Journal en français facile 08 mai 2019
Charlotte Lalanne : Vous écoutez RFI il est 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté en compagnie de Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin !
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Charlotte, bonsoir à toutes et à tous.
CL : À la une, la guerre est déclarée entre Donald Trump et les démocrates. La Maison-Blanche s'obstine à garder secrètes des informations sur l'enquête russe. Pendant ce temps la commission judiciaire de la chambre des représentants ouvre une procédure très rare contre le ministre de la Justice.
ZK : Et Donald Trump qui annonce de nouvelles sanctions contre l'Iran, après la suspension par Téhéran de plusieurs de ses engagements. Engagements pris dans l'accord sur le nucléaire. Tour d'horizon des réactions internationales dans ce journal.
CL : Vingt ans à la tête de l'État de Djibouti pour Omar Guelleh. En quatre mandats, qu'est-ce qui a changé ? Espoirs et déception aussi côté opposition, vous l'entendrez.
ZK : Enfin le bébé Sussex s'appelle Archie ! Le prince Harry et Megan Markle ont présenté leur fils au public aujourd'hui.
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ZK : Rien ne va plus entre Donald Trump et les démocrates.
CL : Le conflit s'envenime, c'est-à-dire qu'il s'aggrave. Une nouvelle étape a été franchie ce mercredi : le président américain a refusé formellement de transmettre au Congrès les informations sensibles sur l'enquête russe. Donald Trump met en avant pour cela le privilège de l'exécutif de s'opposer à la publication de certaines données. Et au même moment, la chambre des représentants lançait aujourd'hui une procédure très rare puisque c'est une motion de défiance contre le ministre de la Justice. Bref, ces dernières heures on assiste à un duel au sommet du pouvoir : duel entre l'exécutif et le législatif. Anne Corpet.
Chaque camp accuse l'autre d'abus de pouvoir. La Maison-Blanche refuse de transmettre l'intégralité du rapport Mueller, mais aussi de nombreux autres documents réclamés par les démocrates, dont les déclarations fiscales de Donald Trump. La présidence qualifie ces demandes d'illégales et estime ne pas avoir d'autres choix que d'activer ce fameux « privilège de l'exécutif » pour éviter de s'y soumettre. Les démocrates, eux, dénoncent une initiative sans précédent et évoquent une crise institutionnelle. « Personne n'est au-dessus des lois, ni le président ni le ministre de la Justice » a martelé Jerry Nadler, le chef de la commission judiciaire de la Chambre. La commission qui s'apprête à voter une résolution pour qualifier l'attitude du ministre de la Justice d'outrage au Congrès, après qu'il a refusé de divulguer l'intégralité du rapport Mueller. C'est donc bien une guerre ouverte entre l'exécutif et le Congrès. Un conflit qui devrait en toute logique se terminer devant les tribunaux, ce qui permettra à Donald Trump de gagner du temps avant de se voir éventuellement contraint de produire les documents exigés par l'opposition. Anne Corpet, Washington, RFI.
ZK : Donald Trump qui n'a pas perdu de temps en revanche pour réagir sur un autre dossier : celui du désengagement de l'Iran sur plusieurs points de l'accord sur le nucléaire.
CL : Oui, alors que le président américain s'est retiré de ce texte il y a pile un an, unilatéralement, c'est à dire de sa seule initiative, il condamne aujourd'hui le chantage iranien. Et il annonce de nouvelles sanctions contre le secteur minier et l'acier provenant du pays. Londres, Paris, et Berlin regrettent les annonces de Téhéran, les Européens demandent le respect de l'accord signé en 2015. Autre ton par contre à Moscou : la Russie se montre beaucoup plus compréhensive vis-à-vis de l'Iran, l'Iran poussé à bout, selon le Kremlin, par les États-Unis. À Moscou, la correspondance de Daniel Vallot.
La Russie a toujours déploré et critiqué la décision américaine de se retirer du Traité de Vienne. Sans surprise, le Kremlin a donc accusé ce mercredi les États-Unis d'être les seuls responsables de la crise actuelle. Mais la Russie s'en prend également aux pays européens, jugés bien trop timorés, face à Washington. À l'issue d'un entretien avec son homologue iranien, ici à Moscou, le chef de la diplomatie russe, Sergei Lavrov, a d'ailleurs demandé aux pays européens de tout faire pour sauver l'accord de Vienne : « Nous allons avant tout chercher à convaincre nos partenaires européens de respecter leurs promesses. Vous savez, ils se sont engagés à mettre en place un mécanisme pour ne pas dépendre du système américain. Pour l'Iran, il est important que ce mécanisme lui permette d'exporter son pétrole. Nous soutenons cela, mais ce mécanisme, qui a été créé par les Européens, n'a toujours pas été mis en route. » De son côté Mohammad Javad Zarif a accusé les Européens de « n'avoir rempli aucune de leurs obligations ». « Ils ont publié de beaux communiqués, mais dans la pratique il ne s'est rien passé », a-t-il notamment déclaré, tout sourire aux côtés de Sergei Lavrov. Le chef de la diplomatie iranienne n'a pas manqué de remercier la Russie pour le soutien qu'elle continue de lui apporter. Daniel Vallot, Moscou, RFI.
CL : La France appelle à un cessez-le-feu sans condition en Libye. Après la visite du chef du gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale. Fayez el Sarraj reçu à l'Élysée ce mercredi. Alors qu'en Libye l'offensive du maréchal Haftar se poursuit contre les forces du GNA à Tripoli. Emmanuel Macron rappelle qu'il n'y a pas de solution militaire au conflit libyen, le président français rappelle aussi qu'il faut protéger les populations civiles et il renouvelle son soutien à Fayez el Sarraj. Les jeux sont faits en Afrique du Sud. Les bureaux de vote ont fermé il y a une heure. Les Sud-africains ont voté pour les élections législatives et régionales. Pas beaucoup de suspense cependant, l'ANC, le Congrès national africain reste le grand favori, après 25 ans au pouvoir, le parti de Nelson Mandela devrait conserver la majorité absolue des sièges à l'Assemblée nationale.
ZK : Direction Djibouti, où le chef de l'État Omar Guelleh, a fêté ses 20 ans au pouvoir aujourd'hui.
CL : En quatre mandats, ce petit pays d'un million d'habitants, situé dans la Corne de l'Afrique, à l'est du continent a beaucoup changé. Il est devenu un carrefour stratégique de la géopolitique, mais il reste aussi de nombreux défis à relever, à commencer par l'extrême pauvreté d'une partie de la population. Côté politique, pouvoir et opposition ont une vision radicalement opposée de l'action du chef de l'État. Le jour et la nuit, en somme. Sébastien Németh.
Pour l'opposant Adan Mohamed Abdou, la présidence d'Ismaël Omar Guelleh a entraîné non pas un progrès, mais une régression. « Les gens attendaient un changement à son arrivée. Mais cet espoir a été réduit à néant. Ça a empiré sur tous les plans », explique-t-il. Une vision aux antipodes de celle du pouvoir. Houmed Daoud, porte-parole de la majorité présidentielle en Europe, accuse l'opposition de mauvaise foi. Il parle d'un « pas de géant » sous la présidence d'IOG. Il cite en exemple le développement du scolaire et les 10 000 étudiants inscrits à l'université. Ils étaient à peine 400 en 1999. Adan Mohamed Abdou reconnaît la construction de ports, de terminaux, de zones franches ou encore du chemin de fer. Mais pour lui, c'est un développement à deux vitesses. « Les infrastructures ne donnent pas à manger à la population. Nos citoyens sont les grands absents de cette croissance » dit-il. Faux, répond Houmed Daoud. « Il faut faire preuve d'honnêteté intellectuelle. Qui sont les gens qui font fonctionner ces infrastructures et nourrissent leurs familles grâce à ces projets ? Ce sont bien les Djiboutiens », indique le représentant de la majorité. Deux visions irréconciliables qui s'affrontent dans un paysage politique quasi immuable depuis 20 ans. « Le pouvoir est concentré au niveau d'une personne, tout est quadrillé par la sécurité », indique Adan Mohamed Abdou. « Et l'opposition qui est au Parlement, qui a des élus qui s'expriment, qu'en fait-on ? » rétorque Houmed Daoud. Bref le fossé semble impossible à combler. Sébastien Németh, Nairobi, RFI.
ZK : Un royal baby nommé « Archie ».
CL : Voilà le prénom du fils du prince Harry et de Meghan Markle. « Archie Harrison Mountbatten-Windsor », c'est le prénom complet du huitième arrière-petit-fils de la Reine Elisabeth. Le bambin qui a été présenté au public ce mercredi. Le récit à Londres, de Muriel Delcroix.
Les fiers parents sont apparus dans le très impressionnant hall du château de Windsor, Harry en costume gris clair portant dans ses bras un petit garçon endormi, à peine visible, emmitouflé dans une couverture blanche et portant un bonnet assorti, enfoncé jusqu'aux yeux. Meghan, en robe blanche et perchée sur des talons vertigineux, a donné ses premières impressions en tant que maman : « C'est magique, incroyable, j'ai à mes côtés les deux plus formidables garçons au monde, donc je suis vraiment heureuse », a commenté l'ancienne actrice américaine à propos de ce petit garçon qui a « déjà du poil au menton » a plaisanté Harry, avant d'ajouter que le bébé changeait de jour en jour et que le couple souhaitait passer ces premières heures spéciales avec lui et le présenter au reste de la famille. La reine Elisabeth et son mari le prince Philip sont d'ailleurs les premiers sur la liste de visiteurs. Contrairement à la tradition, le bébé a été présenté au monde de façon plus intimiste, puisque seuls deux photographes et deux équipes de télévision, l'une britannique, l'autre américaine, ont été conviés à venir découvrir le bébé à l'intérieur du château. Muriel Delcroix, Londres, RFI.
CL : C'est la fin de ce Journal en français facile, merci à vous Zéphyrin Kouadio, il est 22h10 à Paris.