Journal en français facile 10 mai 2019
Hugo Lanoë : 22h à Paris à l'écoute de RFI, 20h en temps universel. Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue dans votre Journal en français facile. Pour le présenter avec moi ce soir, Alexis Guilleux. Bonsoir Alexis !
Alexis Guilleux : Bonsoir Hugo, bonsoir à tous !
HL : Au sommaire de cette édition : « une opération d'une rare difficulté » voilà les mots ce soir de la ministre française des armées. Florence Parly a pris la parole pour préciser les détails de la libération de 4 otages occidentaux au Sahel. Elle en a profité pour rendre hommage aux deux militaires français tués au cours de cette opération. On fait le point dans un instant.
AG : Des armes qui restent à quai, un bateau qui fait demi-tour et des ONG qui crient victoire. Le cargo saoudien qui devait charger des munitions françaises n'a finalement pas fait escale au Havre aujourd'hui. Pourquoi ? Éléments de réponse dans ce journal.
HL : Et puis nous terminerons cette édition avec un triste record... celui du nombre de déplacés dans le monde en 2018 à cause des guerres, mais aussi du réchauffement climatique. Voilà pour le programme Bienvenue à tous !
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AG : « Donner sa vie pour sauver celle des autres ». Voilà les mots ce soir de la ministre des armées Florence Parly.
HL : Aux côtés de Florence Parly : le chef d'état-major des armées, François Lecointre. Au cours d'une conférence de presse donnée en fin de journée, ils ont ensemble salué la mémoire de Cédric de Pierrepont et celle d'Alain Bertoncello, morts la nuit dernière pour avoir libéré 4 otages occidentaux au Sahel, précisément au Burkina Faso. Parmi ces 4 otages : une Sud-Coréenne et une Américaine a priori retenues depuis 28 jours, et les deux touristes français, Patrick Pique et Laurent Lassimouiillas enlevés le 1er mai au Bénin. Les détails sur cette opération militaire avec Laure Broulard.
Les forces françaises suivaient l'évolution des ravisseurs depuis plusieurs jours. Et c'est pour éviter le transfèrement des otages aux jihadistes de la Katiba Macina, un groupe terroriste proche d'Al Qaida opérant au Mali, que l'opération a été lancée la nuit dernière. Pas encore de confirmation officielle quant à l'identité de ces primo-ravisseurs, 4 d'entre eux ont été tués, les deux autres se sont échappés selon l'armée française. Ils sont en tout cas parvenus à transporter Laurent Lassimouillas et Patrick Pique du nord du Bénin au nord du Burkina Faso. L'opération de la nuit dernière, conduite avec le concours des forces burkinabés et le soutien du renseignement américain était d'une très grande complexité, c'est un véritable exploit a assuré Florence Parly, la ministre des armées. Les commandos des forces spéciales se sont infiltrés dans la nuit avant d'être finalement repérés à 10 m des abris des ravisseurs a renchéri le chef d'état-major. Des questions demeurent cependant autour des deux autres otages libérés par les forces françaises. Personne n'était au courant de leur présence dans la zone » explique l'armée française. Les 4 ex-otages sont en tout cas attendus en France demain après-midi, à Villacoublay, où ils seront reçus par le président de la République.
HL : Mardi, Emmanuel Macron présidera aux Invalides une cérémonie d'hommage national aux deux commandos français tué dans l'exercice de leur fonction, Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello. Les États-Unis remercient de leur côté la France pour la libération de l'otage américaine.
AG : Direction les États-Unis justement Hugo où Donald Trump l'assure : les discussions avec la Chine sont constructives et vont se poursuivre.
HL : Ma relation avec le président Xi Jinping reste très forte dit-il. Le vice-premier ministre chinois est actuellement à Washington. Les négociations entre les deux parties sont finies pour aujourd'hui. Elles reprendront demain. Objectif : trouver une solution au conflit commercial qui oppose Washington et Pékin depuis plus d'un an.
AG : La tâche s'annonce ardue, difficile, compliquée et pour cause : les États-Unis ont renforcé leurs droits de douane la nuit dernière.
HL : Les taxes sur 200 milliards de dollars de produits chinois sont passées de 10 à 25 %. Pékin promet de riposter, de répondre, de contre-attaquer. Ces deux puissances veulent dominer l'économie mondiale. Et dans cette bataille Alexis, un enjeu : celui de la propriété intellectuelle et du pillage technologique. Écoutez les explications de l'économiste Sylvie Matelly.
Les États-Unis, comme les Européens d'ailleurs, critiquent depuis très longtemps la Chine parce que c'est bien connu : la Chine copie les technologies occidentales pour développer ses propres produits... donc il y a une tendance au plagiat des technologies occidentales pour développer ses propres produits. Et donc les États-Unis comme l'Union européenne font pression sur la Chine depuis plusieurs années pour qu'elle mette en place des mécanismes qui permettent un meilleur respect de la propriété intellectuelle. Il y a par exemple un phénomène qui est souvent critiqué par les occidentaux, c'est le fait qu'il n'y a aucune garantie, il n'y a aucun pare-feu, quand des entreprises étrangères investissent dans des entreprises chinoises, que les brevets et la propriété intellectuelle appartenant à ces entreprises étrangères ne vont pas se diffuser, vont être correctement protégées en Chine. Alors le paradoxe de la situation c'est que ça apparaît au grand jour au moment même où les Chinois sont en train de changer de position parce que les Chinois se retrouvent aujourd'hui avec des technologies qui sont leurs propres innovations et qu'ils veulent eux-mêmes protéger.
AG : L'économiste Sylvie Matelly jointe au téléphone par David Baché. Autre concurrent, autre adversaire des États-Unis Hugo, la Russie.
HL : D'ailleurs Mike Pompeo sera en Russie la semaine prochaine. Le chef de la diplomatie américaine rencontrera mardi à Sotchi le président Vladimir Poutine et son homologue russe Sergueï Lavrov.
AG : Et au cours de ces rencontres, de ces entrevues Hugo... il sera sans doute question du Venezuela.
HL : Le pays annonce d'ailleurs la réouverture de sa frontière avec le Brésil. Le Venezuela où le bras droit de l'opposant Juan Guaido a été placé en détention dans une prison militaire de Caracas. Edgar Zambrano, vice-président de l'Assemblée nationale, a été arrêté mercredi pour sa participation au soulèvement raté du 30 avril contre le président en place Nicolas Maduro.
AG : À l'écoute du Journal en français facile sur RFI. Direction l'ouest de la France où une cargaison d'armes est restée à quais au port du Havre. Attendu depuis plusieurs jours, un cargo saoudien a finalement annulé son escale. Il devait procéder à un chargement d'armes et de munitions probablement en direction du Yémen où sévit une guerre civile depuis 2015. Les organisations de défense des droits saluent une première victoire. Alors pourquoi ce Saoudien a-t-il fait demi-tour ? Éléments de réponse avec Murielle Paradon.
Cela faisait plusieurs jours que le cargo Bahri Yanbu mouillait au large du Havre, sans entrer dans le port. Officiellement les conditions techniques n'étaient pas réunies. Finalement le navire saoudien repart sans faire escale et vraisemblablement sans prendre sa cargaison d'armes françaises. Car Paris a confirmé qu'il devait bien y avoir un chargement, en vertu d'un contrat pris de longue date avec l'Arabie saoudite. Emmanuel Macron dit assumer ces ventes d'armes, au nom de la lutte contre le terrorisme et d'exigences économiques. Le président français affirme avoir reçu des garanties que ces armes ne soient pas utilisées contre des civils au Yémen. Les organisations de Défense des droits de l'Homme sont très sceptiques. Une ONG, l'ACAT, avait déposé un recours en urgence pour empêcher le départ du bateau rempli d'armes. Le recours a été rejeté, le tribunal administratif jugeant qu'il n'y avait pas de « danger imminent ». Les pressions sont en tous cas de plus en plus fortes contre la vente d'armes françaises à l'Arabie saoudite, un des principaux acteurs de la guerre au Yémen qui a fait au moins 10 000 morts en 4 ans.
HL : Murielle Paradon. L'un des belligérants, l'un des acteurs qui prend part à cette guerre au Yémen, les rebelles chiites Houthis, viennent d'accepter d'évacuer trois ports stratégiques du pays d'ici à mardi. Le but : permettre à l'ONU d'acheminer l'aide humanitaire internationale. Les guerres civiles qui poussent certains à quitter leur pays et à se risquer à la traversée de la mer méditerranée. D'ailleurs trois migrants ont péri après le naufrage de leur embarcation entre la Libye et l'Italie.
AG : D'ailleurs un chiffre Hugo : 41 millions d'êtres humains ont quitté leur foyer l'année dernière à cause de la violence.
HL : Un bien triste record Alexis et avec le réchauffement climatique, la tendance devrait même s'amplifier selon l'IDMC, une ONG spécialisée dans les déplacements de population. Les explications à Genève avec Jérémie Lanche.
En 2018, les violences ont forcé près de 11 millions de personnes à abandonner leur maison. La plupart, en République démocratique du Congo, en Éthiopie et en Syrie. Mais encore plus de personnes ont été déplacées à cause des désastres environnementaux comme les inondations, les sécheresses et les cyclones : plus de 17 millions selon l'IDMC. Et la tendance n'est pas prête de s'arrêter dit la directrice de l'ONG Alexandra Billak : « C'est vrai que ces dernières années on a souvent plus de personnes qui sont déplacées par des catastrophes climatiques que par les conflits. Bien sûr, il est impossible de donner des projections en termes de chiffres, mais ce qu'on sait c'est que les effets du changement climatique ne vont faire qu'intensifier ces aléas climatiques donc on ne peut que s'attendre à une augmentation de ces mouvements à l'avenir. » Violences et catastrophes climatiques : les deux ne sont pas incompatibles. C'est le cas en Somalie et en Afghanistan. L'Afghanistan où la sécheresse l'an passé a provoqué autant de déplacements de population que le conflit avec les talibans. Jérémie Lanche, Genève, RFI.
HL : Un mot de football avec le match d'ouverture de la 36e journée de Ligue 1 en France. Saint-Étienne reçoit en ce moment Montpellier, 1 pour les Montpelliérains et 2 cartons rouges, un dans chaque camp. C'est la fin de votre Journal en français facile, présenté aux côtés de Alexis Guilleux merci Alexis.
AG : Merci Hugo.
HL : Belle soirée à vous qui nous écoutez.