Journal en français facile 08 mai 2018
Nathanaël Vittrant : RFI il est 20h en temps universel, 22 h à Paris. Soyez les bienvenus pour cette édition du journal en français facile. Avec moi en studio pour le présenter, Alexis Guilleux, bonsoir Alexis.
Alexis Guilleux : Bonsoir Nathanaël, bonsoir à tous.
NV : La principale information de la journée c'est cette décision de Donald Trump. Le président américain retire son pays de l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2015. Vous entendrez le président américain dans ce journal.
AG : Plusieurs manifestations aujourd'hui à Budapest contre le gouvernement de Viktor Orban.
NV : Les premiers résultats des élections municipales en Tunisie montrent le succès des candidats indépendants face aux grands partis.
AG : Et puis la ministre française du Travail convoquée par la justice, suspectée de favoritisme envers Emmanuel Macron quand il était ministre de l'Économie.
NV : Et puis le Festival de Cannes est ouvert. 71e édition.
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AG : C'était une décision attendue, Donald Trump retire les États-Unis de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien.
NV : Oui Alexis, cet accord avait été signé en juillet 2015 après près de 10 ans de négociations entre d'un côté l'Iran, et de l'autre les grandes puissances : les États-Unis, l'Europe, la Chine et la Russie. Téhéran acceptait que son programme nucléaire soit contrôlé par la communauté internationale pour s'assurer que l'Iran ne cherchait pas en secret à obtenir la bombe atomique. En échange, les sanctions internationales étaient progressivement levées. Donald Trump a toujours critiqué cet accord, et sans surprise il a donc annoncé tout à l'heure que son pays n'y participerait plus. « Après consultations, il me paraît clair que nous ne pouvons pas empêcher la bombe nucléaire iranienne en vertu de l'accord pourri qui a été signé. L'accord iranien est fondamentalement vicié. Si nous ne faisons rien, nous savons exactement ce qui se passera : en très peu de temps, le principal parrain du terrorisme au monde sera sur le point d'acquérir l'arme la plus dangereuse au monde. Par conséquent j'annonce ce soir que les états unis vont se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien. Dans quelques instants je vais signer l'ordre présidentiel pour remettre en place les sanctions américaines contre le régime iranien. Nous allons mettre en place le niveau le plus élevé de sanctions économiques possibles. Toute nation qui aiderait l'Iran a acquérir les armes pourrait elle aussi faire l'objet de sanctions par les états unis »
NV : Le président américain Donald Trump. Pour l'instant tous les autres signataires de l'accord semblent décidés à le maintenir. L'Iran souhaite continuer à respecter l'accord de 2015, tout comme Londres Paris et Berlin qui appellent un « esprit de responsabilité commune ».
AG : A la fin de son discours Donald Trump a aussi rappelé qu'il allait bientôt rencontrer Kim Jong Un.
NV : Oui, le leader de la Corée du Nord, autre pays puni pour avoir cherché à développer l'arme nucléaire. Après une année 2017 marquée par d'importantes tensions avec les États-Unis et ses voisins, le dirigeant de la Corée du Nord s'est finalement rapproché de manière spectaculaire de Séoul. De quoi faciliter aussi ses rapports avec la Chine, seule alliée de Pyongyang dans la région, mais qui ces dernières années appliquait comme les autres les sanctions internationales contre le régime nord-coréen. Aujourd'hui Kim Jong Un et le président chinois ont affiché leur bonne entente.
AG : L'opposition mobilisée aujourd'hui en Hongrie au moment où le nouveau parlement a pris ses fonctions.
NV : Une assemblée largement dominée par le parti au pouvoir du Premier ministre Viktor Orban. En fin de journée des milliers de ses opposants ont manifesté dans les rues de Budapest. Déjà ce matin, au moment où les députés prêtaient serment, ils étaient plusieurs centaines à s'être rassemblés pour dénoncer les dérives autoritaires du pouvoir. Reportage de Florence Labruyère.
« Espèce de traîtres ! » crie la foule de manifestants face au parlement. Éva, une Budapestoise de 42 ans, est venue dire sa colère contre cette assemblée parlementaire qu'elle juge illégitime. « Les élections étaient truquées ! Ils ont amené en camion des Hongrois qui vivent en Ukraine, pour qu'ils votent ici. » Toutes les plaintes pour fraude ont été rejetées par la commission électorale, dominée par le parti de Viktor Orban. Malgré tout, l'opposition a accepté de siéger au parlement. Ce qui rend Éva furieuse. « Les députés de l'opposition devraient être ici avec nous ! S'ils prêtent serment, ils seront des marionnettes dans la main d'Orban ! Comme les députés de son parti, le Fidesz. » Drapeau aux couleurs de l'Europe sur les épaules, Kevin, 19 ans, est venu de Vienne. Car comme beaucoup de jeunes hongrois, il est étudiant en Autriche. « C'est important pour moi d'être ici aujourd'hui, de représenter les valeurs de l'Europe. Il faut essayer de faire avancer un peu ce pays ! » Pendant ce temps, au parlement, les députés ont prêté serment après une bénédiction religieuse. D'habitude, celle-ci a lieu dans une église. Mais elle s'est tenue dans l'hémicycle, par peur des manifestants.
AG : L'Union européenne juge « crédible » les élections municipales en Tunisie malgré une forte abstention en particulier chez les jeunes.
NV : Moins d'un tiers des Tunisiens ont participé à ces élections locales, les premières du genre depuis la chute de Ben Ali en 2011. On commence aussi à avoir les premiers résultats. Les candidats indépendants ont apparemment recueilli plus de suffrages ensemble que les grands partis comme les islamistes d'Ennahda et le parti laïque Nidaa Tounès. On attend les résultats définitifs demain mercredi dans la journée.
AG : En Israël libération d'un soldat de nationalité franco-israélienne.
NV : Elor Azaria avait été condamné à 18 mois de prison, il avait abattu d'une balle dans la tête un assaillant palestinien blessé et au sol. Cela s'est passé en 2016, à Hébron en Cisjordanie. Il a donc finalement été libéré après avoir passé neuf mois en prison. A Jérusalem, Guilhem Delteil.
Le tribunal militaire avait rejeté les arguments de la défense d'Elor Azaria. Pour les juges, l'assaillant palestinien ne représentait plus de danger: sa mort était injustifiée et ils avaient condamné le soldat pour « homicide volontaire ». Elor Azaria devait passer dix-huit mois en prison. Mais si le président Reuven Rivlin avait refusé de lui accorder la grâce estimant que le jeune homme n'avait pas exprimé de remords, le chef d'État-major, lui, avait consenti une remise de peine de quatre mois au motif qu'Elor Azaria était sur ce qu'il qualifiait de « scène opérationnelle ». En mars dernier, ce jeune Franco-Israélien avait bénéficié d'un nouvel aménagement : sa peine avait été réduite d'un tiers pour « bonne conduite ». Sa libération, prévue pour le 10 mai, a finalement été avancée de deux jours pour qu'il puisse assister au mariage de son frère. Elor Azaria a été accueilli ce mardi par ses proches à son domicile dans la banlieue de Tel-Aviv. Une banderole "Bienvenue à la maison, Elor le héros" avait été déployée. Sa libération a également été saluée par plusieurs ministres à commencer par le chef du gouvernement. Benyamin Netanyahu s'est dit « heureux que cette affaire soit terminée ».
AG : La ministre française du Travail, Muriel Pénicaud, convoquée par des juges le 22 mai prochain en tant que témoin assisté dans l'affaire Business France.
NV : La justice enquête sur l'organisation d'une soirée coûteuse autour d'Emmanuel Macron alors ministre de l'Économie, c'était en 2016 à Las Vegas. Le point avec Franck Alexandre.
Dans ce dossier Business France, Muriel Pénicaud, jusqu'à présent, s'est toujours déclarée sereine, car dans quelques jours la ministre du Travail sera au pôle financier, dans le bureau du juge Van Ruymbeke en tant que témoin assisté. Un statut à mi-chemin entre celui de témoin et une mise en examen. Ancienne patronne de Business France, un organisme public chargé de promouvoir la France auprès des investisseurs étrangers, l'actuelle ministre du Travail se voit reprocher d'avoir confié au groupe publicitaire Havas, l'organisation d'une soirée à Las Vegas sans mise en concurrence. Le président Macron, alors ministre de l'Économie avait été l'invité vedette de cet évènement dédié à la French Tech. De son côté Havas, se défend de toute irrégularité et assure qu'un accord conclu en 2015 avec Business France lui permettait d'organiser ce type d'évènement de gré à gré. Les sommes en jeu posent cependant problème: la soirée French Tech de Las Vegas avait été facturé 315.000 euros, un prix largement supérieur au plafond à partir duquel un appel d'offres s'impose et la sereine ministre du Travail va devoir s'en expliquer, le 22 mai prochain face aux juges d'instruction.
AG : Le 71e Festival de Cannes, c'est parti.
NV : La cérémonie d'ouverture c'était ce soir sous la présidence de Cate Blanchett, actrice connue pour son engagement pour les droits des femmes dans un contexte encore marqué par l'affaire Weinstein. Pour saluer le public, l'actrice a d'ailleurs commencé ainsi : « Bonjour mesdames, mesdames, mesdames, messieurs ». Et puis en sport ce soir c'est la finale de la Coupe de France elle oppose l'ogre du Paris Saint Germain au petit poucet les Herbiers. Pour l'instant alors qu'on vient de reprendre la deuxième mi-temps c'est logiquement le PSG qui domine, 1-0.