Journal en français facile 11 novembre 2018
Loïc Bussières : 21h à Paris, 20h en temps universel. L'heure de votre rendez-vous quotidien avec le Journal en français facile. Journal co-présenté ce soir par Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : À la une ce soir : le souvenir de la Grande Guerre au centre des commémorations du 11 novembre. Une cérémonie du centenaire a laquelle participaient quelques 70 dirigeants du monde entier aujourd'hui à Paris.
ZK : Une cérémonie suivie du premier forum international sur la paix où les participants ont montré du doigt les tendances nationalistes et défendu le multilatéralisme, la coopération entre les États. Donald Trump avait choisi de ne pas assister à ce rendez-vous.
LB : Et puis nous reviendrons également dans cette édition sur la caravane de migrants sud-américains qui fait route vers la frontière californienne. Elle a quitté Mexico hier matin, reportage à suivre de notre correspondant au Mexique.
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ZK : Ils étaient quelque 70 chefs d'État et de gouvernement réunis ce dimanche, au pied de l'Arc de Triomphe, pour les célébrations de la fin de la Première Guerre mondiale. Une cérémonie qui marquait le point fort des commémorations.
LB : Vladimir Poutine, Donald Trump, Angela Merkel, Mohammed VI, ou Denis Sassou Nguesso. Voilà quelques un des dirigeants qui avaient répondu à l'invitation d'Emmanuel Macron, le président français qui dans son discours a appelé au « au combat pour la paix » en refusant « le repli, la violence et la domination ». Avant cela, tous avaient observé un moment de silence, sous la fine pluie parisienne pour se rappeler ce 11 novembre 1918. Il y a 100 ans tout juste, quand l'Armistice mettant un terme à une « grande guerre » qui aura fait 18 millions 600 mille morts entre 1914 et 1918. Bruno Faure.
Début novembre. Les troupes allemandes reculent, partout en occident. Leurs ennemis réclament une reddition. Le 7, vers 20h30, près de La Capelle dans le Nord, un coup de clairon. Cessez-le-feu. Pour permettre le passage d'une délégation allemande. Elle prend un train pour la clairière de Rethondes. Celui du Maréchal de France, Ferdinand Foch les y attend. Ambiance glaciale. Demandez-vous un Armistice ? Nous le demandons. 34 conditions sont posées, dont le désarmement et le retrait de la rive gauche du Rhin, ce qui portera plus tard les germes de l'humiliation. Les Allemands ont trois jours pour réfléchir. Ils négocient jusqu'à la nuit du 10 au 11. Puis dans un wagon devenu célèbre, entre 5 heures 12 et 5 heures 20 du matin, signent le document. À 11 heures pile, les combats doivent s'arrêter. Entre-temps, les bombardements continuent. Le français Augustin Trébuchon, le Canadien George Lawrence Price, l'américain Henry Gunther tombent dans les 5 dernières minutes. Partout, les clairons annoncent la bonne nouvelle. Les soldats sortent des tranchées, soulagés et absourdis. Liesse dans les grandes villes, les cloches sonnent dans toutes les communes de France, comme ce 11 novembre 2018, cent ans après.
ZK : Juste après ces célébrations, au pied de l'Arc de Triomphe, s'est ouvert le premier forum international sur la paix dans la grande halle de La Villette. Un rendez-vous qu'Emmanuel Macron souhaite voir se reproduire chaque année.
LB : Le chef de l'État français qui a formulé le souhait d'une paix durable pointant du doigt le racisme, l'extrémisme et opposant progressistes et nationalistes. Peu après, c'est le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a dit craindre un engrenage rappelant les années 30. Également présente à ce forum, la Chancelière allemande Angela Merkel a pris la parole pour évoquer notamment la situation au Yémen. Le conflit a fait entre 70 000 et 80 000 morts en 3 ans. Face à ce constat, Angela Merkel demande une solution multilatérale pour la fin des combats.
Alors que nous sommes ici ensemble à travailler et à mener une réflexion sur la paix, il faut avoir conscience que se déroule au Yémen vraisemblablement la plus grande catastrophe humanitaire, au monde. Et le simple fait que nous ne voyions que peu d'images du Yémen... cela fait que nous ne ressentons pas d'effroi. Mais l'absence d'images ne doit pas nous plonger dans l'inaction. Voilà pourquoi je suis heureuse et reconnaissante que dans beaucoup d'entretiens ici, nous avons évoqué la question du Yémen. Il faut que le monde agisse pour qu'on arrive à un cessez-le-feu, et à une aide humanitaire.
LB : On retiendra également de ce forum sur la paix l'absence de Donald Trump. Le président américain avait préféré se rendre au cimetière américain de Suresnes, en région parisienne pour honorer la mémoire de ses concitoyens morts il y a cent ans.
ZK : Donald Trump qui garde par ailleurs un œil sur la situation dans son pays particulièrement sur la caravane des migrants honduriens qui a définitivement quitté la ville de Mexico hier matin.
LB : Après avoir pris le métro qui les a conduits hors de la capitale, ils ont repris leur voyage vers le nord du pays. Pour ce faire, ils ont choisi d'emprunter la route qui les conduira à Tijuana, une ville de Basse-Californie, frontalière avec les États-Unis. Notre correspondant au Mexique, Patrick John Buffe, les a accompagnés lorsqu'ils quittaient la capitale.
« La destination, c'est le terminal de Cuatro Caminos ;… Avec précaution ! ; … suivez les indications de la protection civile du métro ; ne lâchez pas les enfants ; tenez-les (par la main…) ». À cinq heures du matin, des milliers de migrants ont abandonné le stade de foot de la Cité des Sports où ils campaient depuis six jours. Ils ont alors formé de longues files pour entrer dans la station de métro toute proche, où le Service de Transport Collectif de la capitale avait mis plusieurs rames à leur disposition pour les emmener au nord de la ville. Tous exprimaient leur satisfaction de reprendre la route : « On veut s'en aller. Le premier jour déjà, on voulait partir et on est en train de le faire, grâce à Dieu » ; (femme) « On est content parce qu'on va voyager ; ça faisait longtemps qu'on était là » ; (homme 2) « On s'en va avec une pêche énorme, vous savez… » Une fois sortis des limites de la capitale, les migrants ont envahi les bas-côtés du périphérique nord pour se rendre dans l'État de Querétaro. Un périple que les uns ont entamé à pied, les autres dans des véhicules particuliers, perchés sur des camions ou alors entassés dans des bus urbains prêts à les emmener, mais pas gratuitement : « On est en train de demander combien il nous fait payer pour nous emmener à Querétaro. Histoire d'aller un peu plus vite… » Ils savent que la route jusqu'à Tijuana est encore longue et dangereuse. Mais ils sont toujours décidés à parvenir à la frontière avec les États-Unis, où de nombreux migrants affirment vouloir entrer légalement.
ZK : Plus au nord, en Californie, les flammes continuent de faire des dégâts...
LB : Des incendies qui ont fait 25 morts depuis jeudi et emporté plusieurs dizaines de milliers d'hectares. Les pompiers craignent que les vents violents n'aggravent la situation ce dimanche.
En bref, les sports avec le football. Monaco accueille le PSG en clôture de la 13e journée de Ligue 1-la rencontre vient tout juste de commencer. Avant cela, la première défaite du FC Barcelone a domicile depuis 2 ans dans le championnat espagnol. Le Barça de Lionel Messi a été défait 4-3, par Séville lors de la 12e journée de Liga. Et puis la Route du Rhum, François Gabart et Francis Joyon à la lutte pour la victoire finale. Le premier cité devrait franchir la ligne d'arrivée en tête aux alentours de 1h temps universel cette nuit.
Fin de ce journal, toute de suite votre rendez-vous avec l'expression de la semaine avec Yvan Amar.
Tout le week-end a été marqué par les commémorations de la fin de la guerre qui se terminait il y a tout juste cent ans. On sait bien de quelle guerre il s'agit, mais comment l'appelle-t-on ? Les dénominations sont plutôt nombreuses, et toutes ne datent pas de la même époque ! Mais la formule la plus répandue est sûrement guerre de 14-18. On la nomme donc d'après ses dates : en effet elle commence en août 1914 pour se terminer en novembre 1918. Mais on l'appelle aussi tout simplement la guerre de 14. Tout comme on parle, à propos d'autres conflits, de la guerre de 70 (qui s'est déroulée en 1870-1871, ou même de la guerre de 40. Mais on en parle aussi comme de la Grande Guerre. Et cette expression est apparue très tôt : pendant la guerre elle-même, et dans différents pays et différentes langues : Great War en anglais, Grosse Krieg en allemand. De la même façon, on a parlé de guerre mondiale avant même que cette boucherie ne soit terminée. Mais aujourd'hui, parle-t-on de la guerre mondiale ? Non, car il y en a eu deux. On dit Première Guerre mondiale à propos de la guerre de 14. Mais bien entendu, cette façon de dire n'a pas pu apparaître avant qu'il y ait une Deuxième guerre mondiale. On voit donc que la dénomination change avec les époques. Et puis on retiendra cette expression familière qui apparaît après l'Armistice : la Der des Der. C'est-à-dire la dernière des dernières. Et en effet l'horreur avait été tellement terrible durant des quatre années et quelques mois que les combattants qu'on se jurait bien que cela ne se reproduirait plus ! Hélas vingt petites années sont passées et la Deuxième guerre mondiale a éclaté !