Journal en français facile 07 août 2019
Marie Casadebaig : Bonsoir à tous et bienvenu dans votre Journal en français facile. J'ai le plaisir de le présenter ce soir avec Sébastien Duhamel. Bonsoir Sébastien.
Sébastien Duhamel : Bonsoir Marie et bonsoir à tous.
MC : À la Une de l'actualité, la coupure des relations diplomatiques entre l'Inde et le Pakistan. Le Pakistan demande à son ambassadeur en Inde de rentrer et il demande à l'ambassadeur d'Inde au Pakistan de partir.
SD : Donald Trump est à Dayton dans l'Ohio, quelques jours après la fusillade qui a fait neuf morts. Il a été accueilli par des manifestants.
MC : À Hong Kong, une nouvelle manifestation aujourd'hui. Cette fois, ce sont les avocats qui étaient dans la rue pour réclamer un traitement juste des manifestants arrêtés.
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SD : Le Cachemire est totalement isolé depuis trois jours maintenant. Tous les moyens de communication de la région sont coupés, après l'annonce par l'Inde de la fin de son autonomie.
MC : Le Pakistan organise sa réponse à la décision de New Delhi. Le pays estime que la région du Cachemire lui appartient. Alors il a décidé de couper ses relations diplomatiques avec l'Inde ainsi que le commerce avec lui. Les précisions de Sonia Ghezali à Islamabad.
« Nos ambassadeurs ne seront plus à New Delhi et leurs homologues ici seront renvoyés chez eux ». Déclaration du ministre des Affaires étrangères à la télévision pakistanaise qui a annoncé que le niveau des relations diplomatiques avec l'Inde sera abaissé. La décision a été prise au cours d'une réunion du conseil de sécurité nationale préside par le Premier ministre Imran Khan en présence de plusieurs ministres et de plusieurs généraux de l'armée. 4 autres mesures ont été prises : la suspension du commerce bilatéral avec l'Inde. La présentation d'un recours auprès du conseil de sécurité de l'ONU. Le Pakistan consacrera également la célébration de l'indépendance du Pakistan qui aura lieu le 14 août à la solidarité avec le cachemire. Toutes les canaux diplomatiques sont enclenches pour mettre au grand jour le régime indien brutal et raciste et ses violations des droits de l'homme lit-on dans un communiqué officiel. L'armée a quant à elle reçu comme instruction de rester vigilante. Les tensions sur la ligne de contrôle qui sépare les deux pays se sont fortement accrues ces dernières semaines.
SD : Un attentat à la voiture piégée dans l'ouest de Kaboul, en Afghanistan.
MC : Il a fait au moins 14 morts et 145 blessés. La plupart sont des civils. Le véhicule visait pourtant un commissariat de police. Les talibans ont affirmé qu'ils étaient responsables de l'attaque, alors que des discussions sont en cours avec les États-Unis pour un accord de paix.
SD : L'extrême tension au Kirghizstan autour de la maison de l'ancien président.
MC : Les forces spéciales ont essayé d'arrêter Almazbek Atambaïev, mais plus d'un millier de partisans, des gens qui le soutiennent, ont protégé sa maison à Bichkek la capitale. Un militaire a été tué par une balle qui venait de la résidence. Il y a déjà 35 blessés. Le ministre de l'Intérieur annonce qu'il va envoyer encore d'autres militaires sur place. Almazbek Atambaïev est accusé de corruption. Il aurait profité de son statut de président pour obtenir des terres.
SD : Hier, le président turc menaçait lancer une opération militaire contre les combattants kurdes syriens, dans le nord de la Syrie. Finalement, une solution semble avoir été trouvée.
MC : La Turquie et les États-Unis ont décidé de mettre en place un centre d'opérations conjointes. Cette organisation va devoir créer une zone de sécurité, entre la frontière turque et les positions de combattants kurdes. C'est ce que demandait le président Recep Tayyip Erdogan qui considère ces combattants comme des terroristes.
SD : Donald Trump rend visite aux victimes des deux fusillades du week-end dernier.
MC : Le président américain est en ce moment à Dayton dans l'Ohio, où neuf personnes ont été tuées. Il doit ensuite aller à El Paso au Texas, où vingt et une personnes sont mortes. À Dayton, il a été accueilli par des centaines de manifestants. Certains lui demandaient de s'opposer à la NRA, l'association de soutien au secteur des armes aux États-Unis. Mais avant de quitter la Maison-Blanche, Donald Trump a estimé que peu de personnes, parmi les responsables américains, n'avaient envie d'interdire les fusils d'assaut, les armes qui ont servi pour les dernières tueries de masse. La correspondance de Loubna Anaki.
Comme annoncé, ils étaient nombreux à Dayton devant le bar où a eu lieu la fusillade, mais également devant l'hôpital où Donald Trump et son épouse ont rendu visite aux victimes et au personnel médical. Des manifestants qui brandissaient des pancartes avec toujours ce même message et ce même chant répété en chœur : Do something, faites quelque chose. Appelant ainsi le président et son administration à adopter des lois plus strictes sur les armes. Beaucoup accusent également Donald Trump d'attiser la haine par sa rhétorique jugée raciste. Face à ces manifestants, quelques supporters de Donald Trump sont venus avec des drapeaux. Des insultes échangées et la tension sont un peu montées entre les deux camps devant le bar où 9 personnes ont été tuées.. Le président américain, lui, s'est entretenu avec les autorités et les responsables politiques de la ville, mais est resté loin de la foule. Quelques heures auparavant, depuis la Maison-Blanche, il a une nouvelle fois promis des mesures sur les armes, mais en écartant toute réforme sur les fusils d'assaut, principales armes utilisées dans les fusillades de masse. Après Dayton, le président américain est attendu à El Paso, au Texas, où il risque de rencontrer une plus grande protestation. Le tireur ayant utilisé certains mots de Donald Trump sur l'immigration hispanique pour justifier son passage à l'acte.
SD : Après un week-end de manifestations, une journée de grève générale lundi, ce sont les avocats qui sont descendus dans la rue aujourd'hui à Hong Kong.
MC : Près de trois mille personnes ont marché dans le silence pendant deux heures. Cela fait plus de deux mois que dure un mouvement de protestation contre l'influence grandissante de la Chine sur ce territoire autonome. 500 personnes ont été arrêtées et beaucoup risquent des peines de prison très lourdes. Les avocats demandaient aujourd'hui que la justice hongkongaise respecte le droit et ne les juge pas de façon politique. L'avocat Wilson Leung est au micro de notre envoyé spécial Christophe Paget.
Aujourd'hui beaucoup de manifestants sont inculpés de « participation à une émeute », ce qui est ici l'accusation la plus lourde – vous risquez jusqu'à dix ans de prison. Elle a été critiquée par des groupes de défense des droits de l'homme et par un comité de l'ONU, car sa définition est très vague : du coup même si ce n'est pas vous qui avez été violent, si vous étiez juste là, vous pouvez en être très sévèrement puni. Il y a le cas très célèbre d'un manifestant qui était allé aux émeutes de Mong Kok il y a deux ans : il a été arrêté avant le début des violences, mais a quand même été condamné pour participation à une émeute. Et aujourd'hui on voit que beaucoup de gens étaient juste présents sur les lieux des manifestations et ils sont pourtant inculpés de cette manière. Il semble qu'il y a ait une volonté de faire peur aux gens, en inculpant d'entrée avec la charge la plus lourde. Ce qui est très inquiétant aussi c'est que lorsque des manifestants ont été attaqués par des gangsters il y a deux semaines, bizarrement la police n'en a arrêté que très peu, et pour une accusation assez mineure : « rassemblement illégal ». Les manifestants pro démocratie et ceux qui les attaquent sont semble-t-il, traités de manière très différente. Beaucoup pensent que c'est une volonté du gouvernement hongkongais, travaillant sous les ordres de Pékin, de porter un coup aux manifestations.
SD : En République Démocratique du Congo, les consultations officielles pour la formation du nouveau gouvernement ont commencé.
MC : Il s'agit d'une série de rencontres réalisée par le Premier ministre pour choisir les nouveaux ministres. Sylvestre Ilunga a discuté aujourd'hui avec les chefs des deux partis au pouvoir ; Cash du président Félix Tshisékédi et le FCC, de l'ancien président Joseph Kabila.
SD : Le scandale au club de football allemand Schalke 04.
MC : Le président du conseil de surveillance de l'équipe a eu des propos largement condamnés contre les Africains. Hier soir, le comité d'éthique du club, chargé de gérer les questions liées à la morale, a choisi une sanction modérée. Clemens Tönnies ne pourra pas travailler pendant trois mois. Mais cette décision est critiquée. Les explications de Pascal Thibaut à Berlin.
« L'honneur perdu de Schalke 04 ». Le magazine « Der Spiegel » par une référence à un classique de la littérature allemande contemporaine condamne comme la plupart des médias la décision du comité d'éthique du club de football. Cette instance a décidé mardi soir que le président du conseil de surveillance de Schalke a tenu des propos discriminatoires, mais non racistes. Clemens Tönnies est suspendu de ses fonctions pendant trois mois. Il avait critiqué la semaine dernière dans un discours l'introduction de taxes carbone pour lutter contre le réchauffement climatique. L'homme d'affaires avait prôné la construction de centrales électriques en Afrique ajoutant : « Comme ça, les Africains arrêteraient d'abattre des arbres et lorsqu'il fait sombre de faire des enfants ». Des propos qui ont soulevé une polémique à l'heure où le football allemand lutte contre des dérives d'extrême-droite dans les stades. Lundi, le club de troisième division de Chemnitz a limogé son capitaine accusé de sympathies néo-nazies. Pour « Der Spiegel », les supporters extrémistes ne peuvent que se sentir encouragés dans leurs positions par la décision de Schalke 04. Le président de la commission anti-discrimination allemande a parlé de propos racistes. L'ex-attaquant du club Gerald Asamoah s'est dit « choqué, surpris et blessé ». La commission d'éthique de la fédération allemande de football va évoquer la polémique la semaine prochaine. Pascal Thibaut Berlin RFI.
MC : C'est la fin de ce Journal en français facile. Vous pouvez le réécouter sur notre site savoirs.rfi.fr.