Journal en français facile 07 mai 2019
Charlotte Lalanne : Vous écoutez RFI il est 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre journal en français facile, présenté en compagnie de Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin !
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Charlotte, bonsoir à toutes et à tous.
CL : À la une : toujours aucune trace des deux touristes français disparus au Bénin. Cela fait six jours qu'ils n'ont pas donné signe de vie. Sur place, les recherches se poursuivent.
ZK : La trêve tient pour le moment à Gaza et dans les territoires israéliens alentour. Mais question : pour combien de temps ? Le week-end a été très meurtrier, mais un accord a semble-t-il été trouvé grâce à la médiation de l'Égypte et du Qatar.
CL : Et puis la colère de l'Allemagne après l'annulation de dernière minute de la visite du secrétaire d'État américain, on vous en dit plus dans un instant.
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ZK : Et on commence Charlotte par le Bénin, le Bénin où la police est toujours à la recherche des deux Français disparus dans le nord du pays.
CL : Les hommes n'ont donné aucun signe de vie depuis six jours maintenant. Leur guide touristique, béninois, a été retrouvé mort dans le parc de la Pendjari, à la frontière du Burkina Faso. Mais selon les autorités, les deux Français pourraient être encore vivants. Les précisions de Clémentine Pawlotsky.
Communiqués succincts, parole officielle rare... Paris et Cotonou ont choisi de jouer la carte de la discrétion. Et pour cause, explique le porte-parole de la présidence béninoise, Wilfried Houngbédji : « Nous savons qu'il y a encore des vies en jeu dans cette affaire. » Pour l'heure, aucune information n'a filtré sur le périmètre exact de recherche, mais il y a quelques jours encore, les regards étaient particulièrement tournés vers le Burkina Faso voisin, notamment après la découverte de traces d'une traversée de la rivière Pendjari, dans l'enceinte du parc où a été découvert le corps du guide qui accompagnait les deux touristes. Deux hommes dont on ne sait, là aussi, que très peu de choses. D'après l'Agence France Presse, il s'agirait de deux enseignants venus passer une dizaine de jours au Bénin. L'un d'eux serait âgé d'une quarantaine d'années. C'est à bord d'un véhicule blanc de marque Toyota qu'ils ont été vus pour la dernière fois, mercredi dernier, alors qu'ils quittaient le Pendjari Lodge, l'hôtel où ils prévoyaient de passer la nuit. Mais là encore, d'après les autorités béninoises, rien ne permet d'affirmer formellement que le véhicule calciné retrouvé de l'autre côté de la frontière, dans la commune burkinabé de Diapaga, est celui du groupe. « Nous ne sommes pas plus avancés qu'il y a quelques jours sur la question », précise le porte-parole de la présidence béninoise. Avant d'ajouter : « Aucune hypothèse n'est privilégiée. Aucune piste n'est écartée. » Clémentine Pawlotsky.
ZK : Un recul, un pas en arrière sur le dossier du nucléaire iranien.
CL : L'Iran est sur le point en effet de reprendre certaines de ses activités nucléaires abandonnées en 2015 après la signature d'un accord international. Un an jour pour jour après le retrait des États-Unis de ce texte, Téhéran présente cette action comme une riposte à la décision américaine.
CL : L'apaisement réclamé à Gaza et dans les territoires israéliens proches de l'enclave palestinienne. Les combats ont cessé depuis hier, après un week-end meurtrier : 25 Palestiniens et 4 Israéliens ont été tués.
ZK : Et ce sont les pires violences qu'ait connues la région depuis cinq ans. D'après les autorités palestiniennes, un accord a été conclu pour cesser le feu. Et même si Israël ne confirme pas, il semble bien que l'Égypte et surtout le Qatar, aient joué un rôle de médiateur, c'est-à-dire d'intermédiaire. Les explications de Guilhem Delteil.
Le Qatar est un allié de longue date du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, et sa générosité à l'égard de l'enclave palestinienne a déjà été maintes fois prouvée : des routes, des lotissements entiers, des hôpitaux ont été financés par l'argent de l'émirat. Et ces derniers mois, une aide en liquide avait été injectée dans l'enclave palestinienne. Mais cette générosité valait au Qatar les foudres du gouvernement de Ramallah pour qui l'émirat, en venant en aide au Hamas, ancrait la division palestinienne. Ce mardi matin, le ministère qatarien des Affaires étrangères a annoncé le déblocage d'une très grosse enveloppe : près de 430 millions d'euros. Mais cette fois-ci, l'aide ira aussi bien à la Cisjordanie qu'à la bande de Gaza. Près des deux tiers de cette aide financeront des programmes de santé et d'éducation menés par l'Autorité palestinienne, le gouvernement internationalement reconnu. Le reste sera versé à des programmes humanitaires de l'ONU dans les territoires palestiniens. La part spécifiquement dédiée à Gaza n'est pas précisée. Mais l'annonce de cette aide a été rapidement saluée par le chef du Hamas qui y voit « une continuation des positions inébranlables du Qatar qui soutient, écrit-il dans un communiqué, le peuple palestinien politiquement et financièrement ». Guilhem Delteil, Jérusalem, RFI.
CL : La situation est très critique au nord-ouest de la Syrie. La province d'Idleb, tenue par les djihadistes, est sous une pluie de bombes ces derniers jours, pilonnée par l'armée de Bachar al Assad et son allié russe. Plus de 150 000 personnes ont fui la zone en une semaine. L'ONU s'alarme de ces raids aériens sur des infrastructures civiles, notamment sur douze installations médicales. Le secrétaire général des Nations Unies réclame une désescalade urgente, c'est-à-dire un retour au calme. Avec ou sans accord de Brexit, les Britanniques voteront bien aux prochaines élections européennes. C'est ce qu'a déclaré ce mardi le vice-premier ministre David Lidington. Et quand bien même les députés britanniques finiraient par trouver une porte de sortie avant le 23 mai, date du scrutin, et bien les délais seraient trop courts, selon le gouvernement, pour ratifier tous les textes nécessaires à la mise en œuvre de l'accord.
ZK : Et puis un coup de froid dans les relations entre Berlin et Washington. Le secrétaire d'État américain a annulé ce mardi au dernier moment une visite à Berlin.
CL : Officiellement c'est à cause « de questions urgentes », mais cette annulation de dernières minutes passe mal, très très mal même en Allemagne. Pour beaucoup d'observateurs, ce nouvel épisode en dit long sur l'état des relations entre les deux pays depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche. Stefanie Schüler, la presse allemande n'est pas tendre avec les États-Unis.
« Peut-être que l'annulation impromptue de la visite du secrétaire d'État américain est due à un motif sérieux. Mais traduite en langage politique cette annulation veut dire : l'Allemagne n'est pas importante pour l'Amérique ». Ce commentaire du quotidien Nord West Zeitung résume la crispation qui règne au sein des médias allemands ce mardi. De nombreux journaux estiment que l'attitude de Mike Pompeo « frise l'insolence ». D'autant plus que le chef de la diplomatie américaine n'était encore jamais venu et que l'Allemagne n'était que le 39e pays sur sa liste des pays visités. Le Rheinische Post y voit la preuve que « les relations entre Berlin et Washington ont atteint un niveau historiquement bas. Mike Pompeo refuse une visite à la chancelière ! L'Allemagne est dupée », s'insurge le quotidien. Le journal Süddeutsche Zeitung considère que « l'amitié germano-américaine est en ruines » et que cette annulation « est difficilement excusable ». De son côté, le Tagesspiegel conclut : « Le report de la visite du secrétaire d'État américain reste le signe éclatant du mépris. Se faire respecter par l'administration Trump devient un défi. Un défi qui ne peut plus attendre. » Précisions en direct de Stefanie Schüler.
ZK : Et puis en France, Charlotte, la prise d'otage est terminée à Blagnac, c'est près de Toulouse.
CL : Les quatre femmes retenues pendant plusieurs heures dans un bar PMU ont été libérées. Elles sont saines et sauves. En revanche, le suspect, lui, est toujours retranché dans bureau de tabac. Le RAID, une unité d'élite de la police est sur place. Et on en sait un petit peu plus sur le profil du preneur d'otage. Écoutez Dominique Alzéari, le procureur de la République de Toulouse.
« Ce preneur d'otage présumé est un individu qui est mineur, qui a presque 18 ans, qui était défavorablement connu pour des affaires de violences sur les forces de l'ordre notamment, pour des affaires de vol, mais aussi pour une participation en décembre à une des manifestations gilets jaunes où il avait été interpellé pour participation à un groupement en vue de commettre des violences et des destructions, ce qui lui a valu à chaque fois des poursuites pénales. Mais ce n'était pas non plus quelqu'un de classé comme dangereux ou de criblé spécialement. Comme ça a déjà été diffusé aussi, lors de la perquisition à son domicile, nous avons trouvé un courrier qu'il avait laissé, où il semble assez dépressif, et en tout cas préoccupé notamment par son état de santé. Et il fait une allusion effectivement au mouvement des gilets jaunes, mais en assurant que l'acte qu'il voulait commettre n'irait pas au-delà de cette démarche finalement un peu spectaculaire. » CL : Dominique Alzéari, le procureur de la République de Toulouse. Un mot de football avant de refermer ce journal. La dernière ligne droite avant la finale de la ligue des champions c'est en ce moment : les demi-finales retour au programme donc entre le FC Barcelone et Liverpool. Liverpool qui mène un à zéro. Les Anglais avaient été battus à l'aller 3 à zéro. Donc un zéro pour le moment à la 49e minute. Et puis demain à la même heure à 21 heure ce sera au tour de Tottenham d'affronter l'Ajax pour la 2e affiche des demi-finales retour. C'est la fin de ce Journal en français facile, merci Zéphyrin Kouadio. Vous retrouvez toutes ces informations sur notre site rfi.fr.