Journal en français facile 15 février 2018
Céline Pellarin : Vous écoutez RFI, il est 20 h en temps universel, 21h à Paris. Vous écoutez votre Journal en français facile, merci et bienvenue. C'est Zéphirin Kouadio qui est à mes côtés pour le présenter. Bonsoir Zéphirin.
Zéphirin Kouadio : Bonsoir Céline, bonsoir à tous.
CP : Dix-sept morts et plusieurs blessés aux États-Unis. C'est le bilan de la fusillade dans un lycée de Floride. Un bilan lourd qui a fait réagir le président américain. Donald Trump s'est adressé il y a deux heures à son pays pour promettre d'améliorer la sécurité dans les écoles.
ZK : La sécurité des civils en Afghanistan, c'est l'objet d'un rapport de l'ONU. Une conclusion s'impose, les Afghans meurent de plus en plus à cause des attaques suicides et des attentats djihadistes.
CP : Nous terminerons en Corée du Sud pour parler des Jeux olympiques d'hiver. Chez les Français c'est un ascenseur émotionnel: de la joie et une grosse déception. Les détails à suivre dans quelques minutes. Restez à l'écoute.
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ZK : Aux États-Unis, au lendemain de la fusillade qui a fait dix-sept morts dans un lycée de Floride, le président américain s'est adressé à la Nation.
CP : Une prise de parole de Donald Trump après cette nouvelle tuerie dans un établissement scolaire. La dix-huitième depuis le début de l'année. C'est un jeune homme de dix-neuf ans qui est le tireur. Il avait été exclu de ce lycée pour des raisons de discipline, de comportement. Dans son allocution, le président Trump a présenté ses condoléances aux familles des victimes et il s'est engagé à tout faire pour améliorer la sécurité dans les écoles. Et régler ce qu'il appelle le difficile problème de la santé mentale. On écoutera Anne Corpet un peu plus tard dans le prochain journal.
ZK : La mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan, Céline, dont l'acronyme c'est-à-dire le sigle est MANUA publie son nouveau rapport sur les victimes civiles du conflit.
CP : Dix mille quatre cent cinquante-trois victimes civiles ont été recensées, ont été déclarées en 2017. Dont trois mille quatre cent trente-huit morts. L'une des conclusions de ce rapport de la MANUA, c'est que le nombre de victimes d'attaques suicide et d'attentat est en augmentation. Elles constituent l'une des principales causes de mortalité et de blessures dans la population. À Kaboul, Sonia Ghezali.
Le nombre de victimes causées par les attentats et les attaques suicide a augmenté de 17 % par rapport à l'année dernière. Six cent deux morts en 2017. L'ONU souligne qu'il s'agit du plus lourd bilan humain pour ce type d'attaque, jamais enregistrée, depuis que la MANUA a commencé à documenter les victimes civiles du conflit afghan, c'est-à-dire depuis 2009. Tadamichi Yamamoto est le représentant spécial à la Mission d'Assistance des Nations Unies en Afghanistan: « En majorité les civils ont été tués au cours d'attaques menées par les groupes anti-gouvernementaux. Cela ne désigne pas que les talibans, mais aussi Daesh. Les statistiques montrent que la plupart des civils sont morts à cause d'attaques suicides, d'engins explosifs improvisés, de combats au sol, de fusillades, ou de reste explosifs de guerre ». 27 % des victimes civiles ont été causées par des attaques ayant directement visées la population. Les insurgés sont responsables de près de deux tiers de toutes les victimes civiles. 42 % incombent aux Talibans, 10 % à l'organisation Etat islamique. Les bavures liées aux raids aériens afghans et américains sont, par ailleurs, en hausse avec des victimes plus nombreuses: + 7 % comparé à 2016. « Le bilan annuel le plus lourd des opérations aériennes depuis 2009 », peut-on lire dans le rapport de la MANUA.
CP : Et nous avons retrouvé Anne Corpet, notre correspondante à Washington. Elle nous parle de cette fusillade, qui a fait dix-sept morts dans un lycée de Floride. Nous venons de le dire. Et elle va nous parler de ce que le président américain promet, pour la suite de ces tueries.
Ce n'est pas la première fois qu'après une tuerie de masse, Donald Trump se concentre sur la santé mentale de l'auteur de la fusillade. Nikolas Cruz, le tireur du lycée de Floride avait, il est vrai, sans doute besoin d'un suivi psychologique. Ses camarades décrivent un garçon solitaire, parfois violent, passionné par les armes. Il avait posté des messages sur les réseaux sociaux où il se présentait comme un tueur professionnel en milieu scolaire, mais le FBI n'avait pas réussi à l'époque à l'identifier. Nikolas Cruz fréquentait un groupe de défenseurs de la race blanche. Ses deux parents adoptifs sont décédés récemment et il vivait dans une famille d'accueil. Le jeune homme est resté tête baissée, silencieux dans son costume orange de prisonnier devant le juge. Pour commettre son massacre, Nikolas Cruz a employé un fusil semi-automatique AR 15, qu'il avait acheté tout à fait légalement à sa majorité. Mais la question du contrôle des armes à feu n'a pas été évoquée par le président dans son intervention. Donald Trump y est farouchement opposé. Il a d'ailleurs révoqué l'année dernière un décret pris par Barack Obama qui obligeait la sécurité sociale à communiquer au FBI les noms des personnes atteintes de graves troubles mentaux afin qu'ils soient dans l'incapacité d'acheter une arme.
ZK : Direction l'Indonésie pour un procès très attendu dans le pays.
CP : Devant les juges d'un tribunal de Jakarta se trouve un homme, proche du groupe Etat islamique et soupçonné d'être le cerveau d'une série d'attentats suicides qui avaient secoué la capitale indonésienne en janvier 2016. Des attaques qui avaient fait huit morts, dont quatre civils et les quatre assaillants tués par les forces de l'ordre. Si l'Indonésie qui est le pays musulman le plus peuplé au monde a été régulièrement frappé ces quinze dernières années par des attentats liés à la mouvance djihadiste, les attaques de janvier 2016 revendiquées par l'EI ont choqué le pays par leur ampleur. Les précisions de Jelena Tomic.
Le prédicateur Aman Abdurrahman risque jusqu'à la réclusion criminelle à perpétuité ou la peine de mort, pour avoir, selon le procureur, "délibérément fait usage de violence ou de menaces pour créer un climat de terreur parmi la population". Des experts indonésiens affirment que le prévenu a recruté des candidats pour l'organisation État islamique depuis la prison où il est incarcéré pour des affaires de terrorisme et qu'il est le principal traducteur de la propagande de l'EI en Indonésie. L'archipel qui est confronté depuis longtemps à des extrémistes islamistes, mène une lutte sans merci contre ces groupes et arrive ces dernières années à déjouer presque chaque mois des attentats. S'agissant de la menace que représente l'EI en Indonésie, on estime qu'entre cinq cents et sept cents Indonésiens ont rejoint les rangs de l'État islamique en Irak et en Syrie. Les spécialistes estiment que l'attentat de janvier 2016 revendiqué par l'EI était plutôt le fait de groupes locaux comme la Jemaah Islamiyah, une importante organisation terroriste des années 2000 qui s'est ralliée à la bannière de l'organisation terroriste pour trouver un relais médiatique. Et d'ajouter que ces groupes locaux survivront sans doute à l'organisation Etat islamique.
ZK : Jelena Tomic. Et puis Céline, on va faire un tour sur les pistes de ski en Corée du Sud, où se déroulent en ce moment, les Jeux olympiques d'hiver.
CP : Ce jeudi à Pyeongchang, pour les Français c'est une nouvelle médaille d'or qui a été décrochée. Les sports, avec cette nouvelle médaille d'or c'est Pierre Vaultier qui conserve son titre de champion olympique de snowboardcross. Il s'agit d'un parcours d'obstacle chronométré sur piste avec des bosses et des virages serrés, le tout à descendre sur une planche de surf. Pierre Vaultier très content puisqu'il pariait gros en remettant en jeu sa médaille olympique d'il y a quatre ans c'était à Sotchi.
« C'est une émotion énorme, qu'il va falloir que je digère. J'étais au bord des larmes pendant peut-être une demi-heure, une heure. Il y a un petit goût de similarité, mais il y a beaucoup de différences. Je l'ai pas gagné du tout de la même manière cette médaille. C'est-à-dire qu'à Sotchi, je suis arrivée en outsider. À Sotchi je suis arrivée frais mentalement, frais psychologiquement. Prêt à tout, rien à perdre. Aujourd'hui j'avais mon titre à perdre, j'avais mon statut de leader à perdre, et j'avais la course bien sûr à perdre. J'ai tout gardé aujourd'hui, c'est un vrai soulagement ».
ZK : Et voilà, le bonheur et la joie de Pierre Vaultier. Mais il y a aussi, Céline, beaucoup de déception pour une de ses collègues.
CP : Tessa Worley la skieuse qui est championne du monde en titre de slalom géant. Mais dans ces JO et bien elle ne termine que septième. Tessa Worley, évidemment très déçue par sa performance et émue, vous allez l'entendre après ce classement.
« Je suis triste, je suis déçue, c'est vrai que c'est une journée qui, oh, qui veut dire tellement pour nous les athlètes. On se prépare beaucoup, beaucoup pour ce genre de chose. Après bon, il y a toutes les courses durant la saison, donc je n'étais pas focalisé par cette journée, vraiment, à un point, d'en être obsédé. Mais ce jour-là on a envie d'être en forme, ce jour-là on a envie de réussir. Et puis, ben ouais, sur cette première manche je me suis fait un petit peu rattraper par mes émotions. Et c'est dommage parce que je fais cette grosse faute et je perds énormément de temps. Ça, c'est vraiment dommage parce que je me tirais une balle dans le pied pour rattraper tout ça en seconde manche. Même si je fais une grosse manche, même si c'était pas parfait, j'avais les bonnes intentions et puis ben voilà après, ça suffit pas c'est sûr ».
CP : Les deux athlètes Tessa Worley que vous venez d'entendre et juste avant c'était Pierre Vaultier, ils étaient tous les deux au micro de notre envoyé spécial en Corée du Sud, Christophe Diremszian pour RFI. La France compte désormais six médailles dans ces JO: il y en a trois en or, une en argent, et deux en bronze. Et peut-être d'autres on l'espère. Ils ont jusqu'au 25 février avec la fin de ces Jeux olympiques d'hiver à Pyeongchang pour en décrocher d'autres. C'est la fin de cette édition du journal en français facile, réalisé par Christophe Loisel. Et présenté avec Zéphirin Kouadio. Merci à tous les deux. On se retrouve lundi Zéphirin.
ZK : Oui à la semaine prochaine Céline.
CP : Vous pouvez réécouter, relire ce journal sur le site savoirs.rfi.fr.