et l'écologie. Objectif : atteindre le plein emploi d'ici 2025. Les détails avec Altin Lazaj.
L'objectif du gouvernement est de faire travailler l'ensemble des acteurs sur des sujets comme l'apprentissage, les freins à la reprise de l'emploi, ou encore les offres d'emplois non pourvues. Pour l'exécutif il s'agit surtout de rendre efficaces et décliner sur le terrain tous les dispositifs qui ont été votés depuis deux ans sur ces sujets. Une méthode qui semble séduire les élus locaux. François Baroin, maire de Troyes : « Nous sommes des partenaires traditionnels : les communes, les intercommunalités, les maires sont l'aile marchante en fait de l'amélioration de notre environnement par les politiques de proximité. Donc là nous répondons présents aux demandes de l'État, donc on a besoin de se parler. Après, est-ce qu'on sera d'accord sur tout, en tout temps, tous lieux, toutes circonstances, ça c'est une autre affaire. » La réunion a en revanche peu convaincu le patronat. François Asselin, président de la CPME, la Confédération des petites et moyennes entreprises : « C'était un acte politique. Je pense que suite à l'intervention du président de la République, il était important pour l'exécutif de renouer contact avec l'ensemble des parties prenantes. Avec les partenaires sociaux au milieu de tout ça. Pour autant, ce n'est pas une réunion qu'on pourrait qualifier d'efficace. C'est simplement un lancement et maintenant l'efficacité se jouera avec les partenaires sociaux au niveau des territoires. » Quant aux syndicats, ils sont divisés ; la CFDT et l'Unsa sont prêts à jouer le jeu et saluent un changement de méthode de la part du gouvernement, tandis que la CGT a boudé la réunion.
CL : Et puis c'est un homme heureux, en Grande-Bretagne, le prince Harry a un nouveau bébé, son premier bébé : le quatrième Royal Baby est né. Écoutez le papa.
« Je suis ravi d'annoncer que Meghan et moi-même venons d'avoir un petit garçon. Il est né tôt ce matin. Il est en pleine forme. La maman et le petit se portent à merveille. J'ai vécu le moment le plus intense de ma vie, je n'aurais jamais imaginé une chose pareille. Ce que les femmes sont capables de faire, c'est inimaginable. Nous sommes émerveillés et profondément reconnaissants pour les messages de soutien et d'encouragement que nous avons reçus. Ça a été un bonheur et on voulait le partager avec vous. » CL : Voilà, le prince Harry. Donc Meghan Markle, son épouse a accouché d'un petit garçon de 3,2 kilos, dont on ne connaîtra le nom que dans deux jours. Le bébé sera présenté dans deux jours, comme avaient prévenu ses parents. C'est la fin de ce Journal en français facile, merci à vous de l'avoir suivi, merci Zéphyrin Kouadio de l'avoir présenté avec moi. Vous retrouvez toutes ces informations sur notre site rfi.fr et sur les applications mobiles ainsi que sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter.