Journal en français facile 15 août 2017
Nathanaël Vittrant : RFI il est 22h à Paris, 16h à Washington, 20h en temps universel. Bienvenue dans cette édition du journal en français facile que j'aurai le plaisir de vous présenter avec Céline Pellarin, bonsoir Céline. Céline Pellarin : Bonsoir Nathanaël, bonsoir à tous. NV : A la Une, les Etats-Unis encore sous le choc après l'attaque de Charlottesville. Le drame a relancé le débat sur les monuments et les statues confédérés. Les Farc ont déposé les armes en Colombie. C'était l'une des dernières étapes du processus de paix entre la guérilla et le gouvernement. Au Sierre Leone le gouvernement estime avoir retrouvé 400 morts après les glissements de terrain à Freetown. La Chine nomme un nouvel envoyé spécial sur la Corée du nord alors que les tensions retombent un peu entre Washington et Pyongyang. Et puis Londres veut maintenir l'union douanière deux ans de plus après le Brexit. Mais pour Bruxelles il est trop trôt pour aborder le sujet. CP : Les Etats-Unis plus que jamais divisés autour de la question des statues de héros confédérés. NV : Des monuments qui rendent hommages aux soldats et aux généraux de la guerre de Sécession. A la fin du 19ème siècle elle opposait, pour faire simple, le sud esclavagiste au nord unioniste. Aujourd'hui le drapeau confédéré est devenu un signe de ralliement pour l'extrême-droite raciste américaine, celle qui manifestait il y a quelques jours à Charlottesville. Une attaque à la voiture bélier a fait un mort et de nombreux blessés parmi les manifestants antifascistes. Un drame qui a relancé le débat sur l'installation publique de ces statues, l'une d'elle a même déjà été déboulonnée de force par la foule en Caroline du Nord. A New York, la correspondance de Grégoire Pourtier Un centre de recherche a listé 1500 références publiques à la Confédération et à ses héros dans tout le pays. Des noms de ville, de parc ou d'écoles, mais aussi des jours fériés, respectés officiellement dans six Etats. Il y a surtout plusieurs centaines de monuments dans 24 Etats du sud, et cela fait plusieurs mois que certaines administrations ont décidé de revoir leur mise en valeur. Depuis mai, la Nouvelle-Orléans a ainsi retiré plusieurs statue de son centre-ville, souhaitant les installer dans des endroits dédiés et pédagogiques pour expliquer leur signification. Mais les événements de Charlottesville pourraient bien encore intensifier le débat, et accélérer le mouvement. Plusieurs nouvelles villes, dans le Maryland, le Tennessee, le Kentucky ou encore au Texas par exemple, ont annoncé depuis ce week-end qu'elles allaient se pencher sur la question. En Floride, un monument a été déplacé dès hier, pour être rendu à l'organisation qui l'avait érigé en 1904. Mais d'autres opérations ont été plus violentes. Lundi, la statue d'un soldat confédéré a été déboulonnée en Caroline du Nord par une foule en colère, et le shérif de Durham compte bien interpeller les responsables. De même que sera poursuivi le jeune de 17 ans qui, très certainement pour des raisons opposées, a lui détruit, lundi encore, l'un des fameux grands panneaux de verre du mémorial de l'Holocauste de Boston. Grégoire Pourtier, New York, RFI CP : C'était le plus vieux conflit d'Amérique latine, et cette fois il est officiellement terminé. NV : La guerre qui a opposé pendant 53 ans la rébellion Farc à l'armée en Colombie. Un accord de paix a été signé l'an dernier, et la dernière étape prévoyait le désarmement complet de la guérilla. Cette étape est terminée. Les Farc ont remis leurs dernières armes à la mission de l'ONU. L'occasion d'une cérémonie dans un village reculé du nord-est du pays. Elle a eu lieu en présence du président et prix Nobel de la paix Juan Manuel Santos, et d'un des chefs des Farc, Ivan Marquez. Véronique Gaymard. "C'est le dernier souffle du conflit" ... "Une nouvelle phase commence dans la vie de notre nation" a déclaré Juan Manuel Santos, vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon clair, coiffé d'un chapeau pour se protéger du soleil écrasant dans cette zone tropicale du département de La Guajira. Le président était accompagné du haut commissaire à la paix Sergio Jaramillo, et du chef de la mission de l'ONU en Colombie, le français Jean Arnault qui a confirmé qu'au total, la guérilla des Farc avait remis 8112 armes et près d'un million 300 000 cartouches qui ont été incinérées par les observateurs internationaux. Devant les deux derniers conteneurs blancs siglés ONU remplis des 250 dernières armes et d'explosifs, un des chefs des Farc, Ivan Marquez, a ajouté que désormais commence le programme de réinsertion des guérilléros à la vie civile, il a insisté sur les mesures de protection après l'assassinat de certains de leurs membres: "nous ne voulons plus d'assassinats politiques" a-t-il martelé. Il en a profité pour annoncer que les Farc formeraient un mouvement politique qui pourrait s'appeler la "Force Alternative Révolutionnaire de Colombie". Juan Manuel Santos a fermé le dernier conteneur avec un cadenas, et le convoi s'est mis en route, direction le centre du pays, où ces armes seront détruites et utilisées pour la construction de trois monuments, qui seront érigés en Colombie, à Cuba et aux Nations Unies. CP : Le bilan s'alourdit au Sierra Leone après les inondations et les glissements de terrains qui ont emporté lundi des dizaines d'habitations à Freetown la capitale. NV : Les autorités parlent désormais de 400 morts, 100 de plus que lors des dernières estimations. Il reste encore des centaines de disparus et les secours craignent donc un bilan beaucoup plus lourd encore. "Débordé", le président Sierra Léonais a lancé un appel à l'aide à la communauté internationale. D'autant qu'en plus de soigner les blessés et de retrouver les corps il va falloir apporter une aide d'urgence à des milliers de sans-abris. CP : Six organisations humanitaires interpellent le patron de l'ONU sur la situation en Centrafrique. NV : Parmi elles Action contre la faim et Première Urgence, elles implorent Antonio Guterres de prendre des "mesures immédiates" alors que les violences et la crise humanitaire pèsent lourdement sur les populations. Elles constatent que plus de 820 civils ont été tués depuis le début de l'année. CP : La tension retombe d'un cran entre Washington et Pyongyang. La Corée du Nord a renoncé pour l'instant à mettre à exécution sa menace de tirer 4 missiles en direction de l'île américaine de Guam. NV : De son côté le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson assure que les Etats-Unis restent ouverts au dialogue avec le régime nord-coréen. Dans ce contexte, Pékin vient de nommer un nouvel envoyé spécial pour les affaires nord-coréennes… Un diplomate de carrière alors que la Chine souhaite un retour à la table des négociations. Heike Schmidt C'est l'un des postes les plus ingrats que la diplomatie chinoise a à offrir. La mission de Kong Xuanyou : sortir de l'impasse les pourparlers à six – gelés depuis 2009. Pékin a toujours souligné que seule une reprise de ses négociations entre les deux Corées, le Japon, la Russie, les Etats-Unis et la Chine permettront de débloquer la situation. Or, ni Donald Trump ni Kim Jong-Un – emportés tous les deux dans une guerre des mots – ne montrent la moindre volonté de reprendre le fil du dialogue. L'éditorialiste du très officiel journal Global Times l'a d'ailleurs constaté avec amertume: « Pékin n'est pas en mesure cette fois-ci, de ramener au calme Washington et Pyongyang. » Kong Xuanyou, sera-t-il plus efficace que son prédécesseur ? L'année dernière, Wu Dawei s'était rendu à Pyongyang pour appeler ses frères nord-coréens à la retenue. En vain : deux jours plus tard, le Numéro 1 nord-coréen lançait un satellite dans l'espace, équipé d'un missile balistique. Le nouvel envoyé spécial, ex-ambassadeur au Vietnam et spécialiste du Japon, aura au moins cet atout : il parle couramment le coréen. CP : Des rebelles syriens affirment avoir abattu un avion de l'armée de Bachar al Assad dans le sud du pays, près de la frontière jordanienne. NV : L'appareil détruit serait un chasseur MiG de fabrication russe. Toujours d'après les rebelles le pilote a été capturé et serait actuellement interrogé. L'armée syrienne a confirmé qu'un de ses avions s'était écrasé mais sans préciser les circonstances. CP : Les talibans Afghans s'adressent directement à Donald Trump. NV : Oui dans une lettre ouverte, au moment où le président américain et le Pentagone réfléchissent à la stratégie à adopter en Afghanistan où les Etats-Unis sont présents depuis 2001. Les talibans préviennent dans une lettre ouverte "qu'envoyer plus de troupes dans le pays aura pour seul effet" de faire souffrir "le pouvoir militaire et économique américain". Il reste 8400 militaires américains dans le pays, contre 100 000 il y a encore 6 ans. CP : Le gouvernement britannique souhaite un accord d'union douanière temporaire avec l'UE après le Brexit. NV : La Grande-Bretagne va quitter l'Union Européenne en 2019 et donc le marché unique européen. Elle souhaite continuer d'y participer encore deux ans, le temps de faire la transition. Une proposition pas très bien accueillie par Bruxelles... Altin Lazaj Le Brexit est prévu pour mars 2019, et automatiquement, le Royaume-Uni quittera l'union douanière européenne. Mais Londres souhaite toutefois continuer d'en bénéficier pour encore au moins deux ans. Selon les autorités britanniques, cela permettra au pays de passer cette transition en douceur. Une proposition qui a laissé de marbre l'union européenne. Bruxelles a répondu clairement qu'avant toute négociation commerciale il fallait avancer sur trois sujets prioritaires ; le sort des citoyens européens, la facture de sortie, et la question de la frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du nord. En revanche, la démarche du gouvernement est très bien accueillie par le patronat britannique qui estime que cette union douanière donne de la visibilité aux entreprises. Car jusqu'à maintenant le monde des affaires est dans le flou. On ne connait pas encore la nature de la future relation commerciale entre le royaume uni et l'UE, après le Brexit. CP : Les services secrets russes assurent avoir arrêté un espion ukrainien en Crimée. NV : La péninsule ukrainienne a été rattachée de force à la Russie en 2014. Le FSB russe, l'ex KGB, accuse cet agent de préparer "des actes de sabotage" en Crimée. Les services secrets ukrainiens démentent et affirment que la Russie cherche simplement à faire peur à la population de Crimée.
